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Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Jeu 16 Jan 2020 - 22:55

RYAN DAISY
LEWIS

WHO AM I
- Informations personnage -
Nom : Lewis.
Prénom(s) : Ryan Daisy.
Âge : Vingt-quatre ans.
Date de naissance : Le 6 janvier 1996.
Lieu de naissance : Charlotte, en Caroline du Nord.
Nationalité : Américaine.
Groupe : The Haven.
Ancien métier : Étudiante en informatique.
Célébrité : Emma Mackey.
- Défauts -
RÉSERVÉE
CYNIQUE
DÉSINVOLTE
IMMATURE
VULGAIRE
- Qualités -
FRANCHE
ATTACHANTE
INTRÉPIDE
OBSERVATRICE
MALIGNE

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -

À première vue, Ryan est une jeune femme dont les manières et le ton laissent clairement à désirer : abrupte, elle ne prend pas de pincettes et peut, par conséquent, paraitre très brut de décoffrage, voire insolente. Son ton est souvent tranchant, brusque, blessant et elle parait souvent souligner l’évidence même, aux dépends de son interlocuteur. Ryan ne mâche pas ses mots. Si sa franchise désarçonne, elle peut également être perçue tel un vent de fraîcheur au sein d’un monde où manipulations et mensonges sont monnaie courante.

Entière, la jeune femme est capable de livrer sans restriction sa pensée et de laisser libre cours à sa personnalité délurée. Elle fait ainsi preuve d’une désinvolture qui peut fortement agacer son entourage et prétend être parfaitement détachée, quelle que soit la situation. Exposée au danger, elle ne sourcille pas et fait preuve d’un sang-froid surprenant. Difficile de dire, cependant, s’il s’agit d’inconscience ou de témérité. Intrépide, elle n’hésite donc pas à tenter le tout pour le tout lorsqu’elle a un objectif en tête, quitte à se fourrer dans des ennuis considérables. Elle aime l’aventure, la prise de risque, l’adrénaline ! Ryan est, par ailleurs, caractérisée par un cynisme bien particulier : elle se moque, de fait, éperdument des conventions et de l’opinion qu’on peut bien avoir d’elle. La jeune femme n’hésite ainsi pas à ouvertement critiquer ni à moquer son entourage, souvent par le biais de son humour noir et terriblement provocateur. Elle choque, dérange et est régulièrement accusée de manquer de savoir-vivre. Ce à quoi, imperturbable, la jeune femme répond en adressant des doigts d’honneur à ses moralisateurs. « Je m’en fous. » est par ailleurs son motto. Elle le formule à toutes les sauces et en toutes circonstances. Vulgaire, Ryan l’est aussi bien dans ses propos que son comportement. Elle parait perpétuellement mâcher un chewing-gum et lorgner sur son entourage, avachie à même le sol, sans une once d’élégance. Son discours est parcouru d’obscénités, et a de quoi faire rougir le plus endurci des camionneurs.

Nonchalante, Ryan parait indifférente à tout, je m’en foutiste et paresseuse. Il ne faut cependant pas se fier à son air flegmatique. La jeune femme est plus alerte qu’il n’y parait et bonne observatrice. De ses yeux noirs, elle analyse ce qui l’entoure, tire des conclusions. Les détails ne lui échappent pas. Si elle est bonne menteuse, il est également difficile de lui mentir. Ryan est dotée d’un flair certain et discerne facilement les menteurs des gens fiables. Maligne et cultivée, Ryan a par ailleurs une tête bien remplie. Entre deux obscénités, elle est capable de citer du Nietzsche ou du Goethe. La jeune femme mit, autrefois, son ingéniosité à profit pour piéger d’autres survivants en compagnie de Milow. Aujourd'hui, elle fait preuve d'un bon sens et d'une ruse qui peuvent surprendre son entourage.

Si l’apocalypse mit en exergue chez Ryan hargne, témérité et insolence, elle lui inculqua par ailleurs quelques principes fondamentaux. Entre autres : ne pas s’attacher aux autres et être constamment sur ses gardes. La jeune femme est, par conséquent, réservée et difficile d’approche. Auprès de ses proches, Ryan peut cependant fait preuve d’un enthousiasme contagieux et s’avère capable de les entraîner dans les pires coups foireux. Elle se fend plus volontiers de sourires sincères en leur compagnie et, espiègle, manigance régulièrement des taquineries à leur intention. Au point d’en devenir immature, voire « incroyablement reloue » d’après Milow. Attentionnée, amusante, volontaire, elle en devient facilement attachante lorsqu'on apprend à la connaitre. Il est effectivement difficile de rester de marbre face à sa sincérité, sa fougue et sa bonne humeur. Mais encore faut-il le voir, pour y croire.


WHAT AM I MADE OF

- Physique -

Du haut de son mètre soixante-dix, Ryan toise le monde entier de ses grands yeux noirs, flamboyants d’insolence, et défit quiconque de sous-estimer son petit gabarit. Certes, elle n’est pas « si petite que ça » (c’est du moins ce qu’elle aime rappeler à son frangin qui se félicite régulièrement de l’avoir rattrapée en taille - et bientôt dépassée !), mais sa fine corpulence, son cou gracile et les traits fins de son visage laissent supposer une personnalité plus douce qu’est la sienne. Le long de son dos, courent quelques tatouages réalisés à l’encre noire. Le plus grand est en forme de dragon et suit son épine dorsale. Pas franchement réussis, ils témoignent surtout de son caractère rebelle et effronté et plus particulièrement de sa volonté à s’émanciper de l’autorité parentale. Son père, Ewan, lui avait en effet interdit de se faire tatouer avant sa majorité, ce qui n'en dissuada pas Ryan. Bien au contraire ! En plus de quelques tatouages, Ryan a longtemps arboré des piercings, aussi bien à l’arcade sourcilière qu’au nez, et un bon nombre d’anneaux aux oreilles. Ses cheveux étaient par ailleurs teints et coupés par ses soins, ce qui lui valut de nombreuses moqueries de la part de Milow, son cadet, qui trouvait manifestement ses choix capillaires douteux.

