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Re: One of us.

Mer 9 Déc 2015 - 1:14

Dans ses souvenirs, il y avait deux chats blancs, la mère et le chaton femelle, s'il ne se plantait pas. Le Muet décida alors de faire le chaton qui reposait paisiblement sur les jambes de son petit modèle. L'oeuvre ne ressemblait qu'à des coups de crayons, ici et là et étant perfectionniste, l'illustrateur crayonnait, effaçait, repassait ses traits. Une fois satisfait de son croquis, il entreprit, lentement, d'y ajouter les couleurs. Ce genre de travail prenait des heures à être terminé mais pour sa part, il avait la nuit, ce qui ne devait pas être le cas des deux membres en face de lui. Pourtant, malgré ses tâches, il écoutait attentivement les dires de la mère de famille. L'histoire lui fit un choc monstre. Comment de telles choses pouvaient arriver ?...

À la fin des explications, Ayden avait totalement cessé de colorier son oeuvre, préférant poser un regard incrédule sur Reese. Non pas qu'il remettait sa parole en doute mais... Wow. Comment est-ce que les gens parvenait à vivre dans l'idée qu'un gamin puisse se faire maltraiter ainsi ? À une époque, tout le monde se serait déjà levé pour manifester son mécontentement. Pourtant, en plongeant son regard dans celui de la femme, le français comprit bien vite que certaines personnes ralaient déjà, même si on ne les entendait pas pour le moment.

Puis quand sa compagne aborda le sujet de son crétin de frère, le dessinateur reprit sa coloration, une mine pas convaincue du tout par rapport à ce qu'elle disait. Puis vint une question importante dans l'esprit de l'handicapé. Est-ce que son frère était au courant de cette histoire ? Est-ce que Seth avait participé à la violence contre ce gamin ?  C'est une boule dans la gorge que l'homme entreprit de répondre.

- Est-ce que ça vaut le coup de risquer sa vie ? Votre mari s'en va, vous laissant avec vos filles. Si demain il ne doit pas rentrer, qui viendra s'enquérir de votre état ? Ce n'est certainement pas ces... Généraux qui auront tôt fait de le remplacer. Je suis désolé d'être aussi pessimiste mais voyez-vous, je préfère regarder la vérité en face. S'il y a une faille dans le système, nous sommes peut-être tous condamnés.

Peut-être. Oui peut-être parce que certains arriveraient à s'en sortir, parfois au prix d'un sacrifice, une personne qu'on laissera derrière soi et qu'on ne reverra jamais. En reposant un crayon de couleur, Ayden observa l'enfant qui piquait un peu plus du nez. Dans peu de temps, elle finirait par vraiment s'endormir et elle pourrait alors rejoindre sa sœur ainsi que son père qui devait sans doute attendre patiemment le retour de son épouse. Lentement, sans vouloir brusquer la jeune maman, l'homme remonta le doudou de la petite Catherine qui commençait à le lâcher.

Attendri par la petite frimousse, l'illustrateur décida d'enlever sa veste pour pouvoir la placer autour de l'enfant. À cette heure, il ne faisait pas spécialement chaud dans les sombres couloirs ou résonnaient parfois les pas d'un garde qui faisait sa ronde. Regardant ce bout d'innocence somnolant toujours au creux des bras de sa mère, le brun ne pu s'empêcher de sourire.

-  Elle est vraiment adorable... Vous savez... Je n'ai rien contre l'idée que mon frère fasse ce qu'il y a de juste. Bien au contraire, j'aime l'idée de me dire qu'il peut être le héros d'autres gens, comme il a été le mien. Mais voilà. On ne sait pas ce qu'il se passe dehors. On ne nous dit rien. Si demain ils sont envoyés à Mexico, on le saura jamais. Et on sera là, à se faire du mouron indéfiniment.

