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A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 22:35


Jesse Oliver Lewis
28 ans Américain Réceptionniste Issaquah Ranch

i've got a war in my mind


La première qualité que l'on pourrait relever chez le blond est ce côté solaire qu'il semble ne pas perdre même par des temps aussi sombres que ce qu'est désormais le monde. Où qu'il soit et dans la plupart des circonstances, il tâche de garder un sourire rassurant plaqué sur son visage, son empathie ayant toujours beaucoup aidé dans sa volonté de mettre ses semblables à l'aise. Il comprend les peines des autres et s'en sent profondément touché sans pour autant le montrer, gardant ce masque si positif que la plupart des gens, ceux qui ne savent pas qui il est au fond, lui connaissent. Parce-que c'est précisément là son premier défaut : Jesse est quelqu'un de faux. Il ne montrera que rarement ce qu'il se cache derrière ces sourires, derrière cette bouille rassurante que les malheurs du monde ne semblent pas avoir touchés. Loin de lui l'idée de vouloir manipuler ses pairs, il n'est pas fourbe, mais pour se protéger, il tâche de ne pas laisser entrevoir ce qu'il se cache tout au fond de son regard presque noir. La plupart du temps tout du moins. Poussez le trop dans ses retranchements en touchant un sujet sensible, en piquant avec insistance là où ça fait vraiment mal et le masque tombera le temps d'un instant, laissant ressortir toute sa colère. Il pourra alors se montrer bien trop tranchant voire blessant dans ses propos, devenant presque une autre personne que celle, calme et souriante, à laquelle tous sont habitués. Si la surprise est de taille, il s'isolera rapidement pour laisser le temps au masque de reprendre sa place et faire, par la suite, comme si de rien n'était. Faire de la boxe lui permet également de canaliser toute cette rage.

Depuis toujours, il est quelqu'un de relativement attentionné, observant beaucoup ses semblables afin de s'assurer qu'ils n'aient besoin de rien mais également pour penser à autre chose qu'à ce qui le tourmente personnellement. Se rendre utile pour ne pas faire tomber le masque, et son empathie est d'une grande aide. Besoin d'une épaule pour pleurer ? Jesse sera votre homme. Besoin d'un mot de réconfort ? Il le trouvera. Sans doute que ce fait appui également son caractère bien intègre, ayant toujours eu cette habitude de se plier aux règles établies et faire au mieux pour ne pas devenir le mouton noir du troupeau. Une raison de plus de ne pas faire tomber le masque. Inutile d'avancer des conclusions trop rapidement : le fait qu'il ne se montre pas sous son vrai jour n'empêche en rien de faire de lui une personne des plus loyales. Montrez lui que vous serez là si les choses se gâtent et il vous rendra la pareille de manière décuplée. Bien sûr, Jesse est obstiné et changera difficilement d'avis même s'il ne le montrera qu'à moitié, laissant naître une certaine rancœur qu'il ne nourrira pas bien longtemps.

Évidemment, personne n'est parfait, surtout pas lui. Et autant dire que son côté désordonné va de paire avec sa paresse. Des affaires qui traînent ? Une piaule sans dessus dessous ? Jesse est assurément passé par là. Déjà enfant, il peinait sérieusement à ranger ses quelques jouets. Mais cela vaut aussi pour ses études. Combien d'examens a-t-il raté parce-qu'il se retrouvait incapable d'ordonner ses notes ? Un nombre conséquent. Sa flemmardise n'arrange en rien ce point négatif et il y aura de ces jours où il faudra insister fermement pour qu'il daigne se bouger. Dans ces cas là ? Il s’exécute, non sans râler à tout va, parce-que c'est là un autre de ses défauts. Râleur. Vous ne l'entendrez jamais se plaindre sur son propre sort, sur les bobos, les maux de tête, mais il ne tarit pas de ronchonnements quand il est dérangé dans son petit confort. Malgré tout cela, Jesse reste quelqu'un de très rationnel. Inutile de se croire dans un rêve et d'aspirer à une amélioration dans un tel monde. Inutile également de faire n'importe quoi sous la pression. Réfléchir avant d'agir avec raison pour éviter au maximum que son sourire ne s'efface pour de bon de son visage.


and blood on my hands


Se toisant dans le miroir d'une des salles de bain du ranch, Jesse soupire en observant son reflet. Un peu plus amaigri qu'auparavant, ses boucles blondes lui tombent quasiment sur les oreilles, lui faisant presque penser aux surfeurs qui crânaient autrefois sur les plages à la différence qu'il n'en n'avait en rien l'attitude. Quoi que, du haut de son mètre quatre-vingt quatre, il n'avait pas grand chose à leur envier. Ses nombreuses années de boxe lui avaient valu une silhouette pas trop mal dessinée sans que ce ne soit pour autant ''trop'', il pèse presque 80 kilos et tâche de pratiquer cette activité maintenant encore, toujours dans ce même but de contrôler ses démons intérieur. Qu'importait ceux qui disaient qu'il perdait son temps, qu'il y avait mieux à faire dans ce monde, ils ne savaient rien de la raison précise pour laquelle il se bornait à cogner contre ce punching-ball. Décharger sa colère, ses peurs, ses peines, pour éviter d'exploser un jour face à ceux qui l'entourent.