Aujourd’hui, à défaut de mettre la main sur des colorations, Ryan arbore une chevelure châtain, mi-longue, ternie par quelques carences alimentaires. Un anneau argenté orne toujours son nez et d’autres, plus petits, ses oreilles. Si elle reprend doucement du poil de la bête à Tacoma, la jeune femme demeure maigrichonne et anormalement pâle. Ses lèvres sont gercées et ses yeux, vifs et constamment aux aguets, un brin sauvages. À l’instar Milow, sa bouche est charnue et son regard provocateur. Elle braque ses yeux noirs en direction de quiconque la dévisage trop longtemps et peut paraître, à première vue, aussi farouche qu’une lionne. Ryan s’avère cependant plus accessible que son cadet et se fend volontiers de sourires sincères, à condition d’être mise en confiance.

Nonchalante, Ryan s’exprime d’une voix traînante, plutôt agaçante. Depuis son arrivée à Tacoma, elle met un point d’honneur à choisir ses vêtements et opte généralement pour des tenues sombres, un brin masculines : jeans délavés, déchirés, baskets, t-shirts psychédéliques… Dans la mesure du possible, elle trace également un trait de crayon noir autour de ses yeux, et n’hésite pas à (littéralement) voler les bijoux de ses colocataires pour parfaire une allure disons, propre à elle. Sa pièce préférée est un vieux blouson à franges, tâché par endroits, qu'elle délaisse cependant régulièrement pour le manteau de Clyde qui lui tient, mine de rien, très chaud !  

- Équipement -

Pour se défendre, Ryan cache, comme son frère, des lames de rasoir dans les ourlets de ses manches. Elle possède par ailleurs un Colt Python, obtenu sur le cadavre d'un rôdeur, mais peine à s'en servir. Elle lui préfère par conséquent un marteau arrache-clou qui lui sert, entre autres, à achever les morts. La jeune femme l'a dégoté dans un garage laissé à l’abandon, en plus d’un rouleau adhésif, d’un bon mètre de corde et d’une lampe torche. Dans son sac à dos, Ryan engrange de nombreuses trouvailles (découvertes au fil de ses pérégrinations), comme un Rubik’s cube, un paquet de Chupa Chups, divers crayons noirs pour les yeux et un baladeur vintage dont elle ne sépare jamais. Elle est constamment en quête de piles et de cassettes pour le faire fonctionner. Accrochés à son sac, se balancent par ailleurs ses précieux patins à roulette, que la jeune femme sangle sous ses baskets pour semer les rôdeurs. Comme Milow, un sifflet pend par ailleurs à son cou et lui permet, en cas de danger, d’alerter son petit frère.  


HEAR MY STORY


6 janvier 1996. Charlotte, Caroline du Nord.

Ryan Daisy Lewis est née un soir d’hiver, dans la grande métropole qu’on surnomme aux États-Unis the Hornet’s Nest. Elle se greffa à une petite famille qui comptait d’ores et déjà un fils : Jesse. De sept ans son aîné, celui-ci veilla à compter de ce jour sur Ryan. Au désespoir de ses parents, Ewan et Lynn, Ryan se révéla être une sacrée casse-cou, et ce dès son plus jeune âge. Âgée de deux ans, elle escaladait les barreaux de son berceau pour crapahuter librement dans sa chambre. Déjà en quête d’évasion, d’aventure.

En décembre 1996, la petite famille déménagea à Seattle, où Lynn obtient un poste de maître de conférence en aéronautique. Ryan et son frère Jesse y grandirent dans une jolie maison, entretenue par un jardinier et une femme de ménage, et vécurent, somme toute, une enfance très heureuse. Leur père, Ewan, était alors un journaliste free-lance qui peinait à percer dans le milieu. Les revenus de Lynn étaient cependant suffisants pour assurer le confort de sa famille et Ryan et Jesse ne manquèrent, par conséquent, de rien. En 2001, la naissance de Milow agrandit la famille. Si Jesse, Ryan et Milow s’entendaient bien, leur complicité était régulièrement étrillée de disputes. Comme n’importe quelle fratrie, en soi. Avec son caractère bien affirmé, Ryan veillait en effet à ne pas se laisser marcher sur les pieds. À l’école primaire, elle se bagarrait avec les garçons, jouait à la balle aux prisonniers et mangeait du gravier dans la cour de récréation. Ses parents furent régulièrement convoqués à l’école et Ryan punie de télévision. La fillette se fichait complètement des cours, et fournissait, chaque année, le strict minimum pour passer à la classe supérieure.

En février 2004, Lynn fut victime d’un grave accident, à l’occasion d’une sortie au centre commercial en compagnie de ses enfants. Milow dans sa poussette, Jesse et Ryan sur les talons. Cette-dernière se souvient, aujourd’hui encore, de cet événement avec une clarté effrayante. Bousculée par une cliente en colère, Lynn avait violemment heurté le sol et ne s’était pas redressée. Ses yeux étaient restés clos. Une vieille femme avait pris les enfants dans ses bras, le temps que soient dépêchés une ambulance et Ewan : « Tout ira bien. » leur avait-elle répété. Ryan, les yeux rouges et rivés sur sa mère, ne l’avait pas crue. À l’hôpital, Lynn fut plongée quelques jours dans un coma artificiel. Lorsqu’elle en émergea, le diagnostic des médecins fut formel : victime d’un traumatisme crânien, la mère de famille était désormais amnésique. Elle ne sortit de l’hôpital qu’en juin, déboussolée, perdue. Son mari et ses enfants lui étaient désormais étrangers. Tout ce temps, Ryan avait prié pour qu’à son retour, Lynn redevienne fidèle à elle-même et la prenne dans ses bras. Mais la réalité fut toute autre.

Lynn ne se souvenait plus d’elle. Sa mère avait oublié le nom de ses amis à l’école, de sa maîtresse. Elle avait oublié la marque de céréales que Ryan aimait manger le matin. Elle avait oublié quels étaient ses programmes télé préférés. Lynn oubliait même de l’embrasser, le soir, avant d’aller dormir.

