The Walking Dead RPG

Tasya continue d'avancer et tombe enfin sur des visages connus, et pas n'importe lesquels : Mason et Elliot. La surprise et le soulagement sont immenses. Elle est à deux doigts de s'effondrer. Pour autant le temps presse, ils n'ont pas le temps de s'en réjouir, les rôdeurs ne sont pas bien loin. La mexicaine les suit puis les laisse repousser le grillage et bloquer l'accès. De son côté, elle est épuisée. Son ventre la tire toujours, ses forces s'amenuisent.

Lorsqu'ils arrivent a proximité des dortoirs, elle sait déjà qu'il va y avoir vraie boucherie sur place. Elle a entendu les cris, les coups de feu. Ses yeux se posent sur les cadavres au sol puis sur les morts qui tambourinent contre les murs. Elle a vu trop d'horreur pour réagir. Mason lui tend la veste d'un des miliciens et elle l'enfile sans dire un mot.

Son ami propose de se rendre au refectoire ou dans la pièce réservée aux chorales.Tasya ne tiendra pas toute la nuit ainsi, elle secoue la tête en direction de Mason. « On ne peut pas rester dans le bidonville.. Tôt ou tard, on nous trouvera, que ce soient des rôdeurs ou des miliciens... » Et que leur feront-ils ? Il les tueront c'est certain. Et si ce sont des morts, personne ne viendra les sortir de là, surtout pas après le soulèvement des disgraciés. « S'enfermer ici reviendrait surement à nous condamner...» Elle n'en est pas certaine, mais c'est mal parti.

En revanche, Tasya entend toujours le bruit des véhicules qui foncent vers la ville. Après quelques secondes de réflexion, elle glisse « Si on arrivait à mettre la main sur un de ces camions, ce serait pratique pour quitter les lieux. » Et fuir pour de bon cet endroit de malheur. Où en trouver un ? Aucune idée.

Spoiler:

Je reconnais immédiatement Emerson et mon cœur se serre de plus belle dans ma poitrine. Je n’ai pas les mots actuellement et surtout, le visage trempé de larmes de toute manière. Quand je vois Tasya par contre je pose une main sur ma bouche pour ne pas éclater en sanglots. Je suis tellement soulagée de la voir. Tellement heureuse que nous soyons tous réunis malgré que l’on risque d’y rester.

Le trou dans le grillage est rapidement barricadé avec ce qui tombe sous la main de tout le monde. Nous nous remettons en mouvement dès que c’est fait et je sursaute au cri d’Emerson. C’est avec effroi que je découvre à mon tour les rôdeurs, puis les corps des miliciens. Je ne tiens plus, je… je…

Je m’écarte juste à temps pour vomir le peu de bile que j’ai dans l’estomac. Toutes ces images, les odeurs, la peur, la violence…

J’essuie ma bouche sur revers de ma manche trouée. Je me redresse en titubant légèrement et j’essaie de reprendre mon sang-froid. Pendant ce temps Mason semble avoir trouvé un peu d’équipement. Il faut que je me ressaisisse. Il faut que je retrouve un peu de contrôle. Je tremble encore comme une feuille et nous nous remettons en mouvement.

- Il faut p-partir. Que je balbutie. Il faut partir ! On ne peut pas rester ici. Je suis de l’Avis de Tasya bien évidemment.

Quelque chose accroche mon œil soudainement et… Je me fige dans mes pas. Là sous mes yeux, deux miliciens sont en train de se faire dévorer. Ils sont trois rôdeurs. Mon esprit me souffle quoi faire, même si mes tripes elles me recommandent de passer mon chemin.

- Ils ont de l’équipement. Je ne suis pas impulsive de nature, mais je suis désespérée là, maintenant. Complètement désespérée. Je m’arme de ma branche et souhaite que mes amis m’apportent de l’aide. On ne peut pas cracher sur de l’équipement maintenant !

Je cours vers le premier rôdeur qui se nourrit à même le ventre d’un des cadavres et de toutes mes maigres forces, j’abats le bout pointu de ma branche dans son crâne. Je réalise à peine que son corps se ramolli d’un coup et qu’il tombe face première dans les viscères, que je retire ma branche pour frapper de nouveau. J’avise le deuxième rôdeur qui prend conscience de ma présence. Je tente de lui transpercer le crâne à lui aussi, mais je manque de force et il se défend. Je dois faire quelques pas en reculant, avant de retenter ma chance à nouveau. Sans succès, alors qu’il agrippe mon arme ! Il faut que je me désempêtre au plus vite et en quelques contorsions, j’y arrive heureusement.

