The Walking Dead RPG

Il lève les mains en l’air, par automatisme. Le souvenir d’Amaro se superpose au moment, et son cœur manque un battement. Ce n’est qu’un couteau. Même s’il n’a aucun doute sur le fait que Zack soit capable de s’en servir. « J’ai été mordu, mais je n’ai développé aucun symptôme. Je ne pense pas être contaminé, sinon les infectés m’auraient laissé tranquille… Ils communiquent. Je crois. » Il avait parlé vite. Comme le scientifique qu’il était alors que des hypothèses se croisent dans sa tête. Il avise Casey qui ôte en elle un pieu de son ventre.

« Elle a raison, il faut qu’on bouge. Je n’ai pas grand-chose sur moi, mais je peux regarder à vos blessures à tous les deux… Tu n’aurais qu’à m’éjecter si les premiers symptômes de la maladie apparaissent, je te ferai la liste dès qu’on aura démarré. » A nouveau, rapide, direct. Il attend que Zack le laisse monter à bord, puis l’aide à larguer les amarres. Une voix grésille, c’est Cole. Fort Ward est tombé.

Il s’approche alors de l’aînée des Summer. S’accroupit et sort de son sac à dos la blouse blanche qui protège le microscope qu’il pose négligemment sur le pont. Avec son couteau de chasse il en déchire un bout, puis vient compresser la plaie. « Levi… Levi a dit qu’il nous retrouverait. » Souffle-t-il à son amie. Mais ils sont dépassés, tous, par les événements. « On va se mettre à l’abri, ils… Ils nous retrouveront. » Souffle-t-il. « Essaye de tenir ça, il y a peut-être… Une trousse de secours ici. » Parce qu’un bout de tissu ne suffirait pas.

We could stay like this forever, lost in wonderland, with our head above the clouds, falling stupid like we're kids. Wearing rose-colored lenses, let's just play pretend. Wearing rose-colored lenses, pretend we'll never end.

❝We went to hell but we never came back.❞

J’sais plus où j’dois regarder. Entre Casey par terre, plus ou moins consciente et Friedrich qui vient d’débarquer, j’me sens totalement largué. « T’as été mordu ? Putain… » J’serre mon couteau un peu plus fort et j’ai un mouvement de recul, grimaçant de douleur au moindre mouvement. J’ai un bref hochement de tête quand Casey dit qu’on doit s’tirer. « … o-okay. On fera ça. » Le balancer par-dessus bord s’il s’en prend à nous. Mais j’désigne son couteau d’un mouvement du menton. « Tu fais glisser ça vers nous. Et ton sac aussi. »

J’ai pas le temps d’en dire plus que le message grésille à la radio. Et là, j’fais tomber mon couteau, les yeux fixant le vide. « Non… » Soufflé d’un ton incrédule alors que j’reste comme ça, sans bouger, essayant d’assimiler l’information. J’fais à peine gaffe à ce fait le scientifique avec Casey, réalisant sans trop comprendre tout le sang qui s’échappe de sa plaie.

Et j’ferme les yeux, inspirant longuement, essayant de faire la part des choses comme j’le peux. On peut encore s’en tirer, avant que ce soit trop tard, même pour nous. Même si j’commence à me demander comment on va s’en sortir avec Casey. Ptet qu’avec Friedrich, on aura une chance. J’en sais foutrement rien. « On a rien. Que dalle. » Et j’ajoute, montrant le bout de verre que j’ai encore enfoncé dans le ventre. « Démerde toi comme tu peux, après, faudra qu’tu m’aides avec ça. » Soufflé d’un ton plus assuré que je l’aurais cru, alors que j’me relève et que je vais larguer les amarres.

J’titube plus qu’autre chose, mais j’arrive à l’faire, alors que, plus loin, j’ai l’impression d’entendre un sacré bordel, comme si du monde se rapprochait. « Merde… » Ptet que j’deviens juste parano, j’en sais rien et j’ai pas envie d’le savoir, surtout que l’message de Cole continue de tourner en boucle dans ma tête. Plié en deux, j’finis par revenir vers le tableau de bord et, après avoir tâtonné quelques minutes, j’arrive à allumer le moteur. « Tirons-nous. » Je craquerais plus tard. Quand on sera en sécurité. Pas maintenant. J’peux pas.

La tension règne, semble peser plus lourd. J'entends le bruit du moteur qui s'allume après que Friedrich se soit rapproché pour venir compresser ma plaie avec une veste de laboratoire foutue désormais. Je grimace de douleur alors qu'il appuie fort sur ma blessure, et tremble d'un frisson glacé qui me remonte l'échine ensuite. Déglutissant péniblement, je suis craintive de la présence de l'homme a mes côtés, notamment après l'agression de William. Ma main glacée se pose sur le tissu pour le remplacer le temps de, je parviens à me redresser pour m'adosser au bastingage.

Tu... Tu n'as pas envie de me mordre, tu es sûr ? Que je lui demande, craintive. Je n'ai pas envie que ça se reproduise. Je n'ai pas envie de voir une autre personne que j'aime s'en prendre à moi. Je n'ai pas envie de les perdre tous les deux. Mais le doute persiste sur le cas de Friedrich, et j'imagine que nous allons devoir le surveiller un moment avant de savoir si ça vaut la peine de lui faire confiance. Le froid devient rapidement mordant. En arrière plan, Bainbridge s'éloigne pour ne devenir qu'un phare anecdotique dans la nuit. La voix de Cole se rappelle à nous, un message en boucle, diffusé à plusieurs reprises. C'est fini.

Tout est fini...

FIN

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime