J'suis quand même fier de moi. J'réussis à faire marrer ce type. Enfin, c'était presque gagné avant que j'm'amuse à faire le con au talkie. C'était pas moi qui avait commencé mais, la consigne était claire. Fallait pas toucher aux mamans, ok, j'enregistrerai pour les prochaines fois.

On fonce dans le tas donc, pas de soucis. J'commence à envoyer la pointe s'enfoncer dans un tas de morceaux de chairs qui m'envoient des giclées de sang partout. Sur la tronche, sur mon putain d'uniforme tout propre ! Bordel ! Comme si y'avait encore des pressings pour ce genre de conneries.

- On... salope... pas... mon... holster... Un dernier moche se pointe en avance sur ses copains d'l'attroupement derrière, j'suis tellement chaud que j'm'amuse à lui pulvériser la tête de trente-six-coups de couteaux jusqu'à ce que sa tête finisse par se décrocher. Youhou ! Allez encore !

Quelques mètres nous séparent de la prochaine vague de sacs à chairs infectes, j'fais des petits soubresauts d'épaules en sautillant sur place, me tenant prêt, la lame bien serré dans le creux de la main. J'suis chaud, j'suis chaud, j'suis chaud bouillant là ! C'est comme un putain de jeu pour moi. Même si j'suis bien conscient qu'c'en est pas un mais on s'accorde bien avec ce mec alors, tant qu'il n'y a aucun risque, j'm'éclate un peu.

- Premier déploiement ouais chef ! J'me suis fait un peu arnaquer cela dit ! Mais bon, j'm'adapte hein, comme tout bon soldat chef ! J'réponds en m'épongeant le front d'un revers de manche, le souffle un peu court, j'le canalise, comme on m'a appris au football. Dans tout les sports en général, le souffle, c'est important. J'saurais pas vous dire. J'pense que c'est d'être monté comme un âne... Cela dit, l'pouvoir, ça fait mouiller certaines culottes... A croire que c'est l'cas de m'dame Chambers...

Le reste de la troupe défraîchi arrive enfin à porter de lame alors j'referme ma gueule avant d'exposer tout ce que j'aimerais bien lui faire à cette Siobhán. J'lui prouverais bien tout le respect que j'ai pour elle dans la chambre à coucher. La mienne. La sienne. Dans une étable même si ça l'enchantait. Histoire de bien lui montrer que ouais, moi, j'suis monté comme un âne. Enfin bref, un peu de sérieux. On s'remet au boulot.

Boom, un high kick dans la gueule du monstrueux machin dont les yeux ont été sortis des globes et pendent encore admirablement grâce à ses nerfs atrophiés qui pendouillent légèrement sous ses paupières. C'est laid. Le claquement de ma pompe dans sa tronche l’envoie s'intéresser à Floyd tandis que j'm'occupe d'un autre affreux.
On continue à dégrossir, comme a dit l'chef, hop, un coup de couteau en plein dans la mâchoire de la prochaine mocheté à s'avancer vers moi, jusqu'à lui enfoncer profondément à l'intérieur du visage et sentir enfin ma lame atteindre sa sale caboche, bingo, cette face de pet s'éteint définitivement. J'suis vraiment un putain de champion !

- Ouais, compris chef.

En fait, j'ai rien capté du tout. Quand toute cette merde a commencé, j'venais tout juste de m'engager pour un premier contrat alors j'ai jamais vraiment entendu parler de ce genre de relations entre les privés et nous ? Pourtant, y'a pas grand chose qui nous différencie ? Ce sont des soldats, on est des soldats. La plus grande différence, ça devait être la solde non ? Alors pourquoi ces enfoirés en auraient après des gars comme moi ? Payé au lance pierre alors qu'eux devait probablement toucher des sommes folles à chaque contrat ?

- Alors, escadron DICK, ça bande mou par chez vous ?

Le chef me jette un coup d'oeil qui suffit à me faire comprendre que j'ai pas encore intérêt à insulter leurs mamans en m'reconfiant l'appareil de comm'. Finalement, l'fait que j'me débrouille aussi bien dans le feu de l'action doit faire qu'il a tout de même confiance en moi ? Super cool ! J'veux pas l'decevoir ce mec. Alors j'fais c'qu'il me demande. Une fois. Pas de réponse. Une seconde. Toujours.

- J'plaisantais chef. Pas les mamans...

Troisième fois. Ca grésille de l'autre côté mais sans qu'une réponse nous parvienne. Lui et moi, on s'regarde, j'sens bien qu'il a l'air de pas trouver ça clair, de pas trouver ça cool. L'air de rien, même avec mon jeune âge et mon manque d'expérience, j'dois avouer que, ouais, du peu que je sais sur les communications avortés comme ça, c'est souvent qu'il y a une couille pour les frères d'armes.

- Ils ont pas changé les piles ou bien ? Ho, hé, ici Spencer, répondez à la question, à vous.