Spoiler:

Freedom

IN MY HEAD

A SOUL ON FIRE AND A WILL TO LIVE

Je vois les réactions paniquées de Tasya et Elliot et je finis par hocher la tête en voyant qu’Elohim en mène pas beaucoup plus large. « Okay, okay. On… on s’en va. » Mais comment ? Bonne question. C’est Tasya la première qui entend le bruit des moteurs des camions et qui propose de tenter notre chance comme ça. Sauf que ce n’est pas avec ma matraque et le bout de bois d’Elliot qu’on va aller bien loin.

Si on commence à se diriger quand même en direction du bruit des moteurs, j’ai un temps d’arrêt quand la plus jeune semble bloquer sur quelque chose. Et je grimace en voyant les rôdeurs s’acharner sur les corps des miliciens, réprimant tant bien que mal un haut-le-cœur. Une inspiration, avant d’écarquiller les yeux quand Elliot se précipite vers eux. « Bon sang ! Reviens là ! » Mais c’est trop tard et déjà, elle en a planté un avec son arme. Avant de s’attaquer au deuxième alors même qu’on arrive tout juste à sa hauteur. Elle lutte et arrive tout juste à s’en défaire. « Baisse-toi. » Soufflé d’un ton ferme, alors qu’elle s’exécute et que j’assène un violent coup de matraque en plein visage du rôdeur. Je ne veux pas savoir qui c’est. Je n’ai pas envie d’imaginer que peut-être, ce matin, nous étions en train de travailler ensemble. Je veux juste sortir de ce cauchemar avant de perdre définitivement la raison.

Autour de nous, les cris se succèdent, l’odeur de sang se mêle à celle de brûlé, de poudre et j’en passe. Comme si la mort refermait petit à petit son étau sur nous. Un deuxième coup de matraque sur l’autre rôdeur, alors que je refuse de la laisser gagner et le voilà par terre, pendant que je reprends laborieusement mon souffle. Et je me penche, laissant filer un sifflement en voyant qu’ils ont deux armes de poing. J’en glisse une dans ma poche, avant de montrer l’autre à Tasya et Elliot. « Vous savez comment ça marche ? » Tout en parlant, je sors le chargeur pour le remettre et je leur montre rapidement quelques manipulations. « Bras tendu. Vous restez focalisées sur votre cible. Et… ne tirez que si vous êtes sûres de toucher. » C’est Tasya qui tend la main pour récupérer l’arme. « Allez, on se bouge. »

Spoiler:

Tasya ne réagit pas lorsque les rôdeurs sont en train de dévorer les miliciens. Mason et Elliot sont plus vifs alors que dans son état, se battre serait trop compliqué. La mexicaine observe son ami leur montrer comment manipuler une arme à feu puis elle tend la main pour prendre le pistolet. Espérons que ça ne soit pas si dur que ça...

Entendre que New Eden tient la fille de Grace en otage lui brise le cœur. Tasya comprend la réaction d'Emerson. A sa place, elle aurait fait la même chose. « Fais attention à toi.. » lui murmure-t-elle. « Spokane ? » reprend alors la brune d'une voix blanche. « Et s'ils nous enferment à nouveau là-bas ? » Pourquoi sauveraient-ils Colville ? Après tout ce que les disgraciés ont subi, il serait peut être mieux que cet endroit crâme pour de bon... Cette pensée quitte bien vite son esprit quand elle songe à tous ces civils innocents présents dans la ville, ces enfants, ces familles. Elle aussi, elle a vécu longtemps à côté du bidonville de Walla Walla sans chercher à savoir ce qu'il s'y passait.. Elle ne peut donc pas les juger.

La mort dans l'âme, Tasya passe une main sur son ventre. Elle a conscience que pour protéger son bébé, la meilleure solution serait de fuir loin d'ici, mais ils ne peuvent pas sacrifier toute une ville. « Elle a raison. Il y a des civils à Colville, des enfants... On ne peut pas fuir en les abandonnant à leur sort... » Alors qu'ironiquement, personne ne s'était gêné pour les abandonner à leur sort, eux.

