The Walking Dead RPG

A la seconde explosion, Tasya sursaute. Line à ses côtés, semble perdre tout son calme et commence à paniquer. « Calme-toi » lui souffle la mexicaine même si elle n'en mène pas plus large. L'espoir de retrouver Mason et Elliot semble s'amenuiser de minutes en minutes. S'ils avaient été encore là, ils se seraient probablement déjà retrouvés. Ils savent où elle est généralement, au dispensaire ou ici, dans la chambre d'Alec. Sont-ils morts ? Elle refuse de s'arrêter davantage sur cette idée.

Où aller ? C'est le chaos, partout. Elle essaye de réfléchir, rester plantées ici en plein milieu ne va pas les aider beaucoup. Soudain, elle sent une main l'attraper et une voix pressée s'adresse à elle : Tasya ! Tasya, il ne faut pas rester là ! C'est un visage familier qui leur fait signe à toutes les deux de se rendre vers le bidonville : « Emerson ? » Il y a des morts dans la ville ! Les morts qui se relèvent constamment ! Les malades de la grippe ! Passée la surprise de revoir son amie, la mexicaine enchaine : « Est-ce que tu sais où il faut aller ? » D'où sort Emerson ? Les différents zones sont colmatées, si on retourne vers le bidonville, nous serons à l'abri des grilles au moins pendant un temps, ça nous donnera l'occasion de réfléchir à ce que nous pourrons faire ensuite... Tasya secoue la tête. Line et elle viennent de cet endroit, ce n'est pas une bonne idée ! « Et l'émeute ? L'incendie ? » Elle n'est pas particulièrement chaude pour se rapprocher à nouveau des miliciens. Je n'en sais rien, je préfère être loin des morts qui se relèvent en boucle, je n'ai pas l'impression que nous ayons vraiment le choix, Tasya... Emerson n'a pas faux. La mexicaine accepte alors de la suivre. Elle entraine Line avec elle. Le temps des explications viendra plus tard si elles en ont l'occasion.

Un cauchemar.

C’est juste un fichu cauchemar.

Je continue de serrer la main d’Elliot dans la mienne, cherchant un moyen de m’éloigner de l’épicentre des explosions. Sauf que ça nous rapproche immanquablement du bidonville. L’idée même d’y retourner volontairement me donne la nausée, mais les options sont limitées. Surtout que les rafales de fusils des militaires ne laissent pas vraiment la place au doute sur ce qui se passe autour de nous. On dirait qu’ils pacifient sans même savoir sur qui ils tirent. Ils ne doivent même pas s’en soucier. Et avec les morts qui ne vont pas tarder à se relever en plus du reste, autant tenter de se cacher derrière les barricades du bidonville le temps qu’on pourra.

Je n’essaie même pas de reconnaitre des gens, le temps presse. Et je relève la tête quand Elohim nous montre un passage. J’hésite un instant, avant de prendre une grande inspiration, relâchant la main d’Elliot. « Je passe le premier. Je vous attends de l’autre côté. » En espérant que ce ne soit pas une idée stupide et que rien de pire ne m’attende. Mais je souffle ça en fixant la jeune femme dans les yeux, le plus calmement du monde. « Ca va bien se passer. D’accord ? Tu peux faire ça sans problèmes. » Et moi ? Bonne question. Je commence à me sentir aussi à bout de forces, l’adrénaline n’étant plus suffisante pour vraiment me porter.

J’entends des grognements non loin, alors que les morts nous ont repérés. Et je déglutis, passant rapidement de l’autre côté, alors que j’attends que les autres fassent de même. Et vite.

Spoiler:

Tasya suit Emerson en tirant Line. Où vont-elles ? La mexicaine n'en a aucune idée. Elle avance sans se retourner, suivant aveuglément la médecin. De toute façon, elles n'ont pas bien le choix, rester sur place est beaucoup trop risqué, la ville parait être sens dessus dessous. Elles arrivent bientôt à un grillage, probablement ouvert par des miliciens. Elles s'y engouffrent toutes et la mexicaine prend soin de refermer derrière elles. Il y a des rôdeurs évolués dans la ville, il ne faut pas qu'ils puissent venir ici dans le bidonville. Tout autour d'elles, c'est un véritable enfer. Des détonations leur parviennent, des cris... La brune a le souffle court, elle a peur mais garde son sang froid.

