The Walking Dead RPG

« Et quoi ? Vous voulez quand même pas qu’on vous refile une médaille parce que vous avez pas tenté de nous bouffer d’emblée ? » Soufflai-je dans un rire sarcastique. Ils y allaient tous de leurs petits commentaires, comme si on devait les féliciter. Bordel, ils n’avaient vraiment pas vécu les derniers événements de la même façon que nous. « La horde vous a pris en chasse, vous aussi ? » Parce que je n’en avais pas eu l’impression.

J’hésitai pourtant un instant à entendre la voix de Zi s’élever timidement. Mon regard se braqua aussitôt sur elle. Bordel, elle était en vie. J’aurais voulu continuer de me rattacher à cette colère salvatrice, mais le doute s’instilla lentement en moi. « Qu’est-ce qui me dit que vous êtes pas encore en train de négocier pour tenter de nous la mettre à l’envers ? » Je lançai un regard incisif à Arizona notamment, que j’avais bien vu faire après Ashley. « T’es pas en état de commander qui que ce soit là. Il y a que Maddie et Layla qui sont en état de prendre des décisions. » Elle recommençait immédiatement à faire la petite cheffe, alors qu’elle n’avait même pas toute sa tête. Qu’elle ne voyait même pas le problème à chercher à nous commander me donnait l’impression qu’elle jouait encore double-jeu et se payait nos têtes.

« Quoi ?! » Lâchai-je, effaré, à entendre la prise de position de Logan. Je lui répondis d’un grondement irrité quand Layla abonda dans son sens. Ils voulaient tous les deux accueillir les infectés à l’avant-poste de Belfair. Ils avaient déjà oublié dans quel état était celui-ci. « Et vous voulez qu’on fasse quoi au juste ? Des barbecues de pneus avec nos anciens potes contaminés ? J’espère qu’ils chercheront pas à nous bouffer s’ils ont pas leur ration quotidienne de steak. Pourquoi vous êtes pas restés là-bas au juste ? » Et je savais ce qu’on allait me sortir : obéis aux ordres et ferme ta gueule, Locklan. Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Je n’étais pas prêt de le faire avec des bombes à retardement juste à côté de nous. La chute de Fort Ward ne leur avait pas déjà servi de leçons ? Putain. Hors de question de revivre ça une seconde fois.

P’tain, tout c’monde semble prêt à s’foutre sur la gueule, et pas qu’un peu. Y’a d’la colère, y a d’la rancœur, d’la peur, d’choses qui n’s’expliquent pas, mais qu’s’échangent entre les yeux d’ceux qu’ont vus trop d’trucs moches en très peu d’temps, et pour trop d’vies à la fois. Tout ça, ça m’rappelle… Ouais, ça m’rappelle m’premiers déploiements extérieurs… L’premières opérations militaires en Irak, et l’gars qu’j’avais perdus. Toutes ces foutues fois où qu’mes gars d’vaient buter d’Talibans au corps à corps, et r’venir chez eux, faire comme-ci qu’de rien était parce qu’putain, on n’avait pas l’droit d’dire à nos familles c’qu’on avait vécu. Et bah ç’partait en couille, comme là. On avait dû faire v’nir les psys, l’commandement… J’en avais chié à t’nir mes gars en ordre… Ouaip…

J’fou mon fusil en bandoulière, et j’lève les bras. J’sais pas trop c’qui m’arrive… Mais j’veux ni foutre des saloperies dans l’tronche d’Lock, ni dans celle d’Ari, ni dire qu’tout ça, c’not’ foutue faute. J’ai l’impression qu’faut un pivot, autour d’quel on arrivera à tous s’entendre… Alors… Ouais autant crever en essayant. J’lève les bras, donc, et fait qu’ques pas en avant. « D’calme, tout l’monde. D’calme. » J’me tourne vers Lock, qu’est r’monté comme un coucou mais j’peux pas lui en vouloir. « Eh, ma gueule… Calme. On a b’soin d’tout l’monde. »

D’toute évidence, j’me suis pris pour l’nouveau chef, ou presque, et j’en ai oublié qu’les aut’ responsables… Bah ils ont beau être contaminés, c’sont ceux qu’nous ont commandés pendant des années, et qu’là… Ils veulent continuer d’commander pour relever tout c’petit monde. J’l’avais oublié… Ouais… On n’m’y r’prendras pas.

« On vient tous d’vivre une nuit d’enfer et d’horreurs. On a… On a tous buté d’copains c’soir, et on a failli s’faire buter par d’copains… » P’tain… Ivy, Jill… Si j’avais dû les fumer, j’m’en serais voulu de ouf… « Mais l’constat est là : certains d’ent’ nous n’risquent pas d’se transformer… D’aut’ si. On n’sait pas quand, on n’sait pas pourquoi, on n’sait pas comment. Juste qu’vous êtes là… Et qu’d’un coup, v’l’êtes plus. » Ouais, basique comme constat. « Mais c’qu’on sait tous ici, c’est qu’contaminés ou non, on est tous d’Remnants, comme Layla l’dit. Alors, on doit prendre d’précautions, mais on doit bosser ensemble… Même si ç’va être dur d’se faire confiance… » et ça, j’pense qu’ça peut s’comprendre non ?

« J’vois bin’ qu’vous êtes tous crevés… P’t’être même bin’ plus qu’nous aut’ qu’sommes pas contaminés. » C’vrai… Y a qu’à voir leurs trognes et leurs attitudes, on dirait qu’ils r’viennent d’deux jours d’travaux forcés sans boire, manger ni s’reposer. Leurs yeux sont rouges, l’traits livides… D’vrais morts debout quoi. J’vois aussi qu’certains cherchent d’l’ombre. Pourtant, l’est tôt encore l’matin, et l’soleil est pas haut et pas fort… Et ça, ça m’rappelle l’sensibilité qu’ces fils d’putes avaient face à m’grenade flash, et l’lumières du dispensaire. Ils sont sensibles à la lumière… Et ça… C’veut p’t’être dire qu’de jour, ils sont moins à risques d’se transformer. « J’ai… J’ai remarqué un truc c’te nuit : tous les contaminés qu’j’ai croisés étaient comme obnubilés par l’lumière. Et m’grenade flash était bin’ plus efficace qu’d’ordinaire. Sun ? » J’l’invective. « J’te vois chercher d’l’ombre. L’soleil est pas bin’ haut, ni bin’ chaud, mais ça t’gêne plus qu’d’ordinaire non ? » J’veux qu’elle m’réponde, pour illustrer c’que j’pense être une vérité, par déduction.

« J’pense qu’les contaminés s’transforment et sont plus dangereux l’nuit qu’le jour, sans comprendre pourquoi. Donc, tant qu’le jour est là, autant s’organiser tous ensemble. » J’crois qu’j’ai dis c’que j’avais à dire. « S’vous êtes d’accord : Arizona, Stan et Levi : z’êtes responsables d’contaminés qu’sont à Belfair, et d’ceux qu’on récupèrera p’t’être à l’avenir. Locklan, Layla, Maddie et moi, on est responsable des aut’, et d’Belfair. » J’sais bin’ qu’je leur demande leur avis, alors qu’tout à l’heure, j’leur ai dis qu’c’étaient des ordres. Mais faut que j’me montre plus diploma…truc. « Faut sécuriser et utiliser les gymnases, tant qu’on n’sait pas où qu’on va. L’blessés iront au lycée, y a d’quoi les recevoir. Qu’tous ceux qu’savent foutre un pansement, retaper une vitre, une cloison ou un mur, s’foutent au travail maint’nant. On a qu’la journée pour nous réorganiser, avant… Avant qu’la nuit n’tombe et, qu’si j’ai raison, qu’d’autres transformations s’fassent. Nous aut’… » J’désigne donc les « responsables » « On a d’taf sur l’planche. »

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

Les détonations m’alertent bien évidemment alors que mon regard se pose sur Rafaël et Esther, profondément endormis. « Vous pouvez les surveiller quelques minutes, s’il vous plaît ? Je reviens rapidement. Je rejoins les autres au pas de course avisant Locklan puis le groupe de personnes à plusieurs mètres de là. « Qui t’a donné l’ordre de tirer ?! » Que je clame, non sans cacher mon mécontentement alors que chacun donne déjà de la voix. Et si je scrute le groupe quelques secondes, à la recherche de Casey, je n’ai pas vraiment le temps de m’y attarder…

Je me pince l’arête du nez, déjà fatiguée par tout ça. « Bon sang… » J’échange un regard contrarié avec Layla qui s’exprime à son tour, visiblement tout aussi excédée par le comportement de certains. « Stop. Ça suffit ! Jusqu’à preuve du contraire, ces personnes font partie de notre groupe et nous nous devons de les traiter avec respect et humanité. Ce que nous venons de vivre est une épreuve difficile et se diviser n’arrangera en rien les choses ! » Je jette un nouveau coup d’œil vers Locke ; et si je suis agacée par certains de ses propos, je garde mon calme. « Vous seriez prêts à abandonner toutes ces personnes à leur propre sort ?! Alors que pour certains, ce sont des maris, des femmes, des frères, des sœurs, des amis ?!  Eh bien, non ! Je suis au regret de vous le dire, cela ne fonctionnera pas comme ça ! »

« Comme l’a dit Logan, nous prendrons nos dispositions. Ce qu’il s’est passé à Fort Ward, ne doit pas se reproduire. Néanmoins, je ne ferais pas de différence entre nos deux groupes. Nous sommes les Remnants et nous travaillerons ensemble. Nous prendrons les décisions, ensemble. Si cela ne vous plaît pas, c’est votre droit mais je n’accepterai plus aucune parole déplacée à l’encontre de qui que ce soit. A partir de maintenant, tout le monde se comporte en adulte responsable, sans quoi, il ne pourra pas prendre part aux décisions. » Et je compte bien m’en assurer. « Notre priorité est également de comprendre comment fonctionne ce virus. Les médecins disponibles devront examiner les malades, les questionner à propos des symptômes qui pourraient nous alerter et empêcher qu’une situation similaire ne se reproduise. Peut-être y a-t-il des signes avant-coureurs ou des symptômes ? » C’est alors que la voix d’Eddie résonne On en a vu certains quand on défendait la sortie, ils étaient couverts de plaques rouges...

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Ivy est épuisée mais elle ne se ménage pas. Durant tout le voyage, elle surveille les blessés, s'assure qu'ils tiennent le coup, qu'aucun cas ne s'aggrave. Il faut qu'ils tiennent jusqu'au regroupement. Malheureusement, une fois sur place, ils n'ont pas l'accueil espéré. En même temps, comment juger les siens après la nuit d'Enfer qu'ils viennent de passer ? Son regard passe sur Locklan, Zelda et les autres. Que faire ?

La médecin finit par s'avancer, presque timidement. Une question occupe tout son esprit et elle doit avoir une réponse, maintenant. Tant pis si ça peut paraitre égoïste. « Est-ce que ma fille est là ? Joy, une petite rouquine de 4 ans... » Ses yeux fouillent désespérément la foule devant elle. Il faut qu'elle soit là. Leonore s'avance alors légèrement : « Oui, elle est là, avec les autres enfants et elle va bien ! Sa baby sitter est revenue avec elle en sécurité » Le soulagement est immense et Ivy se recule alors pour laisser les autres parler.

Sa priorité est désormais de s'occuper des plus affaiblis. Quoiqu'il se passe, son rôle est d'organiser le côté médical, la prise en charge des blessés. Elle était responsable du dispensaire et ce n'est pas parce qu'il n'existe plus qu'elle va renoncer à ce rôle. Elle distribue quelques ordres. « Je veux que vous rassembliez tout ce que vous avez en matériel médical, médicaments, compresses, bandages... Tout ce qui peut vous sembler utile. » ordonne-t-elle.

Ivy relève la tête aux paroles de Maddie. « Je vais tenir à jour une liste. En premier les plaques rouges sur certains malades. » Elle hésite avant de continuer : « Pendant la nuit, je suis entrée dans une sorte de transe, je ne ressentais plus rien, ni douleur, ni courbatures, ni fatigue, c'est comme si tout était inhibé de ce côté là » Ses yeux se tournent vers les autres. Qu'ont-ils remarqué de leur côté ? Chaque détail peut avoir son importance pour éviter une nouvelle crise.

Spoiler:

- ÇA SUFFIT J’AI DIT ! Hurlait Layla.

Là, l’Anglaise était juste en colère et commençait à avancer vers l’avant-poste sans se soucier de se prendre une balle. S’ils osaient, ils avaient intérêt à ne pas la rater, sinon…

- Le gymnase, tous les infectés y seront en isolation. Vous barricadez toutes les sorties sauf une. Tant que nous ne savons pas que vous n’êtes pas un danger, vous serez à l’écart. Humainement. Tranchait Layla. Les responsables qui sont infectés seront mis à l’écart également, mais nous allons tous nous entretenir ensemble de façon sé-cu-ri-taire. Il n’y a pas de responsable pour les infectés et de responsable pour les non infectés. ARRÊTEZ VOS CONNERIES ! JE RÉPÈTE POUR LES SOURDS OU LES IDIOTS ! LA FIÈVRE DU SOLEIL ! Vous l’avez vécu. Vous connaissez les protocoles. FERMEZ VOS GUEULES ET ON S’ORGANISE ! Suivez-moi ! Ordonnait-elle au groupe arrivant de Fort Ward, alors que certain heureusement commençait déjà à s’organiser. Vous autres, préparez le gymnase. Go ! Ordonnait-elle en avançant toujours vers les ordures qui les menaçaient.

Spoiler:

A wolf in sheep's clothing.