Le trajet jusqu'aux camions lui semble interminable. A aucun moment, elle ne se plaint mais les douleurs au ventre ne se calment pas. Elle avance pourtant, sans rien dire. Le chaos règne autour d'eux. Les militaires tentent de stopper la menace mais les morts semblent toujours plus nombreux. Lorsqu'ils trouvent enfin un véhicule, la mexicaine monte à l'arrière sans difficulté surement poussée par l'adrénaline. Elle tend même la main vers ses amis pour les aider à monter à leur tour.

Spoiler:

J’ai un temps d’arrêt aux propos d’Emerson et je laisse filer un soupir silencieux. Je ferais exactement la même chose à sa place et c’est pour ça que je n’essaie même pas de tenter de la raisonner. Avant qu’elle ne file, j’ai un bref hochement de tête à ce qu’elle nous demande. « On fera ce qu’on peut. » Je n’ai aucune idée de ce qui pourra nous arriver une fois à Spokane, mais je me vois mal abandonner tous les gens ici, quoi qu’il ait pu se passer ces derniers mois. Ou justement pour ce qui a pu se passer ces derniers mois. Je sens toujours cette peur, cette terreur même, qui me noue l’estomac et m’empêche de réfléchir aussi bien que je le voudrais.

J’ai juste ce besoin maladif de sortir de là, qui me bouffe autant que la peur de ce qu’on pourra trouver dehors. Et j’ai un sursaut quand Elohim me parle de son frère, secouant la tête avant de grimacer. « … peut-être oui. J’ai… j’ai passé plusieurs mois là-bas. Je pourrais peut-être nous trouver un chemin qui… » Qui quoi au juste ? Ne nous emmène pas directement à la case prison ? Aucune idée. Je suis incapable d’y voir clair. Mais on doit essayer de trouver de l’aide. Et ici, c’est un cauchemar.  

Et nous reprenons notre marche. Laborieusement. Jusqu’à voir les premiers camions. Le grognement des morts se fait de plus en plus insistants et les détonations rendent la scène totalement surréaliste. Surtout avec le haut-parleur qui tente d’expliquer ce qui se passe. La sidération laisse place à la peur quand je vois une marée de soldats se déverser. C’est une mauvaise idée d’aller là. Une très mauvaise idée.

Pourtant, Tasya fonce la première. Et je la suis, les autres sur les talons, jusqu’à me retrouver à l’intérieur du camion, porté par l’énergie du désespoir ou peu s’en faut.

Spoiler:

J’ai envie de raisonner Emerson, de lui dire de venir avec nous, mais… Le puis-je vraiment ? Il est question de sa fille et si je n’ai moi-même pas d’enfant, je peux comprendre. Je ferme les poings, essayant de reprendre le contrôle sur mes émotions, essayant de garder la tête froide. Je ne suis pas mécontente que l’on ne m'ait pas tendu d’arme à feu. Je ne sais pas si j’aurais le sang-froid de m’en servir actuellement.

Nous nous séparons, mais juste avant Emerson parle de Spokane. Du fait qu’ils pourraient complètement pacifier la zone… J’hésite. Feront-ils la différence entre les civils qui méritent d’être sauvés et ceux qui ne le méritent pas ? Comme cet enfoiré d’Évêque ou son grand ami, l’homme qui voulait adopter le bébé de Tasya ? Cette idiote de femme qui se permettait de voir mon amie comme un incubateur taille humaine ?!

J’ai beaucoup de rancœur pour Colville… mais il y a aussi des innocents ici. Je… je n’ai aucune idée de comment on peut faire, de ce qu’il faut faire. Une chose est sûre cependant, il faut sortir de cette ville cauchemardesque. Tasya repère la première un camion libre et y fonce comme elle le peut. Les détonations, les grognements, l’odeur du sang, de la chair, de la fumée… J’ai l’impression que ma tête va exploser. Mason et moi nous élançons également et nous nous retrouvons tous à bord du camion. Maintenant, il faut démarrer et partir au plus vite !

- On le fait démarrer comment ? Il y a des fils ? Ou les clefs ?

Spoiler:

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