The Walking Dead RPG

Je suis surprise et rassurée en même temps en entendant Daemon affirmer que Matéo était avec des amis. Ca m'aide à me sentir plus résolue pour la suite, même si mon coeur bat la chamade. Si Matéo est en sécurité avec ceux qu'il connaît, il ne reste plus qu'à sauver les prisonnières restantes. Ou mourir en essayant, mais maintenant que j'étais lancée, je ne pouvais pas faire marche arrière. Me sentir soulagée pour l'enfant m'aide à retrouver le bon bâtiment, celui où le camion lesté de femmes est caché, et je n'attends pas, pressée par l'urgence.

Je sursaute lorsque Daemon m'accompagne et passe devant moi, interloquée par son choix. Pourquoi ne va-t'il pas retrouver Matéo, c'est pour ça qu'il est venu avec ses amis, non ? J'acquiesce néanmoins à sa question, avant de percuter que derrière lui, il ne me verra pas.
Oui, je suis sûre.
Aussi sûre que je peux l'être dans ma folie.

J'allais ajouter quelque chose, d'important je crois, mais une voix résonne dans le talkie et je me fige, la peur revenant m'envahir entièrement. Je la reconnais cette voix, et s'il me terrifie pas autant que Luke ou Emmett, l'angoisse s'abat comme une chape de plomb sur moi. Je lutte pour reprendre mon souffle avant de pouvoir parler, à peine plus fort qu'un murmure.
C'est lui...qui nous as attachés. Il a sûrement les clés des chaînes...
Sauf que je me sens bien incapable d'aller m'en assurer, même s'il le faut. Parce que même si j'amène Daemon au camion, le problème restera le même. La tige métallique, qui aurait trop lentement pu faire l'affaire, a disparu entre les mains avides des prisonnières, et même à deux, nous n'avons rien pour les libérer rapidement.

Mais après tout, je ne vais pas m'en sortir, moi, c'était prévu. J'ai eu une chance incroyable de réussir à sauver Matéo, et je suis toujours en vie je crois, c'est bien pour aider les autres, non ?
Je prends une grande inspiration pour trouver encore quelques miettes de courage, aller récupérer les clés et arriver à les donner à Daemon. Ensuite, lui il pourra aider les autres à sortir, et chacun reprendra sa route. L'idée que Matéo ait pu retrouver sa soeur me réconforte un peu, je crois...
Mais en inspirant à fond, l'odeur persistante de fumée envahit mes narines, tellement fort que l'endroit doit être tout proche. Et la panique revient, comme une indésirable dont on ne parvient jamais à se défaire.
Je me jette sur la porte, les yeux écarquillés mais les doigts trop gourds pour être rapide.
La fumée....le feu ! Elles vont brûler !

Spoiler:

Le chaos ne semblait pas vouloir s'apaiser. Il ne faudrait pourtant pas grand chose, seulement une petite accalmie. Le calme avant le tempête lui suffirait. C'était tout ce que Daemon demandait à présent. Ce petit rien qui permettrait à chacun de s'en sortir ou, pour sa part, d'aider à sauver tous les enfants, qui à y laisser sa peau. Alors que le binôme d'infortune progressait dans la végétation, la voix d'Alex qui résonna depuis son talkie-walkie lui apporta un soulagement sans précédent. Assez pour le conforter dans l'idée qu'il avait fait le bon choix et qu'il devait continuer, parce qu'elle était en vie et lui aussi et que jamais ils ne lâcheraient.

- C'est ma femme souffla-t-il à l'adolescente, comme si cela pouvait la concerner La grande sœur de Mateo

Mais bien vite, une nouvelle voix se fît entendre dans la petite radio. Le maçon ne connaissait pas cette voix mais la jeune fille qui l'accompagnait semblait réagir. Il regarda brièvement par dessus son épaule, remarquant ce changement d'attitude.

- Je suis là dit-il tout bas S'ils décident de se replier ici, j'peux te garantir que je les accueillerais comme il se doit

À sa façon, comme il savait le faire. Sans diplomatie, sans mot. Seulement cette haine qui exploserait et qui se répandrait sur les hommes, jusqu'à ce qu'un d'eux ne cède.