Alors qu'elle referme le grillage, une voix lui parvient d'un peu plus loin : Oh mon dieu ! Ils arrivent ! Ils arrivent, dépêchez-vous ! « Attendez ! » Tasya s'arrête aussitôt. « Je reconnais cette voix ! » Elle cherche du regard. « Anna ! C'est Anna ! Il faut aller l'aider ! » La mexicaine fouille l'obscurité du regard avant d'essayer de se rapprocher de la position de son amie. Où est-elle ? Elle n'ose pas crier de peur d'attirer des morts ou des miliciens dans leur direction.

Spoiler:

Les tirs ne cessent pas. On dirait une scène de guerre dans les films, c’est la première fois que je me retrouve vraiment au beau milieu d’une attaque comme ça. Je ne sais pas réellement où donner de la tête. J’ai les poumons en feu et j’ai peur de m’arrêter de courir. Peur de m’effondrer lorsque je m’arrêterai. Sauf que j’ai pertinemment conscience que je ne ferai pas long feu non plus au pas de course.

Je crois qu’il y a beaucoup de véhicules de ce que j’entends. Ce n’est pas difficile de les repérer au fond, comme d’habitude il y a plutôt des chevaux en grande majorité. Je me demande s’ils font la différence entre les civils et les miliciens. Des rebelles ? Des gens de l’extérieur ? Ces fameux Remnants ?

Pas le temps d’y penser, je ne dois surtout pas ralentir.  

Nous arrivons en vue de barricade… Le Bidonville. Mon cœur menace de sortir de ma poitrine. Je n’ai pas envie d’y retourner, pas après m’y être échappé. C’est Elohim qui pointe un bout de clôture éventré. J’ai envie de faire demi-tour. Je ne sais pas si Mason le sent, que je suis prête à déguerpir dans l’autre sens, mais il m’interpelle. Les yeux pleins de larmes et les joues rougis par l’effort, je déglutis avec peine. Ai-je le choix ? Entre les tirs, les grognements que je perçois de nouveau derrière nous et le Bidonville…

J’hésite, mais hoche finalement de la tête. Je regarde Mason passer le premier, puis… c’est mon tour. Je ne sais pas si c’est la peur, la chance ou mes habilités passées, mais c’est un peu comme pour la fenêtre des sanitaires un peu plus tôt cette nuit. Je suis surprise d’aussi bien me débrouiller, j’arrive à ne pas m’accrocher à rien et je passe plus rapidement que je ne l’aurais cru. Pour autant, je ne suis pas rassuré de me retrouver à nouveau ici… Il reste Elohim et Anna.

- Vite ! Que je les supplie.

Spoiler:

Freedom

IN MY HEAD

A SOUL ON FIRE AND A WILL TO LIVE

J’ai un temps d’arrêt quand je reconnais Tasya, soulagé de la voir en vie. Et si je suis heureux de voir Line, quand mon regard croise Emerson, j’ai un profond soupir. « Désolé de te voir ici… » j’ai un nouveau sursaut quand j’entends de nouveaux échanges de tirs, incapable de savoir s’ils viennent de l’intérieur du bidonville ou de l’extérieur. Le chaos semble nous cerner de toutes parts, à un point que je ne sais même plus où nous pourrions aller. Mais j’aide Elohim et la médecin à renforcer autant que possible le grillage. « Okay, okay… »

Je me frotte le visage à deux mains, avant de partir avec les autres, essayant de réfléchir au meilleur endroit où aller. Pas les dortoirs, c’est une certitude. Et j’attrape le bras d’Emerson quand elle laisse échapper un cri au moment où les morts tambourinent à la porte, sans vraiment trouver de mots pour la rassurer. Mon regard se perd un instant à voir les miliciens au sol et je me rapproche de l’un d’eux avant de récupérer une matraque que je glisse à ma ceinture. Je tends le gilet pare-balles à Emerson et la veste à Tasya, avant de prendre une nouvelle inspiration, essayant sans succès de faire fonctionner le talkie. Quelques jurons soufflés dans la langue natale de ma femme et je le tends à qui veut, un brin dépité. « Si vous arrivez à le faire fonctionner… »

Un temps, avant de reprendre, fixant Elohim quelques instants. « Le réfectoire. A cette heure de la nuit, il devrait, normalement, être vide. Ou le bâtiment dans lequel on se réunit pour les messes obligatoires. » Là, c’est tout ce qui me vient. Et j’attends leur assentiment avant de prendre la direction d’un des bâtiments. On ne peut pas rester dehors indéfiniment de toute façon.

Spoiler: