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Lose your blues, everybody cut footloose

Lun 20 Aoû 2018 - 8:47

Le mois d’août était bien avancé, enfin Eleanor supposa que c’était le mois d’août à la chaleur harassante qui pesait sur ses épaules, c’était ça ou Juillet. Certainement pas décembre, puis les journées étaient plus longues. Quoiqu’il en soit, peu importe le mois mais il était plutôt avancé, sans doute presque dans les derniers jours car elle avait quitté le Rainier Golf Club depuis plus de deux semaines désormais. Corey allait finir par s’inquiéter mais elle aurait tant de choses à lui raconter, elle avait rencontré une adolescente chimiste, revu une mécanicienne tatouée et désormais elle traversait Georgetown pour rejoindre le sud et le golf où, elle l’espérait, attendrait encore Corey. D’autant qu’elle ramenait pleins de trucs super funs et utiles, enfin surtout funs ou surtout utiles, et encore elle n’était même pas sûre de trouver une utilité à tout ce qu’elle avait sorti de ce collège.

Elle venait de dépasser un restaurant mexicain en jurant intérieurement quand la rouquine remarqua un bar et un ancien disquaire. Smarty Pants, l’enseigne du bar lui arracha un sourire, mais ce qui retint tout particulièrement son attention ce fut cette vitrine où l’enseigne qui n’était plus lumineuse depuis longtemps appelait à la musique. La musique lui manquait, tellement certains jours qu’elle chantait toute seule, mais ce n’était quand même pas pareil. Que risquait-elle à y faire un tour ? La rousse pensa aussitôt qu’elle pourrait en profiter pour ramener plein de disques, elle en donnerait à Corey, à Hernando et à Mike, ça leur ferait plaisir à coup sûr. Le fait qu’ils n’aient sans doute rien pour les écouter ne lui effleura pas l’esprit sur le moment et l’ancienne assistante frappa quelques coups sur la porte du magasin de son pied de biche. Quelques râles se firent entendre de l’autre côté de la porte close, main sur la poignée, Ely la tourna pour entrouvrir le battant et laisser un rôdeur s’échouer au sol, puis un deuxième et un troisième.

« Vous êtes quand même pas dégourdis mes pauvres … » Presque désolée, Eleanor planta son pied de biche dans un premier crâne, puis un deuxième pendant que la main du troisième moche enserrait sa cheville. La surprise lui fit lâcher un petit cri avant de rapidement le neutraliser aussi en grimaçant. Un rapide coup d’œil aux alentours, personne, rien. La rousse s’engouffra dans le magasin, lampe torche en main. C’était calme et surtout, c’était un disquaire. Son visage s’illumina plus que la torche entre ses doigts, un temple de la musique. Du bout des doigts Eleanor parcourut les tranches de vieux trente-trois et quarante-cinq tours, comme ceux que ses grands-parents écoutaient quand elle était gamine. Son regard remarqua alors la silhouette immobile de l’ancien gérant peut-être, mort depuis longtemps, son crâne en morceaux là pour témoigner qu’il n’avait pas dû voir beaucoup de cette apocalypse. Dans un élan de cette douceur qui la caractérisait, la rousse sortit de son sac la blouse prise dans le lycée pour l’étendre sur l’homme et cacher son corps. Elle observa comme quelques instants de silence avant de remarquer un vieux baladeur CD et une petite boite dessous.

« Bingo ! » Le baladeur fonctionnait encore et mieux, il était livré avec un pack complet de piles. Elle en aurait pour des heures. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était choisir les précieux CD qu’elle emmènerait avec elle. Corey et les autres seraient ravis de ses trouvailles. Aussitôt, baladeur en main, piles dans son sac à dos, Eleanor parcourut les rayons plus modernes, son regard s’attardant de suite sur une vieille compilation qui reprenait plein de tubes des années 80. Comme ce qu’écoutait maman, pensa-t-elle en saisissant le CD. Elle manqua de faire un signe de croix face aux compilations de musique latine, et rajouta finalement dans son sac à dos quelques compils de rock. Elle ne pourrait pas tout prendre mais avec ça elle aurait déjà de quoi s’occuper pour quelques heures. Mais ce CD en particulier, celui où elle lisait ces titres phares des années 80 était resté dans sa main et il rejoint bien vite le lecteur portable. Écouteurs dans les oreilles, Ely afficha un large sourire aux premières notes, claquant des doigts sitôt le baladeur dans la poche de son sweat.

Plus rien n’existait, c’était un de ces moments où Eleanor était la pire des survivantes du monde, celle qui était en vie grâce à de nombreux coups de chance. Elle dansait dans le magasin, musique sur les oreilles, percutant au passage un présentoir de câbles en tout genre qui fit un boucan monstre en tombant. Arrêtant ses pas de danse un instant, la rousse reprit finalement en ne voyant rien ni personne mais pourtant, une silhouette décharnée apparut bientôt dans l’embrasure de la porte qui menait à l’arrière boutique. Celui-ci n’avait pas été assez rapide quand elle avait frappé mais désormais il était certain d’avoir un truc à se mettre sous la dent, et Ely prise dans sa propre chorégraphie de Footloose n’y prêta pas attention, du moins trop tard, quand il était tout proche d’elle et qu’il l’obligea à se heurter à un présentoir dans son dos. Maladroitement elle attrapa son pied de biche, la musique toujours dans les oreilles, elle ressentait les grognements du mort plus qu’elle ne les entendait, plus qu’elle n’entendait son propre bruit en se cognant à tout. Tant bien que mal elle avait réussi à le neutraliser mais tout le quartier était sans doute au courant qu’elle était là. « Oops … » souffla-t-elle sans ôter les écouteurs de ses oreilles en constatant le bordel qu’elle venait de mettre.
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

Lun 20 Aoû 2018 - 11:58

Quelques fois, il valait mieux changer de disque. Ecouter encore et encore les mêmes musiques dans le lecteur cd de sa voiture pendant les trajets pouvait très vite taper sur le système et c’était une chose qu’il fallait éviter pour ne pas finir taré. En un sens David avait eu de la chance de se trouver une planque sur la septième avenue longeant South Michigan Street, il y avait des restaurants où il pouvait se servir en ustensile, un magasin de matériel médical et d’autres petits endroits qui regorgeaient de ce qui étaient maintenant des trésors pour tout le monde, des choses permettant de survivre… Et puis il y avait Georgetown Records, aussi appelé « la caverne d’Ali Baba » par le jeune homme. Quand il voulait se trouver un nouveau CD il allait là-bas et passait le bonjour à Bobby le cadavre, l’ancien propriétaire du magasin. La première fois qu’il était venu, le bougre était déjà dans cet état et n’a jamais été très causant. Mais bon… Au moins ça lui évitait d’avoir à payer quoi que ce soit, donc il n’allait pas s’en plaindre.

Sur le trajet, il eut le temps de se demander quel cd il allait prendre cette fois. Bande originale de film ? Peut-être même une petite compile de thèmes musicaux. Rouler entre les morts en écoutant Ghostbusters avait quelque chose d’amusant, selon lui. Peut-être même qu’il essaierait de trouver le single Thriller. Avec un peu de chance les rôdeurs se mettraient à danser dessus, ce qui en ferait une arme formidable. Soufflant du nez face à l’ânerie que son esprit venait d’imaginer, il continua d’avancer. Pour des endroits situés sur Georgetown, il n’allait pas utiliser son véhicule, ce serait gâcher de l’essence, et autant dire que ce n’était pas le genre de chose qu’on jetait par les fenêtres au vu de l’époque.

Pour le coup, le seul problème qu’il avait était de savoir comment encore se débarrasser des infectés qui seraient encore dans le magasin. Il avait beau fermer la porte à chaque fois, ayant pris soin de faire les poches de Bobby pour récupérer les clés de la devanture, il y avait toujours des cadavres qui trouvaient le moyen de rentrer, sûrement par un système de vase communicant avec d’autres immeubles du coin… Ou pas un trou qu’il n’avait pas pris le temps de chercher. De toute façon ils n’étaient jamais très nombreux et c’était devenu assez routinier. A chaque fois il cherchait un nouveau moyen pour s’en débarrasser, mais ça finissait toujours par une fricassée de crânes pour ensuite mettre les cadavres plus loin pour pas gêner l’entrée. Après tout, il pensait aux corbeaux qui en profitaient pour bouffer tout ça, un vrai fast food pour ces volatiles.

Pourtant, cette fois, lorsqu’il arriva, il remarqua tout de suite que quelque chose n’allait pas. Après allez savoir ce qui lui avait mis la puce à l’oreille entre la porte entre la porte ouverte, les trois cadavres éclatés à coup de pied de biche ou le brouhaha à l’intérieur du magasin comme si quelqu’un avait pris le disquaire pour la fosse d’un concert de metal. Pris par sa curiosité et son envie de voir qui mettait un tel boxon dans son petit coin de paradis, il fut plutôt surpris de voir un quatrième cadavre à terre et une tête rousse d’il reconnaissait. Machinalement, sous le coup du soulagement, il laissa glisser sa main déjà posée sur la garde de son couteau. Eleanor avait un casque sur les oreilles et la musique au volume maximal qui en sortait était… Footloose ? Quand il pensait à une musique de film, il n’aurait jamais imaginé entendre celle-là pour la première fois depuis longtemps mais c’était toujours ça de pris, se dit-il. Et puis au moins, retrouver une tête connue ne faisait jamais de mal à personne, surtout quand cette dernière ne lui avait jamais été antipathique. Machinalement, comme pour la ramener un peu à la réalité de la situation et pour ne pas se prendre de coup de pied-de-biche accidentel, il lui enleva doucement mais rapidement le casque des oreilles avant de dire.

« Alors, on s’amuse Ely ? » Voilà. Quelques mots assez simples mais qui permettraient à la jeune femme de reconnaître sa voix et aussi de comprendre de suite qu’il n’était pas un de ces bouffeurs d’humains. Après, peut-être avait-elle une face cachée qui faisait qu’il regretterait cette rencontre mais… Il en doutait, miss cookie-secs n’avait jamais eu le profil d’une psychopathe en devenir.
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

Mar 21 Aoû 2018 - 8:27

Kenny Loggins à fond dans les oreilles, Eleanor avait tant bien que mal repoussé ce rôdeur qui se répandait désormais entre la musique classique et le jazz. Par chance, aucun disque n’avait souffert durant le processus, enfin peut-être que certains avaient été chahutés dans le combat, mais aucun vinyle n’avait été blessé dans le tournage de cette scène. La rousse respirait donc à nouveau, reprenant son souffle aux dernières notes de la musique du film éponyme. Ses épaules remuaient légèrement, et ce n’était pas la peur, simplement le rythme de la musique, entrainant à souhait. Mais lorsqu’elle sentit le casque quitter ses oreilles et la musique s’éloigner, Eleanor se retourna d’un bond.

Alors, on s’amuse Ely ? Prête à sortir son arme, la rousse resta pourtant immobile. On ne l’interpellait pas tous les jours, quelqu’un qui voudrait la détrousser du moins. Et de toutes les mauvaises expériences qu’elle avait eues, les auteurs de la première étaient morts et la rousse rencontrée en début d’année avait une voix plus féminine. Il fallut à son esprit quelques instants pour recoller les morceaux, fragment par fragment, souvenir par souvenir. Les visages de toutes les personnes qu’elle avait croisées depuis le début de la fin défilaient dans son esprit. Mais elle n’y trouvait pas les traits du grand gaillard face à elle.

