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Erika Lidervaïne
Waban Tohotonime
Remo Alvarez
Charlie Turner
Sierra Perez
Sienna Monteverde
Axelle Muldoon
Happy Bowen
12 participants
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Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Dim 29 Sep 2024 - 20:03
- Dragueur - Ambitieux - Autonome - Observateur - A besoin de peu de sommeil - Impatient - Obstiné - Colérique - Souci avec l’autorité lorsqu’elle est illégitime - Méfiant | Silex et tige en acier pour allumer un feu 1 boussole 1 carte 1 corde et un lasso 1 couverture Des gamelles pour boire et manger lors de ses déplacements. Sacoches pour le transport du courrier et des marchandises Une hache (+2) Harnachement cheval Matériel pour entretenir les chevaux et leurs pieds nus. Brosses, étrilles, tire-tics, râpe, pince, cure-pied fait maison. Ambidextre Cicatrices de traces de fouet dans le dos Cicatrices de coupures bras et ventre Une cicatrice violacée de brûlure en forme de 3B formant une étoile à trois branches sur son pectoral droit, témoin de son ancienne appartenance au clan : Brave, Bastard, Brawler. Niall a été marqué au fer rouge pour tenter vainement de le mater. |
- Niall ! Niall !
Où donc son neveu s’était-il encore caché ? Il allait rater le bus scolaire. L’homme dont le crâne commençait à se dégarnir prit la direction des boxes sans hésiter. Bonne pioche, Niall dormait tout contre Longway. Il avait recouvert le poulain d’une couverture. L’animal avait attrapé la grippe équine et le jeune garçon avait passé nuit et jour à le veiller, sacrifiant sa semaine de vacances. L’amour et les soins donnés avaient porté leurs fruits et le poulain s’était remis à leur grand soulagement. Toutefois, Niall rechignait à le quitter, craignant une rechute. Etouffant un rire, il flatta la jument et la contourna, pour réveiller Niall qui bougonnait, se raccrochant aux limbes.
- C’est l’heure !
• Mai 2002 / Moutain Home : Parent’s day
- C’est triste tu pourras pas faire la journée…
- Pourquoi ?
- Ben t’as pas de papa
- Ben si !
- Non, ce n'est pas ton vrai papa… C'est…
Du haut de ses six ans, les larmes aux yeux, son petit cœur broyé, Niall sauta sur Aiden dans l’intention de lui faire mal, comme Aiden venait de le faire avec lui. Des cris s’élevèrent dans la cour alors qu’Aiden essayait tant bien que mal de fuir la colère de Niall. Il ne comprenait pas pourquoi ce dernier le frappait et finit par rendre les coups. On les sépara, hirsutes, griffés et débraillés. La bagarre n’avait pas duré longtemps, mais elle avait été intense, menée par les émotions encore si bouillonnantes et incontrôlées de ces jeunes coeur.
Sous la surveillance du maître, après avoir été reçu par la directrice, ils attendaient leurs familles. Les parents d’Aiden arrivèrent les premiers et le petit garçon pensant se réfugier dans des bras aimants se fit houspiller ce qui peina Niall. Une dizaine de minutes plus tard, Bill arrivait à son tour. L’altercation entre les deux enfants fut réglée très rapidement ce jour-là et la famille d’Aiden présenta ses excuses aux Bowen.
Quelque temps plus tard, Niall et Aiden deviendraient amis, jusqu’à ce que la fin du monde les sépare. Aiden ne voulait pas faire de peine à Niall ce jour-là, il s’était juste basé sur le règlement de cette journée qu’on leur avait martelé à de multiples moments. Il disait juste la vérité même s’il la trouvait injuste.
