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Clarke Monroe

Dim 15 Sep 2019 - 20:38


Clarke Monroetell me more about you

prénom(s) : Clarke
nom : Monroe
date de naissance : 23 septembre 1988
âge : 32 ans

ville de naissance : Lakewood, Seattle, WA
métier : Mécanicienne
groupe : Travelers

avatar : Jaimie Alexander

what i am

qualites
Observatrice
Calme
Fidèle
Méthodique
Franche
defaults
Secrète
Lâche
Solitaire
Froide
Sarcastique
Equipement :
Elle est souvent vêtue de noir ou de kaki pour se fondre plus aisément dans le décor environnant.  Si elle se contente du strict nécessaire et ne s'encombre pas de superflu, sa seule fantaisie est une petite bourse remplie de pierres gris clair et noires, taillées très grossièrement en rectangle, et dont personne ne connaît réellement l'usage. Le reste de son matériel se compose de:

- Un grand sac à dos.
- Deux bouteilles d'eau avec filtre pour récupérer l'eau de pluie.
- Une pierre à feu automatique
- Quelques boîtes de conserve (trop peu)
- Un sac de couchage
- Une trousse de premiers soins contenant un kit basique pour des blessures et plaies bénignes.
- Une casserole et une grosse cuillère
- lampe torche


- Un imperméable kaki trop grand
- Deux jeans noirs dont un troué et trois débardeurs noirs
- Un pull trop grand en laine
- Une casquette kaki et un bonnet noir
- Une paire de chaussures de randonnée encore en bon état

- Un couteau papillon dont elle ne sépare jamais
- Un couteau de chasse Remington
- Un 9mm qu'elle n'utilise qu'en cas d'extrême urgence car peu à l'aise avec les armes à feu
- Un seul et unique chargeur
       
Details physiques :
Grande et élancée, elle dépasse le mètre soixante-quinze. Un corps svelte et sec résultant des nombreuses heures passées à la salle d'entraînement entre ses seize et vingt-cinq ans. Neuf années qui ont forcément laissé leur empreinte bien qu'amaigrie depuis quelques mois. De son corps pourtant il est difficile d'en deviner les formes – ou leur absence – puisqu'elle dissimule le plus souvent le haut de celui-ci sous des vêtements trop grands. Une manière de se protéger à faible échelle d'une partie de la gente masculine. Un corps quasiment jamais exposé et qui recèle néanmoins une myriade artistique de tatouages, dont chacun possède sa propre histoire. Si ses cuisses et le bas de son corps sont vierges de toute encre, ses bras et une partie de ses mains, son abdomen, son ventre et son dos sont presque entièrement recouverts d'arabesques noires, d'écritures ou de dessins. Jean ne les dissimule pas par honte, bien au contraire. Ils sont sa fierté égoïste, son narcissisme secret, la preuve qu'un jour, elle est parvenue à accepter qui elle était et pas ce que les autres voulaient qu'elle soit. Elle ne ressent simplement pas le besoin de partager ça avec autrui et de les mettre en avant aux yeux des inconnus.

De son visage non plus, on ne distingue pas aisément les traits, souvent camouflé sous un bonnet noir ou la capuche d'un sweat-shirt. Il faut l'approcher suffisamment et pénétrer la sphère amicale pour prendre conscience de la finesse de ses traits. Un visage sans doute agréable à regarder mais marqué par la fatigue de ces derniers mois, plus éprouvants que tous les autres. Des joues creusées et des yeux cernés qui durcissent un peu les traits de ce visage de marbre qui ne laisse transparaître aucune émotion particulière. Deux prunelles vert clair qui sont probablement les seuls miroirs émotionnels qui la trahissent. Si Jean est douée pour cacher ses émotions en maîtrisant son visage, il lui est en effet beaucoup plus difficile de mentir avec ses yeux, toujours très expressifs.
Quand elle ne cache pas le sommet de son crâne avec un bonnet ou une capuche, des cheveux châtains foncés encadrent son visage. Coupés de manière arbitraire avec des ciseaux dont les lames devraient être affûtées, ils lui donnent un côté négligé.

Elle est souvent vêtue de noir ou de kaki pour se fondre plus aisément dans le décor environnant.  Si elle se contente du strict nécessaire et ne s'encombre pas de superflu, sa seule fantaisie est une petite bourse remplie de pierres gris clair et noires, taillées très grossièrement en rectangle, et dont personne ne connaît réellement l'usage.  

Psychologie

L'économie de mots. C'est sans doute ce qui la caractérise le mieux. Jean, ce n'est pas le genre de filles qui va s'embraser d'un coup et se lancer dans un monologue enflammé pour défendre ses idées. C'est n'est pas celle qui va tenter de parler plus fort que les autres pour imposer sa vision des choses. Et ce n'est pas non plus celle qui va s'énerver dès qu'on la contrarie et se mettre à gesticuler dans les tous les sens. Jean, c'est la fille en bout de table qui ne parle pas durant cette soirée entre amis. La fille qui écoute en apparence distraitement, donnant l'impression que son esprit vagabonde dans des sphères plus élevées, là où ne peut pas l'atteindre. Et qui est pourtant solidement ancrée les deux pieds au sol, qui observe, écoute, analyse, retient. Celle qui va pointer vos contradictions par une simple phrase quand vous pensiez que personne ne vous écoutait, qui va de quelques mots, par une référence historique, économique ou politique, vous soufflez dans un calme olympien que vous avez tort. Celle qui se contente de froncer les sourcils quand vous vous emportez et qui continue à défendre ses idées sans jamais hausser le ton. C'est ce calme apparent qui agace parfois quand la situation prête à l'emportement, qui rassure quand une vague d'angoisse vous submerge, et vous fait sourire quand après de longues heures passées en sa compagnie, vous devinez le feu prisonnier par une épaisse couche de marbre froid. Car ce n'est pas tant de l'indifférence qu'une façon bien à elle de se protéger. C'est là tout l'avantage à être secrète sur sa vie et ne jamais parler de ses problèmes. Personne ne peut retourner vos confidences contre vous et frapper là où ça fait mal. C'est aussi là tout l'inconvénient. Ne pas parler de ses problèmes donne la fausse idée aux autres qu'on est attentif aux leurs. Alors attentive, elle l'est devenue par la force des choses. Un mal pour un bien. Ça l'a rendu perspicace sur le genre humain, frappant juste dans le bon comme dans le mauvais. Ça l'a aidé à s'intégrer plus facilement contrairement aux idées reçues, comblant son manque d'ouverture sociale par un sens de l'écoute et du conseil improvisé.

Et s'il est si rare de la voir en colère, c'est avant tout que Jean est une lâche. Détestant se sentir acculée quand elle se sait en tort, elle opte toujours pour la fuite dès que la situation se complique. Tourner le dos au problème dans le vain espoir de le voir s'évaporer, c'est son schéma récurrent bien qu'inefficace. Elle n'est pourtant pas rancunière et revient toujours au bout d'un certain temps. Et si sa bouche ne demande pas pardon, ses yeux, vils traîtres de ses émotions, parlent toujours pour elle. Elle ne laisse jamais traîner un conflit trop longtemps et ne laisse jamais personne sur le bord de la route. C'est une fille fidèle à ses idées, et à ses amis. Une fois sa confiance gagnée, et hors trahison, elle ne tourne jamais le dos à personne. La jeune femme possède néanmoins quelques difficultés à conserver certaines de ses relations de par un égoïsme parfois étouffant. Jean aime l'exclusivité d'une relation quand elle la juge de son strict point de vue particulière et a du mal à partager certaines personnes de son entourage avec d'autres. Un comportement parfois trop exclusif qui a pour effet de faire fuir les gens sans qu'elle ne cherche pourtant à se remettre en question sur ce point. Car si elle n'abandonne pas, elle ne retient pas non plus, la solitude ne lui faisant pas peur.

Solitaire elle l'est, s'enfermant parfois des heures entières avec pour seule compagnie son piano ou s'affairant à remettre en état une voiture dans le garage où elle travaille. Elle est méthodique et aimerait parfois que tout soit aussi simple que la mécanique d'un véhicule ou la partition d'une sonate. Chaque pièce à sa place, avec une fonction précise. Chaque note pour un son. Elle juge les gens trop complexes, même après autant de temps à les observer. Ils ne pensent pas ce qu'ils disent, disent ce qu'ils ne pensent pas. Certaines personnes pensent que le calme de surface qui l'anime renferme une timidité latente. C'est faux. Jean n'a pas sa langue dans sa poche. Elle est franche et ne se gêne pas pour dire ses quatre vérités aux autres, souvent enrobées dans des sarcasmes acides. Elle est assez froide au premier abord mais c'est surtout une carapace pour ne pas trahir une sensibilité faussement contrôlée. Une fois écaillée la jolie couche de vernis, une fois les fêlures exposées, on se rend vite compte qu'il y a une femme beaucoup plus chaleureuse en-dessous mais également beaucoup plus vulnérable et brisée. Et c'est finalement ces découvertes qui expliquent souvent tout le reste.




