The Walking Dead RPG

La porte s'ouvre sur une silhouette que je connais à peine mais que j'ai pu apercevoir plusieurs fois. Riley, de ce que j'en sais, est une des petites nouvelles - avec Orpheus - a avoir rejoint les rangs des Bastards. Drôle d'ambiance. Je tourne les yeux en entendant la chaise a côté de moi racler au sol, et aviser de la petite silhouette de la gamine s'esquiver soudainement comme une ombre : Daphne ! Que je l'appelle. Un soupir m'échappe. Ses réflexes restent les mêmes : elle supporte pas de voir les autres. Ma main se porte à mon ventre trop rond.

On a rejoint Crescent, et je supporterais probablement pas un autre voyage dans l'immédiat. C'est pénible mais c'est comme ça : Tu peux revenir, elle va rien te faire... que je souffle à la jeune fille, qui vient de se fourrer derrière un meuble dans la piaule d'Emilie et Hayden. On y squatte comme on peut, dans l'idée de... Je sais pas. Passer le temps jusqu'à l'accouchement. Le pansement à ma joue me démange au passage. Je me tourne vers Riley un instant : Désolée, c'est une petite trouillarde, que je lui souffle. Je ne suis pas une trouillarde... Je fronce les sourcils. La voix de Daphne est un chuchotement à peine audible.

Je soupire : Il y a que les trouillardes qui se planquent comme tu le fais ! Je l'entends moufter : ... Ce n'est pas vrai, Papa dit que ceux sont les gens prudents qui font ça, la mention de Jack me raidit. Je serre les mâchoires sans chercher plus loin, avant de soupirer : Ouais, on s'en fiche, je préfère même pas en parler. L'oublier serait même le plus judicieux. Mais ça rappelle la douleur à ma joue, et je viens porter ma main pour appuyer sur le pansement de fortune qui cache une cicatrice bien vilaine que je garderais par sa faute. Riley c'est ça ? Que je demande à la blonde. T'es arrivée quand j'étais occupée ailleurs alors, que j'ajoute, sans sourire encore.

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Reese Maddox & Riley Simmons

C’était étrange, de se retrouver dans cette nouvelle normalité. Les Gentle Bastards désormais au complet, les pirates enfin défaits, maintenant, la vie reprenait son cours. Mais en temps d’apocalypse, et ce depuis de multitudes d’années, l’aînée Simmons n’avait jamais vraiment été capable de définir ce qui devrait être son nouveau quotidien. Alors même si elle avait rejoint la faction et, à la demande de Thaïs, était rapidement montée en grade pour la soutenir, la blonde devait bien confesser qu’elle avait encore du mal à s’habituer à… tout ça. Elle ne savait même pas comment décrire ce qu’était ce ça, justement, c’était dire. Alors aujourd’hui, elle vaquait un peu, se mettant en tête de rencontrer ces otages qu’elle avait aidé à libérer, sans même connaître leur identité, sans rien savoir de plus qu’ils étaient membres de ce qu’elle pouvait désigner comme son nouveau groupe.

Toujours positionnés à Crescent pour le moment, les Gentle Bastards pansaient leurs plaies, pleuraient peut-être, pour certains, leurs dernières pertes. Riley profitait de l’accalmie momentanée, de ne pas savoir quoi faire non plus, pour rejoindre la chambre de deux Exiles, sachant qu’elle y trouverait Reese. Ce nom, elle l’avait entendu être prononcé à de multiples reprises, et pas seulement par sa cheffe. Valerian l’avait cité de nombreuses fois, et il était temps pour la footballeuse d’oser faire le premier pas. Ouvrant la porte de la pièce, donc, voilà qu’elle se ramenait sans vraiment s’annoncer, ce qu’elle regretta quelque peu lorsqu’une gamine, qu’elle savait être celle du cruel meneur des pirates, se cacha prestement à son arrivée. Un échange se fit entre la brune et la plus jeune pendant que Riley refermait le battant derrière elle, l’écoutant en cherchant comment rattraper son coup un peu foiré. Optant finalement pour une approche doucereuse, levant les mains alors qu’elle se plaçait au centre de la pièce, sans pour autant chercher du regard la dénommée Daphné, se montrant plutôt sur un profil qui se voulait vulnérable : « Promis, je viens en paix. » Ses mains mimèrent ensuite un signe en V, et Riley réalisa stupidement que la gamine ne risquait pas de reconnaître la référence au geste de Spock dans Star Trek. Un sourire effleura néanmoins son visage au chuchotement de l’enfant, alors qu’elle hochait la tête vigoureusement : « Et tu as raison, je suis assez trouillarde aussi, tu sais. Je disais toujours à ma fille qu'on n'est jamais trop prudent, dans la vie. » Elle se figea aussitôt qu’elle mentionna Chloe, se surprenant à penser à elle et à en parler aussi naturellement en présence d’une autre enfant. Voilà pourtant bien longtemps qu’elle n’avait pas osé songer à celle qui fut la prunelle de ses yeux pendant longtemps.