Son visage reste cependant relativement serein, le sourire qu'il arbore régulièrement creuse deux fossettes sur ses joues, laissant entrevoir une dentition bien droite, le tout agrémenté d'un nez sans défaut. Une gueule plus qu'avenante à un détail près : ses yeux. Ils sont noirs, bien trop noirs, aussi sombre que l'est celui qu'il cache tout au fond de sa personne. Ils sont l'image de tout ce qui le ronge, tout ce par quoi il est passé. Mais ça, Jesse est le seul à le voir, le seul à le remarquer, parce-qu'il n'y a que devant la glace, seul, qu'il s'autorise à laisser tomber le masque. Ce que voient les autres ? Deux prunelles compatissantes, rassurantes et souvent amusées. Et c'est sans doute mieux ainsi.

Son style vestimentaire est relativement varié, allant du classique au bariolé, du confortable au n'importe quoi. Le réceptionniste porte ce qu'il trouve et, s'il se sent mieux dans quelque chose de discret, il n'est pas rare de le voir avec des tenues totalement à l'opposé de cela. Pourquoi se formaliser cependant de tels détails ? Ce nouveau monde ne leur permet pas d'être regardants sur ce qu'ils portent. La seule chose qui ne change pas vraiment sont ces Converses qu'il porte aux pieds. Il en a actuellement deux paires, une noire et une rouge, et il lui arrive, parfois, de mélanger les deux.

Il a régulièrement sur lui le couteau militaire trouvé au lycée et, plus périodiquement, lors des grosses sorties, le Beretta de son père. Dans son sac ne se trouvent que de maigres ressources, comme cette trousse à pharmacie à moitié vide. Jesse a caché sous son lit sa fameuse ''boîte à souvenirs'', cachée aux yeux de ses nouveaux compagnons de vie.

a storm is coming


« C'est un garçon ! » furent les premiers mots qui sortirent de la bouche de la sage-femme de l'hôpital principal de Charlotte en Caroline du Nord. C'est en ce 13 octobre 1989 que Jesse Oliver Lewis vit le jour. Premier né de la famille, Ewan et Lynn Lewis, ayant respectivement 25 et 24 ans, n'avaient pas voulu connaître le sexe de l'enfant avant sa venue au monde, souhaitant garder la magie du hasard jusqu'au bout. Tous deux ravis de savoir que le nom de la famille serait porté pour les générations à venir, ils avaient choyé l'enfant sans toutefois le gâter trop. Lynn, malgré son emploi prenant dans l’ingénierie se montrait très protectrice, aimante et à l'écoute du bambin, à l'instar de son époux qui, quant à lui, était quasiment constamment au domicile familial, s'étant lancé récemment dans le journalisme free-lance. Le petit Jesse était un enfant ouvert au monde, très curieux mais aussi très sensible à tout ce qui l'entourait. Les bobos ce n'était pas son truc, alors il ne se montrait pas trop téméraire, à peine courageux. Si ses sept premières années de vie se passèrent sans encombre, tant au niveau scolaire que relationnel, un événement inattendu vint perturber cet équilibre.

« Tu m'aimeras toujours autant, maman ? » avait demandé le garçon lorsqu'on lui avait annoncé qu'il allait avoir une petite sœur. Et sa mère l'avait rassuré, comme elle le faisait à chaque fois. C'est au cours de l'année 1996 que naquit la petite Ryan, déjà bien plus agitée que son frère, venant égayer la famille de toute cette agitation. Et Jesse n'avait pas mis longtemps à s'y habituer, s'amusant des mimiques de la petite fille envers laquelle il se montrait attentionné et protecteur. C'est quelques mois plus tard que Lynn Lewis obtint un post en tant que maître de conférence, son nom devenant de plus en plus reconnu dans le domaine de l'ingénierie aéronautique. C'est à ce moment précis qu'ils déménagent à Seattle dû à la mutation de Madame Lewis. La petite famille s'agrandit encore cependant avec la naissance de Milow, cinq ans plus tard. Prenant son rôle de grand frère très à cœur, Jess tâche de montrer l'exemple. Il est un enfant très souriant, prudent et attentif, se montrant assez assidu en classe malgré de gros soucis d'organisation, il noue facilement des liens avec ses camarades. Loin d'être un enfant difficile donc, Lynn ne peut qu'être ravie de voir ses enfants évoluer aussi bien. Une mère très présente, pilier de la famille sur lequel même Ewan s'appuie, travaillant avec acharnement pour faire décoller son entreprise free-lance qui reste pourtant au point mort. Mais pourquoi abandonner quand quelqu'un d'autre parvient à subvenir à tous les besoins de la famille ?

« Elle ne se souvient même plus qu'on existe ! » avait hurlé Jesse à son frère et sa sœur, désormais âgé de 14 ans. Ce fut en mai 2004 qu'un événement tragique a bousculé tout l'équilibre de la petite famille. Une journée pourtant des plus banales. Une sortie dans un centre commercial. Lynn, accompagnée de Jesse et Milow qui a alors 3 ans, se retrouve au cœur d'une altercation. Une vieille bourgeoise à la caisse s'insurge de ne pouvoir avoir ce qu'elle exige et, Lynn, en tentant de la calmer, se voit repousser violemment en arrière pour finalement chuter violemment sur le sol. Ç'aurait pu être une chute des plus bénignes, mais le sort en avait décidé autrement et c'est, horrifiés, que les deux garçons voient leur mère étendue au sol. Emmenée d'urgence à la clinique, le verdict tombe : elle a un trauma crânien. Après plusieurs jours de coma forcé, elle se réveille enfin et les séquelles sont grave : Lynn est atteinte d'une amnésie quasi totale. Elle ne se souvient plus qu'elle a eu des enfants, ne se souvient plus de la vie pourtant tranquille qu'elle menait. Tout ce dont elle se souvient c'est que, seize ans auparavant, Ewan l'avait trompée avec une autre, du moins le croyait-elle, mais comment lui faire entendre raison ? Le choc est difficile pour les enfants et, si Ryan et Milow se raccrochent à leur mère, Jess lui est bien trop en peine pour surmonter sa colère. Terminée l'innocence, l'insouciance et tout ce qui faisait du blond l'adolescent jovial qu'il était jusqu'alors. Une longue descente aux enfers qui lui vaudra le masque qui fera partir intégrante de sa personne dès ce moment. Sourire pour ne pas laisser entrevoir tout ce qui le ronge, pour protéger son frère et sa sœur, les rassurer, mais aussi se protéger lui-même du monde extérieur et de ses propres démons.

« J'aurai préféré que tu sois à sa place. » Ces mots acerbes avaient fusé des lèvres de l'aîné de la fratrie Lewis, adressés directement au père de famille au cours de l'année 2005.
Après des mois en surveillance à l'hôpital, Lynn était rentrée à la maison, mais le verdict avait été clair : le choc avait été bien trop fort pour qu'elle redevienne un jour comme avant, l'amnésie était devenue irréversible et, malgré ses efforts pour tenter d'accepter cette famille qu'elle ne considérait pas comme sienne, elle avait pris la décision de finalement quitter le domicile peu avant Noël 2004. Laisser ceux qui étaient pour elle des inconnus et se reconstruire, ailleurs. Les changements avaient été radicaux : afin de subvenir aux besoin de la famille, Ewan Lewis n'eut d'autre choix que de laisser de côté son aspiration de percer dans le journaliste et dû trouver un travail convenable. Il obtint finalement un poste dans une épicerie, travaillant une bonne partie de l'après-midi et la nuit. Mais le constat fut rapide et lourd : il ne pouvait se permettre de rester dans cette maison qui était bien trop gourmande en terme de finances. Tous les quatre déménagèrent alors dans un petit appartement de Seattle, Jesse encaissant difficilement cette perte de repères et ce nouveau mode de vie qui était radicalement différent de tout ce qu'il avait connu. Les mois passants, leur père se fait de moins en moins présent, même lorsqu'il est à la maison il n'est plus que l'ombre de lui-même, peinant à surmonter le départ de sa femme et à assumer l'éducation des trois enfants. Forcé de grandir bien plus vite que prévu, Jess prend peu à peu le rôle de père, s'occupant de Ryan et Milow là où Ewan en est tout bonnement incapable. Pour les protéger, pour se protéger, il adoptera définitivement ce masque souriant. Faire comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des monde, comme s'il avait les épaules pour porter ses cadets. La rancune envers son père qui n'a pas su assurer son rôle ainsi que le sentiment d'abandon sont bien trop forts pour qu'il puisse lui pardonner. Les mots lourds de reproches et de haine qu'il lui avait alors lancés achevèrent de briser ce lien entre eux.

« Il ne fera jamais rien de sa vie... » Le murmure d'un professeur à l'un de ses collègues. Paroles qui arrivèrent aux oreilles du blond alors qu'à ses 16 ans, il est encore en première année de lycée, n'ayant pas été capable de passer ses examens. Les jours d'absence sont fréquents et, peu à peu, l'élève assidu qu'il était jusqu'alors laisse place à ce que tout le corps enseignant et les autres élèves pensent être un cancre. La seule matière dans laquelle il semble tenir bon est en sport, le jeune homme faisant partie de l'équipe de football américain. La réalité derrière tout cela ? S'occuper du cadre familial est beaucoup trop prenant pour qu'il puisse se consacrer à ses propres études. Entre les devoirs à surveiller, les repas à préparer, la maison à entretenir, et les nombreux bobos de ses deux casses-cou de cadets, Jess laisse totalement de côté sa propre évolution. Il n'a pas beaucoup d'amis, ne sort que peu, et sa relation avec son père est toujours plus compliquée. Rares sont les fois où il ne sert pas les dents en sa présence tandis que Ewan, quant à lui, se retrouve totalement démuni face à la haine de son enfant. Il a fauté, il en est bien conscient, et il s'en veut d'avoir à infliger ça à son fils aîné, mais il n'a pas les épaules pour, pas après avoir perdu celle auprès de qui il avait envisagé de vieillir.

« Je pars de la maison. » La nouvelle arriva comme une bombe dans la petite famille lorsque l'aîné de la fratrie avait annoncé cela, en automne 2010. Alors âgé de 21 ans, Ryan et Milow ayant respectivement 14 et 9 ans, le blondinet avait entamé deux années auparavant un apprentissage en hôtellerie, bien forcé d'admettre que les études poussées et lui, ça faisait deux. Il avait pu grâce à cela aider aux finances des Lewis mais avait ressenti le besoin tout naturel de s'émanciper de l'ambiance familiale et de ce père qu'il ne respectait plus le moins du monde. La nouvelle fut difficile à encaisser pour les deux plus jeunes qui peinaient à comprendre. Il n'avait cependant pas reculé devant sa volonté et s'était installé dans un petit appartement du centre de Seattle, à une quinzaine de minutes à pied de celui où vivaient les Lewis. Dans le même temps, Ewan trouva un nouvel emploi : chauffeur. Et autant dire qu'il fut encore moins présent que jusqu'alors. Combien de fois Ryan l'avait-elle appelée parce-qu'elle et Milow étaient seuls à la maison ? Que leur père n'était pas rentré depuis le matin et qu'il était déjà vingt-deux heures ? Bien trop. Les deux plus jeunes de la fratrie en vinrent donc à passer beaucoup de temps chez leur frère qui, forcé de constater que leur géniteur n'était même pas foutu, une nouvelle fois, de prendre son rôle en main, ne fit que nourrir une rengaine supplémentaire envers lui. Afin de canaliser toute cette colère et ne pas risquer qu'elle devienne ingérable, Jesse s'était mis à la boxe, s'y rendant plusieurs fois par semaine uniquement pour décharger la rage accumulée.

« Félicitations gamin ! J'étais sûr qu't'y arriverais ! » avait lancé un collègue du blond en lui donnant une tape sur l'épaule, lui adressant un sourire fier, lorsqu'au printemps 2012, le jeune homme obtient un poste de réceptionniste dans un hôtel réputé de Seattle. Sa formation s'étant terminée près d'un an et demi auparavant, il était resté dans l'hôtel qui l'avait pris sous son aile avant d'être accepté dans un autre endroit, bien plus renommé, grâce aux recommandations de son patron et ce collègue qui s'était avéré très protecteur envers lui. Un salaire plus convenable dans un cadre franchement appréciable, Jesse n'était pas à plaindre au niveau professionnel. Si ce n'était ces costumes qu'il devait porter constamment et qui l'avaient fait grimacer les premières fois. Mais de cela aussi, il avait fini par s'y faire, se montrant très attentif et patient envers les attentes des clients, même les plus chiants. Mais comment éviter cela dans un milieu de haute classe sociale ? Évidemment, Jess ne pouvait se vanter d'aligner les zéros sur son compte, loin de là, mais il avait assez pour vivre et subvenir aux besoin de Ryan et Milow lorsqu'ils en avaient besoin. Son père ? Il ne le voyait que peu, l'évitant au maximum et, la plupart du temps lorsqu'ils se croisaient, c'était simplement parce-que le blond raccompagnait ses cadets.


Les années qui suivirent furent des plus banales pour l'aîné Lewis. Il s'occupait régulièrement de son frère et sa sœur qui venaient passer beaucoup de temps chez lui, ne serait-ce que pour ne pas être seuls chez leur père. Son emploi à l'hôtel accordait son lot de surprise et il s'était peu à peu fait moins distant avec ses collègues, grandement apprécié dans l'équipe grâce à son sourire constant et sa volonté. Savaient-ils que sous ce masque, quelque chose de bien plus sombre était tapi ? Que le blondinet était capable de ressentir une haine et une rancœur sans égal ? Sans doute pas. Il n'entretenait par ailleurs pas de relation stable, vivotant à droite à gauche. Mais comment aurait-il pu en être autrement alors que les deux mioches squattaient régulièrement chez lui ? Oh il ne leur en voulait pas, loin de là, mais il y avait de ces jours où il avait envie d'encastrer Milow dans un mur et de secouer Ryan pour qu'elle ouvre les yeux. Il y avait de ces jours là, mais jamais il ne regrettait qu'ils soient là, avec lui.

on the highway to hell


« Les gens sont dingues » avait lancé le blond à ses cadets quand, en rentrant du travail un soir de septembre 2015, ils lui avaient demandé comment s'était déroulée sa journée. Il leur avait alors parlé de ces clients Texans qui avaient cet air contrarié, assurant que des cas de cannibalismes avaient été répertoriés dans leur État. Bien sûr, Jesse ne remettait pas leur parole en doute, il ne se le serait pas permis dans le cadre de son travail mais, une fois de retour dans son appartement, ils en avaient tous les trois ri un peu, se disant que, parfois, la vie ressemblait à un film. La leur aurait plutôt des allures de tragédie mais elle était étonnement appréciable quand on savait dans quel état allait bientôt être le monde.

« Ils savent au moins ce qu'ils cherchent ? » avait demandé un collègue au jeune homme lors d'une de leur pause alors que les services sanitaires venaient en masse pour examiner leurs réserves dans la cuisine. Jess s'était alors contenté de hausser les épaules. Rien de plus anormal que d'habitude, si ce n'était que les contrôles étaient devenus plus fréquents. Mais un nouvel élément mis les nerfs du réceptionniste plus en alerte : le 10 octobre, un jeune lycéen de la classe où se trouvait Milow avait attaqué une infirmière, sans raison apparente.

« S'il lui arrive quoi que ce soit, je te jure que je t'en tiendrai pour responsable » avait menacé l'aîné Lewis en pointant son doigt sur le torse de son père, le regard sombre et la voix teintée d'une inquiétude qu'il ne prenait pas la peine de masquer. Peut-être que ce qui était arrivé dans le lycée de son frère n'était pas grand chose, comme souvent, mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui, là où son géniteur était bien plus détaché, mettant cela sur le compte de la drogue. Foutaises.