Story of survival


1988 – 1998
Lakewood, Seattle, WA

La perfection ennuyeuse, l'idéalisme rébarbatif.
Enfant désirée mais grossesse tardive pour Emilia, quarante-ans, chirurgienne cardio-vasculaire et Gabriel, trente-neuf ans, architecte free-lance. Conte de fées qui fait lever les yeux au ciel pour ces amoureux lycéens qui, ayant privilégié leur carrière respective, ont finalement cédé un jour à l'appel des couches et des biberons nocturnes. Enfant unique d'un couple aisé, autant dire qu'elle n'a jamais manqué de rien. Et pendant les premières années de sa vie, ce cocon rassurant a été son environnement. Pas besoin de se déplacer à la piscine municipale puisqu'il lui suffisait de se rendre dans le jardin à l'arrière de la maison. Pas besoin de se rendre à l'école de musique à quelques kilomètres dans le Centre puisqu'un professeur venait lui donner des leçons particulières. École privée dès ses six ans, enseignement de qualité pour une gamine dotée de quelques prédispositions dans les mathématiques et les sciences. Discrète sans être timide, elle n'a jamais eu besoin de profiter de son statut et de donner dans le spectacle grandiloquent du caprice puisque toutes ses envies étaient comblées sans le besoin d'une seconde réclamation.
Vision biaisée d'une vie simple et facile où tout vous tombe tout cuit dans la bouche sans fournir le moindre effort. N'évoluant que dans un cercle fermé aux valeurs communes et au porte-monnaie bien rempli. Camarades de classe faits sur le même moule, celui du haut de la pyramide, petites poupées et futures filles à papa, petits garçons lissés aux futures  ambitions politiques telles, qu'elles pourraient passer pour un gène héréditaire profondément ancré dans leur génome. Une normalité n'étant finalement que de la poudre aux yeux et une perception du monde embrumée par la nappe de coton dans laquelle on l'a protégé la première décennie de sa vie. Brillante à l'école, douée pour la musique classique, discrète, agréable, et aimante. Jean, la petite fille parfaite.


1998-2001

Désillusion.
Peu après ses dix ans, sa mère commence à avoir quelques soucis de santé. Acharnée du travail et passant de nombreuses heures à l'hôpital, sa fatigue chronique, ses pertes anodines de langage et son sentiment de désorientation occasionnel sont dans un premier temps mis sur le compte du travail et elle relâche un peu la pression  pour ne pas mettre la vie de ses patients en danger. Malgré un emploi du temps moins chargé et des jours de repos récupérés, les mois qui suivent ne voient pas son état s'améliorer. Ce sont de petits détails. Un mot de vocabulaire qui ne veut pas sortir et coincé sur le bout de la langue. L'oubli du nom d'un patient, du tiroir à couteaux, du dernier lieu où elle a passé ses vacances, de l'âge de sa fille....
Emilia finit par prendre rendez-vous avec plusieurs de ses confrères pour des examens plus poussés. Analyse de sang, IRM, scanner, tests de mémoire. Après une batterie d'examens en tout genre, le couperet tombe. Alzheimer précoce à l'âge de cinquante ans. Un mot barbare à la résonance étrangère qui ne signifie pas grand chose pour Jean, qui ne comprend pas vraiment de quoi souffre sa mère. Sa mère lui paraît en bonne santé. Elle ne tousse pas, ne vomit pas, n'a mal nul part et ne semble pas particulièrement fatiguée. C'est pourquoi, dans les premiers temps de la maladie, et parce que le stade n'est pas très avancé et donc peu visible, la jeune fille ne réalise pas vraiment les conséquences à long terme. Elle continue sa vie, plutôt heureuse que sa mère soit davantage à la maison et ne prenne plus en charge de patients en bloc opératoire. Égoïstement ravie des nombreuses heures passées en sa compagnie.
Le changement est plus insidieux que cela. Il est lent. Le résultat d'une addition sans fin de petits détails séparément insignifiants mais qui, mis bout à bout, altère le caractère et la personnalité de sa mère. Et petit à petit, la jeune fille prend conscience de cette différence, de tous les moments d'absence où sa mère cherche à se rappeler un nom, un fait, un endroit. Elle le voit de plus en plus souvent, ce voile blanc dans son regard synonyme de vide. Parfois juste un instant, une seconde à peine. Mais il est là, plus souvent qu'aux débuts. Elle grandit, prend un an, puis deux, et assiste impuissante à la décomposition lente mais invasive d'un cerveau pourtant si brillant. Le spectacle de cette dégénérescence programmée sans amélioration possible et la prise de conscience de cet état de fait sont la claque la plus violente qu'elle pouvait prendre. La première. Celle par laquelle son parfait petit univers s'écroule aussi facilement qu'un château de cartes. Sa mère passe certes beaucoup de temps avec elle mais plus les années passent et moins sa présence n'est réelle, remplacée par cette étrangère au regard lointain qui l'écoute jouer du piano, la seule chose qui lui tire encore un sourire apaisé. Son père, quant à lui, ne fait plus vraiment attention à elle, donnant tout son temps libre à sa femme qui lui échappe chaque jour un peu plus. La gamine l'observe vieillir plus vite qu'il ne le devrait, impuissant face au mal qui ronge son amour de jeunesse. Et elle s'enferme légèrement dans son monde à elle, gagnée par une colère sourde qu'elle ne peut réellement exprimer sur l'injustice qui les vise. Elle se fait plus silencieuse, moins accessible, se perdant un peu plus dans les notes du piano sur lequel elle passe sans doute trop de temps.

Peu avant ses quatorze ans, sa mère « fugue » et est retrouvée en plein centre ville, complètement désorientée et en état de choc. Conduite à l'hôpital, il lui faudra de nombreux jours pour se remettre de cette épreuve. Mais le risque est trop grand. Gabriel, dépressif depuis de nombreux mois, prend la décision radicale de confier sa femme à un institut spécialisé pour ne pas qu'un nouvel incident de la sorte se reproduise. Un choix très mal perçu par Jean qui refuse d'abandonner sa mère dans ce genre de mouroir et entre pour la première fois de sa vie en rébellion contre l'autorité parentale. Ses cris n'y font rien. Le résultat reste le même. Sa mère est envoyée là-bas et elle est envoyée chez ses grands-parents maternels le temps que son père se remette sur pieds.

2001-2005
Fremont, Seattle, WA

Adolescence chaotique. Stéréotype de la petit fille brisée par la vie.
Son déménagement dans le nord de la ville ne se fait pas sans heurt. Le changement est trop radical, trop brutal. De son univers il ne lui reste presque rien. Elle entre dans le système public, prend en pleine face la mixité culturelle et sociale et son propre décalage avec la réalité. Trop couvée, ses grands parents veulent l'ouvrir au monde et ne croit pas en la facilité de l'argent. Un choix qu'ils regretteront plus tard mais qui leur semblent être le meilleur à ce moment là. Ouverture sur la réalité des choses certes, mais forcément ouverts d'esprit. Plus stricts, moins tolérants, avec des valeurs très conservatives et un peu étouffantes, Jean ne trouve pas vraiment sa place dans ce nouvel univers où on lui impose une image qui ne lui ressemble pas.
Elle commence alors à se rapprocher de certains de ses camarades de classe et pas forcément les plus fréquentables. Mais ayant toujours été un peu bridée et surprotégée, elle se sent indéniablement attirée par ce petit groupe qui semble faire tout ce qui lui plaît, quand ça lui plaît. Il ne lui faudra finalement que très peu de temps pour adopter ces nouveaux codes, rejetant peu à peu tous les beaux principes enseignés, qui ont volé en éclats il y a longtemps à ses yeux. La colère gardée silencieuse trop longtemps fait écho aux hormones de l'adolescence, l'absence prolongée de son père n'aidant pas. Une colère qui se manifeste par des sorties tardives alors qu'elle n'a que quinze ans, entrant en conflit perpétuel avec ses grands-parents, trop vieux et trop fatigués pour réellement avoir l'ascendant sur elle ou lui courir après. Une descente progressive mais pas sans faux pas. Première cigarette, premier pétard, première fois avec un garçon dont elle n'est même pas amoureuse, premiers verres d'alcool...
Les visites toutes les semaines à sa mère n'aident en rien son sentiment d'injustice, cette dernière ne la reconnaissant que très rarement. Jean prend sur elle et continue d'être présente pour elle tous les samedis, s'installant au piano de la salle commune ou lui faisant la lecture pendant plusieurs heures avant de s'enivrer la nuit avec ses amis pour oublier qu'elle n'est qu'une étrangère aux yeux de sa propre mère.
Elle se renferme un peu plus, gardant secret la maladie de sa mère et préférant dire à ses amis que ses parents sont morts dans un accident de la route.

L'année de ses dix-sept ans, une énième dispute éclate chez elle et son grand-père fait un malaise cardiaque, heureusement sans risque majeur. Un incident qui va lui faire l'effet d'une douche froide et prendre conscience qu'elle est allée trop loin. Que ce qui lui est arrivé plus jeune n'est pas une excuse pour la personne qu'elle est devenue. Que cette adolescente rebelle et en colère ne lui ressemble pas plus que la vision idyllique que les parents avaient d'elle. Pas plus que la fille que ses grands-parents voulaient faire d'elle. Se sentant coupable et n'aimant plus le reflet que lui renvoie le miroir, celui d'un stéréotype d'ado de série B brisée par la vie, elle décide d'appeler son oncle, le frère de sa mère, mouton noir de la famille qui a préféré la mécanique aux études d'avocat, et demande refuge chez lui. Il accepte, à la seule condition qu'elle remette de l'ordre dans sa vie, ses fréquentations, et retourne au lycée qu'elle ne fréquentait que sporadiquement depuis quelques temps. Un deal équitable qu'elle accepte.