Les secondes défilèrent, prenant alors des allures de longues minutes. Jusqu'à ce que, finalement, ils ne se retrouvent à longer les murs de ce hangar. Par delà la lourde porte, Daemon entendait des gémissements, des sanglots. Il sentait les battements de son cœur s'accélérer. Il prit une profonde respiration mais fût rapidement interpellé par Marissa. Du feu ? Lui ne sentait rien mais face à la panique de l'adolescente, il ne pouvait rester de marbre.

- laisse moi faire intima-t-il

D'une main ferme et d'un coup d'épaule, la porte s'ouvrit à la volée. Une fois à l'intérieur, cela ne faisait plus de doute. Les sanglots, les gémissements étaient réels. Plus encore, il pouvait entendre les enfants souffler des "chut" apeurés, à partir du moment où il avait ouvert la porte. Ils étaient terrifiés et Daemon s'en voulait d'avoir réanimer leur peur. Mais il n'avait pas le choix s'il voulait les aider.

Son regard clair balaya rapidement les environs. Au sol gisait un homme, dans son propre sang. Son bras était entaillé et l'un de ses yeux profondément crevé. D'un instinct peut-être stupide, car elle avait sûrement dû voir bien pire que cela, il tenta de dévier le regard de Marissa, attirant son attention ailleurs ; pointant de son index la camionnette au milieu de cette pièce lugubre.

- On va y arriver dit-il, comme pour l'encourager encore un peu plus

Son pas se pressa vers cette camionnette, rythmé par les battements de son cœur qui résonnaient dans ses tympans. Comme souvent, c'était son cœur qui le guidait et non sa raison alors, presque à corps perdus, il passa le haut de son corps à travers la port du véhicule. Et son corps se figea, à l'instar de son cœur qui se déroba à son devoir, manquant un cruel battement.

Car ce qu'il y vit, rien ne l'y avait préparé. Il y avait exactement dix personnes à l'intérieur de cet habitacle. Dix très jeunes personnes, majoritairement des filles. La plus vieille ne devait même pas avoir quinze ans, quant à la plus jeune, elle ne devait pas atteindre les dix ans. L'odeur le prenait à la gorge. Elles étaient couvertes de sang, de déjections. Certaines étaient blessées, sûrement à force d'avoir tenté de se défaire de leurs entraves. Leurs visages étaient creux, leurs regards étaient épouvantés.

Le temps sembla s'arrêter pour le maçon. Jamais il n'avait vu un si triste spectacle. Lui qui avait pourtant été un esclave, qui avait vécu dans une cage pour chien, entouré d'autres hommes, vivant eux aussi dans leurs excréments. Il avait subi de nombreuses tortures, il avait assistés à tout autant de tortures. Mais jamais son cœur ne s'était autant serré, jamais il n'avait vu tant d'atrocités. Ce n'était que des enfants.

Son regard glissa vers ce qu'il n'avait pas encore remarqué. Aux pieds de ses jeunes filles, un nouveau cadavre d'homme. Du moins, ce qu'il en restait. Il n'était plus qu'un amas de chair, le pantalon totalement baissé, ses parties génitales arrachées. Lentement, ses yeux remontèrent vers les enfants. L'une d'elle le braquait avec une tige en métal, avec un air de celle qui n'avait plus rien à perdre. Et c'est à ce moment là que le temps reprit son cours, que les aiguilles de l'horloge réentamèrent leur course effrénée. Ce regard épouvanté lui était adressé. Elles avaient peur. Elles avaient peur de lui. Elles étaient traumatisées et voyaient en lui la même menace que ces monstres qui avaient abusé d'elles.

- Je...

Mais quels mots pouvaient bien les convaincre ? Quels mots pouvaient bien panser leur peur, leur traumatisme ? Aucun. Il n'existait aucun mot assez fort pour cela.

- Je veux juste vous aider. On doit sortir d'ici, je veux pas vous faire de mal lâcha-t-il, vainement

Lui même savait que rien de ce qu'il dirait ne pourrait les aider. Pire encore, il se doutait que s'il tentait de les détacher ou de les approcher, elles lui réserveraient le même sort que l'homme à ses pieds. Alors, il sortit de cette camionnette, prenant Marissa à partie.