Ryan ne pleura pas. La mine fermée, elle ne répondit pas aux nombreuses questions que posait Milow et rejeta Jesse - le cogna même, lorsqu’il essaya de la réconforter. La jeune fille souffrit en silence. Mit en garde quiconque de la consoler, de ses yeux noirs et brillants. Elle interdit à son père, dépassé par la situation, d’entrer dans sa chambre et déchira les photos de famille.          

Lynn quitta le domicile familial en décembre, incapable de prétendre davantage à cette vie qui n’était plus la sienne. Ryan tenta de la retenir, agrippa les pans de son manteau. En vain. Lynn disparut de leur vie, et ce fut au tour d’Ewan, désemparé, d’assumer la garde de ses enfants. La petite famille fut contrainte de déménager dans un modeste apparemment en plein centre de Seattle. Ewan fit par ailleurs une croix sur ses projets professionnels et enchaîna, à partir de cette époque, les petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille. Ryan, silencieuse, observait son père. Elle vit sa souffrance, sa frustration, sa peur. Ewan souffrait énormément de la perte de Lynn et ignorait comment élever seul trois enfants. Il s’épuisait par ailleurs au travail et peinait à joindre les bouts.

Ryan tourna le dos à son père. Adolescente, elle s’isola dans une muette arrogance et rejeta le reste de sa famille, qu’elle estimait responsable de ses malheurs. Personne n’était autorisé à pénétrer dans sa chambre et elle prenait un malin plaisir à ignorer les directives paternelles. Silencieuse, renfrognée, Ryan n’entrait cependant pas conflit avec Ewan. Au contraire de Jesse qui, lui, reprochait ouvertement à leur père de ne pas s’occuper suffisamment de ses enfants. Ryan vit son frère aîné s’enflammer contre Ewan et sa négligence. Quant-à Milow, il se mura derrière un masque antipathique et se tut.        

Au collège, Ryan traînait seule dans la cours de récréation. Elle préférait la solitude à la compagnie de ses camarades de classe, et se réfugia, à partir de cette époque, dans les livres. La jeune fille lisait, encore et encore - en quête de réponses à ses questions et avide de comprendre ce monde injuste à ses yeux. Âgée de onze ans, elle passait par ailleurs beaucoup de temps à jouer aux jeux vidéos et aux échecs.  

Arrivée au lycée (9th grade), Ryan avait quelque peu mûri. Son attitude demeurait certes provocante, rebelle, mais elle n’était plus aussi fermée qu’auparavant. Elle parvint par conséquent à se faire quelques amis à cette époque. La jeune fille était, par ailleurs, plus indulgence envers son père, à elle pardonnait doucement ses erreurs. Ryan faisait ainsi l’intermédiaire entre Jesse et Ewan qui s’évitaient depuis des années. En raison des absences répétées de son père, absorbé par son travail, Jesse avait été contraint d’endosser son rôle de patriarche à l’appartement et de veiller sur ses frangins. Ce qu’il n’avait, en définitive, jamais pardonné à Ewan. Si Ryan comprenait le ressentiment de son aîné, elle s’évertuait à le temporiser. Accabler leur père de reproches n’améliorerait en rien la situation - bien au contraire.

Ryan avait, à cette époque, de plus en plus d’intérêt pour l’informatique et passait des heures dans le minuscule bureau de son père à explorer le fonctionnement de son ordinateur. Elle rêvait de devenir une hackeuse de talent comme Lisbeth Salander. À l’âge de quatorze ans, elle rejoignit l’équipe féminine de Basketball de son lycée et trouva, en marge des cours, un petit boulot en tant que caissière dans une boutique d’électronique. Bien meilleure élève qu’autrefois, Ryan avait par ailleurs de bonnes notes en mathématiques et, assez étonnement, en littérature. Ses professeurs de lettre étaient en effet surpris par la qualité de ses dissertations, compte tenu de son langage grossier qui lui valait régulièrement des réprimandes en cours.  

La même année (2010), Jesse quitta finalement le domicile familial pour s’installer dans son propre appartement. Ryan ne lui en tint pas rigueur, au contraire de Milow qui ne comprit pas le geste de son aîné et lui en voulut profondément. Jesse emménagea pourtant près de chez eux, et revint régulièrement les voir pour s’assurer qu’ils ne manquent de rien. À cette époque, Ewan exerçait en tant que chauffeur de taxi et était plus que jamais absent de l’appartement. Ryan et Milow durent par conséquent se débrouiller seuls et temps en temps faire appel à Jesse pour approvisionner leur frigo.

Lors de ses seize ans, Ryan se fit tatouer un dragon dans le dos, décidément très inspirée par Millenium. Puisqu’elle était mineure, ce fut Jesse qui l’accompagna chez le tatoueur et fit office de parent majeur. Le tatoueur, un homme bourru et passablement blasé, fut cependant peu regardant au sujet de son jeune âge et s'attela à la tâche sans poser de question. Le résultat ne fut pas fameux, mais plût énormément à Ryan.  

À dix-sept ans, Ryan eut son premier petit copain. Vrai petit copain. Elle flirtait avec des garçons depuis le début du lycée, et reluquait en douce des filles depuis tout aussi longtemps. Le jeune homme en question faisait partie de sa classe, lisait du Edgar Allan Poe et s’habillait comme un gothique. Ce qui plût beaucoup à Ryan. Ils sortirent ensemble pendant quelques semaines et furent respectivement la première fois de l’autre. Leur amourette prit cependant fin lorsqu’on accusa Ryan de reluquer ses partenaires de Basketball sous la douche. Des accusations qui n’étaient, en soi, pas infondées, mais qui poursuivirent Ryan jusqu’à la fin du lycée. Ryan fut ainsi contrainte d’arrêter le Basket, et, la tête haute, de subir des moqueries pendant une année entière.

