The Walking Dead RPG

C'est difficile de croiser le regard des autres après ce qu'il s'est passé. De leur parler. D'y penser. Pourtant, le souvenir m'obsède, entrecoupé de ce que m'a laissé la fièvre. Maintenant que l'infection est miraculeusement passée, il m'arrive trop souvent de capter dans les yeux de mes complices cette pointe de fragilité, et peut-être de pitié, qui me donne envie d'hurler à plein poumons. A terre, nous avançons tous les trois. Nous devons trouver de l'eau, mais surtout de quoi manger. Dans une ville déjà pillée pour la majorité des endroits, c'est une vraie galère.

Nous ne sommes pas doués en chasse, mais... On peut toujours tenter de poser des collets ? Je ne suis pas sûre que ça donne grand chose cependant. Les grosses villes sont pleines de rongeurs, si on arrive à en capturer certains... C'est toujours mieux que de ne rien manger du tout. Je me charge de trouver de l'eau, de la traiter pour la rendre buvable, et surtout de nous arranger pour nous apporter un minimum d'hygiène. Sur ce navire trop étroit, ça ne sera pas du grand luxe.

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime

Les derniers jours avaient été éprouvants. Mais il était évident à présent qu’il fallait bouger ; pour trouver de l’eau, manger, peut-être trouver de quoi faire redémarrer ce bateau ? Manger et boire, c’était le plus important. Améliorer le confort du bateau, peut-être aussi.

La vérité c’est que, quand il entend Casey parler de collet, le généticien est plutôt honteux. La perspective de manger des rats ne l’enchante guère. « Les rats sont vecteurs de nombreuses maladies, je ne sais pas si c’est le repas le plus judicieux. » Un fait énoncé avec une certaine… Fatigue. « Mais… Je suppose. S’il n’y a que ça. » Ajoute-t-il, mal à l’aise, à l’évidence. Il jette un coup d'œil par-dessus son épaule, dans une attitude d'hyper vigilance constante. Il n’aime pas tout ça, il se sent démuni.

« Est-ce que… Est-ce que vous savez où on est ? S’il y a… D’autres groupes dans la région ? » Demande-t-il, partagé entre l’espoir d’une civilisation et la crainte de pilleur. Ils n’ont déjà tellement rien.

We could stay like this forever, lost in wonderland, with our head above the clouds, falling stupid like we're kids. Wearing rose-colored lenses, let's just play pretend. Wearing rose-colored lenses, pretend we'll never end.

❝We went to hell but we never came back.❞

J’suis un peu perdu dans mes pensées, alors que j’essaie de réfléchir aux différentes façons d’nous trouver d’quoi bouffer. Si j’ai rapidement retrouvé mes habitudes de survie en extérieur, j’ai jamais été vraiment préparé à chasser quoi que ce soit. J’ai quelques notions, mais ça date d’il y a des années et, franchement, j’étais pas le mec le plus attentif du monde.

Alors, quand Casey prend la parole, j’ai un bref froncement de sourcils, la laissant dérouler son idée avant que Fried reprenne la parole. Et j’grimace à sa réponse. « Suffit d’faire gaffe quand tu les captures et qu’tu les prépares pour bouffer. J’préfère quand même l’écureuil et j’ai entendu assez de bordel dans les arbres pour m’dire qu’on peut en choper. » Au reste, je me frotte la nuque, pensif. « On peut fabriquer des filets de fortune, faudrait qu’on essaie de fouiner dans les maisons. On trouve des moustiquaires, de la tulle, des trucs du genre. Et on met ça en place dans les rivières. » J’ajoute, toujours sur le même ton. « On peut tenter les collets aussi. Avec le printemps, y a du gibier qui doit trainer. Même si on va avoir des ratés, j’y connais que dalle. »

Et, à la question du scientifique, j’ai un haussement d’épaules. « Perso, j’suis pas en état d’pousser assez pour trouver une vraie route, avec des panneaux qui pourraient nous indiquer où on est. Va falloir qu’on procède par étape. Après, en fonction, j’pourrais avoir déjà une vague idée d’à quel point on est paumés et dans la merde. » Même si, sur une échelle de 1 à 10, je pense qu’on est à 15 ou 20. A vue de nez.

Je ne suis pas allée à Seattle depuis longtemps, et je ne suis pas originaire d'ici, que je soupire. Je fais l'impasse sur les rats, si je fais en sorte que ça n'y ressemble pas, j'imagine que Friedrich sera moins regardant pour manger. De toute façon quand tu as besoin de remplir son estomac, tu ne fais pas la fine bouche dans ce genre de situation. Mes yeux reviennent vers Zack un temps, je réfléchis comme lui à la suite.

Si on trouve de l'essence, on pourrait déplacer le bateau et essayer de revenir vers le centre-ville... Je me tourne un instant vers la mer, c'est bête mais m'obliger à réfléchir à tout ça me permet d'effacer le reste de mon crâne un temps : L'essence se frelate avec le temps, si on fait un plein complet, on pourra... Tenir au maximum une heure, et pas en plein régime, ça ne suffira pas pour essayer de trouver des alliés ou un avant-poste occupé, on n'ira donc pas forcément très loin : Mais ça pourrait permettre de rejoindre des zones plus denses où on pourra se réapprovisionner, que j'ajoute.

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Des rats. Des écureuils. A dire vrai, si la bouche de Friedrich s’ouvre, elle se referme rapidement. Cela vaut sans doute mieux. Du reste, ces informations font sens, et si dans la théorie il parvient à se souvenir de quelques trucs et astuces de survie qu’il a malgré tout appris à Fort Ward - même de loin - dans la pratique, l’autrichien se sent bien incapable. Le choc, la fatigue, la peur,... Ces derniers jours n’avaient pas été tendres pour eux, encore moins pour Casey. Il n’avait aucune idée de comment elle faisait pour gérer d’ailleurs.

Il était d’accord avec les propositions de ses deux camarades mais, il ne savait pas vraiment bien où ils devaient se diriger et surtout, il fallait pouvoir retrouver leur chemin après. Cette inquiétude, il la gardait pour lui. Zack et Casey devaient savoir ce qu’ils faisaient. Lui-même ferait l’effort d’essayer de trouver des points de repères pour rentrer, il faut bien que sa mémoire serve à quelque chose, pas vrai ? « Alors, j’imagine qu’on avance et qu’on explore les maisons qu’on trouvera ? » Oui, parfois il aimerait mieux pouvoir garder le silence et juste suivre le mouvement.

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❝We went to hell but we never came back.❞

« J’suis du coin et j’ai jamais beaucoup bougé. » Du coup, je devrais – en théorie – me retrouver facilement si on arrive à trouver des points de repère à peu près cohérent. Et si on tombe pas sur les coins de la région où j’ai jamais foutu les pieds. Ce qui, vu notre poisse actuelle, est pas à exclure. « Tu penses qu’un plein complet, c’est combien d’litres ? » Histoire d’avoir une idée du nombre de bagnole à siphonner quoi. Et putain, une heure, c’est pas grand-chose. Surtout que notre navigation est… aléatoire. Et que je sais même pas si on doit aller au nord ou au sud.

Quelle merde.

Je pose une main sur mon abdomen, comme pour arrêter de faire pulser ma blessure et je continue, comme si tout allait pour le mieux dans l’meilleur des mondes. Ou une merde du genre. « C’est l’idée ouais. » Soufflé en direction de Fried. « On avance petit à petit. On marque not’ route histoire d’revenir avant la tombée de la nuit. » Tout en parlant, j’prends mon couteau et j’marque l’premier arbre qu’on croise. Et j’regarde le ciel, fronçant les sourcils. « Ou plutôt avant qu’on s’prenne une saucée. » Parce que ça va pas rater.

Je dirais... Un bidon comme celui qu'on a à bord, carrément. Ou un et demi,  l'essence de mauvaise qualité a aussi tendance à abimer les moteurs de ce que j'en sais, il est préférable de ne pas abuser. Mais on ne pourra clairement pas faire ce qu'il faut pour regagner un avant-poste avec ce qu'on a actuellement comme moyens. Nous avançons dans l'espoir de retrouver rapidement de quoi faire, et Zack s'occupe de marquer notre chemin comme il le peut.

Aie- Je relève le nez vers le ciel alors que je viens de me recevoir un morceau de glace dans les cheveux. Le froid s'immisce vite dans le col de mon haut quand d'autres s'y glissent. Un soupir contrarié m'échappe : Tu parlais d'une saucée, pas de se faire assommer... Et lui comme moi avons déjà pris suffisamment de coup sur la tête pour en rajouter une couche en l'état ! On peine déjà à ne pas avoir de vertige la majorité du temps... On mettra trop de temps à revenir en arrière, il vaut mieux avancer, que j'ajoute alors que d'autres grêlons retombent, et que nous sommes touchés.

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