The Walking Dead RPG

La sueur froide passe. J'relève les yeux vers Lex, qui vient d'arriver maladroitement à la Marina. Echange de personnes, de caisses, d'informations, j'avise la brune en lui faisant signe de me suivre à l'écart. On a quelques mots à échanger, et autant pas perdre de temps avec ça. T'es dans un sale état, toi aussi, que je lui souffle. Je dis ça parce que j'en mène pas plus large avec cette plaie au ventre qui me fait un mal de chien. C'est un miracle que je tienne debout.

Mais Lex est pas mieux, donc d'un côté ça me rassure. J'imagine qu'il faut faire un point sur la situation, d'une manière ou d'une autre. Un soupir m'échappe. Je veux surtout qu'elle sache : Ulrich, le nom sonne comme un coup de tonnerre dans l'atmosphère. Je suis pas venue pour rigoler avec elle : On l'a capturé, il est à Telve, que j'annonce à la brune. Il faut que tu reviennes, qu'on règle ça, que je poursuis fermement.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Putain, t'es là.

Son bras valide vient l'enserrer rapidement, haussant les épaules à sa remarque pour lui offrir un regard soucieux, avisant les blessures de la russe. Tu tiens l'coup ? s'enquit-elle néanmoins, avant que le silence ne la prenne de court sitôt que le nom d'Ulrich est sorti. Relevant ses yeux bruns vers Yulia sans savoir quoi dire, alors que le prénom la ramène presque instantanément à cet enfer qu'elles ont vécu ensemble dans cette cale. Sentant presque les mains de l'homme sur elle, alors qu'elle secoue la tête pour en chasser les bribes de cauchemar. Attends, attends. Comment ça, il est à Telve ? Tant pis pour la panique dans le ton de sa voix, alors qu'elle avise la russe avec un regard proche de la panique quand elle évoque ses explications, reculant d'un pas sans même le réaliser. Son coeur s'emballant à l'idée, alors qu'elle resserre sa main libre sur la sangle de son sac, sentant sa gorge la serrer avec une sensation d'étouffement qu'elle ne peut s'empêcher de ressentir.

Ca veut dire ... Que c'est fini ? Qu'elles n'auraient plus à espérer fuir, au risque de vivre l'enfer à nouveau ?

  

It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one

Je lui rends son étreinte avec une grimace de circonstances : ça fait mal putain. Mais je la relâche et devant sa tête de six pieds de long, j'comprends que ma remarque lui fait l'effet d'une douche d'acide bien froide. Bien gelé. Ils ont attaqué Telve, que je lui annonce alors fermement en la scrutant. Je sais pas trop ce qu'elle en pense, ce que ça lui inspire, probablement pas des miracles.

Les autres se sont défendus, on les a empêché de repartir en coulant leur navire, et on a capturé Ulrich, voilà tout. Le résumé est pas mal, j'sais pas si c'est l'occasion de lui mentionner aussi d'autres trucs... Un soupir m'échappe, c'est pas vraiment la joie quoi, mais on fait avec : Ils ont la localisation de leur abri, et tout le reste, ça va bien se terminer, enfin... ça va se terminer. Bien, c'est une autre histoire.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Putain. Tout l'monde va bien ? Telve les avaient accueillis sans poser de questions, si quelqu'un y était resté ... Elle n'osait pas y penser. Avisant la russe d'un air inquiet, hochant doucement la tête quand elle lui résuma la situation, dans l'attente de potentielles victimes. On à buté les nazis. On à pas mal de matos à vous ramener. Même si ça lui avait valu un doigt en moins et quelques os cassés. Mais à l'évocation d'Ulrich ? Elle baisse le regard, pinçant brièvement les lèvres. Yu... Je peux pas. Et de l'admettre lui arrache un rire sans joie.

J'crois que je me retrouve face à lui... J'sais pas. Mais j'tiendrai pas. Sans doute parce qu'à force de fuir, elle n'avait pas eu le temps de laisser libre court à ses émotions. A cette peur insidieuse qui n'avait cessé de lui nouer le ventre, alors qu'elle vient nerveusement glisser une main à son sternum, comme si son tatouage s'enflammait de nouveau comme au premier jour. Et de l'évoquer lui serre la gorge, alors qu'elle sent sa respiration se faire plus lourde, baissant honteusement le regard devant la brune. Tu crois vraiment qu'ça va se terminer ? Après tout ce temps ? A croire qu'elle ne savait déjà plus vivre comme avant, après des mois à toujours surveiller derrière son dos.

  

It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one

Non, que je lui souffle fermement : Des morts, des blessés... c'est pas parfait mais bon, on a pas le choix quand même : c'est comme ça. Je soupire, avant de fermer les yeux. En fait, Lex se rend pas forcément compte du drama que c'est : Ulrich et ses hommes sont allés chercher les gens de Crescent Bay pour servir de chair à canon, que j'ajoute alors en la scrutant, pour aviser de sa réaction. Je comprends qu'elle soit pas bien. Personne l'est.

Et j'admets que j'ai pas forcément de pitié pour tout ça. Je crois que ça m'a rendu plus dure, plus rigide, et je pensais intimement pas ça possible. Ca doit se terminer, d'une manière ou d'une autre, Lex, que j'ajoute alors fermement, en soupirant : On va pas rester comme ça à attendre un miracle, c'est nous, le miracle, même si franchement, on y ressemble pas des masses, je veux bien l'admettre : Et j'croyais que tu voulais pas laisser tes deux potes entre leurs mains, Reese et Gin.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Le fils de pute. Mais Ulrich avait-il jamais été de ce genre d'homme, après tout ? Et si la russe avait raison dans chacun de ses mots, il n'empêchait. Chaque nouvelle parole lui donnait la sensation que son souffle s'affaiblissait, fuyant son regard. Un rire sans joie s'échappant de ses lèvres à l'idée d'être un miracle quelconque, relevant néanmoins le regard vers la brune sitôt qu'elle évoque Reese et Gin. Non, j'veux pas les laisser la-bas. Elle n'aurait pas ramené un arsenal entier au risque d'y laisser sa peau, sinon. Mais alors, si elle était si sûre d'elle en insistant, pourquoi avait-elle la sensation que chacun de ses membres semblait sur le point de l'abandonner ?

Ok, on va ... On va tenter. Au moins tenter, d'y aller. Même si tout en elle lui hurlait que ça n'arriverait pas, qu'elle craquerait avant. Comme si chaque fibre de son corps lui assurait qu'elle avait besoin de lâcher prise, pour la toute première fois depuis ce sombre mois de Juin, ou leur vie avait été changées à jamais. J'sais que t'as raison. Mais ... J'crois que je suis terrorisée. A elle ? Elle l'admet volontiers.

  

It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one

Ouais, le fils de pute. Et en même temps, rien de nouveau sous le soleil. Je hausse les épaules l'air de lui dire que c'est comme ça désormais : la vie est pleine des fils de putes des autres. Et on les subit. Dès que tu es remise ici, tu nous rejoins, pour son bras, et tout le reste. Tout ça demandera du travail j'imagine, et du temps, pour réparer ce qui a été cassé. Je sais pas si on y arrivera toujours, c'est toute la question et y'a que l'avenir qui nous le dira.

FIN

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.