À compter de ce jour, la jeune fille assuma pleinement sa bisexualité et feignit, à grand renfort de doigts d'honneur, ne pas être affectée le moins du monde par les quolibets qu'elle recevait en cours. Il était en effet hors de question de laisser ces crétins avoir le dernier mot et s'imaginer avoir reporté la partie. Ses amis lui tournèrent cependant le dos, ce qui eut l’étonnant avantage de rapprocher Ryan de son petit frère. Elle et Milow devinrent à cette époque particulièrement complices. Il l’invita ainsi à s’entraîner au parkour avec lui, un sport que Milow pratiquait depuis des années avec ses propres amis. Si Ryan se prit au jeu, ce fut plus par amusement que par réelle passion. Forte d’une bonne condition physique et plutôt agile, elle progressa rapidement, sans atteindre cependant le niveau de son cadet.

Grâce à ses bons résultats scolaires, Ryan entra en 2014 à l’université de Seattle, dans le département d’ingénierie informatique. Elle se destinait ainsi à devenir ingénieure en étude informatique (et éventuellement une white hat !) En parallèle des cours, elle travaillait le soir dans un fast-food pour payer ses études - que sa bourse ne couvrait pas intégralement. Les cheveux teints, le visage clairsemé de piercings, la jeune femme arborait plus que jamais une allure désinvolte et se moquait éperdument de l’opinion d’autrui. Les moqueries subies au lycée l’avait contre toute attente endurcie et, plus que jamais, Ryan revendiquait son individualité. La jeune femme avait alors une sexualité libérée et profitait des soirées étudiantes pour coucher aussi bien avec des hommes que des femmes. C'est à cette époque qu'elle fit la connaissance de Ruby, une étudiante en ingénierie aéronautique, dont elle devint rapidement proche - et ce malgré leurs tempéraments flamboyants à toutes les deux. Malgré les hauts et les bas qui ébranlaient leur relation, Ryan était par ailleurs proche de ses frères. En 2015, elle vivait encore chez Ewan et veillait, l'air de rien, sur Milow dont le caractère difficile rendait la vie dure à Jesse. Étonnamment conciliante en compagnie de sa famille, Ryan s'évertuait en effet à réconcilier ses frères qui se disputaient quotidiennement. Lorsque Milow fut arrêté par la police après avoir escaladé un bâtiment public, la jeune femme passa ainsi une nuit entière à rassurer Jesse, qui s'inquiétait de la témérité et de l'entêtement de Milow : « Tout ira bien. » avait-elle répété à son aîné. Tout ira bien.  


• Le 9 octobre 2015, au domicile des Lewis, Seattle :

« Arrête de dire n’importe quoi. »
« Mais tout le monde en parle à l’école ! Steve, t’sais, mon pote Steve, il dit qu’apparemment il ne restait presque rien de la victime, au Texas ! Même ses os auraient été rongés ! C’est dingue, non ? »
« J’en pense que c’est des grosses conneries et que t’es bien naïf d’y croire. »
« T’y crois pas, toi ? »
« C’que je sais, c’est que j’aimerai bien bosser en silence, Milow. Alors, sois mignon et laisse moi tranquille. Et n’oublie pas de fermer la porte derrière toi, tête de noeud. Parce que tu peux être sûr que moi, j’hésiterais pas à te mordre jusqu’au sang si jamais tu me déconcentrais encore une fois pour me raconter tes salades indigestes ! Allez, sors de ma chambre ! »

• Le 13 octobre 2015, à l’Université de Tacoma, Seattle :

« Merde alors… » Ryan, le nez collé à l’écran de son ordinateur, examinait avec attention la vidéo que lui avait envoyé un camarade de classe. Sur celle-ci, un macchabée se relevait de sa table mortuaire et attaquait violemment un médecin légiste. La vidéo était brève, mais horrifiante de réalisme. Ce ne pouvait pas être vrai. N’est ce pas ? Le coeur battant la chamade, Ryan s’exhorta à rester lucide et prit une profonde inspiration. C’était des conneries. Des-grosses-putains-de-conneries. Ce ne pouvait pas être vrai : « Ça ne peut pas être vrai. » dit-elle à haute voix en fermant d’un geste sec son ordinateur portable : « Que des conneries, tout ça. » À cet instant, une sirène retentit à l’extérieur et la fit violemment sursauter. Merde alors ! Depuis quelques jours, des cortèges entiers de policiers sillonnaient les rues de Seattle. Ewan était inquiet, Milow aussi. Pour autant, Ryan s’évertuait à garder la tête froide. Quel que soit le problème, les autorités feraient le nécéssaire. N'est ce pas ? Et puis, ces histoires de cadavres sujets au cannabisme étaient complètement aberrantes. Franchement, qui pouvait bien croire à une chose pareille ?

« Les trous du cul et les complotistes, sans aucun doute. »

• Du 14 au 20 octobre 2015, au domicile des Lewis, Seattle :

L’université ferma finalement ses portes et Ryan fut clouée ad vitam aeternam chez Ewan, où la petite famille patientait, dans l’espoir d’obtenir des informations de la part du gouvernement. Ils attendirent ainsi. Encore et encore et encore. Et Ryan fit, tout ce temps, les cents pas dans le minuscule appartement d’Ewan, comme un fauve en cage. Milow était, quant à lui, étonnement collant en compagnie de sa famille. Voire : « Affreusement chiant. » selon les propos de Ryan que ce climat d’incertitude rendait plus que jamais désagréable. Il y avait manifestement un problème. Un gros putain de problème. Des militaires squattaient désormais le pied de leur immeuble et leur interdisaient de mettre les pieds dehors. Qu’est ce qu’ils pouvaient bien foutre là, sérieusement ? Et quel était ce mystérieux virus dont les médias parlaient constamment ? Le gouvernement les maintenait dans l’ignorance, c’était évident. Et ça enrageait Ryan : « Ils nous prennent pour des idiots ! » fustigea t-elle en compagnie de Jesse. Compte tenu de la situation, celui-ci avait été contraint d’abandonner son appartement pour rejoindre sa famille le 20 octobre. Redoutant le pire, Jesse avait pris soin d’apporter ses propres vivres et jetait constamment des coups d’oeil nerveux par les fenêtres, comme s’il redoutait un siège. Un soir, alors que Milow dormait, Jesse avoua à Ewan et Ryan avoir aperçu une silhouette sanguinolente dans la rue, quelques jours auparavant : « C’était effrayant. Cette… Femme était couverte de sang. Du sang séché. Elle boitait et poussait des râles inhumains. Et ses yeux ! Ils étaient complètement vitreux ! »

Ryan, aussi effarée que son père, ne dit alors rien et baissa les yeux.      

• le 27 octobre 2015, au domicile des Lewis, Seattle :

« Qu’est ce que t’as vu, Milow ? Répond moi ! Qu’est ce que t’as vu chez les voisins ? »
« J’ai vu… Du sang. Il y avait du sang partout. Ça empestait la pourriture. J’en avais les larmes aux yeux tellement ça puait… »
« Et qu’est ce que tu as vu d’autre ? »
« Kassandre. »  
« La voisine ? »
« Oui. Son… Crâne était ouvert. Genre, complètement ouvert. Il y avait du sang et des morceaux de cervelle partout. Elle s’est avancée vers moi et… »
« Chut, Milow. J’ai compris. Ça va aller. Viens là. »
« Je me suis enfoui avant qu’elle ne m’attrape. Qu’est ce qu’elle avait, à ton avis ? »
« Je ne sais pas. Je n’en sais rien. Mais ne file plus en douce comme ça. Il faut qu’on reste ensemble. Il faut vraiment qu’on reste ensemble. »
« Au moins, j’ai réussi à rapporter des vivres. »
« Ne fais pas le malin, hein. Je suis à deux doigts de te passer le savon de ta vie, tête de noeud. »

• début novembre 2015, au domicile des Lewis, Seattle :

Ces monstres. Ils étaient finalement parvenus à s’infiltrer chez les Lewis. Sous leur nombre, la porte avait ployé et laissé une marée de cadavres putrides se déverser dans leur appartement. Ryan était alors confrontée à ces choses pour la première fois. Pétrifiée, elle fut incapable de bouger, frappée par la stupeur et l’effroi, jusqu’à ce qu’Ewan ne la bouscule violemment : « Bouge de là, Ryan ! » lui avait-il hurlé, en lui faisant signe de foutre le camp. Avec Jesse, Ewan tenta alors de récupérer le plus de denrées possibles, tandis que Milow et Ryan prenaient la fuite par le balcon de l’appartement. Vite, vite, vite. La confusion régnait dans l’appartement : des cris, des râles, le bruit de verre brisé, de meubles qui craquent, qui cèdent. Et, finalement, Jesse qui accourait à leur suite et leur faisait signe de continuer, de ne pas s’arrêter. Ils coururent longtemps, à bout de souffle, jusqu’à ne plus pouvoir aller plus loin et perdre tout sens de l’orientation. À ce moment là, Jesse leur avoua ce qu’ils savaient déjà : Ewan était mort. Pour laisser à Jesse le temps de s’enfuir, il s’était jeté dans la masse de morts et avait été écartelé vivant. Si Ryan pleura la mort d’Ewan, Milow et Jesse l’encaissèrent avec un silence de glace et, muets, ne firent pas mine de consoler leur soeur. Désormais, seule comptait leur survie. À eux trois.

Et personne d’autre.

• hiver 2016, au Garfield Highschool, Seattle :

« Plus rien n’a de sens, putain. » marmonna Ryan, un chewing-gum à la bouche, tout en nettoyant soigneusement l’épaule blessée de Jesse. Où qu’ils aillent, le chaos paraissait inlassablement les poursuivre et corrompre leur entourage. En décembre, Jesse, Milow et Ryan avaient, en effet, rejoint le camp du Garfield Highschool. Si l’hiver s’était passé sans encombre, une sordide histoire de viol avait finalement soulevé le camp et provoqué l’indignation générale. Des accusations étaient alors tombées et, très vite, trop vite, des armes avaient été dégainées : « Vraiment. Je te l’dis : c’est vraiment une belle bande de trous du cul. » Plop ! La bulle de son chewing-gum éclata et Ryan fit la grimace : « Elle est franchement moche, ta blessure. Ils ne t’ont pas loupé, ces salopards. Enfin... Disons plutôt qu’ils en ont loupé un autre, au lieu de toi. » Les coups de feu avaient alors retenti dans le camp et des hurlements déchiré la nuit : « À la première occasion, on se casse d’ici. » décréta alors Jesse avec humeur : « Ces gens sont cinglés. Complètement cinglés ! » Ryan contempla un instant son aîné, l’air perplexe, mais s’abstint de protester. Depuis le début de leur cavale, Jesse avait toujours pris les décisions à la place de ses frangins. Ce qui, en soi, convenait à Ryan - dépassée par la situation et bien incapable de déterminer la marche à suivre en de telles circonstances : « Très bien. Dès que tu sera rétabli alors. » concéda t-elle finalement, en appliquant un bandage sur l’épaule de son frère : « Pas avant. » Oui, parce qu'à défaut de prendre les décisions, elle aimait tout de même avoir son mot à dire.

• 6 février 2016, dans la rue, à Redmond :

Au fur et à mesure, Ryan était parvenue à surmonter le dégoût que lui inspirait les morts. Son marteau à la main, elle contemplait un de ces monstres tituber jusqu’à elle et tendre ses doigts pâles dans sa direction : « Il faut viser la tête… » lui avait expliqué Paul, un militaire du Garfield Highschool : « …Et frapper aussi fort que tu le peux. Jusqu’à détruire le cerveau. » C’est donc ce que fit Ryan. Avec un grondement féroce, elle s’avança vers le monstre et abattit violemment le marteau sur son crâne : Craaac ! Une gerbe de sang noir en jaillit aussitôt, l'éclaboussa, et elle frappa encore, encore et encore cette chose jusqu’à être entièrement couverte de cervelle : « Dans ta gueule, saloperie ! » maugréa t-elle entre ses dents, en lui assénant un dernier coup pour la forme. Le souffle court, la jeune femme se redressa alors et avisa d’un coup d'oeil mauvais le cadavre. Ou, tout du moins, ce qu'il en restait. C'était la première fois qu'elle abattait une de ces choses, et Ryan réalisa soudain avoir suffisamment de hargne en elle pour les mettre en pièces.