2005-2015
South Delridge, Seattle, WA

Acceptation.
Les débuts sont compliqués. Ils leur faut s'apprivoiser l'un l'autre et gérer la colère de Jean qu'elle ne parvient pas à extérioriser de façon salutaire. Sa colère contre son père pour avoir abandonner, contre la vie, contre elle-même pour ce qu'elle a fait ces dernières années. Son oncle, Ethan, l'emmène donc avec lui dans la salle de sport qu'il fréquente et l'initie à la boxe. Les premiers mois, elle se contente surtout de frapper tout ce qu'elle sait dans un sac, déversant toute sa frustration et sa colère sans blesser qui que ce soit. Un rituel qui devient vite nécessaire à son équilibre alors que, dans le même temps, elle rompt tout contact avec ses anciens amis et arrête ses excès en tout genre. Plus d'alcool ou seulement en de rares occasions, plus de drogues, elle réduit même sa consommation de cigarettes et remonte ses résultats scolaires, passant de justesse en dernière année de lycée. Elle arrête pendant un temps les sorties le week-end, passant son temps libre dans le garage que tient son oncle. Esprit méthodique, elle le regarde désosser et remonter les voitures qu'on lui amène, attentive aux explications et intégrant rapidement les mécanismes basiques. Il lui enseigne le b-a-ba du métier, sans se douter qu'elle y trouvera un réel intérêt sur le long terme. Jusqu'à ce qu'il la retrouve un samedi dans la cour arrière en train de retaper une vieille Mustang. Un projet qu'il la laisse mener, sceptique quant au résultat final. Lui laissant faire quelques réparations basiques contre un petit salaire, il la regarde de loin économiser pour des pièces d'occasion et remettre en état pièce par pièce cette épave alors qu'elle continue de reprendre sa vie en main. Il ne comprendra que plus tard que cette bagnole c'est elle. Que chaque bosse aplanie, chaque rayure effacée, chaque pièce remplacée, c'est elle qui s'affirme, se découvre, devient celle qu'elle a envie d'être. C'est sa thérapie version huile et cambouis.
La colère s'apaise, aidée par la boxe puis par Roxanne aka Roxie, qui l'initie au ninjutsu. C'est sans doute masochiste, mais prendre des coups de bâtons l'aide à se déculpabiliser sur ses erreurs passées. Elle apprend le maniement des armes blanches et le combat au corps à corps. Elle apprend à s'affirmer pour ce qu'elle est et pas pour ce que les autres aimeraient qu'elle soit. À s'aimer pour qui elle est. Sa partenaire de combat devient rapidement bien plus que cela. Avec elle c'est différent. Elle a passé son adolescence à coucher trop tôt, avec les mauvaises personnes, pour de mauvaises raisons. Ne s'est jamais questionnée sur son orientation. Elle ne s'en pose d'ailleurs pas plus le jour où elle se laisse aller pour la première fois avec Roxie. Pas plus que lorsqu'elles officialisent. Ses grands-parents n'approuvent évidemment pas mais elle s'en moque. Quant à son père, elle continue de le voir durant un déjeuner une fois par mois sans le lui révéler, se contentant, comme toujours, de banalités.

Elle sort finalement diplômée avec mention sans volonté de poursuivre des études supérieures. Elle fait la sourde oreille aux commentaires de sa famille, prenant le parti de vivre sa vie pour elle et non pour les autres. Sa petite amie, elle, part pour l'université en Californie, et bien qu'elles décident de rester ensemble, la première année aura raison de leur couple. Elles gardent contact un temps, avant de retrouver chacune quelqu'un et de décider de rompre définitivement tout contact. Jean continue de travailler pour son oncle et après cinq années, remet en marche la Mustang commencée à ses dix-sept ans.
La même année, sa mère décède tranquillement dans son sommeil. Un deuil qui n'en est pas vraiment un. Si la mort de sa mère l'attriste, elle a conscience qu'elle l'avait perdu il y a longtemps déjà. Dans une dernière volonté de lui rendre hommage, elle va se faire tatouer quelque chose en sa mémoire, comme pour l'avoir constamment avec elle partout où elle ira. Son premier tatouage, et pas le dernier. Comportement addictif oblige, comme pour l'alcool ou la drogue, elle va plonger tête la première et faire passer nombreuses de ses économies dans l'art pas si subtil que ça de l'encre sur peau. Un style qui va finalement terminer de la libérer. Se moquant du regard parfois réprobateur des autres, il lui faudra un peu plus de quatre ans seulement pour recouvrir quasiment l'intégralité du haut de son corps.

L'année de ses vingt-six ans, lors de l'un de leur déjeuner mensuel, son père lui rappelle le risque génétique qu'elle représente et qu'elle pourrait développer le même type d'Alzheimer précoce que sa mère. Les statistiques sont formelles. Sa mère pouvait transmettre son gène défaillant à cinquante pour cent de sa descendance. Enfant unique, Jean a donc une chance sur deux de souffrir de la même pathologie. Son père lui demande de faire le test pour être sûr mais elle refuse, préférant ne pas savoir et profiter de sa vie sans se demander combien d'années il lui reste avant de commencer à oublier.
Néanmoins, peu de temps après, elle commence à tenir un journal des moments et des gens importants dans sa vie, au cas où.


Dans le second post pour cause de fiche trop longue.


Monroe est au No man's land quatre journées par semaine, du mardi au vendredi. Mécanicienne, elle offre ses services aux habitués et aux gens de passage contre tout type d'échanges : nourriture, armes, munitions, vêtements etc...
Habituée des lieux, elle a longtemps vécu dans sa périphérie avant de s'installer définitivement à la forge avec Kara en janvier 2019.
Elle partage donc son temps depuis entre son « travail » au No man's land et l'aide apportée à la forgeronne pour la récupération de matériau.

Ayant été victime de l'attaque des Scarecrows en mars 2019, elle n'a cependant pas pris part à l'évolution du No man's land, trop obsédée par l'idée de retrouver son oncle disparu.

Absente depuis mai 2019, elle revient après trois longs mois d'absence, affaiblie, sans avoir connaissance des changements opérés au sein du No man's land et sans savoir si elle pourra retrouver la place qu'elle y occupait depuis un an déjà.


time to met the devil

• Pseudo (sur internet) : Ochac
• Âge irl : 31 ans
• Présence : 5/7
• Personnage : Inventé [x] / scénario/prédef [ ]
• Comment avez-vous découvert le forum ? Le troisième jour, j'ai ressucité, comme Jésus.
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? Une viking aux arguments plutôt convaincants...
• Voulez-vous un parrain pour vous aider sur le forum Oui [ ] / Non [x]
• Crédits (avatar et gifs) Carole31 (ava) Exordium (sign) tumblr (gifs)

• Code du règlement Code validé

fiche (c) langouste.
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Re: Clarke Monroe

Dim 15 Sep 2019 - 20:39


22 Octobre 2015 :
Écrire pour se souvenir. Même si je devais souffrir de la même pathologie que ma mère, est-ce que je pourrais réellement oublier le jour où le monde est parti en couilles ? Et par partir en couilles je veux dire encore plus qu'il ne l'était déjà. C'est la folie ici. Et si au début je suis restée sceptique quant à la cause réelle de tout ce bordel, les messages officiels du Président qui prend le temps de calmer nos inquiétudes n'ont fait que me confirmer que les événements n'allaient pas aller en s'améliorant. C'est bien connu. Quand le Président perd son temps à te rassurer, il en gagne pour te la mettre à l'envers. Et si les doutes étaient encore permis, la présence de l'armée ne fait que s'intensifier. C'est la merde partout en ville. Il y a des émeutes, les gens en profitent pour s'octroyer des droits qu'ils ne méritent pas. Les violences continuent et se font plus courantes. Certaines denrées sont déjà difficiles à trouver. La connerie du genre humain. L'égoïsme dans toute sa splendeur. Ou un banal instinct de survie. Ils sont tarés. Ils vont bien finir par endiguer ce truc, peu importe ce que c'est.

23 Octobre 2015 :
Ethan dit qu'il faut quitter le centre pour sa périphérie, au moins le temps que les choses se tassent. Il prétend qu'ici, au milieu de la foule, c'est plus dangereux. Que les gens, dans la panique, pourraient être dangereux. Il a convaincu deux familles de voisins que c'était la meilleure solution, que sans la promiscuité du nombre, on aurait moins de chance d'être contaminés. C'est des conneries. Personne ne sait comment on est contaminé. Mais il n'a pas tort sur un point. Le centre ville n'est pas sûr. Plus maintenant. Et puis il est ma seule famille. J'ai convaincu Joshua de venir avec nous. Ce crétin ne voulait pas à cause de son salon de tatouage. C'est un artiste, et un bon amant, mais c'est un crétin. Je pense qu'il voulait juste que je ne le prenne pas pour un lâche. Il ne comprend pas. Ce n'est pas honteux d'avoir peur. Tout le monde a peur. J'ai peur.

24Octobre 2015 :
La loi martiale est passée. Nous avons fait nos sacs, fourrés l'équipement nécessaire. Ethan a pris son flingue, celui qu'il conserve derrière le comptoir du garage et j'ai compris. À quel point c'était grave. À quel point j'avais la trouille. De cet inconnu qui nous tombe sur la gueule. De ne pas revoir mon appartement et tout ce que je connais avant un long moment. Je n'ai pris que le nécessaire en vêtements et ustensiles de camping. Un couteau de chasse, et le couteau papillon que m'a offert Roxie il y a plus de dix ans. Merde, ça me paraît tellement loin maintenant. Joshua ne sait pas pour Roxie. Il ne sait pas que j'aime les femmes. C'est un macho. Un gentil macho mais un macho quand même. Il ne supporterait pas de se faire émasculer par un petit bout de femme d'un mètre soixante-cinq.

25 Octobre 2015 :
J'ai laissé ma voiture au garage, celle que j'ai passé cinq ans à retaper et nous avons privilégié la camionnette d’Ethan. Nous sommes actuellement un petit groupe de neuf à nous diriger vers le Sud, loin du centre ville et des camps installés par les militaires. Je ne suis toujours pas sûre que s'écarter des mecs qui ont les flingues soit la meilleure solution, mais je fais confiance à mon oncle. Moi, mon oncle, mon petit ami, les Miller et leur deux enfants et les Cooper.  Deux véhicules qui s'éloignent vers la campagne environnante. J'espère qu'on a fait le bon choix.
PS : J'ai vu des hélicoptères et des tanks ! Des putain de tanks !!!

26 Octobre 2015 :
Il l'a tué ! Là, devant mes yeux ! Ce type est sorti de nul part et s'est jeté sur nous, cherchant à griffer et à mordre. Ils lui ont sommé de s'arrêter mais c'est comme s'il était possédé et qu'il ne les entendait pas. Ethan lui a tiré dans l'abdomen et... rien ! Le type n'a pas bronché. Miller lui a collé deux balles en plus et c'est comme s'il n'avait rien senti. Cooper a fini par lui tiré en pleine tête et tout s'est arrêté.
J'ai repensé à toutes les conneries du mois dernier. À la pseudo contamination alimentaire. Sérieusement ? C'est quoi ce foutu virus. Ce type était enragé, il s'est pris trois balles dans le corps sans broncher avec pour seule optique de mordre. Son regard...si....vide. C'est étrange, ça m'a rappelé les absences de ma mère, quand elle n'était plus vraiment là. Je crois qu'eux non plus, les infectés, ne sont plus vraiment là. Ses yeux, cet abysse....et sa cervelle sur la route. Deux choses qui vont hanter mes nuits pendant longtemps.

27 Octobre 2015 :
Aldous Miller s'est fait mordre. Nous avons désinfecté et bandé la plaie mais je les vois se regarder avec suspicion. Ils ne savent pas si ça sera suffisant. Ils le surveillent. Dès qu'il tousse, dès qu'il bouge, dès qu'il se réveille après une micro sieste. Je le surveille aussi. Et s'il devenait comme eux ? Sa famille veut rester près de lui. Ils n'ont pas voulu entendre nos recommandations pour leur sécurité. Une femme dépendante et deux ados impossibles à raisonner. J'espère qu'ils savent ce qu'ils risquent. J'espère qu'ils ne risquent rien.
Je me suis éloignée du camp avec Joshua et on s'est envoyé en l'air. C'est con, et dangereux, mais j'avais besoin de ça. D'oublier un instant le cauchemar ambiant dans ses bras. Je noterai tout de même que ce crétin a pensé à prendre des préservatifs. Ça m'a fait rire et j'en avais besoin.

28 Octobre 2015 :
Ce que nous redoutions est arrivé. Quelques minutes d'inattention, quelques minutes sans surveillance. Quelques minutes de trop. Il les a mordu. Ses deux enfants. Nous avons été alertés par les cris de sa femme. Et je l'ai vu. Sa fille qui se tenait la gorge de laquelle s'écoulait un flot de sang discontinu. Et son fils, coincé sous le corps de son père, en train de lacérer l'abdomen de son propre gosse. Et je l'ai fait ! Je l'ai planté ! Je n'ai pas réfléchi. J'ai sorti mon couteau et j'ai planté la lame dans sa nuque, en direction de son cerveau. Il s'est immobilisé mais c'était trop tard. Le mal était fait. Sa fille s'est étouffée avec son propre sang et son fils est mort dans la soirée d'une hémorragie. Cette fois-ci nous n'avons pas pris de risque. Ethan et Cooper ont emmené les corps plus loin pour faire ce qu'il fallait et les enterrer. Joshua n'a pas dit un mot de tout le reste de la soirée. Personne n'a d'ailleurs dit quoi que ce soit.
J'ai tué un homme. Et j'ai son sang sur la manche de mon pull. Je sais que je n'avais pas le choix, qu'il n'était plus vraiment lui, que son regard était celui de cet étranger qui m'est pourtant si familier. Mais je l'ai tué, de ma main. Cette main qui ne cesse depuis de trembler. On ne revient pas de ça. Je le sais. Jamais.

29 Octobre 2015 :
Un coup de feu a retentit à l'aube. Nous nous sommes tous levés en sursaut pour découvrir le corps inanimé de Jules Miller. Elle s'est tirée une balle dans la tête. Elle n'a pas supporté la perte de sa famille et je ne peux guère la blâmer. Nous l'avons enterré avec eux, puis sommes repartis sur la route, dans l'optique de trouver un refuge plus sûr. Un endroit avec de vrais murs, mais éloigné de la ville.
J'ai douté de la décision de fuir le centre au début. Mais la radio ne diffuse plus que les mêmes consignes en boucle. Je crois que même eux commencent à se résigner.

30 Octobre 2015 :
Nous avons trouvé une maison abandonnée dans la campagne, pas très loin d'une épicerie déjà quasiment vidée. Nous avons fait le plein, fait des réserves bien planquées, sécuriser le périmètre et renforcer les portes et les fenêtres. Nous resterons  le temps que les choses se tassent, si elles doivent se tasser.
Seulement une semaine sur la route, et nous ne sommes déjà plus que cinq.

31 Octobre 2015 :
Joyeux Halloween, grandeur nature.


Automne 2015 : Novembre :
La solitude me manque. Nous restons la majeure partie du temps dans cette baraque, sans occupation autre que celle de se supporter les uns les autres. La musique me manque. Mais l'électricité a foutu le camp et il m'est impossible de recharger mon appareil. L'eau courante n'a pas tardé à suivre et en plus du tempérament de chacun les odeurs ont suivi. Rachel Cooper nous incite à manger en priorité les fruits et légumes de saison tant que l'on peut afin de préserver les kilos de riz et autres céréales que nous avons en réserve dans le sous-sol. Les maisons voisines ont elles aussi été désertées, peut-être au profit des camps. Les potagers sont facilement exploitables et à distance idéale. Pas trop loin pour s'éviter tout danger. Pas trop près en cas d'infectés, pour s'en débarrasser discrètement sans les attirer vers la maison. Je passe la plupart de mon temps le nez à la fenêtre, à écrire dans ce foutu carnet pour combler un peu mon ennui. Je vois moins de voiture circuler, même pour fuir la ville. Moins de groupes de personnes déambuler sur le bord de la route. Nous n'avons plus aucune nouvelles extérieures. Comment savoir ? Si c'est mieux là-bas, si c'est pire ?
Je commence à craindre le pire, à me dire que peut-être, les choses ne vont jamais s'arranger. Et si le pire était à venir ? Si ce que nous avions vécu jusqu'ici n'était que les prémisses ?

Hiver 2015 – 2016 : Décembre :
Les températures ont considérablement chuté. On se les gèle mais nous refusons de faire un feu dans la cheminée de peur d'attirer les infectés, ou des pillards. Il ne nous reste que très peu de denrées fraîches comestibles et nous allons devoir attaquer le ris et les haricots conservés justement pour cet hiver. Rationner, pour durer. Mais c'est difficile de penser à autre chose que la nourriture quand nous n'avons rien d'autre à faire. Parfois j'aimerais juste partir sur les routes, voir autre chose que les murs de cette foutue baraque et le même paysage devenu morne par la fenêtre de la chambre que je partage avec Joshua. La vérité est que cette épreuve ne nous a pas rapproché, bien au contraire. Le constat simple m'est apparu que nous n'avons pas grand chose à nous dire à part le sujet tatouage. Mais être constamment ensemble est parfois insupportable. Je crois que nous sommes seulement contents de nous retrouver dans le même lit la nuit. Pour se tenir chaud, premièrement. Et parce que le contact humain est apaisant. Cette présence, contre moi, comme pour me conforter que je ne suis pas seule. J'aime ces moments dans ses bras. Mais le reste de la journée, nous nous évitons soigneusement.

Janvier 2016 :
La neige. Encore et toujours. Elle recouvre tout. Certes, elle empêche les infectés d'avancer, de progresser trop rapidement, mais c'est un cauchemar également pour les vivants. Nos sorties sont encore réduites alors qu'elles n'étaient déjà pas nombreuses. L'autre jour, je suis certaine d'avoir pu passer un infecté en vêtements militaires. Est-ce qu'il venait de la ville ? Est ce que c'était un déserteur ?
Et comme si l'extérieur n'était pas assez effrayant, Mark Cooper est tombé malade. Il est sorti par ce temps de chien en quête de je ne sais quoi et cet abruti a chopé froid. Il est stupide. Un simple rhume peut vous tuer maintenant. Joshua et moi avons tenté d'aller voir ce qu'il restait dans la pharmacie de cette petite bourgade pendant une accalmie et des températures positives mais l'endroit avait été pillé. Aucun antibiotique, seulement des cachets pour la douleur, du désinfectant et des bandes. Nous avons pris ce que nous pouvions ramener mais son état avait déjà empiré et sa fièvre n'avait pas baissé. La toux s'en est mêlée, incessante, insupportable. J'ai presque eu envie de l'étouffer tant le bruit m'irrite les tympans. C'est horrible mais c'est ce que je voulais à ce moment là. Et puis une nuit, plus rien. Nous avons entendu Rachel pleurer sur son corps et nous avons compris. Ethan et Joshua ont dit qu'ils l'enterreraient au matin et ont recouvert son corps avec un drap. Au matin cependant, un cri nous a réveillé en sursaut et nous avons dévalé les escaliers pour découvrir Rachel en train d'essayer d'échapper à son mari, revenu d'entre les morts. C'est finalement Joshua qui a fait ce qui devait être fait. Et les choses ont explosé. Mon oncle s'est insurgé contre notre ami récemment perdu, pensant qu'il avait dissimulé une morsure et que sa femme était au courant. En pleurs, elle a assuré qu'il ne l'avait pas été, que c'était la grippe qui l'avait emporté. Alors nous avons vérifié. Scrupuleusement. Chaque centimètre carré de peau. Rien. Ni morsure, ni griffure. Il faut se rendre à l'évidence. Même les morts naturelles ne sont pas définitives. Ce virus, peu importe de quelle façon il se transmet, de quel façon il a muté ou est apparu. Nous l'avons tous.
Mark a été enterré et Joshua n'a pas parlé pendant plusieurs jours. Je sais que le tuer l'affecte plus qu'il ne veut l'admettre. C'est un faux dur, un pacifiste dans l'âme. Tuer n'est pas dans sa nature, encore moins un ami. Je crois pourtant que nous n'en resterons pas à un. Je crois de plus en plus, avec le temps qui passe, que la mort va s'inviter encore et que parfois, c'est nous qui l'appellerons.

