The Walking Dead RPG

Je ferme les yeux quelques instants, profitant de la douceur de cette nuit printanière et du vent qui souffle doucement sur mon visage. Ca fait bien un fou de voir la terre renaitre tout autour de nous. Je sais, c’est un peu idiot, mais ça redonne aussi de l’espoir. On a survécu à l’hiver, on est toujours debout, même si les pertes à cause de la peste ont vidé les dortoirs.

Mais cette nuit, alors que nous sommes installés épaule contre épaule avec Elohim, à fumer une cigarette en regardant le ciel étoilé, j’ai envie d’y croire. Même un tout petit peu. Probablement que demain, ce sera une autre histoire. Mais j’ai fini par accepter de vivre chaque jour sans songer au lendemain, c’est aussi une question de survie.

Une nouvelle latte et j’inspire longuement, avant de me figer quand j’entends une voix beaucoup trop familière. Je me crispe, alors que je réalise qu’il semble passablement en colère. Je lève un index en direction d’Elohim qui écrase rapidement la cigarette et qui semble tendre l’oreille, tout comme moi. J’arrive à capter la plupart de leurs échanges. Ca parle d’une sale histoire, d’un problème avec un évêque et d’une personne introuvable. Anna ? Possible. Après tout, on a réussi à la cacher depuis des mois. De quoi les rendre complètement chèvres.

Par contre, il se rapproche un peu trop à mon goût-là. Et je sens cette peur primaire, qui ne me quitte plus depuis mon arrivée ici, qui m’a fait revoir bien des choses dans mon comportement, prendre le dessus sur le reste. Se cacher, pour survivre. Alors, c’est ce qu’on fait, aussi silencieusement que possible. Surtout, ne pas se faire remarquer.

Spoiler:

Je me frotte une fois de plus les yeux, incapable de trouver sommeil. Pourtant, ce serait vraiment important que je dorme, que je récupère de ces journées inhumaines. Il semble que mon esprit ne souhaite pas m’offrir ce répit.

Je sursaute presque lorsqu’Anna s’adresse à moi. Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un d’autre ne trouve pas Morphée, tellement on nous épuise jour après jour.

- N… Pas le temps de chuchoter une réponse que des éclats nous parviennent de l’extérieur.

Crispée dans ce qui me sert de lit, j’essaie d’entendre ce qu’il se passe, mais est-ce la crasse dans mes oreilles ou le positionnement de mon « lit » dans ce dortoir ? Je ne capte rien d’intelligible. Je n’ai sincèrement aucune idée de ce qu’il se passe. Devrait-on s’en inquiéter ? Je croise le regard d’Anna, avant de sonder le reste du dortoir sale, vers la sortie.

Je suis nerveuse, mais comme toujours. Je n’ai en vérité aucune idée de si un malheur d’apprête à nous tomber sur le bout du nez ou s’il s’agit simplement de deux miliciens qui se prennent la tête tous les deux.

- Est-ce qu’on… devrait aller voir ? Je propose timidement à ma voisine, juste histoire de pouvoir… savoir.

Spoiler:

Freedom

IN MY HEAD

A SOUL ON FIRE AND A WILL TO LIVE

Tasya se tourne et se retourne dans son lit sans trouver une position confortable. La douleur va et vient. Les contractions sont assez irrégulières mais désagréables et l'empêchent de trouver le sommeil. C'est trop tôt, l'accouchement n'est pas prévu avant quelques temps. Elle sait pourtant qu'avec la fatigue, les conditions de vie difficiles ici, le bébé peut arriver plus tôt que prévu. Elle ne peut pas se reposer, s'occuper des malades de la peste lui demande toute son énergie. Par chance, Alec n'est pas là ce soir. Cela lui arrive assez fréquemment. Il rentre parfois tard et ce n'est pas la mexicaine qui va s'en plaindre.

Tasya ne tient plus et décide de marcher un peu pour faire passer les contractions. Elle tâtonne dans le lit et trouve un gros pull épais, probablement à Alec, qu'elle enfile sur ses vêtements. A cette heure-ci, elle a peu de risques de croiser quelqu'un. Les miliciens doivent tous dormir. Dans cette petite chambre, elle a l'impression d’étouffer alors elle veut seulement aller respirer un peu d'air frais pour tenter de calmer les douleurs qui lui saisissent le ventre.

La mexicaine enfile tant bien que mal ses chaussures, glisse le scalpel qu'elle quitte rarement dans la doublure de son pantalon et sort dans le couloir. Si les contractions ne passent pas, elle se rendra au dispensaire, Line pourra peut-être l'examiner.

   

Spoiler:

L'air frais lui fait du bien, c'est rassurant. Les contractions semblent se calmer alors elle continue sa marche sans s'arrêter. Ses lèvres laissent échapper une fine buée à chacune de ses respirations. Malgré son pull épais, elle n'a pas chaud. Ses pas la conduisent un peu plus loin et Tasya s'arrête, surprise, elle perçoit du mouvement vers le reste du bidonville. Elle jette un regard en arrière, vers la cabane d'Alec qu'elle vient de quitter, mais elle ne voit personne. Elle n'a pas une idée précise de l'heure mais la nuit est déjà bien avancée, alors pourquoi y a-t-il autant d'agitation ?

Tasya hésite à aller plus loin. Que se passera-t-il si quelqu'un la trouve ici ? Normalement, elle n'a pas le droit de quitter la maison d'Alec. C'est déjà un "privilège" de pouvoir dormir ici, en sécurité et au chaud. Elle réfléchit quelques secondes, et se décide à continuer. Après tout, si elle se fait arrêter, elle a une bonne excuse, non ? Elle a des contractions, se rendre au dispensaire devrait être la chose à faire dans tous les cas, pour une disgraciée.

La future maman craint plus que tout qu'il arrive quelque chose à ses amis. Mason et Elliot sont là-bas. Elle connait la violence dont peuvent faire preuve les miliciens. Ils n'ont pas hésité à venir égorger les mourants en plein milieu de la nuit. Et s'il y avait eu une tentative de révolte ? Milles scénarios fourmillent dans son esprit et elle ne peut pas rester sans rien faire. S'il y a quelque chose, le dispensaire est forcément au courant.

Spoiler:

Je me retourne vers Anna, de l’inquiétude plein le regard. Pour elle ? Je me mords l’intérieur de la joue… Si elle est ici aujourd’hui, c’est grâce à Tasya qui a été plus brave que moi. Qui n’a pas eu peur de faire ce qu’il fallait pour sauver quelqu’un d’autre qu’elle-même.

Je ne peux pas rien faire. Je ne peux pas encore une fois me mettre la tête dans le sable… Je ne le supporterais pas !

La porte s’ouvre avec fracas et des Miliciens entrent avec leurs torches pour nous extirper de nos lits. Ma décision est déjà prise et je le sais dans mon cœur. Mason avait raison. L’espoir fait toujours battre mon cœur et rien n’est complètement éteint en mon for intérieur. Je suis vivante et tant que je respirerai, je ne pourrai accepter ce traitement inhumain.

- Anna… on va te faire sortir d’ici avant qu’ils ne te voient. Viens. Que je chuchote le plus bas possible parmi les gémissements des gens malmenés plus loin.

Je descends de mon lit et profite des ombres pour cacher Anna, pour la dissimuler un peu derrière moi, le temps qu’on trouve par où partir en douce. Il y a un espèce de braséro près de nos lits… éteint depuis un moment déjà, j’en attrape la branche un peu pointue qui nous servait de tisonnier jusqu’ici.

Spoiler:

Freedom

IN MY HEAD

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