« Nom de … » Dieu, nom de Dieu, mais Eleanor n’avait pas pour habitude de jurer. « David ? David ?! Comme mon voisin David ?!!! » Sa voix commençait à partir dans les aigus, surprise, le cul par terre presque, de recroiser un visage connu qui date d’avant tout cela. Avant, quand elle vivait encore sa petite vie tranquille d’assistante médicale mariée, heureuse, aveugle à tout ce que le monde avait de plus mauvais. Portant ses mains à ses lèvres pour s’arrêter de parler, la rousse ne réfléchit pas vraiment plus avant de lui sauter au cou. Elle en pleurait, parce que depuis tout ce temps, après de longs mois à tenter par tous les moyens de retrouver sa famille, revoir un visage connu c’était une preuve. C’était la preuve que tout son monde ne s’était pas écroulé et qu’elle avait encore un espoir.

Accrochée à son cou comme une moule à son rocher, la rouquine se recula néanmoins, mortifiée. « P-pardon c’est … je … J’y crois pas … C’est … » A nouveau elle pleurait comme une idiote, reniflant en essuyant d’un revers de la main les larmes sur ses joues. « Ca faisait … un bail. » Un bail, oui, une éternité même. Mais il était encore vivant, et il était là. Alors sa mère, ses grands-parents, ils étaient sans doute encore vivants eux aussi, là-bas, loin sur Whidbey Island. Bien sûr, cela voulait dire qu’elle n’était peut-être pas veuve, car Daniel avait peut-être survécu lui aussi, mais dans ce cas-là elle était divorcée et tout était pour le mieux.

« J’ai trouvé un baladeur et les CDs et … j’ai plus trop fait attention … » Confuse, Eleanor esquissa finalement un sourire avant de se mettre à rire. Elle n’en revenait pas, et pour un tempérament aussi jovial que le sien, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, le fou rire était là, entrecoupé de larmes. « J’y crois pas … Comment … Comment vas-tu ? » Est-ce que c’était seulement cela que l’on demandait à une personne que l’on connaissait comme un voisin quand on le retrouvait après presque trois années de perdition dans un monde en ruines ?
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

Mar 21 Aoû 2018 - 16:01

Sa voisine n’avait pas changé. Enfin, pas plus que ce qu’une invasion de cadavres bouffeurs de chair ne pouvait changer quelqu’un. Elle sembla tout d’abord amorcer un geste de défense avant de commencer un juron, s’arrêter et… répéter son nom comme si elle voyait un fantôme. Au moins, c’était toujours ça de pris de voir un visage connu qui semblait heureux de vous voir en forme. La jeune femme sembla reprendre ses esprits, sortant d’une torpeur due à la surprise après s’être porté les mains aux lèvres puis lui sauta au cou en larme. Cette fois, ce fut au jeune homme d’être surpris sur le coup, mais en soit, Eleanor avait toujours été une jeune femme assez sensible contrairement à lui, ce n’était pas étonnant qu’elle montre sa joie de retrouver quelqu’un de cette manière. Elle en pleurait, ça avait quelque chose de touchant. Préférant éviter de tomber à la renverse si elle s’accrochait de trop, mais aussi un peu pour calmer sa vague de larmes, il lui fit aussi une embrassade amicale et rassurante, mais assez légère pour qu’elle puisse se reculer sans effort, suite à quoi elle s’excusa, en disant qu’elle n’y croyait pas.

Pour le coup, David ne savait pas trop quoi répondre. Lui-même n’y croyait pas. Au départ il s’était demandé si sa voisine aux cookies secs s’en était sortie avec le gars qui lui servait de mari, et si la folie ambiante n’avait pas eu raison d’elle, vu à quel point elle semblait encore quelque peu « dans son monde ». et voilà qu’il la retrouvait en train de faire du Mosh pit avec des rôdeurs chez un disquaire en écoutant Footloose. Alors en effet, la scène était assez surréaliste pour qu’il se demande s’il ne venait pas de littéralement devenir dingue, et pourtant la jeune rouquine était là devant lui et se remis à pleurer. Machinalement, il lui plaça une main sur l’épaule pour la rassurer avec un sourire quand elle lui dit que cela faisait un bail.