Printemps 2016 : Février
Ils sont plus que quelques uns à errer sans but autre que celui de nous bouffer jusqu'à la moelle. Ils arrivent en groupes maintenant, parfois une dizaine, parfois plus. Personne ne l'a dit à voix haute mais tous l'ont pensé. Ils viennent de la ville. Ce qui veut dire que la cité émeraude est tombée. Ce qui veut dire que la campagne va devenir leur nouveau terrain de chasse. Nous avons pris la décision de quitter cette maison avant que d'autres groupes ne pointent le bout de leur nez. Partir plus loin, en quête de plus de sûreté, encore et toujours. Nous avons chargé la camionnette avec le reste de nos vivres et siphonné l'essence de la voiture des Miller pour distancer suffisamment les infectés. Au moins pendant un temps. Je ne suis pas mécontente de quitter cette bicoque et de changer de paysage, même si ça veut dire plonger tête la première dans ce nouveau monde, qui, je le crains, est en train de devenir notre nouvelle réalité. Est-ce qu'il existe encore un gouvernement ? Est-ce que l'OMS cherche encore un vaccin ? Ou est-ce que tout le monde nous a abandonné à notre putain de sort !

Mars2016 : 12 mars :
Nous avons continué vers le sud, essayant de distancer les groupes d'infectés qui arrivent toujours plus en nombre. Nous avons croisé quelques groupes de survivants sans s'arrêter. Si peu en réalité. Après seulement quelques mois...
Toujours plus de « regards vides » et un peu moins d'humains.

20 mars :
Nous avons fait escale dans un magasin dans l'espoir d'y trouver des vivres. Nous n'aurions jamais dû. Je ne sais pas d'où ils sont sortis, s'ils étaient là avant, s'ils ne cherchaient qu'à dépouiller d'autres survivants. Tout ce dont je me souviens, c'est avoir entendu Ethan crier de nous tirer, d'avoir relever la tête pour le voir aux prises avec deux autres types tandis qu'un troisième – vêtu d'un uniforme bleu de prisonnier – tournait son regard haineux vers moi et braquait le canon d'une arme dans ma direction. J'ai juste eu le temps de me jeter derrière un rayon avant que le coup parte et résonne à mes tympans, faisant exploser des bocaux derrière moi. La panique, l'adrénaline, un instinct de survie poussé à son paroxysme. Je ne sais pas ce qui m'a animé à ce moment là mais j'ai décampé par la porte la plus proche, tentant d'atteindre les sous-bois à une cinquantaine de mètres de là. Je n'ai pas voulu me retourner quand j'ai entendu leur pas derrière moi. Je ne pensais qu'à fuir, courir, qu'à sauver ma peau.
C'est un violent choc sur le côté qui a freiné ma course et m'a envoyé valdinguer épaule la première contre le tronc d'un arbre, m'arrachant un cri de douleur alors que la sensation cuisante d'un couteau chauffé à blanc dans l'articulation me faisait tourner la tête. Un rire inconnu, moqueur, la douleur s'irradiant dans tout mon bras. Je crois que je ne dois ma survie qu'à l'effet de surprise. Ce type ne s'attendait pas à qu'une fille de mon gabarit sache se défendre. Parer son autre coup malgré la douleur m'a donné une courte fenêtre d'action alors qu'il redevenait sérieux. Un coup bien placé, puis un second, avant d'attraper le couteau à ma ceinture et lui enfoncer dans la cuisse, en pleine fémorale en me laissant tomber lourdement à genoux avant que son poing n'atteigne mon visage.
Le reste est flou. Je le revois crier, tenter d'empêcher le flot abondant de sang de couler, avant que la douleur ne me rattrape et que d'autres pas n'arrivent dans ma direction.

Je me suis réveillée plusieurs heures après ça, allongée à l'arrière de la camionnette, en débardeur et le bras en écharpe. Je revois le visage de Joshua, inquiet, coupable. Ce n'était pas Ethan qui conduisait, pas plus qu'il n'était sur le siège passager. Qu'est-ce que j'ai fait ?

24 mars :
Je l'ai abandonné. J'ai fui, comme une lâche. Il m'a dit de courir et je lui ai bêtement obéi. Maintenant je suis sur un lit de camp, gardant mon bras au repos dans cette école primaire dans laquelle un groupe a trouvé refuge depuis le début de l'épidémie. C'est un frère et une sœur qui nous ont aidé moi et Joshua. Il y a des enfants. Il y a des familles. Ils se débrouillent plutôt bien compte tenu de la situation. Pourtant, tout ce à quoi je pense est mon oncle resté là-bas. Le pire ? Ne pas savoir. S'il est mort. S'il est devenu un « regard vide ». S'il me cherche en pensant les mêmes choses à mon sujet. Je dois savoir.

Avril 2016 :
Je ne peux pas partir tant que mon bras n'est pas parfaitement guéri. Alors je participe, autant que ma santé me le permet. C'est agréable de voir d'autres visages, de discuter d'autres sujets, d'entendre des enfants jouer et rire comme si rien ne les atteignait. Mais mon esprit est ailleurs, sur ce magasin à cinquante kilomètres de là. C'est la distance que nous avons parcouru pour atterrir ici. Cinquante kilomètres.
Joshua tenté de me raisonner, de me faire entendre raison sur les faibles chances que mon oncle s'en soit sorti. Je l'ai envoyé se faire foutre. Je n'ai que lui. Il est ma famille, je ne peux pas abandonner. Pas après tout ce qu'il a fait pour moi.

Mai 2016 :
J'ai réparé deux de leur véhicule en guise de remerciements. Ils n'ont pas voulu me laisser reprendre la camionnette, qui est de toute façon à sec. Ils m'ont donné, en contre partie, quelques provisions pour tenir le coup quelques temps. Joshua n'a pas essayé de me dissuader cette fois. Je crois que lui et moi c'est fini depuis un moment déjà. Son baiser d'adieu en est la conclusion. Je ne l'ai jamais vraiment aimé de toute façon. Pas comme ça en tout cas. Il m'a dit qu'ils comptaient rejoindre un groupe à l'est de Seattle. Je n'ai pas retenu le nom et ne me rappelle pas davantage comment ils en connaissent l'existence. Il prétend que se regrouper est la seule solution pour survivre. C'est possible. Même si je m'apprête à faire l'exact opposé.
Je suis partie au matin, à l'aube, avant que tout le monde se réveille. J'ai toujours eu du mal avec les adieux.

Été 2016 :
La carte qu'ils m'ont donné me permet de choisir les routes les plus « sûres » maintenant que je suis seule. Je dois faire des détours, préfère emprunter les sous-bois en parallèle des routes secondaires plutôt que les grands axes. J'ai beau tenter de me prouver le contraire, je suis encore affectée par ce qui est arrivé au printemps. Je revois encore ce type habillé en uniforme de prisonnier, son regard froid et la facilité avec laquelle il a pointé son arme sur moi et a tiré. Aucune hésitation. Pas de préambules. BANG ! Je ne suis jamais passée aussi près de la mort. Même avec les infectés. Ça... c'est différent. D'un autre côté, je n'ai pas hésité longuement à planter mon couteau dans la cuisse de ce type. Je sais que c'était de la légitime défense mais.... je l'ai tué. Et celui-ci n'avait pas le regard vide. J'ai tué un homme, de sang froid et de ma propre main. J'ai tué un homme et ça ne m'a pas affecté plus que ça. Ou peut-être que si. À quel point ça peut changer une personne ? À quel point ça peut me changer ? […]

[…]J'ai perdu le fil. Je ne sais plus si nous sommes encore en juin ou déjà en juillet. Après maints détours pour rester discrète et des trajets courts chaque jour pour économiser mes forces, j'ai enfin retrouvé le magasin où ces salauds nous ont attaqués. Je ne comptais pas retrouver mon oncle, pas après tout ce temps. Mais au moins un indice. Un mot, un objet lui ayant appartenu qu'il aurait laissé là pour moi au cas où. Rien. Pas de mot, pas d'inscriptions gravées sur un mur ou une porte.
Je n'ai pas non plus retrouver son corps. Ni de sang à l'endroit où la bagarre a eu lieu. Il y a des infectés autour du magasin mais aucun n'est lui. Et ça ne veut rien dire. S'il est l'un d'eux, il a pu partir déjà loin après tous ces mois. Et s'il est en vie, je ne sais pas où il peut être. Combien de directions différentes, de possibilités ? C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin, sauf qu'on n'a pas encore trouvé la foutue botte de foin. Tout ça pour rien. Tout ce chemin, ces jours de solitude et finalement aucune réponse à toutes mes questions. Et maintenant ? Qu'est-ce que je fais ? […]

[...]J'ai continué mes recherches pendant quelques temps. Approché quelques groupes en les observant de loin, aussi discrète que possible, dans l'espoir de l'apercevoir avec l'un d'eux. Rien. Il a disparu. Et je ne sais pas où chercher. Je ne sais pas combien de kilomètres j'ai parcouru depuis mon départ début juin. Je ne sais même plus réellement quel jour nous sommes. Je suis fatiguée, usée. J'ai dû réduire mes rations pour tenir plus longtemps. Parfois je ferme les yeux et me réveille en ayant l'impression que plusieurs heures se sont écoulées. Je parle parfois tout haut juste pour entendre le son d'une voix. La mienne en l'occurrence, éraillée de trop peu servir.[...]

