The Walking Dead RPG

Un frisson d’écœurement me parcourt suite à la découverte de Gin. Je suis bien contente de ne pas avoir foutu la main là-dedans. Quelle bande de porcs. Enfin, j'avoue que c'est assez ironique qu'une personne comme moi – ou la blonde – s'offusque de telles choses. Mais... ma foi, qui va nous juger, hein ? Dieu ? Ha, elle est bonne celle-là. Bref.

Toujours occupée avec mon coussin, je me dis que peut-être il pourrait encore cacher quelque chose. Alors j'accroche une partie de la taie au bout de ma prothèse, me permettant donc d'aller fouiller avec mon autre main. Bingo. J'en sors une sorte de poing américain fabrication maison. Mais ce sera toujours mieux que rien. Je me tourne alors vers Gin, le lui lançant pour qu'elle ait une arme elle aussi.

Tiens, attrape. Deux armes, c'est bien. Mais j'avoue ne pas être totalement satisfaite. Il n'y a rien ressemblant à ce que j'ai l'habitude d'utiliser et j'aurais tout de même espéré que dans la panique ils oublient quelques objets plus intéressants que ça. Mais bon. On ne sait jamais, peut-être qu'on trouvera mieux.

Ce qui est sûr c'est que je me passerais bien des détails de l'état dans lequel peut bien se trouver la literie qu'on est en train de fouiller. Pour ma part, je tente d'en faire abstraction un maximum. Ce qui m’agace le plus actuellement est certainement le fait de ne rien trouver de concret. Ou du moins, pas suffisamment. Un poing américain, un surin, c'est bien mais après ? On ne va pas aller très loin avec ça face à des types armés jusqu'aux dents.

Alors bien que la luminosité se fasse de plus en plus faible à la mesure que la lampe à huile arrive en bout de course, je fouille le plus possible en essayant de ne pas perdre de temps sur des trucs inutiles. Glissant la main sous un matelas, espérant ne pas tomber sur quelque chose de particulièrement dégueulasse, un petit sourire étire mes lèvres quand je reconnais le contact d'un objet métallique. Bingo, que je dis tout en attrapant ma trouvaille et en l'extirpant de sa cachette. Malheureusement, mon sourire s'efface en me rendant compte que ce n'est qu'une petite lampe de poche. Toujours utile, mais un véritable couteau m'aurait un peu plus plu.

Une lampe de poche, que je signale à la blonde malgré tout, prête à retourner chercher.

Apparemment, il n'est plus temps de fouiller quand la blonde m'interpelle et me demande de la rejoindre subitement. Je fronce les sourcils, me demandant ce qu'elle a d'un seul coup. Mais en tendant l'oreille, je comprends assez rapidement. J'entends des bruits de pas, qui semblent indiquer la présence de deux personnes. Et vu le rythme, je crois qu'il y a un des deux protagonistes qui est blessé parce que ça a l'air de boiter.

Pestant silencieusement, je m'approche rapidement de la lampe à huile pour l'éteindre avant de rejoindre Gin à proximité de la porte. Je me mets à mon tour contre le mur, de l'autre côté de l'entrée histoire que l'on puisse bénéficier de deux angles d'attaque différents en cas de besoin. Je récupère le surin que j'avais accroché sur ma prothèse, le serrant dans ma main. J'ignore qui arrive, mais je suis prête à me battre s'il le faut. Et je n'hésiterai pas à me faire le plaisir d'ôter la vie à quiconque tentera de m'empêcher de partir d'ici.

Il fait trop sombre pour que je puisse échanger un quelconque regard avec Gin à présent. Mais je ne doute pas de sa détermination à elle aussi. J'imagine qu'il ne nous reste qu'à nous faire discrètes et attendre de voir qui va débarquer ici.

Je retiens mon souffle, tentant de ralentir au maximum les battements de mon cœur qui s'emballe sous la pression, comme si ceux qui s'approchent risquaient d'entendre mon palpitant. Ce qui est stupide, qu'on se le dise. Mais c'est un réflexe incontrôlable sur l'instant. J'ai l'impression que les secondes deviennent des heures, tant l'appréhension de voir ces deux personnes débarquer est grande. Je déglutis difficilement, puis la porte s'ouvre.

Si j'essaie de me faire discrète, à l'évidence ce n'est pas suffisant puisque l'un de ceux qui venait d'entrer semble remarquer immédiatement notre présence. Je peste, serre les dents, mais avant même que je ne puisse soit plonger sur lui pour l'empêcher de saisir son arme, soit me foutre à couvert derrière un lit ou un meuble quelconque, il parvient à faire feu.

La douleur me fait pester, grogner, et ma main pourtant encore serrée autour de mon arme de fortune vient se poser sur mon épaule dans laquelle une balle vient d'entrer. Putain de merde ! Sérieux ? Ça pouvait pas être destiné à la blonde, cette balle ? Ça fait un mal de chien ! Une prothèse et une gorge récemment tranchée c'était pas suffisant, fallait en plus qu'on me tire dessus?