« Je peux pas rester là, j'dois bosser » avait affirmé le bouclé alors qu'une voisine tentait de le convaincre de ne pas partir à l'hôtel ce soir là. Une semaine était passée depuis l'incident dans le lycée de Ryan et, s'il avait été question de morts qui se relèvent et tout un tas d'autres absurdité, il ne s'y pas plus attardé que cela. Après tout, ne vivaient-ils pas dans un monde où chaque information était déformée et amplifiée ? Tout ce qui était bon pour faire le buzz était utilisé, c'était aussi simple que cela. Mais alors qu'il était sur le chemin de l'hôtel, un homme armé lui prit le bras, lui intimant de rentrer chez lui immédiatement. S'il refuse au départ, il se ravise finalement non sans balancer au type que s'il perd son boulot, ce sera de sa faute, retournant chez lui où il se pose devant la télévision, voyant alors un communiqué de Monsieur le Président. La situation est sous contrôle, une phrase à laquelle il aurait aimé croire mais qui, étrangement, ne lui inspirait rien de bon.

« RYAN ! MILOW ! » hurle le blond en entrant en trombe dans l'appartement de son père avant de se trouver face à ce dernier. « Ils sont où ?! » « Partis faire une course. » « Une... t'es pas sérieux ?! Tas pas vu ce qu'il se passe ? Y a des pillages, le trafic aérien est gelé et je... j'ai putain de failli me faire agresser en rentrant du boulot et toi... toi tu m'balances que tu les as envoyés faire des courses ?! » « Tu as été agressé ? Tu vas bien ? » « Mais merde on s'en fout de si je vais bien ou non, t'es totalement inconscient... » S'étant apprêté à quitter l'appartement pour chercher ses cadets, le jeune homme s'arrête net en les voyant arriver devant la porte, sa colère ne retombant que partiellement alors qu'il leur intime sur un ton sans appel mais lourd d'inquiétude de ne pas sortir seuls, pas tant que la situation ne se sera pas calmée. Et elle n'irait qu'en empirant.

« Va nous chercher d'la bouffe pendant que je récupère des trucs chez moi. Les mioches : restez là. » Et sur ces mots Jesse avait quitté l'appartement familial, espérant que son père saurait pour une fois subvenir aux besoin de la famille. 26 octobre. Plusieurs jours déjà qu'il avait pris la décision de vivre ici le temps que les choses se tassent afin d'assurer la protection de ses cadets, les garder à l’œil même si cela impliquait également de devoir supporter chaque jour ce père qu'il ne respectait plus le moins du monde. Arrivé chez lui, le jeune homme avait ouvert son sac, y fourrant quelques vêtements, la nourriture non périssable qui traînait encore dans un placard et une boîte. La ''boîte à souvenirs'' comme il aimait l'appeler. Ce qu'il y avait à l'intérieur ? Les mémoires d'un enfant qui était auparavant innocent. Des photos de ses parents, son frère, sa sœur et lui, mais également l'alliance de sa mère, volée à son père lorsqu'elle était définitivement partie de la maison. Il s'était alors remis en chemin vers l'appartement d'Ewan, tâchant au mieux d'éviter les grabuges de la foule avant d'apercevoir un homme, le teint pâle, les yeux laiteux. Se stoppant net, il l'avait fixé quelques secondes, les sourcils froncés, jusqu'à ce que ce dernier ne se mette à courir vers lui, bras tendus, lâchant des grognements dignes d'un animal. « Qu'est-ce que... » A quelques mètres à peine de lui, l'homme se prit une balle dans le ventre. Quelques secondes de latence où le jeune homme fixait le cadavre, les yeux écarquillés. Et il se releva. Comme si de rien n'était, il avait repris son avancée jusqu'au blond. Jusqu'à ce qu'une balle vienne se loger dans son crâne. « Rentrez chez vous ! Maintenant ! » Totalement secoué, Jess s'était contenté de hocher la tête, serrant un peu plus fort la sangle de son sac entre ses doigts avant de se mettre à courir. Le monde partait en vrille, pour de bon.

« Si je ne m'en sors pas... protège les, Jess » furent les derniers mots que le père Lewis avait adressé à son aîné. L'air horrifié, le blond avait secoué la tête refusant d'imaginer qu'il pourrait leur arriver quelque chose, pas même à ce père qu'il avait pourtant fini par détester au fil du temps. Ils étaient restés un bon mois dans l'appartement familial, cachés et ne sortant que peu, jusqu'à ce qu'une horde de cadavre ne pénètre dans l'entrée. Ils tambourinaient maintenant à la porte de l'appartement, grattant le bois de leurs doigts décharnés et Jesse, Beretta 92 d'Ewan en main, jetait un œil à ses cadets avant de se placer près de la porte, leur intimant de prendre leurs affaires pour montrer jusqu'au toit. Lui avait pris l'habitude d'avoir toujours son sac prêt, au cas où. Quelques minutes plus tard, la porte du logement avait cédé sous le poids des morts, les laissant entrer par flot devant un Jesse bien trop agité pour faire quoi que ce soit. Il ne senti que trop tard que son père le repoussait en arrière pour lui éviter une morsure fatale. Morsure dont son père écopa. Son cri fut déchirant, suffisant pour ramener le blond à la réalité. Il se mit à courir jusqu'à la chambre de Ryan et Milow, leur annonçant qu'ils n'avaient plus de temps. « On part. Maintenant. Il reviendra pas » avait-il simplement lancé sur un ton froid, presque trop détaché, tout pour se protéger de ce qu'il se jouait en lui. Ce père qu'il avait tant haï, qu'il aurait préféré voir à la place de sa mère de nombreuses années auparavant, venait de se sacrifier pour que lui puisse s'en sortir. L'avait-il fait parce-qu'il voulait réellement protéger son enfant ou parce-qu'il se savait incapable de s'occuper des deux restants si l'aîné mourait ? Le réceptionniste n'aurait jamais cette réponse, et sans doute était-ce bien cela le pire.