[...]Je suis finalement retournée à l'épicerie et ai laissé une inscription gravée au couteau pour Ethan. Juste au cas-où. Je repars vers Seattle. Ou plutôt, je contourne le centre pour me diriger vers l'est, là où Joshua se rendait la dernière fois que nous avons parlé. Je ne survivrai pas toute seule. Pas maintenant.




Hiver 2016-2017 :
Waow... je ne m'étais pas rendu compte que je n'avais pas écrit dans ce carnet depuis autant de temps. J'ai passé ces derniers mois à tenter de localiser mon ancien groupe. C'est presque un miracle que je les ai retrouvés à vrai dire. Sur la vingtaine qu'ils étaient il y a six mois il n'en restait que neuf. Joshua n'était pas l'un d'eux.....
Ils se sont faits surprendre par des infectés pendant une nuit dans leur camp de fortune. Une brèche dans l'un de leur mur, une erreur humaine, et ça a suffit pour anéantir tous leurs efforts. Ils ont subi beaucoup de perte, enfants y compris. Il n'en reste aucun. Aucun....
Ils n'ont plus grand chose mais m'ont proposé de rester avec eux. L'hiver arrive et les températures vont bientôt dégringoler. J'ai accepté pour plus de sûreté . Joshua est mort putain. Mon dernier lien avec mon ancienne vie. Il ne me restait que lui et il est parti, comme tous les autres. Je suis toute seule. J'ai pleuré cette nuit. Ça ne m'était pas arrivé depuis... est-ce que j'ai déjà pleuré ? […]

[…] Je ne peux pas rester avec eux. Je ne veux pas reproduire ce même schéma encore et encore. S'attacher. Perdre les gens. Ne pas savoir ce qu'ils sont devenus, où ils sont. Je dois apprendre à me débrouiller toute seule. Ne pas compter sur les autres pour survivre. Je ne compte pas me couper complètement du monde et de l'humain mais je dois faire les choses à ma façon. Ne pas attendre qu'on me protège ou qu'on prenne soin de moi. Personne ne le fera. Plus maintenant. Je partirai au printemps. Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.

Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.
Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.
Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.
Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.


Printemps 2017 :
Je suis de nouveau seule. Ce n'est peut-être pas plus mal. J'ai quitté le groupe dès que les températures me l'ont permis. L'hiver a été sacrément rude, surtout au niveau de la nourriture. Même les conserves se font rare maintenant. J'ai de la viande séchée et quelques céréales mais après ça, je devrais me débrouiller. Ils ont entendu parler d'un groupe, une communauté, un peu au nord de notre position. C'est là qu'ils se dirigeront dans quelques semaines. Là que je pourrais les trouver si je change d'avis. Ça a quelque chose de rassurant mais je ne suis pas prête à intégrer un groupe aussi important, pas alors que j'espère toujours secrètement retrouver mon oncle. Mais c'est une porte que je ne ferme pas complètement. Peut-être un jour, si je suis toujours en vie.[...]

[...]Après un mois d'errance sur les routes, j'ai entendu parler d'un endroit où les solitaires se retrouvaient parfois. Un abri pour une ou plusieurs nuits avant de reprendre mes pérégrinations.

[…] Le No man's land... pas de règles, pas de chefs, un abri pour la nuit. Un grand entrepôt qui vous protège un tant soit peu de l'extérieur et des « regards vides ». Ce n'est pas pour autant un refuge. Ici, personne pour vous juger. Personne pour vous aider non plus. J'ai vu deux types se battre pour un duvet. J'en ai vu d'autres troquer des munitions contre de la bouffe. C'est endroit est assez fascinant à vrai dire. Tout le monde semble avoir son histoire, personne ne la raconte. Je reste prudente. Je ne cherche pas les ennuis, ne parle que si l'on me sollicite. J'ai encore trop à apprendre sur le fonctionnement de ce nouveau monde, de ces nouvelles normes sociales. Je n'étais pas spécialement douée pour les anciennes cela dit...
Pourtant, j'aime cet endroit.


Été 2017 :
J'ai failli jeter ce putain de carnet au feu. Il n'y a rien à raconter !!! Qui voudrait se souvenir de tout ça??!![...]

[…] Infectés. Infectés. Tuer. Marcher. Infectés. Nourriture. Infectés. Troc. Infectés...

[...]Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.
Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.
Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.
Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas s'attacher. Se protéger. Rester discrète.

Automne 2017 :
J'ai enfin un repère temporel. Nous sommes actuellement mi-novembre. Ça fait tellement longtemps... j'ai en tout cas l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis mes derniers écrits, peu reluisants il faut l'avouer. J'aurais préféré n'avoir rien à raconter, ou pas ça.
Les six derniers mois ont été difficiles. Plus que difficiles. Mes idées sont embrouillées, et je suis partagée, indécise. Entre le besoin de rapport humain et la volonté de ne perdre personne. J'ai compris que je ne pouvais pas rester trop longtemps seule, mais que je n'étais pas prête pour autant à rester sur le long terme avec les mêmes personnes. Je suis actuellement avec un groupe de femmes. Je vais passer l'hiver avec elles. Je leur dois tellement.
La fin de l'été a été rude. Mes rations ont diminué et j'ai commencé à m'affaiblir, à manquer de force et également d'envie. L'idée même d'abandonner m'a été soufflée une ou deux fois. Me laisser aller, une bonne fois pour toutes. La fatigue et le manque de nourriture m'ont rendu imprudente. Et j'ai failli le payer cher.
Ils étaient trois. Ils ont eu besoin d'être trois. Contre moi. Au début ils n'ont même pas vu que j'étais une femme. Ils voulaient juste me dépouiller du peu que j'avais. Et puis l'un d'eux a dû remarquer, et leur attitude a changé. Leur regard aussi. Vicieux. Écœurant. La fuite a été ma première tentative pour leur échapper. Trois contre une, je n'avais aucune chance. Ils m'ont vite rattrapé. Je me suis débattue. Dieu sait que je me suis débattue. Mais ils étaient trop forts. Ils m'ont plaqué au sol et ont commencé à me déshabiller. Alors j'ai hurlé, dans l'espoir d'attirer des infectés à défaut d'une réelle aide. Ils m'ont fait taire par des coups, dans la mâchoire et dans les côtes. Et je sens encore la douleur, la force de leur prise sur mes bras quand ils me retenaient au sol et les mains du troisième courant sur ma peau, détachant mon jean, le faisant glisser le long de mes cuisses. Une larme, c'est tout ce qu'il a eu le temps de me voler alors que sa langue parcourait ma joue.
Je me souviens de ses yeux écarquillés, puis de la sensation d'un liquide chaud et visqueux giclant contre mes cuisses et mon ventre. Son sang. Je me souviens de la pointe de la lame ressortant de son ventre alors que deux coups de feu retentissaient. Un pour chaque crâne de mes deux autres bourreaux. Et je me souviens d'elle, écartant le corps du mien, une machette à la main alors que je me reculais, remontant mon jean et cachant le reste de mon corps. Je me souviens de sa main tendue, de sa patience alors que je me faisait hésitante, avant de finalement l'accepter.

C'était il y a un mois. Je n'ai pas eu la force d'écrire ça avant. Voilà ce qu'elles ont fait pour moi.
Les premiers jours, je n'ai pas prononcé le moindre mot, à part mon nom de famille. Pour elles, je suis Monroe. Elles n'ont pas demandé plus, me laissant me remettre. Je n'ai posé de questions sur pourquoi elles n'étaient que des femmes. Soit elles ont tout perdu, soit il leur est arrivé ce qu'elles m'ont évité. J'ai accepté leur nourriture et leur soin, et quand elles m'ont proposé de les rejoindre, j'ai suivi le mouvement. Je n'ai pas vraiment le choix. Pas si je veux survivre. Mais ce n'est pas tellement une obligation. J'ai besoin de ça après ce qui vient de se passer. J'ai besoin d'elles.

Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas passer l'hiver seule. Ne pas passer l'hiver seule.