• Avril 2011 / Moutain Home : Sur un air cosaque
Il avait pansé Longway pendant deux longues heures. Ce laps de temps lui avait permis d’écouter son cheval, de déduire son état général et l’effort qu’il serait prêt à fournir pour lui. Niall était aux anges, son compagnon était en grande forme. Fins prêts l’un comme l’autre, ils gagnèrent la carrière. Aujourd’hui, Niall voulait tester le passage ventral en phase galop. Cela faisait plusieurs mois qu’il exécutait sans relâche les exercices de Bill, au millimètre près et aujourd’hui, il voulait lui montrer que son enseignement avait porté ses fruits, qu’il pourrait être fier.
Balançant sa jambe gauche, il atterrit souplement sur la selle. Bill tenait la longe et au signe de Niall porta Longway sur le cercle. Une dizaine de minutes pour échauffer cavalier et monture, puis les choses sérieuses commencèrent. Afin de tester l’équilibre du cheval et l’agilité et la vivacité de Niall, ce dernier, sauta à terre, pour remonter en selle, de chaque côté, plusieurs fois. Il dut ensuite se tenir en équilibre la tête en bas et les pieds en l’air sur l’encolure. Une pause fut offerte au couple au pas, chacun se déliant et vint enfin la figure tant attendue.
Le galop fut demandé à Longway et Niall ressentit les foulées de sa monture. Debout sur les étriers, il plaça le genou droit sur la selle, faisant face à Bill au centre du cercle. Se tenant droit, un pied toujours dans l’étrier, il bascula doucement et avec légèreté vers l’avant et glissa sous le ventre. Nulle trace d’inquiétude chez l’ongulé, ni chez le bipède. Chacun ayant une confiance aveugle en l’autre. S’aidant du mouvement de balancier, il saisit le second étrier et glissa, gainant son corps, son pied gauche à quelques centimètres au-dessus du sol et remonta de l’autre côté. Une fois en selle, il leva les bras au ciel et hurla sa joie alors que Bill l’accompagnait en sifflant.
• Juin 2015 / Moutain Home : Niveau supérieur
La lettre en main, Niall tournait en rond près des boxes, rendant anxieux les chevaux qui n’avaient rien demandé. Il fondait tant d’espoirs pour ce choix de vie, alors au moment d’ouvrir le précieux sésame, sa main devenait incontrôlable. Le sigle l’hypnotisait, Stephen College… Bill n’était pas encore rentré de la clinique vétérinaire, il devait prendre son mal en patience. Le bruit caractéristique du Ranger le fit sursauter et l’enveloppe fut glissée dans une poche. Allant à la rencontre de celui qu’il considérait comme un père, il l’aida à manœuvrer, puis fit descendre leur étalon.
- Tout est ok, il va pouvoir passer en reproduction. Avec les résultats qu’il a obtenus, on va vite crouler sous les demandes.
Un large sourire fleurit sur les lèvres de Niall qui flatta l’encolure d’Outlaw. Ce dernier, la queue en panache humait l’air et renâclait, vraisemblablement pressé de retrouver ses congénères. À peine, la barrière refermée, l’animal s’élança au galop dans un hennissement retentissant. Les deux hommes épaule contre épaule retournèrent vers le Ranger.
- La lettre est arrivée...
Un murmure si faible que Bill ne faillit pas l’entendre. Ses yeux brillèrent et il rapprocha son visage de Niall comme pour deviner la réponse. Ce dernier la tira de sa poche et la lui tendit, toujours scellée.
- Fais-le pour moi s’il te plaît…
Décachetant le courrier avec application, il la lut entièrement avant d’offrir un sourire lumineux à Niall.
- Tu es admis ! J’en étais sûr !
• 14 octobre 2015 / Mountain Home : La génèse de la fin
Qu’il aimait le ranch familial. Le temps semblait s’être arrêté en ses lieux. La météo était idéale en cette fin de matinée, aussi avait-il sellé Longway pour arpenter les alentours. Seul, il était parti seul, sans savoir que cette condition allait devenir monnaie courante, même à deux. Ce fut sur le trajet du retour que le monde devint dingue. Alors, il y avait eu des rumeurs sur le net, mais Happy n’y avait pas prêté attention. Les complotistes, les annonciateurs de fin du monde, ça le dépassait.
