Sujet: Re: Welcome home, honey Mer 17 Mai 2023 - 23:00
Je pince les lèvres, alors que la poussière vient me chatouiller le nez. L’odeur ne me dérange pas outre mesure. Ce n’est pas que je l’apprécie, mais… avec Mason… nous avons brûlé le corps de nos camarades décédés de la peste. Je… Ce souvenir me donne un vertige et je m’adosse à un mur. L’air frais qui m’arrive par la fenêtre qu’a ouverte Elandra m’aide un peu à me calmer. Je me concentre d’ailleurs sur ce qu’elle m’explique.
- Même à Colville, en étant des esclaves, les femmes ont plus souffert encore que les hommes… Que je murmure.
Je relève le nez, alors que la sénatrice m’offre une chambre chez elle, le temps de nettoyer mon nouvel appartement. Enfin offrir… ce n’est pas le terme exact. Pas avec Elandra. Je n’ai pas le choix et je ne vais pas rechigner.
- Ce ne sera que pour quelques jours, le temps de nettoyer. Que je lui confirme.
La situation est surréelle pour moi et à plusieurs niveaux. Je suis en vie, je suis libre, j’ai un appartement et un travail. L’amie que j’ai dénoncée m’a pardonné et m’invite même à séjourner chez elle quelque temps pour m’aider. Je…
Mes yeux s’emplissent de larmes bien malgré moi. C’est beaucoup d’émotion d’un coup, pour autant, je me refuse de pleurer. Je ravale cette boule dans ma gorge. Je devrais être fière. Fière de me retrouver ici, fière d’être encore debout après tout ça.
Sujet: Re: Welcome home, honey Mer 17 Mai 2023 - 23:32
Bien que l'information ne soit pas criée à voix haute, elle ne tombe pourtant pas dans l'oreille d'une sourde. En même temps, ce n'est pas comme si nous étions noyées dans un bruit ambiant. Nous en serions presque à pouvoir entendre la poussière tomber sur le sol. De fait, me voilà en train de serrer les dents alors que mon regard s'assombrit bien malgré moi. Je n'ai jamais supporté de telles choses. Comment peut-on oublier la justice simplement au profit d'une loi archaïque ? Rien ne peut me mettre plus hors de moi que cela.
Pourtant, je fais de mon mieux pour garder mon calme et prends une nouvelle inspiration. Fort heureusement, Elliot ne me fait pas l'affront d'essayer de refuser ma proposition. Il faut dire que de toute manière, elle n'est pas en position de dire quoi que ce soit. De fait, un léger ricanement amusé m'échappe alors que je plante mon regard dans celui de ma vis-à-vis. Ne t'en fais pas, j'ai encore suffisamment de contacts et de moyens pour que tout cela puisse être fait convenablement pendant que tu reprends du poil de la bête. Ne t'en fais pas. Tu finiras par t'y faire. Et puis, si elle tient réellement à me « rembourser » pour tout cela, elle finira également par trouver un moyen.
Tu prendras le temps qu'il te faut. Est-ce que tu te sens capable de redescendre ? Nous pouvons rejoindre ma demeure et tu pourras y prendre un bain. Et manger à ta faim. Dormir dans des draps propres. Ce genre de choses. Ce n'est pas parce que l'ancien système n'est plus et que je ne suis plus une « simple Épouse » que je n'ai plus de privilèges. Je suis sénatrice. Ne l'oublions pas.
J’hoche simplement de la tête aux propos d’Elandra. Je ne peux pas lutter contre elle, pas dans mon état et certainement pas même lorsque je suis en forme. Elle a une aura particulière, une autorité naturelle et elle ne souffre pas de refus. Ou alors, gare à ceux qui osent, je crois.
- C’est plus facile de descendre. Que j’explique en toute simplicité. C’est… vraiment gentil Elandra. J’apprécie énormément. J’ai de nouveau des larmes qui viennent me brouiller un peu la vue, mais je tiens bon.
Un toit, un lit, un bain, de la nourriture. Des choses fort banales pour certains, un luxe pour moi. Je me serais grandement contenté de mon appartement même, je ne suis plus difficile. La poussière, je l’aurais supporté sans rien dire.
Alors, j’emboite le pas à la Sénatrice, avant de verrouiller derrière nous. Je reviendrai nettoyer après une bonne nuit de sommeil.