« Tu parles, il s’en est passé des trucs depuis. Ca va aller ? » Des trucs. C’était mieux que de mettre un mot dessus. De toute façon il aurait dit quoi ? « Oui, y’a eu la fin du monde entre deux mais sinon ça va, j’ai trouvé une bagnole et je me balade. » Ce n’était clairement pas le moment de ramener ça sur le tapis et puis ce n’était pas comme s’il allait lui apprendre que dehors c’était la pire merde qu’il ait jamais vu. Il avait pas mal de questions qui lui traversaient l’esprit sans trop savoir laquelle poser en premier. De sa vie avant les ennuis, il n’avait pas revu grand monde, et le dernier en date… Il avait dû l’abattre lui-même, mais ça il se garderait bien de le dire pour le moment.

Puis vinrent les explications sur le pourquoi du comment il la trouvait dans cette situation. Elle s’était laissée emporter par la musique ? Encore heureux que ce n’était pas Seek and Destroy de Metallica alors, les infectés auraient passé un sale quart d’heure… Même s’il n’imaginait pas la jeune rousse se la jouer Schwarzenegger. En tout cas, l’explication et le rire communicatif d’Eleanor lui tirèrent aussi un rire, pour le coup. « C’est pour ça que t’as joué de la batterie sur leurs crânes ? » Puis enfin elle lui demanda comment il allait. La question pouvait sembler hors contexte. Comment il allait ? Comme quelqu’un qui essaie de survivre. Mais bon, il faisait avec et en soit, il n’était pas le plus mal loti du lot de survivants trainants dans Seattle.

« Bah je me suis trouvé un endroit où dormir pas loin et j’ai récupéré une voiture, donc… On peut dire que ça va ? A la base je venais là pour changer les disques de l’autoradio, vu que j’ai emprunté les clés à Bobby » Dit-il en montrant d’un geste de tête le cadavre du vendeur. « Il n’a rien dit, il est plutôt cool mais pas causant. » Un peu d’humour noir dans ce monde de taré ne ferait pas de mal, si ce n’était de dédramatiser la situation. « Et toi ? T’as pas trop eu de problème ? Il est pas avec toi… L’autre ? » Il ne se rappelait plus du nom de son mari. A vrai dire, ils ne pouvaient pas se sentir l’un et l’autre. Daniel avait toujours mal vu le fait que sa femme parle avec David et ce dernier voyait cela comme la preuve qu’il n’était qu’un sale con. Plusieurs autres éléments vinrent appuyer ce jugement plus tard, et de ce fait, David avait complètement passé à la trappe son prénom. C’était peut-être froid, surtout si ce dernier avait mal fini, mais maintenant que le mal était fait…
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

Ven 24 Aoû 2018 - 7:33

Peu importe sous quelle couture elle regardait cette rencontre, Eleanor n’en revenait toujours pas. La seule solution qui s’imposait à elle, c’était bien qu’elle était en train de faire la sieste dans l’arrière-boutique quand ce monstre était apparu, et qu’elle était présentement en train d’halluciner à cause de la fièvre qui la tuerait très bientôt. En bientôt trois années, elle n’avait croisé personne, aucun visage connu, et fort heureusement elle s’était fait de nouveaux amis, mais revoir un visage de son ancienne vie, un voisin, ces personnes que parfois on ne croisait même pas au super marché malgré la proximité de leurs habitations ? C’était incroyable, cela faisait partie de ces petits miracles qui lui donnaient encore plus envie de croire qu’un jour, elle trouverait le chemin de la maison et qu’elle retrouverait les siens. « Tout va bien … » souffla-t-elle en hochant la tête, essuyant quelques perles salées sur ses joues.

La rousse chercha à apporter une explication à ce qu’il avait pu voir et ce qu’il pouvait voir de l’état du magasin. Elle avait mis un beau boxon quand même, son regard balaya la zone avant de se river à nouveau entièrement au brun, elle n’en revenait toujours pas. Eleanor sentit un nouveau sanglot lui nouer la gorge, de joie, avant d’éclater de rire à son commentaire. « Je me suis juste laissée emporter, cette chanson elle donne tellement envie de danser. » Aussitôt, la musique encore à l’esprit, l’ancienne assistante se remit à balancer la tête de gauche à droite, amusée.

Et finalement, elle l’avait posée cette question. Cette improbable question, comment allait-il ? C’était idiot, c’était naïf, c’était inutile comme question. Tout le monde allait mal, mais à des degrés différents, avec une vision différente. Certains allaient mal seuls, d’autres allaient mal en groupe, certains allaient mal d’être persécutés, certains allaient mal de persécuter les autres, certains allaient mal de fuir les rôdeurs d’autre allaient mal de devoir les tuer. Mais pourtant, il fallait continuer à faire croire que cela allait, c’était sans doute ce qui avait poussé la rouquine à cette question.

Un endroit pas loin pour dormir, une voiture. Eleanor hocha la tête avec une moue approbatrice, son regard glissant dans la direction de feu le propriétaire des lieux. Bobby, le nom lui arracha un sourire, malgré la tristesse de la situation, ce pauvre homme était mort depuis des lustres. David lui retourna finalement la question, notamment la question, et aussitôt elle quitta son sourire habituel. « Non … Je ne suis plus avec lui. Du tout, de n’importe quelle manière que ce soit. Dan était … un sale type, un menteur, un égoïste, et je suis mieux sans lui ! » Réalisant que le ton de sa voix était un peu plus monté dans les aigus, Eleanor posa ses doigts à ses lèvres en respirant. « Désolée … j’ai toujours tendance à m’emporter quand je parle de lui. » Ce qui n’était pas arrivé depuis … le début de l’épidémie, car personne ne connaissait Daniel, son ancien mari, et qu’elle n’en parlait pas souvent entre le fromage et le dessert.

« Je n’étais déjà plus avec lui au début de tout cela mais nous avons passé quelques temps ensemble pour survivre, et finalement … nos avis étaient trop différents. Alors j’ai continué toute seule, je ne sais pas où il est et c’est tant mieux. J’ai trouvé de nouveaux amis et un toit sur la tête même si ce n’est pas aussi cosy que mon ancien appartement mais c’est déjà pas mal et puis ils sont gentils, on rigole bien, enfin surtout avec Corey, les deux autres sont plus … réservés. » Ou complètement épuisés par son débit de paroles qu’elle se décida de couper pour laisser le temps au brun d’assimiler toutes les informations. « J’ai décidé de venir emprunter des CDs à Bobby moi aussi, pour … meubler le silence. » Ce maigre sourire triste des moments où l’ancien monde se rappelait à elle traversa son visage, mais Ely le chassa bien vite, affichant un large sourire foncièrement heureux de retrouver un de ces anciens amis, ou une connaissance au moins, mais elle se liait rapidement avec les gens que cela soit réciproque ou non. Tout comme elle faisait rapidement confiance sans avoir la certitude que David n’était pas devenu un dangereux tueur psychopathe depuis tout ce temps.
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

Mar 2 Oct 2018 - 19:03

Loose your blues, everybody cut footloose
La jeune femme lui assura que tout allait bien, quelques sanglots encore coincés dans la gorge. En soit, elle avait toujours été émotive, donc peut-être que le simple fait de revoir un visage vivant l’avait surprise au point qu’elle relâche la pression. Après tout, même des soldats expérimentés avaient craqués face à cette épidémie, alors une jeune mariée travaillant comme aide médicale dans un hôpital… Ce n’était pas plus étonnant que ça. En tout cas, cela étonnait moins le garde du corps que s’il l’avait soudainement retrouvée en Rambo en train de défourailler des rôdeurs avec une mitraillette sous chaque bras en train de lâcher une pelletée de jurons, mais ça… C’était largement moins probable. Certaines de ses connaissances au Texas avaient dû réagir ainsi, mais Eleanor… Non, il n’imaginait pas ça. Au contraire, il la trouvait fidèle à elle-même, et c’était bien ainsi. Elle sembla remarquer après coup le petit boxon qu’il avait mis dans le magasin avant de lui dire qu’elle s’était laissée emportée par la musique entraînant, oscillant de nouveau la tête de gauche à droite. Machinalement, le jeune homme souffla du nez, mimant une fausse exaspération contrebalancée par un sourire amusé.