D’abord un cycliste, pédalant comme un forcené et lui hurlant de faire demi-tour. Sa monture donna des signes de stress qu’il calma aussitôt, reprenant leur route. Un bruit de moteur lui parvint, ronflant, suivis de crissements de pneus et homme et monture eurent tout juste le temps de sauter au fossé au détour d’un virage. La voiture zigzaguait étrangement, sans toutefois les atteindre et Happy échappa un juron. On n’avait pas idée. Puis ce qui s’ensuivit, lui resta incompréhensible un moment. Ayant reprit le chemin, il tomba bientôt sur d’étranges attroupements avant de constater, effaré, que l’on se battait violemment, trop d’ailleurs. Ses yeux s’écarquillèrent quand il vit un ado arracher la peau du cou d’un homme deux fois plus âgé que lui.
Un grognement le fit sursauter et tournant la tête à droite, il vit quelque chose d’impossible venir sur lui. Trois personnes déguisées ou malades ? Mais pouvait-on encore les définir comme telles ? Longway se cabra et il fallut tout son savoir-faire à Happy pour rester en selle. Avec un sentiment d’urgence lui enserrant le cœur, il talonna son cheval qui s’élança dans une ruelle pour finir par couper par des jardins. Des scènes hallucinantes se déroulaient sous ses yeux. Une voiture en proie aux flammes, des gens qui couraient en tous sens, certain plus chanceux que d’autres. Il devait à tout prix gagner le couvert des arbres, tout en évitant de se faire renverser. Journée infernale. Une voiture les frôla, son cheval dérapa et s’écroula, éjectant son cavalier. La réception fut douloureuse, mais il parvint à protéger sa tête. Se relevant péniblement, la peau brûlée par sa rencontre avec l’asphalte, il vit avec désespoir son cheval se relever avant lui. Un claquement de langue figea l’animal. De précieuses secondes qui permirent à Happy de se relever et remonter en selle. Ils atteignirent enfin le couvert des arbres et ralentissant l’allure, il ne tarda guère à parvenir au ranch. Tout semblait normal. Libérant Longway, il se rua à l’intérieur et trouva le mot, pâlissant brusquement. Des courses, il était parti faire des courses. Bullshit. Une portière de voiture claqua et Bill apparut dans la cour. Sans même réfléchir, Happy se précipita, soulagé. Les deux hommes se regardèrent en silence, qui avait-il à dire ? Le ranch était isolé, ce qui leur donna un peu d’avance, mais pour faire quoi.
• 7 Juin 2016 / Boise : Clan 3B - Welcome to Hell
- Il est temps de faire tes preuves. De prouver ton appartenance au clan et de mériter ta place !
Le ton était sec, dénué du moindre soupçon de bienveillance. Pendant trois mois, il avait pu faire profil bas. À bien y réfléchir, il avait démoli quelques hommes les premiers jours sur le territoire des 3B. Aussi l’avait-on observé, surveillé comme le lait sur le feu et séparé de ses compagnons, surtout de Bill. Et aujourd’hui, il n’avait plus le choix. Il avait vu disparaître tant de compagnons d’infortune, dévorés par les rôdeurs, tombés d’épuisement, victimes de tensions assassines, de folie… Aujourd’hui, s’il voulait sauver les siens, il devait se soumettre. Sadiques au possible, ils avaient commencé doucement et Niall s’était un moment fourvoyé. Pendant deux semaines, ils l’avaient assigné à la surveillance des prisonniers et il fit du mieux qu’il pouvait pour les aider. Il ne comprenait pas vraiment les allées et venues dont il était témoin, jusqu’à ce qu’il saisisse une conversation qui ne lui était pas destinée. Le clan faisait aussi dans le trafic d’êtres humains. Ce jour-là, il avait vomi ses tripes sous les quolibets des ombres du clan. Où était la sécurité qu’ils avaient tant recherchée ? Dans quel guêpier s’étaient-ils tous fourrés et existaient-ils encore des humains censés et des endroits sûrs ? Il devait partir, mais le clan faisait en sorte de maintenir ses ouailles à la limite de leurs forces, pour palier à toute éventualité. Parfois aussi, ses monstres choisissaient l’un d’eux et en faisaient un exemple, homme, femme ou enfant, chacun recevait sa torture personnalisée et malheur à celui qui ne venait qu’à baisser les yeux. Avec Niall, ils étaient passés au niveau supérieur agitant comme carotte la garantie de laisser ses amis sains et saufs. Bill…
