On ne va pas se mentir, jouer la carte de la prudence avec une maladie qu'on ne connaît pas est logique mais... Quand on fait partie des confinés, c'est chiant au bout d'un moment. Enfin, dans mon malheur j'imagine que j'ai encore de la chance. Je ne suis pas tout seul. Même si dans le fond, j'aurais préféré que May aille bien et n'ait pas besoin d'être enfermée ici elle aussi. Au moins elle est vivante, et c'est tout ce dont j'ai besoin. J'ai eu si peur de la perdre, le jour de l'expédition. Maintenant, c'est plus des symptômes chiants en dent de scie qu'autre chose. Apparemment, on risque pas d'en mourir. Ou pas tout de suite, du moins.
Assis sur le fauteuil du salon, mon carnet de croquis entre les mains, je dessine ce qui me passe par la tête. Un gâteau, la pâtisserie de ma grand-mère à Paris, le pont de San Francisco, ce genre de conneries. C'est pas comme si j'avais grand chose d'autre à faire, surtout que May est dans la chambre en train de se reposer.
Plaques à la con, que je grommelle en français quand subitement l'une d'elles se met à me gratter intensément. Ayant toujours mon crayon en main et la plaque se trouvant entre mes deux omoplates, j'essaie tant bien que mal de me gratter, quitte à finir avec des cicatrices parce que je me serai ouvert. Mais ça fait vraiment trop du bien de se gratter bon sang.
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Sujet: Re: Just the two of us Lun 27 Mar 2023 - 7:02
Évidemment qu'elle est frustrée. Ses émotions sont à fleur de peau, après tout, depuis leur retour. Comme à chaque fois que Nathan frôle la mort et qu'elle a droit à un avant-goût de sa vie sans lui. Alors oui, le simple fait d'être enfermée ici et de ne pas pouvoir aider au dispensaire est en train de la rendre débile. Quelle idiote. Liv pensait naïvement qu'ils étaient hors de danger, lors de leur retour. Personne n'affichait de symptômes - pas même les membres de l'expédition - pendant des semaines. Et pourtant. La blonde passe maintenant ses journées dans son lit, la plupart du temps, à essayer de chasser les maux de tête horribles qui lui donne envie de se défoncer le crâne. Et dire que rien ne fait baisser sa fièvre.
Sauf qu'il est là, au moins. Sain et sauf - enfin, jusqu'à preuve du contraire. Le fait d'être malade en même temps que lui rajoute à la frustration, sans surprise, parce qu'elle est trop épuisée pour garder un oeil sur le brun à chaque seconde de chaque heure. Et cette inquiétude constante ne l'aide pas à se remettre. Mais quand elle l'entend grogner dans le salon, il n'en faut pas plus pour la faire se lever. May enfile une veste qui ne lui appartient probablement pas, avant de se diriger vers le canapé où est posé Nate.
Elle arrive par derrière, comme une petite souris, en réalisant qu'il essaie encore de se gratter jusqu'à s'ouvrir la peau. Sans le prévenir, elle lui arrache illico le crayon des mains, avant de se diriger à la cuisine. Mais ni sa migraine, ni sa peau bouillante ne vont l'empêcher de le gronder. « Ça suffit, enfin! » qu'elle lance en haussant le ton, revenant vers lui avec une compresse froide dans les mains. « Tu ne fais qu'empirer les choses, et tu le sais. » lâche-t-elle en rigolant - parce qu'il le sait effectivement. Et c'est précisément parce qu'il se gratte autant qu'il est recouvert de ces trucs. Cendrillon le regarde un moment, désolée de le voir souffrir de la sorte, avant de lui faire un signe de tête pour qu'il retire son t-shirt. Elle l'aide de sa main libre, avant de venir poser la compresse entre ses deux omoplates, et de souffler un peu. Chaque geste lui demande un effort surhumain, après tout.
« Je sais bien que c'est séduisant, les cicatrices, mais tu veux vraiment en avoir une de plus? » Faut bien essayer de le faire rire un peu.
'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.
