The Walking Dead RPG

Spoiler:

I swore to protect and defend the constitution against all
enemies foreign and domestic. I'm honored to be
one of this Great nations guardians.

William avait écouté d’un air distrait les conversations, las, se laissant conduire vers le gymnase sans rien dire de plus. « Même si nous courrons moins de risques à nous rendre à Fort Ward, il faut limiter au maximum le contact avec les autres contaminés. Parce que nous ne savons pas à quel point nous sommes proches du point de non-retour. » Même si lui ne comptait pas y aller dans l’immédiat. Resté non loin de Cole, il comprenait sa volonté de retourner là-bas. Après tout, il savait pertinemment ce qui le motivait, l’opérateur radio ne s’en cachait pas. Mais il devait aussi avoir la tête sur les épaules, s’il voulait mener la mission qu’il s’était donné à bien. Or, il semblait être trop empressé à l’idée de sortir d’ici. Et William n’était pas certain que les propos de Clayton l’aident à relativiser. « Il y a moins de vingt-quatre heures, nous agressions malgré nous les nôtres, nos proches, nos voisins, nos familles et amis. Ce sont les leurs aussi. Et on ne sait pas, on ne peut pas, contrôler ce qui nous arrive pour le moment. Moi aussi, à leur place, je ferai de même. Ils nous ont avertis de nous tenir à distance, alors qu’ils auraient pu nous tuer sans attendre. » Il s’arrêta un instant, regardant Layla. « Miss Jones et miss Summer l’ont dit : ils vont chercher une solution et comment nous sortir de là. Personne ne s’est opposé à ce que nous allions à Fort Ward, étant moins à risque que les autres. Laissez-leur plus d’une journée, pour définir les mesures nécessaires. Laissez-nous plus de quelques heures pour comprendre si, et comment, on peut lutter contre ça, et se rendre utiles. »

- On est les renards, nous, ou les poules ?

Zelda ne sait pas vraiment ce qu'elle pense de tout ceci. Et plus précisément des annonces que Layla vient de faire, et pour lesquelles elle a abandonné Yu' quelques instants. Elle conserve néanmoins l'impression qu'ils sont en train de faire une belle connerie et que l'heure ne devrait pas être aux compromis. Ouais, c'est moche. Mais il n'y a qu'une seule véritable façon de s'assurer qu'une infection reste sous contrôle : la méthode Ocean Shore. Leurs camarades ne sont plus que des bombes à retardement et tôt ou tard, un beau jour, il y aura une explosion. Un gros boom qui foutra ce qu'il reste de leur groupe en l'air.

Mais en attendant, il semblerait que l'idée soit de parquer les contaminés dans de grandes entrepôts, et de s'assurer qu'ils n'en sortent pas. Quand aux principaux concernés... Et bien ils semblent plutôt favorables à l'idée de donner un coup de main. Peut-être par sincérité, ou juste parce qu'ils font de leur mieux pour leur donner des raisons de les garder en vie. Bienvenue dans Gestapo Simulator, putain... grogne-t-elle. Elle pense surtout à haute voix tandis que son regard glisse sur les personnes qu'elle apprécie et qui se trouvent désormais dans l'autre camp. Will, Indie, Zi, Clay'... Même Ari' et ses foutus menaces, ou encore Cole et son inutilité crasse. Elle ne peut pas non plus arguer qu'elle a envie d'appuyer sur la détente.

Mais l'idée de devenir gardienne d'un foutu camp de concentration, non, ça ne l'amuse pas du tout. Une balle serait sûrement moins cruelle pour les infectés. Et on a prévu un signe distinctif ou pas encore ? balance-t-elle à haute voix, finalement trop agacée à l'idée de participer à ce qui ne ressemble plus qu'à un gros délire collectif. Une étoile rouge, p't-être ? Comme ça on reste bien dans l'thème ? ironise-t-elle dans la foulée. Et elle ne parle pas du communisme, hein, mais du fait que cette foutue peste soit qualifiée de rouge.

Bref !

La voici en tout cas qui hausse les épaules avant de tourner les talons. C'est l'heure d'aller se trouver une pièce qui se ferme à clef, là. Et de pousser un putain de roupillon !

Stanley ne parvenait pas à réfléchir correctement à la situation. Il ne voyait surtout aucune bonne solution. Son esprit restait hanté par ces dernières heures et la peur de ce qui les attendait. En sortant de la réunion, et alors que Layla résumait à l’auditoire la situation, il retrouva Graham avec soulagement.

- Casey et Esther sont là ? S’inquiéta le brun. La réponse qu’il reçut ne lui convint pas. Il briefa rapidement son copain sur la situation et la brèche dans la barricade de Fort Ward. J’en suis, faut vous montrer l’chemin, répliqua le militaire à la suite de tous ceux qui se proposaient. Il était sain, mais n'avait pas vraiment d'autre choix. Par réflexe, Stanley organisa la suite des évènements.
- Ok pas la peine d’y aller à cinquante. On prend qu’ceux qui sont restés lucides cette nuit. Les autres, suivez les r’commandations données par Layla. On r’vient au plus vite.

Seul un petit groupe embarqua ainsi dans le véhicule. Direction Fort Ward, pour une nouvelle fois.

***

Les heures filèrent et ils menèrent à bien leur mission. La brèche fut comblée et aucune autre ne fut détectée. Ils ne trouvèrent que trois camarades, hagards, en dehors de l’enceinte principale.  Ils ne s’amusèrent pas à pénétrer dans le camp cependant. C’était encore trop dangereux. La fumée de l’incendie laissait penser qu’il était encore actif et ils étaient tous exténués. Sans compter que s’ils voulaient rentrer avant la nuit, ils ne devaient plus tarder. Ils reviendraient. Ils embarquèrent ainsi de nouveau dans leur véhicule, qui démarra en trombe.

Ils approchaient de l’avant-poste d’Agate, qui avait été déserté ces dernières heures et du pont qui reliait leur bout d’ile à Puget Island, quand Stanley invita le chauffeur à s’arrêter.

- Arrête toi. J’vais descendre, déclara-t-il. Quelqu’un doit rester ici pour assurer qu’rien n’entre ou n’sort d’ici jusqu’à nouvel ordre, trancha-t-il sans demander réellement aux autres leur avis. C’était dans tous les cas non négociables. Pour qui le connaissait bien, il y avait de l’impuissance et un désespoir certain dans le fond de sa voix. Il y eut un instant de flottement, puis Graham descendit à son tour du véhicule.
- Ok alors si c’est ça, j’reste avec toi. Il posa ses yeux sur son meilleur copain. Un regard qui voulait dire qu’il ne l’abandonnerait pas. Stan pinça les lèvres en acquiesçant. Il n'autoriserait aucun autre contaminé à rester aussi.
- J’garde le talkie, y a la radio, ajouta-t-il. Pour garder le contact. Il fit un mouvement du menton. Ça va aller, allez-y.

Il n’y croyait cependant pas une seconde. Ça n’allait pas aller du tout, non. Il venait de perdre la moitié de son groupe, des amis, son foyer, toute sa vie. A cause d’une maladie qu’il avait lui-même ramenée jusqu’ici. Casey, enceinte, était portée disparue. Il était lui-même probablement condamné. Il en avait de la peine à respirer.

La voiture repartit, laissant les deux militaires au bord de la route.

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