Un soupir se fit entendre de son côté. Combien de famille avait perdu un enfant, homme ou femme, depuis l'infection ? Combien de bons soldats ? Combien en restait-il ? Ces questions lui tournait sans répit dans le crâne et c'est ça qui l'empêchait de dormir. Ça et qu'il y ait une infime possibilité que, malgré la protection, un infecté puisse passer et détruire leur refuge. En plus d'être pessimiste, là, il s'enfonçait toujours plus profondément dans la négation.

Enfin. Finalement il reprit son coloriage, lentement, apportant toujours plus d'effet réels, "comme sur une photo" à son travail.
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Re: One of us.

Jeu 17 Déc 2015 - 10:47

Reese avait lu les mots de l'homme en sentant une boule dans sa gorge se former. Si Catherine était en train de dormir paisiblement dans ses bras, sans se rendre compte de ce qu'il se passait vraiment autour d'elle, le même caractère aventurier qu'avant la fin, la mère de famille quand à elle ne vivait absolument pas bien la situation. Et la déclaration d'Ayden à côté d'elle la laissa troublée.

Notamment parce qu'il avait totalement raison sur ce qu'il disait. Si William sortait pour mettre le nez dehors et aider les militaires, chose que Reese craignait par-dessus tout, il y avait une forte possibilité pour qu'il ne rentre pas. Et de ça, elle en avait la peur au ventre. Mais William, en bon samaritain, en homme désirant aidé son prochain, ne s'en rendait pas compte. Plusieurs fois il lui avait fait part de sa volonté à faire au mieux pour tout le monde, l'inactivité contrainte le frustrant plus qu'autre chose. Et à chaque fois, Reese avait écopé comme peine d'une insomnie terrible en se demandant si son mari pourrait rentrer.

William attendait régulièrement la réponse de sa femme à ce sujet, en espérant à chaque fois du positif. Mais elle ne pouvait pas lui donner. Systématiquement, elle restait accrocher à l'idée que s'il partait pour ne jamais revenir, elle se retrouverait seule avec deux filles en bas âge, et que jamais elle ne pourrait expliquer à Jane comme à Catherine pourquoi leur père n'était plus là. Pourquoi il ne rentrerait pas. Pourquoi elle était terrifiée. Mais pire encore, comment ferait-elle sans lui ? Pour s'occuper de ses enfants, pour tenter de les sauver. Si elles devaient se retrouver dehors, et si la situation était aussi terrible qu'annoncée... Comment s'en sortirait-elle sans William.

Lui ne se rendait pas comme de l'importance qu'il avait pour elles. Peut-être parce que Reese ne lui disait pas assez, peut-être parce que même après toutes ces années, elle ne savait pas comment faire. Pourtant, William semblait comprendre ses mi-mots et ses mi-silences. Mais comprenait-il qu'il était l'homme de sa vie, celui avec qui elle se voyait mourir, et que s'il partait sans elle, elle ne voyait pas comment faire ? Dans ses rêves, elle se voyait sans arrêt avec lui. Et lorsqu'il n'était pas là, elle était perdue...

En songeant à tout ça, elle sentit une peine immense la saisir, ainsi que le trouble qui allait de pair. Ayden ne comprendrait sans doute pas. Tant pis. La brune serra sa fille contre elle, avec force, et sans pouvoir se retenir, elle se mit à pleurer. La peur au ventre de ne plus pouvoir revoir son époux un jour. C'était le fait d'entendre un inconnu lui énoncer l'évidence à ce moment-là qui la gênait le plus, lui faisait mal. Il avait raison. Sur toute la ligne. Et Reese, quand à elle, avait peur de ça.

Elle mit un certain temps à se reprendre. Sans sanglots, juste des larmes qu'elle essuya d'un revers de manche, elle ravala son angoisse avec peine, avant de lâcher un petit rire sans joie :

Désolée, je sais pas ce qu'il me prend.

La brune réussit à faire taire ses larmes, reprenant mieux Catherine pour l'installer contre sa poitrine. L'entourant de ses bras, elle lui tint chaud quand un silence retomba entre eux. Elle reprit simplement quelques secondes plus tard d'une voix qui demandait le pardon :

La fatigue sans doute.





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