Et bien plus encore.  

• 14 mars 2016, dans une habitation, à Monroe :

« Alors, tu penses que c’est un… Châtiment ? Genre, un truc divin qui s’est abattu sur l’humanité parce qu’elle a, euh... Péché ? »
« Oui. Ceux qui sont transformés en monstres l’ont forcément mérité. »
« Tu crois vraiment ce que tu dis, Milow ? »
« Bien sûr. Qu’est ce que ça pourrait être d’autre, hein ? »
« J’en sais rien. Y’a des jours où… J’me demande si tout ça c’est bien réel. »
« Ça l’est. Et c’est une punition. J’en suis certain. »
« Mais… Et papa, alors ? »
« Il le méritait. Après le départ de maman, il n’a jamais été là pour nous. Jamais. C’est bien fait pour lui. »
« Ne dis pas ça. »
« Je dis c’que je veux ! Tout ça, c’est de sa faute ! À lui ! »   
« Tais-toi. Tu dis n’importe quoi maintenant. Va aider Jesse à couper du bois. Ça te changera les idées. »

• décembre 2016, dans un chalet au coeur de la forêt d’Okanogan Wenatchee :

Ryan renifla bruyamment et essuya son nez d’un revers de manche : « On a l’air fin, tous les trois… Quelle joyeuse bande de trous du cul. Franchement ! » ronchonna t-elle d’une voix enrouée en jetant un regard réprobateur à ses frères. Pour toute réponse, elle n’obtint qu’un éternuement de la part de Milow. Cela faisait une semaine qu’ils occupaient ce petit chalet et que leur rhume s’était déclaré. Milow avait été le premier à tomber malade, puis Jesse et enfin Ryan. Affalés à même le sol du chalet, tous trois avaient désormais le teint blême, le front brûlant et le regard fiévreux : « J’vous jure… Que si on meurt à cause d’un putain de rhume… » Ryan secoua la tête, d’un air dépité. Après avoir erré pendant des mois, ils avaient atterri dans ce trou paumé. Et c’est visiblement là qu’ils mourraient. À-cause-d’un-putain-de-rhume. La jeune femme n’en revenait pas. Après tout ce qu’ils avaient vécu, un simple coup de froid les emporterait tous. C’était du foutage de gueule. Et royal, à ce niveau là ! Bon… Ils avaient au moins le mérite fait quelques réserves avant de tomber malade. Peut être que ça suffirait à les sauver ? En attendant, il ne leur restait plus qu’à attendre. Et espérer bénéficier de cette chance de cocu qui les avait, jusqu'alors, toujours tirés d'affaire : « Si jamais on s’en sort, je vous botte le cul. À tous les deux. »

• mars 2017, à l’Industrial District, Seattle :

Ils s’en étaient sortis. Durement éprouvés et plus encore effrayés, mais ils survécurent. C’est tout ce qui leur importait. Leurs pérégrinations reprirent donc, et, de fil en aiguille, les menèrent jusqu’au No Man’s Land, où la fratrie entendit pour la première fois parler d’Evergreen Ridge. Un camp de réfugiés à priori fiable, où ils auraient peut être la chance de s’installer pour de bon. Les locaux les avertirent cependant : à l’entrepôt, les rumeurs allaient et venaient. Personne n’était par conséquent en mesure de leur garantir l’existence de ce groupe : « Nous n’avons rien à perdre à essayer de le trouver, de toute façon. » leur assura cependant Jesse. Et Ryan opina du chef. Il y avait trop longtemps qu’ils erraient sans but au sein de ce monde. Comme des chiens errants en quête de charogne. Ils étaient donc prêts à suivre cette piste, où qu’elle puisse les mener. Et c’est ce qu’ils firent. Leur route fut cependant semée d’embûches et Ryan manqua, à une occasion, d’y laisser la peau lorsqu’ils tombèrent sur une horde gigantesque : « Merde, merde, merde ! » haleta t-elle, tandis que la fratrie prenait la fuite par les toits. Ils coururent longtemps, portés par l’adrénaline, et sautèrent de toit en toit sans la moindre hésitation : « Merde ! » Dans la précipitation, Ryan finit cependant par trébucher et perdre l’équilibre : Boum ! Avec un bruit sourd, elle atterrit violemment dans une benne à ordures et se redressa, déboussolée. Sa chute avait été impressionnante, mais, hormis une plaie au bras, elle s’en sortit miraculeusement indemne. Avant que les morts ne l’attrapent, ses frangins parvinrent à hisser Ryan en sécurité et ils prirent tous les trois la fuite, sans demander leur reste.  

• 11 mai 2017, à Burien :

