The Walking Dead RPG

J’ai un soupir soulagé quand je vois que tout le monde réussit à monter à bord. Notre situation n’est pas encore réglée, loin de là et je me sens trembler des pieds à la tête alors qu’avec Elohim, nous commençons à chercher les clés un peu partout. Au bout de quelques secondes, je finis par les attraper dans la boite à gants et j’ai un profond soupir de soulagement. « On part à Spokane. » Je ne sais même plus si c’est une question ou une affirmation. Je sais juste qu’il faut qu’on aille quelque part et que cette destination nous permettra peut-être de venir en aide à ceux que nous laissons derrière nous. Ceux qui m’ont aidé à tenir ces derniers mois. Qui m’ont empêché de devenir complètement fou.

Je sais maintenant que le film ne se finira pas comme ça. Pas ici. Je sens les larmes me monter aux yeux mais je les chasse d’un revers de la main.

« Accrochez-vous ! » Je démarre sans problème et j’écrase l’accélérateur sans réfléchir, les yeux écarquillés, alors que plusieurs miliciens tournent leurs armes vers nous. « Je ne crains aucun mal, je ne crains aucun mal… » A côté, j’entends Elohim prier en yiddish et je fonce, alors que je sens les balles fuser dans l’air.

Et tout va très vite. Les cris, les coups de feu, tout ça s’éloigne. Je reste concentré, la mine sur la route, essayant d’ignorer tout ce qui pourrait me parasiter. Au bout de quelques minutes, je finis par prendre une très longue inspiration, alors qu’une part de moi me souffle que cet air a un goût que j’avais presque oublié. Celui de la liberté.

Je… je perds un peu mes moyens tellement je suis anxieuse. Je me demande où fouiller, puisque Mason est devant avec Elohim. Est-ce que… non les clefs ne peuvent pas être derrière. Est-ce que je trouverai un outil si on doit coller deux fils ensemble ? Comme dans les films ? Fort heureusement, mon ami découvre les clefs, ce qui met fin à mes réflexions ne servant à rien.

Spokane, comme Emerson nous a demandés. J’hoche de la tête malgré la peur qui me trou le ventre.

Dès que le moteur démarre, on peut entendre les miliciens au-dehors. Je retiens mon souffle et Mason appuie sur l’accélérateur. Des salves de balles ricochent sur le métal du camion. Je me jette par terre comme je peux, me recroquevillant sur moi-même et laissant s’échapper un petit cri apeuré. Les larmes recommencent à couler et je sens plusieurs secousses, mais je suis complètement terrorisée au point de n’entendre que les battements effrénés de mon propre cœur aux creux de mes oreilles. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps que je me rends compte que nous roulons. Qu’il n’y a plus de tirs. J’ouvre les yeux prudemment.

- On… on est partis ? Que je demande d’une toute petite voix craintive. On est libre ?

Freedom

IN MY HEAD

A SOUL ON FIRE AND A WILL TO LIVE

Le suspens est intenable. Tasya s'est recroquevillée sur elle-même à l'arrière du camion. Vont-ils réussir à partir ? Mason parvient à mettre la main sur les clés et le véhicule démarre. Elle entend plusieurs impacts de balles sur la carrosserie et elle se replie un peu plus sur elle-même. Par chance, personne n'est blessé. Direction Spokane maintenant. Que va-t-il les attendre là-bas ? Seront-ils toujours considérés comme des disgraciés ? Elle n'en a aucune idée mais elle se sent tellement épuisée qu'elle n'a pas le courage d'y réfléchir d'avantages.

Une nouvelle secousse fait bouger le camion et elle grimace. La contraction est plus vive et met du temps à passer. Elle pose sa tête sur ses genoux et souffle doucement. Tasya ne dit rien, elle ne peut pas accoucher maintenant, il faut que ça soit une fausse alerte. Lorsque Elliot demande s'ils sont libres, la mexicaine se glisse jusqu'à elle et la serre dans ses bras. « Oui.. » murmure-t-elle « On est libre... » Elle pose sa tête contre celle de son amie et retient un sanglot. « On est libre... » répète-t-elle. Son regard vient croiser celui de Mason dans le rétro et elle hoche doucement la tête : ils l'ont fait. Ils ont réussi.