Battant des cils en tâchant de reprendre contenance, la buteuse se tournait vers Reese qui l’apostrophait, baissant les mains pour mieux en tendre une vers elle, sans savoir si elle serait serrée en retour ou non. C’était stupide, de toujours vouloir saluer les gens comme s’ils ne venaient pas de sortir du tréfond des enfers, mais c’était trop naturel chez elle. « C’est ça, j’imagine que c’est Thaïs qui t’a fait part de mon existence ? » Lorgnant la brune, son pansement sur le visage, elle enchaîna : « Je suis contente de pouvoir enfin te connaître, Reese. Même si je ne suis pas arrivée au meilleur moment, je crois. Est-ce que… est-ce que ça va, pour ta joue ? » Pour le reste, elle se doutait que non, et Simmons ne savait pas franchement comment aborder le chapitre « séquestration et tortures des pirates », très franchement. Sans compter l’adoption d’une gamine au passage et un accouchement à venir. C'était délicat, tout ça.

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Comment s'appelle ta fille ? La question sort spontanément alors que j'relève les yeux vers elle. L'espace d'un instant, je sais pas si je touche un point sensible, Riley a parlé d'ça tellement naturellement que c'est comme si y'avait pas de malaise. Elle est... Avec toi, là ? Que j'insiste finalement en fronçant les sourcils. Et par ça j'entends : au campement, évidemment. Je tourne les yeux vers la petite qui a pas bougé d'un pouce, et qui au contraire rechigne à sortir de sa planque : Daphne a jamais vu un autre enfant de son âge, ça pourrait être bien qu'elle en rencontre, et ici, on peut pas dire que ça court les rues.

Y'en avait normalement sur la péniche, je pense aux gosses qui sont toujours avec nous mais là, franchement, je doute qu'ils nous rendent visite, ils se sont mis en sécurité tout à fait naturellement. Je les envie un peu. Un bref rire soufflé m'échappe : Ouais, j'avais six mois à rattraper alors on a un peu discuter de tout ça effectivement, que j'ajoute en haussant les épaules. Six putain d'mois, c'est énorme quand on y pense. J'me voyais vraiment pas m'poser toutes ces questions sur l'monde. Mais le temps passé coupé de la surface a bousculé beaucoup d'acquis pour moi. Et je suffoque un peu à devoir rester au même endroit.Oh, ma main s'porte a ma joue, naturellement, quand on en parle.

Ouais, ça laissera sans doute une cicatrice, c'est ce que... Ton amie Brook a dit, je crois ? Enfin, elles se connaissent, non ? J'ai un peu de mal à ressituer toutes la constellation d'relation actuellement, j'crois que je perds un peu la boule au bout du compte. Vous vous connaissez d'avant, toutes les deux ? C'est ce que j'ai cru comprendre mais il est aussi bien possible que je comprenne rien à rien, et on pourra pas m'en vouloir. J'suis tellement à côté d'mes pompes actuellement, et pour un peu tout. Apparemment, on vous aurait débusqué sur une île perdue, c'est ça ? J'ai un bref sourire : J'imagine que tu pensais pas un jour tomber sur tout ça, j'dirais bien une bande de dégénérés complet mais c'est pas très sympa pour les dégénérés.

