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Ils avaient finalement quitté le ranch avant le lendemain. Les au revoir pour Addison et Damian avaient été compliqués. Les propos de Finan envers Serena n'étaient également clairement pas passés et le bouclé, bien qu'il estimait énormément l'Irlandais, ne s'était pas privé de le lui faire remarquer. Que ne comprenaient-ils tous pas dans le fait que le moment était mal choisi de se tirer dans les pattes ? Il avait fini par retourner à l'intérieur du ranch, s'arrêtant vers Gregory au passage pour emmener Hope avec lui, essayant de la rassurer. Ils montèrent à l'étage et Jess prépara ses affaires. Ne rien oublier, surtout pas sa boîte à souvenirs. Il y avait déposé la lettre de la rousse pour Ashley, sachant qu'au moins, là elle serait bien en sûreté. Récupérant la main de la fillette, ils étaient tous deux allés dans la chambre des Good. Prendre les affaires d'Ashley, celles de sa fille sans oublier la fameuse Barbara, puis quelques une de Jon parce-qu'il ne pouvait décemment pas les laisser ici.

Un certain temps plus tard, ils arrivaient à ce fameux fort de Tacoma. Jesse avait laissé la blondinette dans la voiture de Gregory pendant que lui était dans celle où se trouvaient ses plus proches camarades. L'ambiance était tendue, à n'en pas douter. Entre les regards que l'Irlandais lançait à tout le monde et ses plaintes, il n'avait lui-même pas retenu de nombreux soupirs. Mais ils étaient, enfin.

À première vu ce lieu lui semblait en effet pas trop mal sécurisé, mais le blond peinait tout de même à s'y imaginer vraiment. Parce-que ce n'était pas chez-eux, qu'il faudrait du temps pour s'adapter, du temps aussi pour que les tensions retombent et que leur groupe ne soit plus divisé de la sorte. Un nouveau soupir et un regard à ses compagnons avant que la voix de Finan ne se fasse à nouveau entendre. « Si c'est non on trouvera un autre endroit » avait-il simplement rétorqué, peu désireux de plonger dans le doute quant à ce que serait demain. Il descendit alors du véhicule, voyant Elena et Selene revenir. Les nouvelles étaient apparemment bonnes : Deaglan avait suffisamment confiance en la musicienne pour accepter leur demande.

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Il n’y avait pas besoin d’être télépathe pour savoir qu’elle ne faisait pas l’unanimité parmi les survivants du ranch qui étaient venus. Ça se sentait dans les regards et les silences. Qu’importe. La musicienne n’avait pas besoin de leur adhésion, surtout quand elle savait que ses amis la soutenaient. Ils verraient bien en temps voulu, tous, qu’elle avait fait le bon choix. Qu’ils avaient fait le bon choix.

La discussion avec Deaglan : elle s’en serait passée. Parce qu’une fois de plus, il la paternait comme si elle n’était qu’une gamine fraîchement sortie de l’école. Néanmoins, Selene évita de le provoquer – contrairement à son habitude – parce qu’il avait raison de râler. Ce n’était pas rien ce qu’elle lui demandait. Accueillir autant de gens, c’était autant de dangers potentiels pour lui et sa fille. Au cours de l’été, le PDG avait bien dit qu’il pourrait héberger les habitants de la prison en cas de souci mais… ajouter le ranch à l’équation changeait tout.

- Merci, avait-elle soufflé au quarantenaire sur un tout las pourtant teinté de toute sa reconnaissance, merci beaucoup.

Elle put alors échanger un regard discrètement encourageant à Elena et aller annoncer la nouvelle aux autres. Dès lors, ils purent rentrer découvrir le fort. A tous les coups, Freya et sa gentillesse naturelle ferait la visite pour ceux qui n’étaient jamais venus. Concernant la pianiste, il n’y avait qu’une chose qui comptait pour l’instant : un trésor que portait actuellement une jeune fille aux cheveux blonds interminable. Un mince sourire s’esquissait sur les traits de Juliet et Selene savait qu’il cachait tout le réconfort de voir sa famille de retour.

- Tu lui as manqué, dit la jeune fille, plantée au milieu de la cour avec dans les bras une petite fille de dix mois à la peau ambrée.
- Elle m’a manqué aussi, avoua la musicienne d’une voix étranglée par l’émotion.

Elle attrapa Elizabeth pour la serrer contre elle et enfouir son nez dans sa chevelure fine et bouclée. Son odeur l'envoûta immédiatement. C'était le plus beau parfum du monde ; celui de l'amour parfait. Enfin. C’était fini. Tout ce cauchemar. Ils pouvaient tout reprendre à zéro, il ne manquait qu’Ashley pour parfaire ce tableau.

- Maman te laissera plus, murmura-t-elle, c’est promis.

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Silencieuse aux côtés de Selene, la grecque observait les siens s’activer pour prendre possession des lieux. Sur leurs visages, une expression encore sombre qui trahissait les événements des derniers jours. Les nouvelles pertes, les départs de Addison et Damian, encore présents dans les esprits. Aussi douloureux que les plaies qui n’avaient pas encore entamé leur cicatrisation. La discussion avec Deaglan n’avait pas été simple. Elena ne pouvait pas lui en vouloir de s’être montré réticent dans un premier temps. Lui qui ne partageait cet endroit qu’avec sa fille venait de voir son quotidien définitivement perturbé. Et qui avait envie d’ouvrir sa porte à un groupe poursuivi par le malheur ?

La jeune femme arrêta son regard sur chacun des survivants, avant de croiser celui de Finan. A l’irlandais, elle adressa un signe de la tête. Tout était terminé, en posant leurs valises ici, ils repartaient officiellement à zéro. Les griefs du passé n’avaient plus leur place à Nisqually. La jeune femme ne put s’empêcher de penser à Ashley et Connor qui manquaient toujours à l’appel. Le sportif était-il parvenu à ramener la blonde à la raison ? Il n'y avait plus qu'à espérer. Le concernant, Elena demeurait perplexe. Elle ne pouvait s'empêcher d'avoir ce mauvais pressentiment à son égard. Quelque chose avait changé. Sans trop qu'elle sache quoi, elle redoutait que l'intégration dans leur nouvelle vie soit finalement plus difficile qu'elle n'aurait dû l'être pour son compagnon...

Apercevant Ludwig, la brune chassa les pensées qui la tourmentaient encore en avalant la distance qui la séparait du norvégien. Il s'était montré peu bavard depuis son retour. « Tu as de la matière pour remplir ton carnet ici. » sourit la jeune femme. L'endroit était plutôt dépaysant il fallait le reconnaître.

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