Sujet: Re: Just the two of us Lun 27 Mar 2023 - 12:32
Un petit cri de surprise m'échappe quand je me fais subitement arracher mon crayon des mains, bien trop concentré dans ma session de grattage pour avoir remarqué l'arrivée de May. Instinctivement je viens poser une main au niveau de mon cœur, après avoir fait voler mon carnet de dessin en sursautant. Si je fais une crise cardiaque, j'arrêterai de me gratter, bien vu, que je lui dis en rigolant un peu malgré tout. Elle m'a vraiment fait peur, c'est ça le pire.
Malgré tout, j'offre une petite moue désolée à May quand elle me rappelle à l'ordre, m'exécutant sans chercher à négocier quand elle me demande de retirer mon haut. Chez moi, si les maux de tête sont moins fréquents, les plaques elles sont plus que présentes. Et si on veut mon avis, c'est vraiment dégueulasse.
Quand la compresse humide se pose sur mon dos, je lâche un soupir de soulagement bien audible, fermant les yeux et appréciant le moment. Bah ça dépend, est-ce que tu me trouveras encore plus séduisant si j'en ai d'autres? Je rouvre les yeux, tourne la tête pour regarder May par-dessus mon épaule avec un sourire idiot, comme j'en ai l'habitude. Malgré tout, je reprends un peu mon sérieux et tends la main vers elle pour attraper sa main libre. Comment tu te sens ? Pas trop fatiguée ? Et ta tête ?
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Sujet: Re: Just the two of us Mer 29 Mar 2023 - 18:18
« Alors je vais te réanimer, juste pour te le répéter à nouveau. » lâche-t-elle en lui offrant sa plus belle grimace, avant de pouffer de rire. Enfin, la compresse le soulage - c'est le plus important. Elle la laisse sur sa peau pendant quelques minutes, observant longuement son dos tandis qu'il pose une question particulièrement loufoque. Elle rigole, avant de se pencher pour venir l'embrasser doucement, quand il se retourne. « Toujours de plus en plus séduisant, cicatrices ou pas. » Et de plus en plus amoureuse, malgré toute la merde qui leur tombe dessus, depuis quelques temps. C'est cliché, sûrement. Alors il faut qu'elle enchaîne avant de se perdre dans sa tête. « Enfin, j'imagine que je devrais te dire non. Tu vas arrêter de te gratter du coup? » Oh, elle sait bien que ça ne l'arrêtera pas, mais quand même.
Elle le regarde prendre sa main, serrant ses doigts dans les siens brièvement alors qu'elle retire la compresse de son dos. Et sans se faire prier, elle se dépêche de venir poser les fesses à côté de lui. La blonde abandonne ensuite la compresse sur la table basse, tandis qu'elle remarque son carnet de dessin un peu plus loin, échoué par terre. « J'ai l'impression qu'elle va exploser. » admet-elle pour répondre à sa question, par rapport à sa tête. « J'ai hâte que la fièvre me lâche un peu, j'ai l'impression de brûler vive. » affirme-t-elle aussi, en se passant une main dans le visage, un peu à bout.
Mais elle décide de récupérer le carnet de dessin, du coup. Elle tente de le faire sans se lever du canapé, s'étirant dans tous les sens en manquant presque de tomber - jusqu'à ce qu'elle puisse enfin mettre la main dessus. Liv se redresse non sans difficulté, replaçant quelques mèches blondes avant de décider de feuilleter les dessins du brun, curieuse. « Qu'est-ce que tu dessinais, alors? » Artiste torturé, son Nathan? Elle n'allait pas tarder à le savoir.
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Sujet: Re: Just the two of us Mer 29 Mar 2023 - 21:39
Eh, j'aurai droit au bouche à bouche, ça me va, que je lui dis avec un petit rire idiot et amusé. J'essaie au maximum de dédramatiser la situation, parce que je sais qu'elle lui pèse énormément. Être coincée ici au lieu d'aller s'acharner à se tuer à la tâche au dispensaire. Si une part de moi s'inquiète parce qu'elle est malade, forcément, une autre est tout de même rassurée de savoir que du coup elle ne peut pas non plus se surmener comme elle a l'habitude de le faire. C'est déjà ça.