Hiver 2017- 2018 :
Nous avons pris un peu d'altitude et squattons un chalet que nous avons renforcé avec les moyens du bord. Ce n'est pas grand chose mais la position est plus stratégique que confortable. Ici nous voyons les étrangers arriver de loin, les infectés aussi. Je ne sais plus lequel est le plus dangereux maintenant. Pas après cet automne.
Je m'ouvre un peu à elles. Disons que je parle et que c'est déjà pas si mal. C'est comme pour tout le monde, elles ont vécu l'enfer mais n'en parle pas spécialement. Il y a une fausse joie de vivre le soir lors des repas mais elle est salutaire pour tout le monde. Je parle davantage à River, le chef de cette petite troupe exclusivement féminine. Nous possédons quelques points communs. Pour la musique, pour le tatouage, pour la mécanique. Parfois nous nous isolons du reste du groupe et j'aime ces moments rien qu'à nous. Je suis pas stupide, et certains regards ne trompent pas. Mais je ne dois pas glisser sur cette pente plus que savonneuse.
Alors je me concentre sur d'autres choses plus importantes. Katya m'apprend à manier les armes à feu. Je crois que je ne suis pas très à l'aise avec mais je dois me faire violence. Je dois pouvoir me protéger à distance avant même d'envisager le corps à corps. Si j'avais eu une arme, si j'avais su tirer, ne serait-ce qu'un peu, ses trois types ne m'auraient pas eu aussi facilement. En échange je lui enseigne quelques rudiments de ninjutsu et le maniement des armes blanches. Laura, quant à elle, m'apprend à poser des collets. Je ne sais pas où elle a appris à faire ça mais c'est la règle ici. On ne pose pas de questions. Les gens ne parlent que s'ils en ont envie. Je ne sais pas si je suis performante pour la chasse mais si je peux, à l'avenir, réussir à attraper un lapin ou deux en saison, je lui en serais éternellement reconnaissante.[...]

[…] Je me remets. Physiquement au moins. La nuit, je fais souvent des cauchemars à propos de mon agression.

[…] La neige a tout recouvert d'un manteau blanc. La vue est à couper le souffle ici. Ça va rendre la nourriture encore plus dure à trouver et nous rationnons la viande séchée. Mais je ne me fais pas de soucis. Moins que d'habitude en tout cas.

[…] Encore un cauchemar. Cette nuit River est venue se glisser contre moi pour me calmer. Ça lui arrive parfois. Sauf que cette fois elle n'est pas repartie dans son coin de la chambre. Je l'ai laissé faire. Je n'aurais sans doute pas dû. Mais j'ai besoin de ça. Ça fait si longtemps que plus personne ne m'a touché comme ça...

[…] J'en ai appris un peu plus sur les différentes communautés de la région. Sur la façon dont elle se sont apparemment partagé le territoire. L'histoire est bien un perpétuel recommencement. Des informations utiles, qui complètent celles des derniers mois entendues au No man's land. Mieux savoir où l'on met les pieds maintenant. C'est trop risqué. Les infectés. Les humains. Surtout les humains.

[...]Nous étions seules au chalet et elle m'a embrassé. Je ne l'ai pas repoussé et River a pris ça pour une invitation. La vérité n'est pas aussi hypocrite. J'en avais envie. De ses mains. De ses lèvres. Je n'avais plus eu une intimité comme celle-ci depuis une éternité. J'aimerais dire depuis Joshua, mais c'était bien avant ça. C'était tendre. C'était doux. Et incroyablement bon. Mais je ne peux pas. Risquer de la perdre. Pas elle. Pas alors que je commence à m'attacher.

Ne pas s'attacher. Ne pas s'attacher. Ne pas s'attacher. Ne pas s'attacher. Ne pas s'attacher. Ne pas s'attacher.


Printemps 2018 :
J'ai laissé un mot à River.

« Je m'appelle Jean. Le No man's land est mon point de chute. J'espère te revoir. Merci. Pour tout. »

Un dernier regard et je me suis éclipsée, pour la première fois avec regrets. Elles ont fait tellement pour moi et j'ai l'impression d'avoir fait si peu. Mais je ne suis pas prête pour ça. Pour quelques mois, jusqu'à l'hiver prochain, ma place est sur les routes et sur les rencontres fortuites.

[Printemps 2018 - Printemps 2019 : joué en rp]


Mai 2019 : 2 mai :
Le soleil se lève à peine mais je n'ai pas fermé l’œil de la nuit. Kara vient à peine de s'endormir et je suis là, assise à même le sol, le cerveau emplit de mille questions auxquelles je n'ai pas réponse. Le couteau dans une main, que je triture depuis des heures. L'inscription est presque effacée avec le temps mais encore lisible. Cette inscription. Ces mots. Les miens. Combien de chance qu'il se retrouve entre mes mains, statistiquement parlant ? Et pourtant c'est bien lui que je tiens, que je détaille comme si je le voyais pour la première fois, refusant de me laisser aller à ce cruel espoir.
Lointain souvenir d'une vie qui me semble appartenir à une autre. Émoussé, il a perdu de sa superbe et ne ressemble que trop peu au cadeau offert il y a bien longtemps. Pour ses quarante ans. Ethan. Oncle, ami, tuteur, père de substitution, mentor. Il m'a tout appris, sauf à vivre sans lui. Et voilà son souvenir qui se rappelle à moi au travers de ce simple objet, de même que LA question restée sans réponse. Est-il encore en vie ?
Je n'ai jamais retrouvé son corps, mais je n'ai jamais recroisé sa route. Je ne savais pas où chercher, pas plus que lui s'il s'en est sorti ce jour-là. Et maintenant l'obsession. Le besoin impérieux de savoir, d'être sûre.
J'ai interrogé Kara sur la provenance du couteau, sur le client qui lui a confié la lame pour la remettre en état. C'est ma seule piste, et il faut que je la suive.

4 mai :
Les choses changent au No Man's Land depuis l'attaque, mais je ne parviens pas à me concentrer sur cette nouvelle dynamique. Je fais ce pour quoi les gens me paient, je continue les réparations, à être Monroe aux yeux du monde. Mais mon esprit est ailleurs. Il y a cette part de moi, Jean, celle que j'étais avant, qui gratte sous la surface, tapie derrière la carapace que je me suis forgée, qui veut savoir. Alors je scrute tous les visages inconnus qui traînent par ici, dans l'attente de voir débarquer le fameux client. La description faite par Kara est assez précise pour que le doute ne soit pas permis. Alors j'attends, encore et encore, à moitié ici, et à moitié là-bas déjà. Peu importe l'endroit qu'il désigne.

17 mai :
Insupportable attente. Torture. Et si jamais il ne revenait jamais ?

18 mai :
Kara veut savoir ce qu'il en est. Elle connait l'histoire et craint la suite des événements, ce qu'il adviendra une fois que j'aurais questionné ce type. Je comprends son inquiétude, mais ne peut la rassurer. Si une piste se profile, il me faudra la suivre. Ethan n'est pas n'importe qui. Il est ma famille, celui qui m'a sorti la tête de l'eau, qui a canalisé ma colère et m'a  empêché de tomber dans la drogue. Celui qui m'a porté et fait de moi ce que je suis. Je lui dois plus à lui qu'à n'importe qui sur cette foutue planète.

23 mai :
IL est revenu. Des semaines d'attente pour enfin croiser son visage creusé par une survie que je devine difficile. Ses yeux froids et vides ressortent sur ses joues émaciées, sur ce corps frêle que je devine sous ses vêtements trop grands. J'ai attendu le moment propice, à l'écart de la foule. J'ai effacé les risques en embarquant Idriss avec moi. Plus de deux mètres de cette masse masculine en guise de garde du corps. Sans lui, je n'aurais certainement pas obtenu de réponses aussi précises. Quelques coups ont suffit pour qu'il déballe ce qu'il savait. Sur le couteau, sur sa provenance. Ce n'est pas de Ethan dont il m'a parlé mais d'un groupe aux alentours de Artondale. Masculin. Sept – bien que je doute de l'exactitude de ce chiffre – et peu enclin à la négociation. Pas de femmes, pas d'enfants, et des corbeaux de la pire espèce. Ils ne troquent pas, ils prennent. Et mon seul indic, amoché par Idriss, est apparemment une simple petite raclure de voleur opportuniste. Il leur a volé quelques vivres, des vêtements, et le peu d'armes qu'il a eu le temps de chaparder, le couteau y compris, avant de fuir.
Mon seul espoir est que le campement qu'ils ont établi dans le coin soit toujours l'endroit où ils se trouvent. Mon seul espoir, et ma seule piste.

25 mai :
Des tensions apparaissent. Avec Kara. Je comprends ses arguments, ceux dictés par la raison. La sécurité offerte par la forge, notre place au No Man's Land, ce que l'on construit ensemble, encore fragile. Mais ce n'est pas la raison qui dicte ma décision. C'est mon cœur. Je ne peux pas vivre ici en ayant cette question en épée de Damoclès pour le restant de mes jours. Il faut que je sache. Peu importe les risques.

26 mai :
J'ai commencé à retaper une moto, la route étant trop longue et trop périlleuse pour m'y aventurer à pieds. Le véhicule est plus facile à cacher, et il est plus simple de contourner les routes parfois impraticables ou bouchées par les carcasses des véhicules abandonnés.

Juin 2019 : 2 juin :
Malgré les tensions, et les disputes, ma décision est prise. Je pars aujourd'hui, sans date de retour. C'est étrange. C'est sans doute la première fois que je n'ai pas envie de quitter quelqu'un. Mais je le dois. Je lui dois. Je ne sais pas comment les choses seront à mon retour, si retour il y a, et je n'ai pas envie d'y penser maintenant. Mais pour la première fois, j'ai l'impression de quitter mon chez-moi.

10 juin :
Je suis arrivée dans les environs de Artondale en évitant les zones dangereuses. Les cartes copiées sur celles de Roza m'ont été d'une grande aide. J'ai laissé la moto dans une zone boisée et je l'ai cachée avec des branchages, pour plus de discrétion.
Les recherches débutent, et maintenant que je suis sur place, j'ai la sensation de chercher une aiguille dans une botte de foin.

14 juin :
Mon campement est sommaire mais sécurisé – le mieux possible avec les moyens à ma disposition – mais toujours aucune âme qui vive au gré de mes pérégrinations.