- Elles ne me laisseront pas les approcher ni même les aider, elles... Elles ont peur de moi et je ne peux que les comprendre après ce que vous avez vécu. Il faudrait que tu y ailles, pour les rassurer au moins, leur montrer que tu es en vie. Quant à moi, je pourrais peut-être tenter de démarrer la camionnette mais elles se jetteront sur moi à la première occasion[

Comme prit au piège, Daemon souffla.

- Je te promet de pas les abandonner ici

perception ok
pragma pas ok dada n'arrive pas à persuader les jeunes filles qu'il est là pour les aider et s'en remet alors à Marissa

Daemon essaie de me rassurer à propos des voix entendues dans le talkie, et se charge d'ouvrir la porte bien plus vite que moi. La certitude dans sa voix quand il garantit qu'il les attends de pied ferme me fait secouer la tête, presque désespérée. Il ne les connaît pas, il ne sait pas ce qu'ils feront, et si Daemon est important pour l'enfant, je n'ai pas envie qu'il meure.
Tête basse et dents serrées, je le laisse faire les premiers pas à l'intérieur et constater ce qu'on a fait, avec Matéo, pendant que je prends un soin exagéré à ne pas regarder dans la direction du mort. Je m'attends à je sais pas quoi, un jugement, quelques mots de dégoût mais rien ne vient et je sais pas si c'est de bon augure. En tout cas, l'idée que les reproches viendront plus tard, si on reste en vie assez longtemps, ne m'aide pas à me détendre, et c'est avec réticence que je le suis, me rapprochant du camion.

J'écoute l'échange, bref, en silence et tout en jetant des coups d'oeil nerveux vers la porte. J'ai complètement perdu la notion du temps, mais ils vont finir par revenir, c'est certain. Mon regard croise celui de Daemon devant sa demande et je déglutis avec force malgré ma gorge sèche. Je ne peux pas en vouloir aux autres de se méfier, mais j'avais espéré qu'elles soient soulagées de voir des secours arriver.
Je secoue la tête une nouvelle fois et précise bêtement.
Les clés ne sont pas là...
Jamais le camion ne pourra être démarré sans, malheureusement. Je prends sur moi pour me rapprocher à mon tour de l'arrière du camion, à pas lents et lourds. Encore une fois, je fais tout mon possible pour ne pas poser les yeux sur le Sinner mort, et croise le regard de celle qui tient la tige métallique.
Daemon...c'est un des super-héros dont parlait Matéo, l'enfant avec moi...Il va m'aider à vous libérer, mais...il faut faire vite.

Genre, là maintenant. Celle qui tient la tige et qui avait surpris notre conversation à Matéo et moi baisse lentement le bras, pendant que des murmures perplexes résonnent dans l'habitacle. Une voix s'élève un peu plus fort, dure et accusatrice. C'est un piège...tu nous as vendu pour sauver ta peau !
Je cligne plusieurs fois des yeux, presque étonnée d'être aussi blessée par les mots d'une inconnue. Un bref instant, j'envisage de renoncer, elles ne veulent pas me faire confiance et être sauvées, tant pis. Ce sentiment de renoncement et d'abandon est aussitôt balayé par quelque chose de plus puissant, que je ne connais pas très bien et mon corps se raidit entièrement.
Les Sinners savent où vous êtes quand aux autres, ils connaissent l'endroit et vous trouveront sans difficultés. J'ai quoi de plus que vous, à vendre ? Je serais pas ici, si je les avais aidés, je serais attachée ou...
Je vacille, étourdie par ma propre colère, et je pose mes mains à l'intérieur du camion pour ne pas tomber. J'ai un haut-le-coeur en voyant mes doigts toucher le sang du mort et sans réfléchir, je plonge davantage mes mains dans la flaque de sang pour l'étaler ensuite sur mon visage, mes vêtements. J'accroche à nouveau le regard de l'accusatrice et désigne le corps sans vie de notre geôlier sans le regarder.
Je dirais que c'est moi, vous n'aurez qu'à tout me mettre sur le dos ! J'ai essayé de vous aider avec Matéo, vous ne m'avez pas laissé faire. Maintenant, c'est votre dernière chance, sinon on va tous mourir ici.

Je titube en arrière et me retourne juste à temps pour laisser les spasmes qui me secouent se calmer d'eux-mêmes. Je n'ai rien à vomir et la douleur dans mes côtes est violente et me plie en deux. Qu'est-ce que j'ai fait ? Non, tout va bien, ils ne peuvent rien me faire de pire. Je suis déjà morte, mais elles, Daemon peut les sauver, non ? Il l'a promis.