• Juin 2016 / Boise : Clan 3B - De l’autre côté du miroir
Chaque coup de fouet qu’il infligeait à cet homme le faisait sursauter. Révulsé, il tentait tant bien que mal de modérer la violence des coups. Le captif était à genoux, face contre le mur, les bras en croix, tendus vers le haut. Aucun mouvement ne lui était permis, car ses pieds avaient été eux aussi attachés au sol. Il ne pouvait que garder les genoux pliés, le dos tendu, prêt à craquer et les fers à ses poignets, meurtrissant ses chairs. Niall ne supportait pas ses râles de douleur, les larmes troublant sa vue et le faisant parfois rater sa cible, il réprimait cris et hauts le cœur. Un chuchotement dans son oreille le fit trembler d’épouvante.
- Concentre-toi pour eux…
Un simple rappel à l’ordre et le fouet vint déchirer la peau. Quand on l’autorisa enfin à arrêter, il lâcha l'instrument de torture comme si celui-ci l’avait brûlé. On avait saisi brutalement son poignet pour déposer dans sa main, un sachet remplit de sel. Niall n’eut aucune plainte, il était maintenant dans un état second, avec comme unique point de repère, un dos lardé de plaies sanguinolentes… Sans un mot, l’homme sur ses talons, il avait appliqué le sel sur les plaies, la main tremblante, les hurlements avaient repris.
Lorsque la porte se referma sur lui, son estomac se retourna et plié en deux, il expulsa de la bile. À nouveau, ce rire barbare qui emplit l’air, mais quelques jours plus tard, la donne allait changer, lorsque l’on constaterait la disparition du prisonnier pendant son transfert.
• Septembre 2016 / Boise : Clan 3B - Epilogue
Une famille, bordel, une famille ! Il ne supportera pas ça une fois de plus. Il entamait son sixième mois dans ce clan et puis le temps filait, plus il était écœuré et révolté. On l’avait séparé de Bill, et c’est ainsi qu’on tenait les deux larrons. Le hasard, la destinée ou ce que vous voudrez fait parfois bien les choses. Dennis avait choppé on ne sait quoi, toujours est-il qu’il se vidait presque en continu alors il avait pu sortir à nouveau. Il sentait bien que certains regards le jugeaient, plein de doute, mais pour l’instant il tenait le cap, parvenant à faire illusion tout comme Bill. Ils avaient fini par les coincer dans le centre commercial qu’ils connaissaient comme leur poche. Pas bon. Il s’était faufilé au milieu du groupe, sachant très bien la tactique employée. Par chance, ils avaient trouvé l’homme, seul. Un coup de coude lui enjoignit de bouger, message limpide, la fouille des rayons était pour lui. Tant mieux. Son cœur cognait si fort, qu’il avait l’impression que tous pouvaient l’entendre. La pénombre du lieu, n’allégeait en rien le malaise dans lequel il baignait, la nausée au bord des lèvres. À pas prudents, il avançait, ne sachant trop comment pouvaient réagir ses gens. La peur, de celle primaire, pouvait faire surgir des héros prêts à se sacrifier, mais elle créait aussi des monstres. Sa frontale balayait les lieux, dénonçant sa position et affolant ses victimes. Un bruit sur sa droite attira son attention, le faisant sursauter. Conscient qu’on l’observait, il râla après un rat fantôme et déposa sa lampe sur une étagère, permettant ainsi d’éclairer un peu les alentours, le temps que durerait la batterie. Il finit par disparaître de la vue des autres et soupira. Tout allait se jouer maintenant. D’une main aux tremblements maîtrisés, il écarta des tissus. Face à lui se tenaient trois êtres humains terrifiés, n’ayant émit aucun son. Pouvait-il dire que son état était meilleur ?