15 juin :
Je rationne la nourriture emportée avec moi et évite les feux à la nuit tombée. Heureusement, les températures sont clémentes une fois le soleil couché en cette saison.

18 juin :
Des coups de feu, au loin. Un fusil, probablement. Je me dirige dans cette direction, droit dans la gueule du loup. Kara avait raison, c'est suicidaire, mais je n'ai pas le choix.

20 juin :
Ils chassent en journée. Pour le gibier sans doute. Il m'a fallut deux journées entières pour localiser plus précisément leur zone et découvrir des douilles, signe de leur présence dans le coin. Je me rapproche.

25 juin :
Cinq jours supplémentaires pour les apercevoir, positionnée sur une colline pour avoir une vision dégagée et sécurisée. Ils étaient quatre, en groupe, fusil à la main, en direction de la forêt avoisinante. Ils venaient du Nord-Ouest par rapport à notre position. Demain, c'est donc là-bas que mes pas me conduiront.

27 juin :
Je les ai trouvés. Enfin !
Ils sont six, un de moins par rapport aux informations laissés par mon indic. Je reste à bonne distance, et vais étudier chacun de leur mouvement dans les semaines à venir.

Juillet 2019 : 9 juillet :
Ils sont très ritualisés. Tous les trois jours, quatre d'entre eux, toujours les mêmes, partent chasser, et les deux autres restent surveiller le camp. Le nombre restreint de gardes me poussent à croire qu'ils sont soit très efficaces, soient trop sûrs d'eux. Par sécurité, c'est la première option que je garde en tête.
Quand ils ne chassent pas, la moitié des hommes quitte le camp en journée. La fouine qui m'a donné les infos avait raison. Ils ne troquent pas, ils prennent. Je les ai vus, indifférente à leurs actes, à leurs meurtres. Je suis une ombre à bonne distance et je dois le rester.
Dès qu'ils rentrent dans leur camp, je retourne au mien en m'entraîne sur tout ce que je peux trouver au couteau. Fémorale, foie, jugulaire.
Fémorale, poumons, jugulaire.
Les enchaînements, encore et encore, pour qu'ils deviennent automatiques, que je ne les réfléchisse plus. Un coup, deux coups, trois coups. Encore et encore.
Rester en forme, survivre.

12 juillet :
Kara me manque. Plus que je ne l'aurais pensé. Ma vie à la forge, au No man's land....

14 juillet :
Deux jours. Dans deux jours, quatre d'entre eux repartiront chasser. C'est mon ouverture. Dans deux jours, j'obtiens des réponses où je meurs.

16 juillet :
Mes mains tremblent. Il est en vie. Il l'était encore il y a six mois en tout cas. Pendant toutes ces années, ce doute, cette interrogation, ce poids du non savoir, du ''peut-être'', du ''et si''....
J''ai attendu que les quatre chasseurs soient à bonne distance pour passer à l'action. Deux hommes, mais des armes à feu à portée de mains et une possible habileté au combat que j'ai gardé dans un coin de ma tête. J'avais pour moi l'effet de surprise, qui a porté ses fruits. J'ai attendu que l'un d'eux s'éloigne pour pisser. C'est d'ailleurs comme ça que cet enfoiré est mort, en pissant. Étranglé en pissant, dans un silence de plomb, sans personne pour lui venir en aide. Le second non plus ne m'a pas vu venir. Persuadé que son pote revenait de sa petite affaire, il ne s'est pas méfié. Pas avant d'avoir une lame contre sa gorge, mon genou sur le torse pour le maintenir au sol et une deuxième lame sur ce que les hommes jugent souvent bien trop précieux.
Il a essayé de jouer les dures, a usé d'insultes, affirmé qu'il ne donnerait rien, que je pouvais le saigner, jusqu'à ce qu'il comprenne le sérieux et l'obstination derrière le visage d'ange. Il s'est senti beaucoup plus vulnérable en apprenant que je les observais depuis de longues semaines et que je savais que ses amis ne reviendraient qu'à la nuit tombée. Encore plus vulnérable quand il su que son pote gisait mort dans sa propre pisse.
Alors, parce que la vie de ce genre de type vaut plus que la loyauté du groupe, il a commencé à parler. Des bobards d'abord, sur l'obtention du couteau. Il a parlé de troc. Mauvaise réponse et premier coup. Ils ne troquent pas. Ils prennent. Il a réaffirmé que ça avait été un échange. Mais pas des plus équilibrés. Ethan voulait des antibiotiques, et le groupe lui a échangé deux flacons de pénicilline contre tout ce qu'il avait. Bouffe, vêtements, véhicule, armes. Tout, sans exception. J'ai cru un instant qu'il était malade, mais visiblement, le médicament n'était pas pour lui.
Mais ça ne collait toujours pas. Pourquoi échanger quand ils auraient pu simplement se servir ? Second coup, une côte a fêlé. C'est dans leur pratique. Échanger quelque chose de précieux pour leur victime, la suivre ensuite jusqu'à son campement et s'assurer qu'il n'y a rien de plus à obtenir, tout en récupérant le bien échangé.
Une maison abandonnée, dans un quartier résidentiel déserté, c'est jusque là qu'ils l'ont donc suivi, sans le retrouver. Ethan avait décampé. Ils l'ont pisté en direction du Nord, sans résultats. Ces salauds ne l'ont pas eu !
Je l'ai forcé à pointer sur la carte le dernier endroit où il l'avait vu. Et il a supplié, le gros dur. Supplié encore et encore. Mais je ne pouvais prendre le risque. Il venait de le dire après tout. Ils pistent, ils reprennent, ils se vengent. Un coup bref dans la jugulaire, et une main contre sa bouche. Il est mort étouffé par son propre sang.

J'ai récupéré la viande qu'ils avaient fait séché, regroupé leurs armes que j'ai abandonné plus loin. Je ne peux pas m'encombrer de ce genre de poids. Je suis retournée à mon camp, et ai décampé sans autre forme de procès.

Il était en vie il y a six mois, et je veux croire qu'il l'est encore.

18 juillet :
J'ai retrouvé ma moto à l'endroit où je l'avais laissée et ai pris la direction du Nord entre Gig Harbor et Rosedale, le dernier endroit où Ethan a été vu.

23 juillet :
La moto m'a lâché et impossible de la réparer ici. Je dois continuer à pieds.


Août 2019 : 4 août :
J'ai trouvé le quartier résidentiel jusqu'où ces salauds ont pisté mon oncle. Il me faudra un certain temps pour fouiller chaque maison mais l'endroit m'offre un repos salutaire après ces semaines de rationnement et de semi sommeil. J'ai gagné deux crans à ma ceinture, ce qui signifie une perte de poids conséquente. Je ne tiendrai pas encore très longtemps dans ces conditions.

9 août :
J'ai enfin trouvé la bonne maison. Un corps de femme reposait tranquillement sur un lit à l'étage. Le crâne transpercé n'était en rien la circonstance de la mort mais un moyen d'empêcher la transformation. J'ai retrouvé un flacon de pénicilline vide sur la table de chevet. Juste une. Il faut croire que la mort a frappé plus vite que prévu. Aucune trace de mon oncle évidemment.
Je me demande qui pouvait être cette femme, jusqu'à quel point était elle proche de Ethan ? Assez pour qu'il ne réfléchisse pas avant de tout abandonner à une bande de connards pour deux flacons d'antibiotiques. Assez pour qu'il se sépare du dernier objet qui le reliait à moi. Je ne lui en veux pas, j'aurais très certainement fait la même chose pour... Elle.

10 août :
J'ai eu l'indécence et l'irrespect, après avoir fouillé toute la maison, de fouiller le corps de la défunte. À l'intérieur de la poche de sa veste, une carte de la région, et un cercle tracé au marqueur noir désignant une large zone au Nord d'ici. Très large zone. Vingt ou trente kilomètres de diamètre. Plus qu'une aiguille dans une botte de foin, une goutte dans l'océan. Trop de possibilités, trop de risques, plus que tout ceux déjà pris. Je ne sais plus où aller, où le chercher. Je ne connais pas cette partie de Seattle, et je ne suis clairement pas en assez bonne condition physique pour m'aventurer sur ce terrain.

16 août :
J'avais dans l'idée de me reposer encore quelques jours mais mes rations s'amenuisent et sans véhicule, il me faudra plusieurs semaines pour regagner la forge. Si tout va bien. Il me faut repartir, avec la certitude que Ethan est vivant mais sans plus aucune piste à suivre pour le moment.

17 août :
Je repars sur les routes, affaiblie, dépitée et heureuse à la fois. Il me faut retrouver ma routine et me préparer plus méthodiquement à la suite.
Je rentre chez moi.
Kara.

Septembre 2019 : 11 septembre :
Je suis épuisée. Affamée. Mon arcade droite est tuméfiée et bleuie, ma lèvre inférieure fendue et mes côtes me lancent un peu plus à chaque nouveau pas. Je n'ai pas la force d'écrire maintenant ce qui s'est passé ces derniers jours. Encore quelques heures de marche, juste quelques heures, et je serai à la maison. .

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Re: Clarke Monroe

Dim 15 Sep 2019 - 22:42



bienvenue, survivant solitaire

Tu es maintenant validée ! Tu vas pouvoir commencer à survivre par tes propres moyens !

Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.



Afin que ton intégration se passe bien :

• Pense à passer par ici pour demander les caractéristiques de ton personnage.
• Poste ta fiche de liens pour trouver des copains
• Mais aussi tes annexes
• Découvre la partie vie de groupe
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !
• N'oublie pas non plus de recenser ton/tes PNJ.


N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons contents de t'y accueillir !

Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD
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Re: Clarke Monroe

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