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La question de sa voisine fut si vive en réaction à son propre dialogue que pendant un instant, Riley pensa l’avoir imaginé. A quel moment s’était-elle perdue dans la mention de sa fille ? Sa gorge se serra subitement, et il lui fallu forcer sur ses cordes vocales pour que le nom daigne sortir : « Chloe. Elle s’appelait Chloe. » Et lorsque Reese l’interrogea plus encore sur sa présence, Simmons ouvrit primairement la bouche, mais aucun son n’en filtra. Elle prenait conscience de sa bêtise, peinait à saisir ce qui l’avait motivée à évoquer cet enfant disparu depuis des années, qu’elle n’avait plus mentionné depuis tout autant de temps. Suivant le regard de la brune, la buteuse observait la planque de la gamine qui n’en sortait pas plus, peut-être bien attentive à l’idée qu’une autre enfant de son âge puisse la rejoindre. Se passant une paume nerveuse sur le visage, Riley ferma un bref instant les yeux, puis chuchota d’une voix tremblotante : « Non ce… ce n’est pas ce que je voulais dire. » Enfin, elle ne savait pas ce qu’elle voulait exprimer, à la base. « Elle n’est plus d… Enfin, non, elle n’est pas avec moi. » La blonde secoua la tête, baissant le menton. Elle ne voulait pas insuffler de l’espoir à la plus jeune. « Quel âge a Daphne, au juste ? » Enchaîna-t-elle alors rapidement, comme pour se tirer d’un mauvais pas, en se râclant la gorge.

« Ce n’est pas une vie, d’élever son môme sous le plancher. » Reprenait-elle doucement, baissant d’un ton à la suite, pour ne pas trop attiser l’ouïe de la gamine. Aux yeux de Riley, la manière dont elle avait été cloîtrée toute sa vie, c’était tout bonnement inhumain. Était-ce surprenant, venant du leader des pirates ? La sportive soupira, se focalisant sur Reese. « C’est énorme… je suis désolée que ça nous ait pris aussi longtemps, pour te libérer de cet enfer. » Elle, Sam, les autres… ça ne faisait pas six mois que Riley était là, certes, mais ça n’empêchait pas sa sincérité derrière ses paroles. « Je n’ose pas imaginer le calvaire que tu as vécu. C’est… tu es incroyablement forte, pour avoir traversé tout ça. » Son traitement de faveur, elle en a eu vent. De ces dernières semaines enfermées sous le plancher aussi. « Tu peux en parler si tu veux, ou tu peux m’envoyer paître aussi, si ça va trop loin. Je veux pas m’imposer alors que.. qu’on se connait pas. » Pas encore, mais elle espérait changer ça.

Un hochement de tête, un petit sourire aussi à la mention de sa meilleure amie. « Brook, c’est ça. C’est probablement pas facile de faire confiance aux visages inconnus que nous sommes, mais elle sait de quoi elle parle, c’est une ancienne chirurgienne. » Des années de médecine ne l’avait toutefois pas spécialement préparée à soigner des plaies infligées par des pirates. « Navrée que ça te laisse une cicatrice de plus. » Entre ça et les marques probablement invisibles que cette affaire lui aura imposé, ça faisait beaucoup trop. « Oui, elle est comme ma sœur. On se connaît depuis presque vingt ans, on a survécu ensemble depuis les débuts de l’épidémie. » Sans flancher, miraculeusement. « Ah, Thaïs t’a vraiment tout raconté hein ? C’était pas bien reluisant, on s’est échouées comme deux gourdes sur une île, et on a franchement eu du bol que des alliés nous trouve. Ils étaient là pour trouver des infos sur les pirates, à la base, mais ils nous ont repêché à la place. » Elle secoua la tête, c’était pas spécialement le résultat espéré de leurs expéditions, mais ça les avait tous mené à bon port, d’une certaine façon. « Non, pas vraiment. Quand Thaïs m’a expliqué la situation avec son groupe, que vous étiez retenues en otage avec Sam, j’avais dû mal à croire à tout ça. C’est quand ils nous ont fait attaquer le domaine de Tvelve que j’ai vraiment pris conscience de tout ce qui se passait, et qu’il fallait arrêter ça. » Elle l’adouba d’un regard brillant, incertain aussi : « J’imagine que toi non plus, tu pensais pas un jour tomber sur de pareils monstres. Je sais pas trop si… si je peux faire quelque chose pour toi, si t’as besoin de quoi que ce soit, surtout. Je me doute que se remettre d’une pareille épreuve, ça ne se fait pas en claquant des doigts. » Ni qu’elle était la mieux placée pour aider, à vrai dire, mais au moins était-elle là, si Reese le souhaitait.