- Tout va bien. Je ne suis pas votre ennemi. Je vais vous sortir de là, mais il va falloir faire vite et surtout en silence.
Ils hésitaient, se regardant, comment leur en vouloir.
- Il y a une sortie à l’arrière, je vous montre le chemin. Il faut vous décider et vite, par pitié.
Ce dernier mot les décida et ils le suivirent en silence. Accroupis, la faible luminosité du faisceau lumineux masquant leurs déplacements, ils parvinrent à la sortie, rasant les murs alors qu’à quelques dizaines de mètres se tenait le groupe. Il avait dû les pousser lorsqu’ils virent l’homme agenouillé au sol. Ce n’était pas le moment. Après un temps qui leur parut interminable, sans un bruit la porte s’ouvrit, donnant sur un couloir vide. À l’autre bout, un rideau de fer en piteux état, laissait passer la lumière. Il y avait suffisamment de trous pour qu’ils s’échappent. Les adolescents sortirent en premier et lorsque la femme fut enfin dehors, elle se retourna.
- Jamy …
Il comprit que le sort de l’homme la préoccupait et hocha la tête, soudain horriblement persuadé que sans lui, ils ne survivraient pas.
- Je vais tout faire pour qu’il vous rejoigne.
- Merci…
À peine un souffle, il leur fit signe de s’éloigner et fit marche arrière. Happy redoutait d’avoir perdu trop de temps, mais aucune détonation n’avait retenti. La porte se referma sur lui, sans que l’on y prit garde, à part une paire d’yeux bleu, pénétrants. Il porta son index à ses lèvres, puis comme si de rien n’était, s’adossa au mur, affichant un air blasé.
- Il n’y a personne…
Pourtant son sang semblait se fracasser sur ses tempes et sa respiration était courte, mais il y était parvenu, encore. Ne restait que l’homme, devait-il se proposer pour l’abattre. ? Choix pas vraiment judicieux mais que faire alors pour le sortir de là ? La providence, lui apporta la solution et il répondit à l’ordre donné.
Un mois plus tard, ils quittaient le clan, à la faveur de la nuit, enfin réunis. Ça n’avait que trop duré. La sécurité et le calme qu’ils recherchaient était ailleurs. Arrivés à six, ils repartaient seulement à deux... Portés par une irrépressible liberté et un désir de vivre sauvage, presque animal, ils prirent la direction de Walla Walla, suivant les cours d’eau. La lueur des flammes leur éclairait la route, alors que des hommes et des femmes fuyaient le camp. Ils y étaient parvenus, droguant les bourreaux et libérant les autres. Ces monstres avaient été soigneusement attachés, les flammes et les rôdeurs feraient le reste. Sans un regard en arrière et sans remord, ils avaient repris leur destinée en mains.
• Mars 2018 / New Eden : La naissance de Happy
Les yeux noyés de larmes, Niall était figé devant la petite tombe. La terre encore humide se paraît de cette couleur si particulière, enveloppée de l’odeur humide du sous-sol. Derrière lui, il pouvait sentir la présence discrète mais réconfortante de Bill. Niall était en train de se perdre. La lumière avait ployé sous l’assaut des ténèbres et à travers l’immense tristesse qui l’accablait, il pouvait sentir gronder sa colère. Foutu coup du sort qui prenait des vies au hasard. Celle-ci, celle-ci aurait dû s’épanouir bien plus longtemps pour faire profiter de sa beauté à ce monde de perdition. Injustice qu’on ne pouvait réparer, ses poings se serrèrent.
- FLASHBACK:
- - Happy ! Happy !