Ryan ouvrit les yeux, effrayée, lorsqu’une main froide se plaqua brusquement contre sa bouche. À côté d’elle, Jesse et Milow dormaient profondément et ne remarquèrent rien. Un homme au visage buriné se tenait au-dessus d'elle et lui fit signe de le suivre. De sa main valide, il braqua son arme en direction de Milow et haussa les sourcils. Le message était clair. Ryan le suivit donc en silence et s’évertua, la peur au ventre, à trouver une issue à ce cauchemar. Lorsqu’ils se furent éloignés, l’inconnu chercha à la toucher, à lui arracher des baisers rugueux et la jeune femme se débattit comme un animal pris au piège - avec la force du désespoir. D’une certaine manière, les bruits de lutte durent alerter Jesse et Milow, car ils se lancèrent finalement à leur poursuite. Lorsqu’ils les rattrapèrent, l’homme tenait Ryan en joue et lui caressait l’entrejambe, les seins et le visage de sorte à allègrement provoquer ses frères : « V’nez la chercher ! Allez ! » leur beugla t-il en ricanant grassement. Milow fut le premier à foncer tête baissée. Comme enragé, il se jeta littéralement sur l’agresseur de Ryan pour le mitrailler de coups de poing et lui griffer le visage. Ils luttèrent ainsi un instant, sous le regard effaré de Ryan, jusqu’à ce que Jesse ne fasse finalement feu : Bam ! Le coup était parti, furieux, et avait immédiatement jeté l'homme à terre. Deux autres détonations retentirent ensuite et firent sursauter le cadavre d'un air macabre. Épouvantée, Ryan rampa jusqu’à Milow pour pleurer dans ses bras. Quant à Jesse, il resta longtemps silencieux et dévisagea avec mépris le corps de leur agresseur. Il tuait alors pour la première fois.    

• 14 août 2017, dans une habitation, à Kent :

« Je m’en fous de ton avis, Jesse. On partira d’ici quand ta plaie aura cicatrisé. Fin de la discussion. »
« Je me sens tellement con… Si je n’avais pas glissé de ce foutu toit… »
« Tu as glissé, tu t’es ouvert le ventre et, je te le répète, tu ne bougeras pas d’ici avant d’avoir guéri. Comme si t'étais capable de mettre un pied devant l’autre, de toute façon ! J’aimerai bien te voir essayer, hein. Ça devrait être drôle. »
« On risque d’être coincés ici longtemps. »
« On le serra, s’il le faut. Le plus important, c’est que tu ailles mieux. »
« Ces types, ces salopards ! Ils allaient nous faire la peau ! Juste comme ça ! »
« Oui. Mais on leur a échappé et c’est tout ce qui compte. Alors arrête de t’apitoyer sur ton sort. »  

• janvier 2018, à Tacoma :

Après bon nombre de péripéties, ils atteignirent finalement le sommet de l’Olympic National Parc le 7 janvier. Le chalet qui surplombait la montagne était cependant désert. Seule une poignée de morts erraient dans les parages, si bien que la fratrie fut rapidement contrainte de rebrousser chemin. La déception était à son comble. Et comme un malheur ne vient jamais seul, ils furent soudain encerclés par une bande de survivants malintentionnée. Des coups de feu furent rapidement échangés, en guise d’avertissement, ce qui déclencha une avalanche. Ryan se précipita aussitôt pour se mettre à l’abri, en vain : la coulée de neige la percuta de plein fouet et l’assomma sur le coup. Ce fut Milow qui la réveilla, quelques heures après, et lui dit en claquant des dents ne pas avoir trouvé Jesse. Épuisés, pantelants et engourdis par le froid, ils se lancèrent alors tant bien que mal à la recherche de leur aîné. Le son de leurs voix se répercuta longtemps dans la montagne et ils trébuchèrent à de nombreuses reprises dans la neige. Mais Jesse demeura introuvable. Frigorifiés, Ryan et Milow se résignèrent finalement, le coeur brisé, à faire demi-tour et trouver un abri pour la nuit : « On va le retrouver. » dit Ryan à Milow : « J’en suis certaine. » Milow sut aussitôt qu’elle mentait. Quelques jours après, ils croisèrent la route d’autres survivants qui, eux, les accueillirent au sein de leur refuge pour les nourrir et les protéger. Si Ryan se méfiait d’une telle générosité, elle les laissa pourtant faire sans broncher. Tout lui était égal après la disparition de Jesse. Le 21 janvier, la communauté qui les hébergeait fut cependant attaquée par un groupe rival. Ryan et Milow prirent aussitôt la fuite, sans un regard en arrière. Seule comptait leur survie : « et personne d’autre. »

• 7 juin 2018, dans une rue de Capitol Hill, Seattle :

« J’vous en prie, venez ! Je… Je suis coincée, j’ai besoin d’aide ! »

Ryan braqua une paire d’yeux larmoyants en direction de l’inconnu et fit la grimace, comme si le piège à loup dans lequel reposait sa jambe lui infligeait une douleur atroce : « Je vous paierais ! » le supplia t-elle d’une voix ébranlée par les larmes. À force, elle devenait sacrément bonne comédienne. Sans surprise, le mec mordit à l’appât et lui proposa instantanément son aide. Ryan hocha la tête avec ferveur et minauda comme un petit chat face à ce que lui disait ce gros niais. Ouais, ouais… Cause toujours. Elle lui adressa un joli sourire, infiniment reconnaissante, lorsqu’il déposa son propre manteau sur ses épaules. Un prince charmant. Tiens donc. Ça changeait des salopards qu’elle et son frère dépouillaient d’habitude. Pas que ça lui pèse particulèrement sur la conscience. Cet idiot était venu l’aider uniquement lorsqu’elle lui avait promis rétribution. C’était un crétin, comme les autres : « Je suis seule. » lui répondit-elle d’une voix tremblante. Putain, mais où était passé Milow ? Cette tête de noeud aurait dû débarquer depuis belle lurette ! Elle devrait sortir le grand jeu, s’il continuait à s’éterniser. Bon, allez ! Saisie d’une brusque inspiration, Ryan posa sa main sur celle du rouquin et accrocha ses yeux aux siens : « J’accepte de payer en nature. Si… Si t’es seul depuis un moment, un peu de compagnie devrait te plaire, non ? » C’est à ce moment que Milow fit enfin son apparition : « Tu bouges, j’t’éclate la cervelle. » gronda t-il, son revolver braqué dans le dos de l’inconnu. Enfin ! Ryan bondit aussitôt sur ses jambes et, son arme en main, adressa un regard furibond à son frère. Un peu plus et elle s’enlisait dans une belle merde noire, hein !

• 11 juillet 2019, à BJ's Bingo and Gaming, Seattle :

Ryan serra Milow contre elle et le berça doucement. Tous deux pleuraient sans un bruit, éclairés par un pâle faisceau de lumière. À côté d’eux, une femme, Ryan ignorait son nom, ne disait mot et contemplait le cadavre de Jesse, pâle et indéchiffrable. Le silence était d’une lourdeur telle que Ryan en ressentait tout le poids sur ses épaules. Comme du plomb qui l’écrasait et l’étouffait. La jeune femme se sentait si faible qu’elle ignorait qui de Milow ou d’elle soutenait véritablement l’autre. Un froid surnaturel paraissait envahir peu à peu son corps et la faire greloter de façon incontrôlable. Ryan ferma les yeux, détourna la tête. Elle refusait de le voir comme ça. C’était insupportable. Elle aurait préféré voir Jesse mourir à Tacoma plutôt que dans de telles circonstances. Ryan blottit sa tête dans la nuque de Milow et sanglota. Ils restèrent ainsi une éternité, jusqu’à avoir les muscles engourdis et les yeux secs. La femme, Serena, leur ordonna alors d’un ton qui ne souffrait d’aucun refus de sortir. Et ils s’exécutèrent.

Sans un regard en arrière.

• 23 octobre 2019, au fort Nisqually :

Ce matin-là, elle s’était réveillée blottie contre Milow. Depuis la mort de Jesse, les frangins s'agrippaient l’un à l’autre, comme à un roc, véritablement effrayés à l’idée de se perdre. D’une manière paradoxale, ils ne s’étaient pourtant jamais autant disputé. Tout était désormais prétexte à s’insulter et se bouder. Si Milow souhaitait fuir le fort et retrouver sa liberté, Ryan était, quant à elle, fatiguée de ces errances interminables. Un brin sauvage, elle peinait à s’intégrer au fort, mais s’appliquait tout de même à faire des efforts auprès de ses habitants. Ce qui n’était au goût de Milow : « On ne peut pas continuer comme ça ! » lui avait un jour craché Ryan, au bord des larmes : « Si tu veux partir, pars ! Mais moi, je reste. » Elle redoutait cependant, et plus que tout, le départ de son frère et se cramponnait à lui avec la force du désespoir. Comme elle avait autrefois essayé de retenir Lynn. Au fond d’elle, Ryan savait effectivement qu’elle ne survivrait pas à la mort de Milow. C’était eux contre le monde.

Eux seuls comptaient.
Et personne d’autre.  
N'est ce pas ?


Ryan ouvre les yeux et grimace dans la pénombre du dortoir. À peine éveillée, elle est assaillie par le souvenir de la mort de Jesse et refoule, à force de battements de cils, des émotions qui lui crispent les poings et lui serrent la gorge. Il faut aller de l’avant. À coté d’elle, Milow fait mine de dormir et ne lui adresse pas la parole. La mine lugubre, Ryan quitte son lit et se prépare pour la journée. Un coup de peigne dans ses cheveux châtains, un coup de noir sous les yeux. Et une paire de créole aux oreilles - futile par les temps qui courent, mais terriblement nécéssaire à ses yeux. À qui appartient-elle ? Aucune idée. Mais elle lui plait et si sa propriétaire ne se manifeste pas, Ryan la gardera volontiers. La jeune femme soupire et contemple son reflet maussade dans la glace : jean troué, pull sombre et baskets boueuses. Elle est prête. Ryan passe le casque de son baladeur sur ses oreilles et ferme les yeux au son de la musique.

La jeune femme sort alors d’un pas détaché et se mêle à l’activité du camp. La fraîcheur matinale lui arrache aussitôt un juron fleuri : « fils de ta mère la pute ! » et elle secoue la tête et crache son mécontentement à ses pieds. Le regard réprobateur d’une femme s'accroche à sa silhouette et la poursuit l'espace d'un instant. Ryan l’ignore cependant et s’obstine à dévisager son entourage de ses yeux noirs et scrutateurs. À l'exception de Summer, à qui elle sourit timidement (qu'est ce qu'elle est jolie !) et d'une poignée de gens qu'elle salue d'un signe de tête. Devant Andrea, Ryan se renfrogne cependant et lève le menton d’un air digne. Si la jeune effrontée fait de son mieux pour s’intégrer au sein du camp, son rapport à l’autorité demeure virulent, voire explosif. Ryan s’exécute cependant lorsqu’on lui confie une tâche. De bonne ou de mauvaise foi. De dépend de la tâche en question.

La présence de Connor à Nisqually la rassure. À ses côtés, Ryan se greffe volontiers aux travaux d’aménagement du fort et se fait plus loquace. En vérité, se rendre utile lui fait un bien fou. Au camp, elle apprend par ailleurs à utiliser une arme à feu. Ce qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de faire, jusqu’à présent. Ses rapports avec Milow, quant-à eux, ne s’arrangent pas et vont même de mal en pis. Ryan redoute qu'il ne parte d'un jour à l'autre. Cette peur la ronge jour et nuit et lui rougit les yeux. Ryan ignore, de fait, ce qu'elle deviendrait sans cette tête de noeud.

Rien de bon, probablement.


Time to meet the devil

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Ben il est toujours aussi chouette ce fo ! Du coup, pas facile de résister !
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Jeu 16 Jan 2020 - 22:56

Ouaaaaaais encore toi!


Inachevés
La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.
Levi M. Amsalem
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Ven 17 Jan 2020 - 0:28

R'bienvenuuue !!! =D

Même si pour le coup j'avoue que je vois pas du tout qui se cache derrière ce nouveau compte ! :smile41:
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Ven 17 Jan 2020 - 2:17

Rebienvenuuue :smile16:
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Ven 17 Jan 2020 - 3:03

Rebienvenue ici Smile
Pour te répondre c'est Valerian !
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Ven 17 Jan 2020 - 9:45

Ah Valerian !! Re-bienvenue avec ce nouveau compte alors !! =P
Chouette choix de predef =P
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

Ven 17 Jan 2020 - 10:44

Ah. La voilà.


(rebienvenue :MisterGreen: )
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Re: Ryan : « Play it fuckin’ loud ! »

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