« Je dis pas, j’aurai fait pareil si j’étais tombé sur Princes of the Universe… Quoique, t’as l’air d’avoir un don pour casser la baraque, quand même. » Lâcha-t-il. Puis ils continuèrent à discuter, comme si le temps s’était arrêté, ou plutôt comme un retour en arrière, quand rien n’était encore dans le chaos, quand le monde ne marchait pas sur la tête et les morts ne chassaient pas les vivants. Bien sûr, les réponses avaient changé depuis le temps. Avoir un toit et un véhicule était maintenant l’une des meilleures situations possibles. Autant dire que les anciens produits de luxe comme une piscine ou vue sur la plage étaient devenus quelque peu désuets. Quand il posa la question sur le mari de son interlocutrice, cette dernière perdit son sourire, ce qui fit tout de suite se demander au jeune homme si, effectivement, il venait de faire une erreur. Et puis la réponse vint tandis qu’Ely montait dans les aigues. Alors non, il n’avait pas fait d’erreur… Le Dan en question par contre avait réussit à énerver la petite rouquine, ce qui ne devait pas être une mince affaire. Quand elle s’excusa en portant ses doigts à ses lèvres, il attendit qu’elle reprenne son calme, remarquant qu’elle essayait juste de garder le contrôle de ses nerfs. En un sens, ça démontrait tout simplement que le jeune homme avait de bonnes raisons pour ne pas supporter ce type. Après ça, elle expliqua qu’elle avait continuée seule à cause de leurs avis divergents et qu’elle s’était maintenant trouvé un petit groupe dans lequel elle semblait se sentir bien.

« Tu sais, si ça peut te rassurer… J’ai jamais pu le piffrer ce « Dan ». Enfin, je suis presque sûr que c’était réciproque. » Dit-il en riant presque, comme pour éloigner doucement le sujet de la conversation. Somme toute, ce gars n’était pas une grosse perte, et il pouvait bien être où il voulait maintenant et dans n’importe quel état que cela ne faisait ni chaud ni froid au jeune homme. « Mais c’est bien que t’aies pu trouver un petit groupe. Ils ne te font pas de demandes bizarres, au moins ? » L’expérience parlait. Il se rappelait encore de son dernier groupe en liste dont il avait réussit à s’échapper quand il avait vu leur vrai visage. Il ne savait pas si la jeune femme avait les épaules assez solides pour se dépatouiller seule de ce genre de situation si cela venait à lui arriver. Bien sûr, toutes ses expériences n’avaient pas été négatives, mais même les positives avaient fini en drame, donc s’il pouvait éviter le même scénario à Miss Cookies, ça l’arrangeait pas mal. Elle expliqua enfin qu’elle aussi était venue chercher des CDs pour meubler le silence.

« Bah t’es au bon endroit alors ! Y’a un peu de tout ici. Bon, j’ai déjà pris quelques bonnes trouvailles mais tu devrais trouver ton bonheur. Enfin… Si on se dépêche. Vu le raffut, ça m’étonnerait pas que quelqu’un ou quelque chose se pointe. Je pourrai t’emmener « chez moi » mais je tiens à préciser que… » Il fit mine de prendre une mine sérieuse, sombre et presque mystérieuse avant de dire « J’ai pas un seul paquet de préparation pour cookies. Donc pour grignoter ce sera des barres céréales. Ca se conserve mieux et c’est assez facile à trouver. » Finit-il par dire, un sourire malicieux en coin. Ho, non pas qu’il trouvait les gâteaux de sa voisines excellents, loin de là même. Ils étaient secs, plutôt fades, mais il les avait toujours accepté sans broncher. Trempés dans du lait, ça passait, et puis ça faisait plaisir à la rouquine de venir le voir en en ramenant, alors bon…

Codage par Libella sur Graphiorum
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

Ven 5 Oct 2018 - 13:17

Ah ! En un hochement de tête décidé, Eleanor accueillit la réponse de David, contente et rassurée de voir qu’elle n’était pas la seule à se laisser aller quand la musique était entrainante. Qu’importait les conséquences, qu’importait que les morts rappliquent parce qu’elle avait fait un sacré bazar ici, Eleanor s’était bien amusée, dodelinant encore un peu de la tête aux notes qui lui revenaient en mémoire. Un don pour casser la baraque ? La rousse jeta un coup d’œil autour d’elle, c’était le moins que l’on puisse dire, ce n’était déjà pas très rangé avant qu’elle débarque mais là, c’était un beau merdier.

Les deux anciens voisins de palier continuèrent de papoter, de tout de rien, du passé et surtout de ce qu’il en restait dans ce présent qui était le leur. Evidemment, David l’avait questionnée sur Daniel, et Eleanor ne lui voulait pas le moins du monde, même si repenser à ce fils de chien lui donnait envie de cogner un rôdeur pour extérioriser sa colère. La réponse de son ancien voisin lui arracha néanmoins un sourire. « Je crois que c’était effectivement réciproque même si je vois pas vraiment pourquoi, mais en fait à bien y réfléchir, je suis pas sûre de l’avoir vraiment connu tel qu’il était donc c’était peut-être normal. » Elle n’en savait trop rien, car à réfléchir au fait que Dan l’avait trompée alors qu’elle le pensait irréprochable, beaucoup de ses certitudes s’étaient effondrées.

Des demandes bizarres ? Comme quoi ? Eleanor secoua malgré tout la tête en réponse, Corey, Hernando et Mike ne lui avaient jamais rien demandé de bizarre, des quatre c’était peut-être elle la plus bizarre en plus, le genre à danser seule, chanter, quand clairement il y avait mieux ou plus important à faire. « Ils sont plutôt cools et … c’est vraiment … enfin je commençais à devenir folle toute seule, genre vraiment folle, encore plus que je le suis déjà. » Eleanor esquissa un sourire avant de rire, elle savait bien que beaucoup la prenaient pour une idiote, simplette, naïve, mais la fin du monde et la solitude induite ne l’avaient pas aidée à trouver un quelconque équilibre.

Son regard balaya à nouveau l’endroit, une moue désolée sur le visage, puis finalement Ely haussa les épaules. « C’est loin chez toi ? Parce que je dois rentrer au golf retrouver les autres quand même, ils vont s’inquiéter, ça fait un petit moment que je suis partie. Mais bon, même sans préparation à cookies, je pense que je peux faire un dernier détour. » Qui sait, il pourrait peut-être même la raccompagner et décider de rester au golf aussi, ce ne serait pas un mal d’avoir une paire de bras en plus pour donner à l’endroit meilleure mine et Eleanor serait ravie d’y compter un ami de plus. Pas le moins du monde vexée par sa remarque sur ses cookies ratés de l’époque, la rousse rit de bon cœur avant de faire un dernier tour dans le magasin, ramassant quelques disques et ce qu’elle trouvait d’utile.

Et force était de constater que David avait marqué un point, déjà dehors quelques cadavres commençaient à s’amasser, attirés par le bruit. Ajustant son sac à dos sur ses épaules, Eleanor hocha la tête. « Okay j’suis prête, j’te suis ! » Et il faudrait sans doute tailler dans le gras de quelques moches dehors pour atteindre sa voiture, parce qu’il avait bien dit qu’il avait une voiture. Depuis quand Eleanor n’était pas montée dans une voiture ? Des années, ce serait comme faire un voyage en avion à l’époque, rare, enthousiasmant. Elle avait l’impression de se lancer dans une grande aventure.
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Re: Lose your blues, everybody cut footloose

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