The Walking Dead RPG

Le départ de Fort Ward avait été des plus chaotiques, avec des airs de fin du monde rejouée sept ans plus tard. Ma seule satisfaction avait été de mettre Zelda, Elizabeth et Yuan à l’abri, et de retrouver sur place certaines têtes connues qui avaient échappé au pire, comme Madisson, Layla, Lenore ou Logan. Malheureusement, ils étaient bien trop peu nombreux à mon goût. Beaucoup des nôtres avaient été condamnés d’entrée de jeu ou l’avaient été durant cette nuit fatidique. J’avais encore du mal à réaliser que Fort Ward avait pu tomber du jour au lendemain, juste à cause de notre négligence.

J’avais espéré – en vain – voir Zack débarquer en m’assurant que tout allait bien pour lui, ou encore Ian. Mais aucun de mes deux frères n’étaient réapparus à la surface, me laissant un profond sentiment de solitude. Je devais être le dernier Hells Angels encore en vie. L’armée de Fort Ward n’existait plus non plus, et avec elle s’envolait mes chances de récupérer ma fille des griffes de New Eden. Quant aux infectés comme Zi, je m’imaginais le pire. J’avais été incapable de fermer l’œil du reste de la nuit, restant en poste sur le toit de l’ancien lycée de Belfair à guetter l’horizon.

Quand l’alerte avait été donnée, j’avais aussitôt attrapé mes jumelles en main pour repérer la menace à l’horizon. « Mais putain… ça n’en finit jamais. » Nous n’avions même pas eu le temps de nous assurer que, parmi la petite centaine de rescapés, certains contaminés ne s’étaient pas infiltrés à notre insu. Et ils réattaquaient dès l’aube ? « On va juste tous crever. » Lâchai-je avec pessimisme. On aurait dû continuer de fuir plus loin encore, sans s’attarder, mais on était tous à bout.

Sauf que, de l’autre côté de mes jumelles, je repérai quelques têtes bien connues comme Stanley, Jill ou Arizona. Et… putain de merde. Je ne me voyais pas tirer sur mes anciens camarades, avec qui j’avais lutté conjointement pendant toutes ces années. « Fait chier, bordel ! » J’attrapai mon talkie, dont la batterie commençait à être sérieusement déchargée. Ça, c’était encore un autre problème. « Ici Locklan. Stanley et Arizona sont avec eux. Je vais lâcher un coup de semonce, pour leur signifier de ne pas avancer davantage et qu’on est armé et prêt à riposter. » Ils allaient vite se rendre compte qu’il n’y avait rien de pire qu’un loup acculé prêt à mordre.

La sulfateuse à mes côtés chauffa subitement, avant de cracher une première salve à leurs pieds en signe d’avertissement. « Encore un pas de plus, et je vous tire dans les jambes ! » Hurlai-je.

Elle se sent éreintée, mais ça n'est pas pire que les autres. Evoluant aux rythmes de la tête du groupe, elle évite de regarder en arrière. Si c'est pour voir la même colonne de fumée qu'elle a laissé en partant, pour lui broyer le cœur d'inquiétude, et lui faire craindre l'avenir, elle sait que ça n'en vaut pas la peine. Elle s'accroche désormais seulement à l'espoir de retrouver ses proches, une dernière fois. Avant de devoir, peut-être, mettre fin au calvaire assourdissant de sa tête. Aux petites heures du jour, la fatigue est plus forte mais le bruit plus intimiste aussi. Il se résume à ce groupe qui l'entoure, qui se maitrise...

Pourtant devant les autres, l'accueil est bien plus mitigé, bien moins rassurant. Prévisible aussi, sans doute. Ne sont-ils pas l'arme qui a broyé ce quotidien si bien organisé ? L'avertissement est clair, le sursaut apeuré qu'elle a aussi, elle se fige la première et baisse le regard. Elle n'a pas envie de mourir évidemment, elle ne sait pas ce qui la possède, elle ne sait pas ce qui possède ceux autour d'elle, elle aimerait juste pouvoir se mettre en sécurité. On... On est nous-même, souffle-t-elle en levant les mains en signe d'apaisement : Nous ne sommes pas comme eux, nous nous contrôlons...

who's on first ?

ANAPHORE

C'est vrai ? La voix de Sean émergea de derrière certain. Il vit son fils adoptif sortir brièvement de la foule, Kalia avec lui, il ne savait pas où était Caleb et Clementine, plus encore, il ne voyait pas Bridget dans le lot. Il distinguait une centaine de visage, différent, plus ou moins connu. Vous allez pas encore vous en prendre à nous ? Insista-t-il alors. Levi eut un soupir : On est pas en état de se battre dans tous les cas... annonça-t-il. Même si on le voulait, vous avez les armes, la position forte, on a quasiment plus rien, ajouta-t-il.

C'était stratégiquement stupide de vouloir s'en prendre à eux. Il se sentait éreinté, clairement. Plus encore à mesure que le soleil se levait, à croire que ça lui tapait sur le crâne : Les croyez pas ! Ils mentent, ils sont encore possédés ! Fit une voix dans la foulée, il ne la reconnut pas, trop éreinté pour ça. Fried pourra vous le dire... Souffla-t-il en essayant de chercher l'autrichien dans le lot. Pourvu qu'il soit là, bordel... On l'a aidé à s'en aller et vous rejoindre, ajouta-t-il dans la foulée, en échangeant un regard avec Leokadia.

Inachevés

La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.

Fixant la route sans vraiment la regarder, l’asiatique réprime un sursaut quand son talkie grésille. La nuit chaotique qu’ils ont passée commence à lui peser mais, pour l’heure, il y a plus important. Empêcher les infectés de sortir de l’ile et, surtout, de causer plus de dégâts. Il cherche un instant Zelda des yeux, pour s’assurer qu’elle va bien et sent ses mâchoires se contracter au message du motard, lâchant un bref « compris » avant de couper la communication.

Une brève inspiration alors qu’il se compose un masque aussi neutre que possible, même s’il a un temps d’arrêt en voyant Zi arriver. Et s’il ne répond pas aux propos de son ex-femme, il fait quelques pas en direction de Levi, restant tout de même hors de portée d’une attaque physique, son pistolet en main, braqué vers eux. « Ashley était en pleine possession de ses moyens et moins de 10 secondes après, elle a essayé de me tuer. Qu’est-ce qui nous prouve que vous ne ferez pas la même chose ? » Il ajoute, d’une voix forte, pour être sûr d’être entendu. « Fried n’est pas là. » Pas besoin qu’ils le cherchent, ils sont trop peu nombreux à être sortis de là vivants de toute façon. « Il est hors de question que vous alliez plus loin de toute façon. » Qu’ils prennent le risque de quitter l’ile et de répandre ce mal qui a détruit leur maison en quelques heures à peine.

- Il dort jamais lui ou quoi ?!

C'est la voix grésillante de Locke qui l'extirpe un peu de sa torpeur. Allongée sur le capot de la bagnole,  profitant des premiers rayons matinaux, l'australienne était à deux doigt de trouver enfin un semblant de sommeil. Mais visiblement les emmerdes non plus ne se reposent jamais. Zelda répond rapidement au regard de Locke par un petit geste affirmatif de la tête. Sa façon à elle de lui signifier qu'elle va bien malgré... tout ça !

Et la voici qui baille avant de tâter l'espace à ses côtés. Et c'est lorsque ses doigts ne rencontrent que le vide qu'elle se redresse d'un bond. Eh ! Où est cette putain de sulfateuse ? C'est quoi ce foutoir ? La réponse lui vient en levant les yeux vers les toits où un canon et la tête de Locke dépassent. Elle s'appelle Retour, Locke ! Mais pour l'heure ils ont plus important à gérer. Certaines des personnes présentes, Zelda les a vues s'en prendre à ses camarades. Les infectés se pointent ici ?

La méfiance est effectivement de mise. Et lorsque Yu juge carrément utile de s'approcher de Levi. À distance suffisante, certes, mais quand même... J'crois qu't'es assez près, non ? Elle ne sait pas vraiment à qui elle s'adresse. À son tuteur ou à ses camarades qu'elle pointe maintenant de son fusil ? Peut-être même à l'israélien, pour lui rappeler que ce n'est pas le moment de bouffer chinois ?

Elle octroie ensuite à son regard le droit de dériver un peu sur les personnes présentes. Il s'arrête un instant sur Stan  puis finit par se poser sur Ari. Bien, ca fait toujours une cheffe de moins à enterrer. Salut Ari ! lâche, amère, l'australienne. Félicitations, hein ! Il t'aura fallut quoi ? Trois p'tites semaines pour tout foutre en l'air ? P't-être quatre ? C'est probablement un record mondial. Zelda est contente de revoir sa mentor mais elle n'est pas encore prête à accepter l'idée que Fort Ward soit tombé. Ni à ce que ces infectés causent davantage de dégâts que ceux qu'ils ont déjà infligés à leur groupe.

Là n'est pas le sujet. lâche la brune en venant à son tour rejoindre la tête de leur groupe sitôt que le coup de semonce est entendu. Ereintée, les yeux cernés de noirs, alors que son corps est trop épuisé pour daigner craindre une menace d'armes à feu, ses yeux sombres croisant ceux de Zelda, puis ceux de Yuan. Venant se glisser aux côtés de Levi menacé par l'arme pour espérer le protéger physiquement en cas de coup de feux, reprenant en levant les mains vers le ciel. Je suis infectée, et ça ne m'a pas empêché d'aller transmettre le message radio. Celui qui indiquait de se rendre au Nord, et qui visiblement avait servi, puisqu'ils étaient tous ici désormais. Affrontant son ancien coéquipier du regard, reprenant. Si je ne me contrôlais pas un minimum, je ne l'aurai jamais fait. Et condamner bien plus de vie, encore. Croisant le regard de son fils adoptif le voyant hocher la tête à sa remarque. Fried viendra. Ou qu'il puisse être, quoi qu'elle ne l'ait pas vu dans le groupe. Il devait bien y avoir d'autres scientifiques qui pourraient témoigner, non ?

C'est normal de vous méfier. Mais il n'y a qu'en restant groupés qu'on pourra espérer se sortir de là.

I've always liked to play with fire.

ANAPHORE