« On va se débrouiller tous les trois, comme on l'a toujours fait » avait lancé le plus âgé à Milow et Ryan en leur adressant l'un de ces sourires rassurants dont il avait le secret. Après avoir perdu leur géniteur, tous trois avaient rejoint ce camp dans Garfield Highschool et, si au début du mois de décembre, l'endroit leur avait paru le meilleur et le plus sécurité, les choses étaient toutes autres en ce début de mois de février 2016. Un militaire qui était pourtant censé assurer leur sécurité était allé trop loin en abusant d'une adolescente, les civils s'étaient relevés contre les corps armés, Jess avait écopé d'une balle au niveau de la clavicule lors de l'échange. S'en était trop. Hors de question de prendre le risque de laisser Ryan aux mains de ces salauds, de les laisser embrigader Milow dans une utopie qui n'était que poussière. La tête de groupe avait certes changée mais, une nouvelle fois, c'était un militaire à sa tête. Jess n'en pouvait plus, ne voulait plus de tout cela, alors ils partiraient. La fratrie Lewis avait donc quitté le lycée en pleine nuit sans la moindre certitude qu'ils parviendraient à affronter tout ce qu'il y avait dehors mais, aux yeux du réceptionniste, rien ne pourrait être pire qu'ici.

« On dirait qu'y en a tout autant qu'en ville... » avait murmuré Ryan alors que le trio avait trouvé une cachette de fortune aux alentours de Redmond à la fin du mois d'avril 2016. Près de trois mois étaient passés depuis leur départ du Garfield Highschool et, si l'aîné avait fini par se faire une raison, ne cherchant pas à réellement comprendre le pourquoi du comment les choses avaient pu dégénérer ainsi, ils peinaient sérieusement à trouver leurs marques dans ce nouveau monde. Chaque coin de rue était un danger, chaque boutique, et trouver un lieu sûr relevait presque du miracle. Ou d'un coup de chance énorme. Quoi qu'il en soit, Jesse ne croyait en aucun des deux, bien trop rationnel pour cela. La remarque de sa cadette était cependant des plus vraies : les macchabées, déjà nombreux à Seattle, l'étaient quasiment tout autant en dehors. Pas de quoi les rassurer mais, bien décidé à protéger ses cadets, le réceptionniste faisait au mieux pour ne pas se laisser prendre par le dégoût que lui inspiraient ces morts. Il n'était pas le plus doué en tir et, bien qu'il avait toujours le Beretta de son père, il tâchait de l'utiliser le moins possible. Trop bruyant, trop peu précis à son goût. Au lieu de cela, il se servait plus régulièrement du couteau militaire volé au lycée au moment de la révolte. Malgré ses sourires et sa volonté de protéger les siens, il ne pouvait retenir par moments quelques hauts le cœur lorsque l'odeur des cadavres se faisait trop prononcée ou que ses mains se retrouvaient couvertes de leur bile trop longtemps. S'il repensait régulièrement à l'acte désespéré de son géniteur, il n'avait que peu abordé le sujet avec ses cadets, l'évitant le plus possible. Tout pour garder ce masque qu'il s'appliquait à ne pas laisser s’émousser.

« T'en as pas marre de venir en boucle avec ça ? Rends toi seulement compte de c'que tu dis... » avait lancé l'aîné à Milow, assis sur le toit d'une résidence de Tukwila, dardant sur lui un regard à la fois méprisant et choqué. Une énième discorde avait éclaté entre les deux frères alors que, près d'un an après le début de ce bordel, en septembre 2016, le plus jeune des trois avait à nouveau affirmé que ces morts qui se relevaient n'étaient rien d'autre qu'une puissance divine. Une sorte de punition du Tout Puissant pour éradiquer de cette terre en déclin ceux qui l'avaient bafouée. Et, comme souvent, le ton montait entre eux. Comment Milow avait-il pu vriller de la sorte ? Ça n'avait aucun sens, surtout pas pour le blond qui était on ne peut plus rationnel. Une fois encore, le brun avait réussi à le pousser à bout, faire tomber le masque pour laisser entrevoir toute l'agressivité que contenait le réceptionniste. À croire qu'il avait un don pour cela mais, heureusement, Ryan trouvait toujours le moyen de tempérer la situation. Il semblait cependant que les deux frères n'étaient pas prêts de se sortit de cette relation similaire à un ''je t'aime moi non plus'', s'adorant autant que se détestant. Et Dieu savait à quel point Jess pouvait le haïr lorsqu'il le poussait dans ses retranchements jusqu'à le pousser à se montrer sous son vrai jour.