Spoiler:

Daemon haussa brièvement les épaules. ll n'avait pas besoin de clé pour démarrer ce camion, seulement de quelques minutes et la garantie de ne pas se faire attaquer par ce groupe de jeunes filles maltraitées. Marissa ne connaissait pas les capacités du maçon et il n'avait ni l'envie ni le temps de lui expliquer. Ce n'était pas le moment. Alors, il la laissa entrer à son tour dans la camionnette, sans réaliser à quel point cela pouvait être difficile pour elle.

D'une oreille attentive, il écouta la discussion entre les filles, gardant toujours un œil sur la porte, prêt à viser. Les minutes s'écoulèrent bien trop lentement alors que le temps leur était compté. Son pied vint battre un rythme inaudible, attestant sa colère envers les Sinners, son angoisse et surtout son impatience. Il voulait les sauver, maintenant, avant qu'il ne soit trop tard. Jusqu'à ce que l'adolescente ne recule, peinturluré de sang.

- Qu'est-ce que...

Daemon s'avança vers elle avant de se stopper net. Il ne pouvait pas l'approcher de trop, il ne pouvait pas la toucher pour lui essuyer le visage, pas après ce qu'elle avait sans doute vécu. Alors, d'un signe de tête, il lui fît signe de le suivre. Il passa à nouveau le haut de son corps dans le véhicule.

- Bon. Maintenant ça suffit. Si je voulais vous faire du mal, j'aurais utilisé çadit-il doucement en montrant son arme Je ne fais pas partie de ces monstres qui s'en sont pris à vous alors maintenant on a deux choix : vous me faites confiance, juste le temps de sortir d'ici et j'essayer de démarrer ce camion pour se barrer et vous détachez. Ou alors je m'assois ici, avec vous, et on attend notre triste sort tous ensemble, parce qu'il est hors de question que je vous laisse tomber

Sa voix était calme, son ton bienveillant. Elles eurent toutes un sursaut de frayeur en baissant leur arme. Certaines baissèrent les yeux, dans une soumission alarmante.

- Je ne peux même pas imaginer ce que vous avez vécu, je peux juste vous dire que je suis prêt à tout pour vous sauver. Que vous vous en sortiez tous vivant, moi inclus et que je retrouve mes enfants. Laissez moi vous aider.

À mesure qu'il parlait, le maçon les voyait presque toutes se détendre légèrement, très légèrement. Sauf une, qui semblait particulièrement en colère. Son regard s'ancra alors dans ses yeux.

- Ta colère est légitime. Moi aussi j'ai eu envie de massacrer tous ceux qui m'avait torturé, touché, fait du mal et marqué à jamais mais ta vengeance doit attendre qu'on soit tous sain et sauf

Le maçon semblait avoir gagner une once de confiance mais la méfiance et la peur semblaient tout de même régner. Déviant alors le regard à nouveau vers le cadavre, il se pencha pour le tirer vers lui, pour le faire tomber au sol. Puis il rentra cette fois-ci totalement dans la camionnette. À ce moment là, toutes les filles se tassèrent les unes contre les autres pour ne pas le frôler.

- Je suis désolésouffla-t-il, sincère

Il fît signe à Marissa de monter. Il attrapa son sac à dos et le posa devant elle.

- À l'intérieur, tu trouveras de l'eau, à manger et une trousse de premiers soins

Quant à lui, avec précaution, il attrapa les petits outils.

- Je vais vous détacher

De quelques gestes simples, il dévissa la base de la chaîne.

- Vous n'avez plus qu'à la faire passer une par une à travers vos anneaux

Puis, sans les regarder, adressant seulement un regard entendu à Marissa, il passa devant. Il lui fallut quelques longues secondes pour réussir à connecter les files, retrouvant très vite ses réflexes des nombreux chantiers. Plusieurs instants plus tard, le bruit de moteur se fît entendre. Le camion était prêt à partir.

- Vous êtes prêtes ?

Il regarda Marissa droit dans les yeux.

- J'aurais besoin de toi à l'avant, juste au cas où

pragma ok dada calme les enfants
dex RC il dévisse la chaîne
dex ok il démarre le camion sans clé