Un bambin déboula entre les jambes de Longway et Niall eut un claquement de langue agacé. Jetant un œil autour de lui, il cherchait les parents, mais nada. L’animal ne sembla toutefois guère s’effaroucher de la boule d’énergie qui lui tournait autour. Au contraire, Longway avait baissé sa tête pour être à la hauteur du blondinet qui paillait de joie. L’enfant s’assagit aussitôt et câlina l’énorme tête. C’était leur toute première rencontre.
- Tobbias !
Une jeune femme aux cheveux aussi blond que l’enfant parvint à leur hauteur. Son souffle court, ses regards inquiets allant de l’enfant à Niall, tout indiquait qu’il était en présence de la mère.
- Pardonnez-le, il aime tellement les chevaux.
Elle se triturait les mains, le regard baissé, dans une attitude révélatrice. Cette femme craignait le courroux de Niall qui fronça les sourcils.
- J’espère qu’il ne vous a pas causé de tort… Allez, viens Tobbias.
- Non, c’est bon.
Elle avait saisi la main de l’enfant puis tous deux s’étaient éloignés. La femme se perdant en remerciements et le mioche répétant sans cesse le mot happy en faisant coucou à Niall. Cet interlude aurait pu s’arrêter ici, mais Tobbias, allait revenir et ce petit manège durerait trois mois. Trois mois, pendant lesquels l’enfant guettait le retour des postiers pour se précipiter à les accueillir. Trois mois, pendant lesquels Niall lui apprit l’amour des chevaux. Trois mois pendant lesquels Niall se sentit plus vivant et plus humain. Étrange sensation qu’il avait oubliée… Trois mois de petits bonheurs simples, mais rien n’est jamais immuable. Surtout quand la maladie frappe...
Il n’entendrait plus jamais son rire s’élevait dans les airs. Il ne le verrait plus jamais à cheval sur Longway fier comme un paon et sage comme une image. Il ne l'entendrait plus l'appeler Happy. Il ne verrait plus son sourire à chacun de ses retours lorsqu’il lui apportait un petit cadeau. Trois fois rien, mais Tobbias y voyait toujours d’incroyables trésors. Niall échappa un râle, s’autorisant à extérioriser sa peine. Il n’y avait plus qu’eux, Sophia s’était retirée. Tombant à genoux, il pleura, sa peine si grande qu’il semblait en étouffer. Des bras aimés, protecteurs et rassurants se refermèrent sur lui et Niall ferma les yeux. Pourrait-il seulement oublier un jour cette image ? Il l’avait fait pour elle qui n’en avait pas la force, le plus délicatement possible. Niall avait fait en sorte que Tobbias ne se releva plus jamais. Il sentait la nausée le gagner et s’agrippa aux bras de Bill.
- C’est pas juste…
- Je sais…
Quelques jours plus tard, Niall prit la décision de ne jamais oublier Tobbias et tout ce qu'il représentait et changea alors de patronyme. Désormais, il répondrait au nom de Happy.
• 24 Juin 2020 / Seattle : Le dernier galop
- Happy !
Grayson se posta devant lui, reprenant son souffle.
- C’est Longway !
Le nom de son cheval à peine prononcé, Happy s’était levé, le regard inquiet.
- Il est devenu fou ! Il va tout casser !
Les deux hommes se précipitèrent vers les installations qui tenaient lieu d’écuries. Le bâtiment en vue, Happy pouvait entendre les hennissements si familiers de Longway et en frissonna. À peine ses pas résonnèrent-ils sur le sol que le cheval se calma. En nage, les naseaux dilatés, la respiration hiératique, Happy posa une main sur son chanfrein. L’animal poussa, comme pour vouloir sortir et Happy s’exécuta. Le licol passé, ils gagnèrent l’extérieur, Longway trottinant à ses côtés. Ce comportement inhabituel inquiéta Happy et il demanda à ce que l’on aille chercher Bill. Le trio gagna les près et Bill et Happy accompagnèrent longuement leur compagnon, après que celui-ci ait été inspecté sous toutes les coutures. Rien.
- Passe la nuit dehors avec lui.
Bill n’eut rien besoin d’ajouter, la prudence était de mise. La mort dans l’âme et inquiet, Happy enleva le licol de Longway et le laissa rejoindre certains de ses congénères. Il revint quelques temps plus tard, avec le matériel nécessaire pour dormir sur place. Il avait réussi à échanger deux piles contre quelques carottes. Découpées dans un seau, il laissa Longway s’en repaître goulûment. Happy s’occupa longuement de lui, le laissant aller et venir à sa guise. Un peu avant la nuit, Bill le rejoignit et ils partagèrent le repas et devisèrent un long moment. Les chevaux s’étaient approchés à la recherche de friandises et autres douceurs, mais firent chou-banc, restant toutefois près des deux hommes, entourant Longway.
- On avisera demain, mais je pense qu’il faudra lui éviter les trajets trop longs…
Happy se frotta sa barbe naissante qu’il n’avait pas prise le temps de tailler. Il réfléchissait, laissait son esprit imaginer tous les scénarios possibles et en repoussa un avec violence. Bill déroula ses affaires et Happy eut un sourire tendre.
- Je reste avec vous.
Les deux hommes ne tardèrent pas à s’assoupir et dans la nuit, Happy sentit Longway se coucher à côté de lui. Enlaçant l’animal, il se rendormit aussi sec. Les piaillements des oiseaux et la luminosité naissante le tirèrent du sommeil et il bailla à s’en décrocher la mâchoire. Il se redressa brusquement, surpris faisant sursauter les chevaux qui les entouraient et reniflaient leur congénère allongé. Longway. La panique gagna Happy qui posa ses mains sur l’animal avec douceur pour le réveiller. Il hoqueta, réalisant le froid qui mordait le corps de son compagnon de route. Incrédule, Happy le secoua en l’appelant. Bill se réveilla d’un bond.
- Longway ! Longway !
Mais Longway n’entendait plus, désormais libéré de ce monde cruel, arpentant pour toujours les plaines éternelles. Réuni avec Tobbias probablement et heureux, les deux attendraient que Happy les rejoigne.
Adieu mon vieil ami et merci...
• FIn janvier 2024 – Rockaway Beach Park : Une main tendue
Ils s’étaient séparés ne sachant combien de personnes se trouvaient sur les lieux. Happy avançait le plus silencieusement possible, se rapprochant du feu qui luisait dans la pénombre. Chaque pas était étudié et la faible clarté ne facilitait pas son avance. Il enjamba un fil tendu. Un piège, un système d’alerte ? Toujours fut-il qu’il n’y toucha pas. Sûre que cette lueur allait attirer les rôdeurs alentours. Ils devaient agir vite. À quelques mètres du feu, il s’accroupit derrière un buisson et observa. Pas de mouvement, mais deux corps allongés près du feu. De sa place, son champ de vision n’était pas assez ouvert. Il devait forcément y avoir une sentinelle. Happy ne l’entendit pas arriver, mais le contact de la lame froide sur son cou le figea.
- Lève-toi lentement. Au moindre geste brusque, je t’égorge.
La voix masculine était lourde de menaces et Happy s’exécuta, la lame traçant un infime sillon vermeil.
- Ne les réveille pas…
Happy garda le silence et s’installa où l’homme le lui imposa, dos au feu. Son geôlier se tenait sur le côté, l’attitude pas vraiment engageante.
- Vous êtes combien ?
- Deux.
- Te fous pas de ma gueule.
Le postier retint un soupir.
- C’est la vérité, on vient de Tortuga…
- Tortuga ?
Un craquement les fit se retourner, diversion dont profita Bill pour s’approcher des corps endormis. La lame, éclairée par les flammes, était tendue vers le corps le plus proche et il se racla la gorge.
- Putain de bâtard !
- Bill attend !
L’homme avait de nouveau placé sa lame sur le cou d’Happy.
- Lâche-le où je les embroche l’une après l’autre, grogna Bill, hargneux. Le monde à l'envers, la fin justifiant les moyens.
- Comment…
La lame appuya un peu sur la couverture d’où monta un gémissement.
- Non !
Happy sentit la pression sur sa trachée disparaître alors que l’homme laissait tomber son arme et reculait les mains levées. Bill éloigna la lame à son tour, mais resta sur ses gardes.
- Vous êtes combien ?
- Il n’y a que nous. Ne leur faites pas de mal, s’il vous plaît.
L’homme avait changé du tout au tout. On pouvait sentir la colère qui le tenait, mais l’inquiétude le submergeait.
- Bill range cette lame.
Des craquements encore lointains.
- Il faut qu’on bouge, ils ont sûrement senti le feu. Réveillez-les et suivez-nous.
L’homme hésitait et c’était plus que compréhensible, mais il regarda Happy, réalisant qu’il ne lui avait pas menti sur leur nombre.
- Restez là si vous le souhaitez et démerdez-vous avec les rôdeurs. Nous, on bouge !
Happy opina de la tête et rejoignit Bill qui tournait déjà les talons. Alors l’homme réveilla les jeunes filles et le quintet se mit en marche, direction l'estuaire. Cette décision pouvait sembler hâtive, mais le temps était un luxe qu'on ne pouvait plus trop prendre.
Lorsque Happy n’est pas sur les chemins de traverse avec Bill, il aide à l’amélioration de Tortuga.
- Il a prêté main forte pour la réhabilitation des écuries et l’entretien des prés.
- La tenue des boxes et l’entretien des chevaux sont des tâches qu’on lui confie, lorsqu’il est à terre, à Tortuga.
- Connaissant bien les environs, il participe aux sorties ravitaillement.
Toutefois, son activité principale reste la distribution et l’échange entre les communautés. Ses services se monnayent avec différents paiements.
- Objet du quotidien
- Nourriture
- Alcool
- Matériel de survie
- objets de valeur
- etc.
La méthode inclusive vous permet de commencer le jeu directement avec le |
- Happy Bowen
- Survivor
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Dim 29 Sep 2024 - 20:06
Et bienvenue Happy !
Super choix de scénario, hâte de lire tout ça
bienvenue sur le forum !
Te voilà fraîchement inscrit(e) sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours . Un délai supplémentaire peut être accordé par un membre du staff sur demande.
2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux différents bottins du forum.
3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.
4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des Travelers , il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.
5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.
6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
Bonne rédaction !
Super choix de scénario, hâte de lire tout ça
Te voilà fraîchement inscrit(e) sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
Bonne rédaction !
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
- Spoiler:
- Axelle Muldoon
The Exiles | Left Hand
Modératrice | Corbeau énervé
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Dim 29 Sep 2024 - 20:08
Bienvenue par ici
heart’s content
"Sun in my eyes, navy-blue skies. You are the reason I can survive. So pull me tight and close your eyes. Oh, my love, side to side" (c) alaska.
- Awards:
- Sienna Monteverde
Expendables
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Dim 29 Sep 2024 - 20:11
Ouiiiiiiiiiii trop contente de voir Happy choisit !
Bienvenue par ici et une bonne rédac à toi
Bienvenue par ici et une bonne rédac à toi
I'm still going to shine bitch !!! |
- Sierra Perez
- Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Dim 29 Sep 2024 - 21:22
Hello et bienvenue par ici, bon courage pour ta fiche !
C'est de la confiance que naît la trahison
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Re: Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Lun 30 Sep 2024 - 9:11
Bienvenue ! J'aime beaucoup les petits bouts qui traînent ici et là, ça annonce une belle fiche. Ce scénario a l'air vraiment cool, amuse-toi bien avec Au plaisir de se croiser à Tortuga !
- Rare image du pipou tueur:
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Re: Happy Bowen - Toujours par deux ils vont [terminé]
Lun 30 Sep 2024 - 10:01
Bienvenue parmi nous ! Hâte de voir ce que tu vas faire avec Happy
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