« Vous pensez qu'on va mourir aussi bêtement ? » La voix de Ryan s'était élevée dans le semi-silence d'un petit chalet situé dans la forêt d'Okanogan-Wenatchee. Décembre 2016, un hiver rude qui n'avait pas épargné la fratrie, ayant tous trois écopés d'un rhume qui s'était transformé en une grippe relativement coriace. Secouant la tête en souriant, Jesse avait ôté du front humide de sa sœur une mèche de cheveux. « On va pas mourir. On a déjà connu pire, pas vrai ? » avait-il répondu en portant son regard sombre sur Milow, cherchant son soutien. Ils n'en menaient pas large là, tous les trois, malades comme des chiens loin de tout. Peut-être que l'idée de se reclure dans la forêt pour l'hiver n'avait pas été la meilleure qui soit mais au moins n'étaient-ils pas constamment dérangés par les morts, à devoir fuir chaque nouveau jour qui leur était accordé. « Vous verrez que dans peu de temps, on en rira, et au moins on sera rodés pour l'hiver prochain » avait-il ajouté en adressant un nouveau sourire rassurant à sa sœur. Croyait-il sérieusement à ce qu'il disait ? Peut-être pas mais qu'importait, ils n'avaient pas besoin de savoir toute l'inquiétude qui l'habitait constamment quant à savoir s'il y aurait un lendemain ou pas.

« Dans quelques semaines, tu pourras montrer fièrement ta blessure de guerre ! » avait lancé le réceptionniste à Ryan qui arborait une écorchure sur l'avant-bras gauche. Elle avait toujours été un peu trop casse-cou, et son côté téméraire lui avait valu un accrochage lors d'une fuite. De passage dans le cœur de Seattle, le trio était tombé sur le No Man's Land quelques jours avant ce mois d'Avril 2017. Ils avaient eu vent qu'un potentiel gros camp de réfugié était basé dans les montagnes de l'Olympic National Park et s'étaient mis en tête de s'y rendre. Certes, l'information ne datait pas d'hier mais pourquoi ne pas tenter le coup ? Qu'avaient-ils à perdre de toute façon ? À peine avaient-ils quitté l'Industrial District cependant qu'une horde conséquente avait croisé leur route, les forçant à prendre la fuite. Et la jeune femme n'en n'était pas sortie indemne mais, bien décidé à ne pas dramatiser ni transmettre son inquiétude à ses cadets, le blond tâchait de prendre cette mésaventure sur le ton de la plaisanterie.

« Comme si t'allais tirer, laisse moi rire. » Dardant un regard sombre sur le sale type en face de lui, Jess avait braqué le Beretta sur son visage. « Lâche-la... » avait-il soufflé avant d'entendre le rire gras de cet inconnu qui tenait Ryan tout contre lui. La jeune femme avait disparue au matin de ce jour de mai 2017. Du haut d'un toit, les frères n'avaient eu d'autre choix que de regarder avec horreur un survivant tirer de force leur sœur avec lui. Le temps qu'ils en descendent il était trop tard, et après avoir passé une journée à la chercher, ils l'avaient retrouvé et étaient désormais plantés devant ce type qui avait été sur le point d'abuser d'elle. Ni une ni deux, le blond avait dégainé son arme à feu pour la braquer sur cette raclure, bien conscient cependant qu'il ne pouvait tirer sans prendre le risque de toucher Ryan. Alors que l'autre glissait dangereusement ses mains sous le tee-shirt de la jeune femme, Milow se jeta vers lui. L'homme, décontenancé, avait lâché la brune afin d'assener un coup de poing au plus jeune qui s'en était retrouvé sonné. Profitant de cette diversion, Jesse n'avait pas réfléchi plus longtemps et avait pressé la détente. Une première fois. Le corps de l'homme s'effondra au sol. Une deuxième fois. La balle se logea dans son crâne. Une troisième fois. Juste par rage. Le souffle court et le regard toujours aussi sombre, Jess avait rangé son arme, se rapprochant des siens. « Ça va ? Il t'as rien fait Ryan ? Milow ? » L'inquiétude était perceptible mais, tout au fond, un autre sentiment était né : celui d'avoir pris la vie d'un Homme. Le pire ? N'en ressentir aucune culpabilité.

« La prochaine fois, pensez à trouver un chemin plus accessible » avait marmonné l'aîné tandis que Ryan pansait la blessure dont il avait écopé au flanc gauche. Août 2017, aux abords de Tacoma, la fratrie Lewis était tombée face à un groupe de pillards et, bien trop nombreux pour qu'ils puissent se défendre, ils avaient fuis comme des dératés afin de sauver leurs biens -et surtout leurs peaux-. Arrivés dans un cul de sac, les deux plus jeune avaient escaladé sans grand mal une grille puis des murets, jusqu'à se hisser en haut d'un petit immeuble. Pour le blond cependant, bien moins habile que ses cadets, l'entreprise avait été nettement moins aisée. Dans la panique il avait raté un bord de mur et s'était écrasé sur un balcon. Il l'avait senti, cette bouteille en verre qui s'était brisée sous son poids, tout comme le plus gros morceau qui s'était inséré dans sa chaire. Suite à cela, ils étaient restés quelques semaines sur le toit du bâtiment avant de reprendre leur avancée vers l'Olympic National Park au milieu du mois de septembre.