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Je suis désolée, je peux pas dire mieux que ça. J'imagine que plus pouvoir avoir son enfant, quand on l'a aimé sincèrement, c'est un truc vraiment horrible à vivre. Je sais pas trop quoi penser de plus de tout ça, je sais pas non plus si à la naissance du gnome, j'arriverais à me définir de la même manière. Le fait est qu'je sais pas trop ce que je ressens vis-à-vis de cette grossesse, ou du fait qu'c'est maintenant une certitude que ce bébé parlera, pensera, grandira. A priori, en tout cas. Je me tourne vers la petite : Je ne sais pas, quel âge tu as, Daphne ? Je sais pas trop... Elle pince les lèvres : Tu connais ta date d'anniversaire ? Elle se tait. ... Non, je la connais pas, admet-elle.

Un soupir m'échappe, j'lui offre un sourire rassurant : On t'en trouvera une, rien qu'à toi, de toute façon, on a pas trop le choix. Je reviens vers Riley, alors que Daphne ramène ses jambes contre elle et les enserre de ses bras. Je crois que ça en dit plus long qu'on ne le pense, que j'ajoute sur tout ça. Bref. Mes yeux suivent la blonde, j'entends qu'il y a une main tendue, mais comme à chaque fois qu'on essaie d'me faire parler, je crois que j'ai l'impression d'être face à une montagne : En fait, c'est surtout que je sais pas trop quoi en dire, que j'admets : Ça va, on a tous vécu pire, non ? Je crois.

C'est ce que je me dis, sans faire très attention à ce qui me hante désormais. A ce que j'ai été obligé de faire, à l'enfermement, au fait que je suffoque quand une porte est fermée, une fenêtre verrouillée. J'ai envie de mettre le large aussi, et puis les cauchemars sont nombreux quand je parviens à dormir. Vingt ans ? C'est énorme, je suis pas sûre de connaitre quelqu'un depuis autant de temps, que je souffle : A part Freddy Mercury, mais ça compte pas, si ? non, c'était pas mon pote quoi. Au moins, ça fait des histoires amusantes à raconter, et vaut mieux en rire qu'autre chose ! Je lui offre un sourire : J'aurais bien aimé être là pour voir vos têtes à toutes les deux : Et surtout la tronche de Thais en comprenant que vous vous êtes échouées là-bas, que j'ajoute.

Ouais, ça devait être impayable. J'insiste pas. Notamment parce qu'on revient sur le propos qui me fige le plus. Je soupire : Ouais, en baissant les yeux. Tous les bleus de mon corps semblent se réveiller, même ceux qui sont plus là pour en parler. Son père avait la main lourde, beaucoup trop. Malgré le ventre rond, j'aurais cru que ça me protègerait de ça mais pas vraiment, peut-être qu'une part de lui cherchait à s'en défaire, pour que plus rien me relie à autre chose qu'à lui. Il est mieux où il est aujourd'hui, pour notre sécurité à tous, que je souffle. Tu faisais quoi avant ? Je crois pas savoir, que j'ajoute.

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Reese Maddox & Riley Simmons

Un sourire, triste, flotta sur les lèvres de Riley à l’écoute des excuses de Reese. Haussant les épaules, elle ne put s’empêcher de rétorquer : « Tu ne seras jamais autant désolée que moi. » Car la mort de sa fille avait été sa responsabilité. Peu importe la manière dont cela s’était déroulé, elle avait failli à son rôle de mère. Toutes les deux, elles n’avaient pas été assez prudentes. Alors autant laisser Daphne se cacher si ça lui permettait d’échapper à un même funeste sort. La blonde fronça les sourcils pourtant, lorsqu’il devint évident que la gamine n’avait pas la moindre idée de son âge, n’avait aucune information sur sa propre naissance. Bon sang, mais quel genre de parent fallait-il être pour se comporter de la sorte avec son propre enfant ? Appuyant la brune, Simmons ajouta : « Si tu as un jour que tu aimes bien… tu n’as qu’à nous le dire, et on décrétera que ce sera ton anniversaire ! » Est-ce que la petite savait seulement quel jour il était, au juste ? Sitôt qu’elle avait prononcé cette idée, la buteuse se posa la question et regretta quelque peu son entreprise. Bon, elle était remplie de bonnes intentions, mais peut-être bien maladroite dans leurs applications.

Secouant la tête à la déclaration de Reese, elle soupira longuement. « J’en ai bien peur… » A vrai dire, la sportive n’imaginait pas quel calvaire Daphne avait vécu depuis sa naissance. C’était impossible, excepté pour la jeune femme à ses côtés qui avait été obligée de partager son enfer pendant plusieurs semaines. Même si elle ne semblait pas vouloir s’en émouvoir outre-mesure, et pour cela, Riley n’insistait pas. « Je suppose, on a tous vécu des choses, d’une certaine façon. » Fronçant les sourcils, elle écarta les bras, plus assurée : « Mais au moins, dans votre malheur, vous vous êtes trouvées toutes les deux. C’est une bonne chose, non ? » L’était-ce vraiment, de se coltiner la fille de son tortionnaire ? L’enfant n’y était pour rien, après tout. « Est-ce que… est-ce que Daphne va rester avec nous ? J’ai cru comprendre que c’était surtout à toi de voir. » Demandait-elle d’une voix basse, sans oser confier que Reese paraissait très protectrice de la plus jeune, développant peut-être déjà des instincts maternels, guidés d’autant plus par sa grossesse avancée.

La conversation dériva quelque peu, et Simmons émit un petit rire. « Ne t’exclame pas comme ça, j’ai l’impression de vieillir soudainement, à se dire qu’on se côtoie depuis 20 ans avec Brook ! » Dans sa tête, elle était toujours la jeune attaquante fringante de ses plus beaux jours. « Of, écoute, je me gêne pas pour considérer certains de mes acteurs préférés comme des vieux amis alors que je les ai jamais rencontré. Alors pour Freddy, on peut dire que ça marche aussi, non ? » Chacune avait grandi bercé par des œuvres d’art à priori, ça devait bien signifier quelque chose. « Eh, pour notre défense, on avait jamais appris à conduire un bateau, et on se faisait un peu tirer dessus. Je pense que ça devrait jouer en notre faveur dans cette affaire ! » Mais clairement, les deux s’étaient senties bien nulles à être victimes d’un naufrage qui aurait sûrement pu être évité. « De toute façon, c’était Brook qui tenait la barre, on peut tout lui mettre sur le dos » conclu Simmons en gloussant légèrement.

Le son s’éteignit bien vite, et la blonde couvrit Reese d’un regard doux, même si une brève lueur trahissait sa colère à l’écoute de ses propos. « Quel enfoiré. » chuchota-t-elle, pour ne pas que Daphne entende l’insulte. Observant le ventre rond en question, quelques instants. « Vu qu’il enferme son propre enfant, j’imagine que ce n’est pas si étonnant… Heureusement qu’il n’est plus là, c’est un bon débarras. » C’était rare que Riley pense une telle chose, mais il n’était plus humain, après tout. « Comment ça se passe pour toi à ce niveau ? Le terme est pour bientôt, à vue d’oeil. Est-ce que… est-ce que c’est voulu ? » Elle ne connaissait pas suffisamment Reese pour le savoir, et frôlait peut-être avec certaines limites. Mais au vu des derniers événements, Riley osait poser la question. Répondant ensuite : « Hum, j’étais footballeuse avant, joueuse pro. Mais si t’aimes pas ce sport, tu risquais pas de le savoir ! » Et quelque part, l’égo de Riley en avait pris un coup, à la suite de l’épidémie. Ses victoires sportives n’avaient pas marqué grands esprits. « Et toi, tu faisais quoi avant ? » Puisqu’elles en étaient sur cette lancée.

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On va dire ça, que je lui souffle en réponse, qu'on s'est trouvées. Je sais pas pour Daphne si c'est vraiment une bonne chose, je suis même relativement dubitative à ce sujet mais bon, on fait comme on peut. J'en rajoute pas, j'ai conscience que ça peut être assez mal vu de pas accepter cette part de maternité en soi, et c'est un peu mon cas. Daphne est grande, elle parle, elle sait lire, écrire, compter, mais elle a tout à apprendre du monde. D'autant après toutes ces semaines à mentir à Jack, j'ai peut-être fini par croire à mes foutues histoires. J'en sais encore rien, je suis pas sûre que mon style de vie convienne vraiment à une enfant, que j'ajoute alors avec une grimace.

Je fais en sorte que Daphne entende pas et en même temps, je me doute que c'est une discussion que je vais devoir avoir avec elle dans les plus brefs délais. Je veux pas forcément lui créer d'autres cicatrices, elle en a suffisamment, mais je peux pas non plus m'occuper d'elle comme elle a besoin, je ferais pire que mieux. Je respecterais pas la demande de son père non plus mais franchement, ma parole à un mort, qu'est-ce qu'elle vaut ? Je connais une femme qui saura l'accueillir comme il se doit mais, ça va peut-être mettre un peu de temps pour la convaincre d'y aller et de rester avec elle, que je souffle en pensant à Jennifael. Elle s'en sortira très bien.

Un sourire passe à sa remarque : Maintenant, vous apprendrez, à naviguer, à conduire un bateau, je sais pas si c'est compliqué au final, probablement pas tant que ça... Si ? Il faut bien des gens pour la péniche ! J'esquisse un autre sourire moqueur, me doutant que c'est pas non plus une partie de plaisir : Même si c'est pas le plus compliqué en réalité, faut un moteur et puis, allumer ce dernier, et poser les mains sur le gros volant pour savoir où aller. Je me dis que c'est à la portée de plein de gens, surtout en l'état. Mais la question de Riley vient m'interrompre dans mes pensées quand je relève les yeux vers elle.

Euh... comment dire ça ? Je dois admettre que j'y réfléchis pas trop, tout simplement. Je fais exprès aussi d'éviter le sujet la majorité du temps pour pas composer avec mes contradictions : La grossesse m'a sauvé la vie, avec Roman sur la plateforme mais pour autant... Je suis pas vraiment faite pour ça, pour ce qui suit, que j'ajoute. J'en ai conscience, je sais pas si ça change quelque chose à la donne... Si ? C'était pas... Du tout voulu, non, que j'admets finalement : Du coup je sais pas trop, j'improvise, je fais que ça depuis le début. J'imagine que si je te donne le bébé, tu vas trouver ça bizarre ? Je ris sans joie, à moitié sérieuse.

Mais je sais pertinemment que c'est pas drôle du tout, c'est un sujet sérieux. Il s'agit d'un autre être humain. Je baisse les yeux un instant. S'il née, vivant, peut-être que la solution sera de... De lui accorder une fin douce. J'en sais rien. Faut aussi que je vois avec le père s'il veut le garder... que je souffle tout bas. Valérian en veut pas mais bon, sait on jamais. J'écarquille les yeux en fixant Riley : C'est pour ça que ta tête me dit quelque chose ! Que je m'exclame en réalisant que je suis fasse à une star : J'étais serveuse, rien de folichon et surtout : Rien à voir avec le football donc, je sais pas y jouer non plus, si elle veut tout savoir. Même si je porte un gros ballon sous mon pull là.

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Sujet: Re: Pursuit to be happy, only laughin' like a child