S'il avait su ce qui les attendait là-haut, dans cette montagne, jamais le réceptionniste n'y aurait mis les pieds. Jamais. Étendu sur la pierre glacée, la neige tombant inlassablement achevant de le frigorifier, le blond se trouvait dans une sorte de crevasse au cœur de l'Olympic National Park, recroquevillé sur lui-même, tremblant de froid. Le silence de mort qui l'entourait faisait échos à ce qu'il ressentait. Du vide. Du rien. Le néant.
Décembre 2017. Ils l'avaient trouvé, ce soi-disant gros camp de survivants. Ils l'avaient trouvé et il n'en restait plus rien d'autre que les ruines d'un lieu qui avait jadis accueilli une grande communauté. Les macchabées y étaient relativement nombreux bien que ralentis par la neige importante, mais il n'y avait là pas d'autre signe de vie. Ou presque. Alors que le trio observait le grand chalet, un petit groupe de survivants peu avenants les avaient encerclés. Des illuminés. À leurs mots, il avait presque eu l'impression d'entendre son frère parler des décharnés. Et ils s'étaient mis à les menacer, d'abord verbalement, jusqu'à ce qu'un coup de feu ne fuse dans leur direction. La suite fut tout aussi peu glorieuse : la détonation avait provoqué une avalanche, forçant tout le petit monde à fuir. Jesse était habitué à fuir les morts ou les Hommes, mais jamais encore il n'avait eu à fuir la Nature. Dans leur course, les Lewis avaient été séparés et, finalement, le réceptionniste avait trébuché, se rétamant dans cette crevasse où il était alors allongé. Depuis combien d'heures déjà ? Il ne pouvait le dire, mais le silence environnant ne pouvait dire qu'une chose : Ryan et Milow n'étaient plus là. Il était seul. Il les avait perdus.

5 mai 2018. Jess s'en était sorti, à croire que sa volonté de vivre avait été plus forte que le reste, celle de les retrouver aussi. Mais, peu à peu, l'espoir s'était amenuisé et il avait fini par se faire une raison : jamais il ne les retrouverait parce-qu'ils ne devaient déjà plus faire partis de ce monde. Le choc avait été plus que difficile à encaisser et, comme toutes ces choses bien trop sombre au fond de lui, il l'avait enfui derrière ce masque qui ne le quittait désormais plus. Pourquoi tomberait-il alors qu'il n'y avait plus de Milow pour le pousser dans ses retranchements ? Ou de Ryan pour faire ressortir son inquiétude ? Après des mois d'errance à ne plus croire en rien, le jeune homme était arrivé aux abords d'un ranch, à Issaquah. À son grand étonnement, il était tombé sur un groupe, pas n'importe lequel : parmi les survivants se trouvaient ceux de ce chalet en montagne. Celui qui lui avait valu la perte des siens. Il n'était parmi eux que depuis une semaine que déjà les ennuis s'étaient pointés, de gros ennuis. Resté en retrait lors de la première arrivée de ce groupe mené par un grand blond, il avait observé la scène depuis l'intérieur, constatant avec rage que certaines personnes internes au ranch avaient été les causes directes de tout ce qui avait suivi. Il avait prêté main forte lors de leur deuxième venue, tâchant de faire ses preuves et gagner sa place dans ce groupe sans toutefois connaître toutes les têtes qui le composaient.

Peu à peu, le réceptionniste prend ses marques au ranch. Tous ne lui connaissent que ce masque qu'il arbore constamment, ne sachant quasiment rien de tout ce qu'il a traversé ou de sa vie d'avant. Tout pour se protéger et ne pas risquer de laisser entrevoir aux autres ce qui le ronge et ô combien il peut s'avérer dangereux. Si sa colère envers les salauds qui ont attaqué le camp est grande, seul l'avenir dira si cet endroit vaut vraiment la peine qu'il se batte.

time to meet the devil

• pseudo › Tsu'
• âge › 25 ans

• comment avez-vous découvert le forum ? › J'suis un Kennedy dans l'âme, je sais tout !
• et vous le trouvez comment ? › A black heart's beating under this illusion. 2736068674
• présence › Pareil que les autres
• personnage › créé [x] - scénario [...]

• code du règlement › moi aussi je t'aime fort
• crédit › Pleins de trucs !
passeport :

fiche (c) elephant song.
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Re: A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 22:38

Wéééé un new perso !! (même si je le savais déjà)



Bienvenue à Issaquah Ranch

Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre au ranch.

Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.

Axel J. Kennedy (coucou Axel d'entre les morts)  / Ashley Grant


Pour en apprendre un peu plus sur ton groupe, tu peux :

Découvrir la présentation d'Issaquah Ranch
Découvrir la description du camp

Afin que ton intégration se passe bien :

• Poste ta fiche de lien pour trouver des copains
• Mais aussi tes annexes
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !
• N'oublie pas non plus de recenser ton/tes PNJ.


N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons contents de t'y accueillir !

Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD
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Re: A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 22:52

Le code est pas bon.
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Re: A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 22:55

June D. Phelbs a écrit:Le code est pas bon.


C'est moche la jalousie xD
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Re: A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 22:56

Morgan R. Cole a écrit:
June D. Phelbs a écrit:Le code est pas bon.


C'est moche la jalousie xD

:111:

Aller, amuse-toi bien avec ce compte va !
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Re: A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 23:01

Super ce nouveau perso
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Re: A black heart's beating under this illusion.

Ven 1 Juin 2018 - 23:10

Perso refusé, fiche trop longue

Des bisous Jess
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Re: A black heart's beating under this illusion.

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