J'offre un clin d’œil à ma fiancée, sans perdre mon sourire, et hausse les épaules. Trop tard, t'as déjà dit que tu me trouvais de plus en plus séduisant même avec les cicatrices! Bon, je sais bien que je devrais m'abstenir de gratter et que plus je le fais plus ça risque d'empirer... Mais c'est plus fort que moi, je deviens taré quand j'essaie de me retenir ne serait-ce que cinq petites minutes. D'ailleurs, si je frissonne quand la compresse froide se pose dans mon dos, je ne tarde pas à venir me gratter la plaque à l'intérieur de ma paume dès que May a les mains occupées par mon carnet de dessin. Quand je dis que c'est plus fort que moi. C'est carrément inconscient par moment.
J'imagine que t'as tout essayé pour faire baisser la fièvre? Je demande, au cas où, mais j'avoue que parfois elle a tendance à un peu trop se négliger pour faire passer les autres avant elle. Donc ma crainte est légitime. Quant à la question sur mes dessins, je hausse les épaules et la laisse regarder par elle-même. Oh tout et rien. Des trucs au pif qui me passent par la tête. J'essayais de te laisser te reposer et pas faire trop de bruit.
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Sujet: Re: Just the two of us Mer 29 Mar 2023 - 22:47
Quel enfoiré, celui-là. Elle ne peut rien dire sans qu'il saute sur l'occasion pour jouer sur les mots. Elle rigole, n'empêche, par rapport à ses histoires de bouche à bouche. Et quand aux cicatrices, il peut bien faire ce qu'il veut, mais il rigolera moins quand l'une de ses plaies sera infectée par sa faute. Surtout que le dispensaire n'est déjà plus très riche en antibiotiques. Enfin, Liv préfère ne pas réfléchir à de telles éventualités. Sauf qu'elle n'est pas née de la dernière pluie, et si elle n'a pas les yeux posés sur lui à toute heure du jour et de la nuit, la blonde reconnaît le son qu'il fait quand il se gratte. Ce bruit sec et gras à la fois qui parvient jusqu'à ses oreilles quand il tente de soulager cette sensation qu'il déteste tant. Alors elle allonge les jambes sur lui, par-dessus ses mains, du coup - pour l'empêcher de continuer. Enfin, elle suppose que ce sera suffisant, puisqu'il pourrait clairement se dégager bien facilement.
« Je - je me souviens pas de l'heure de mes derniers comprimés, et - » Elle baisse les cils, l'espace d'une seconde. « Je sais pas, je veux pas utiliser notre maigre inventaire juste pour moi, tu vois. » Elle se doute bien que non, il ne voudra rien voir du tout. C'est pourquoi son ton se fait soudainement beaucoup plus doux, comme en prévision de sa réaction. Alors elle lui parle de ses dessins, qu'elle observe toujours, le carnet dans les mains. May pointe ce qui ressemble à la façade d'un petit commerce, avant de parler.
« C'est quoi, ça? » demande la petite, curieuse. « Et puis, c'est gentil de me laisser me reposer. J'espère que t'as pu dormir un peu, toi aussi. »
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Sujet: Re: Just the two of us Jeu 30 Mar 2023 - 11:00
Avec l'arrivée des jambes de May sur mes mains, je comprends bien vite que ce n'est pas que pour se mettre à l'aise qu'elle le fait. J'arrête donc de me gratter, venant poser mes paumes sur son pantalon en essayant de ne pas trop la toucher avec celle qui a ce truc dégueulasse dessus. Pas envie de risquer de lui refiler, hein. Si je peux éviter, c'est quand même mieux.
Je grimace un peu, relevant mon regard sur elle en penchant la tête sur le côté. Attend peut-être une heure ou deux et reprend un cachet ? De toute façon, moi j'ai presque pas mal au crâne, c'est surtout les plaques qui m'emmerdent. Autant que t'en profites, vu qu'on a eu ce qu'il faut pour deux. Ce serait con de pas le faire non ?
J'ai un petit sourire nostalgique qui vient prendre place sur mes lèvres quand ma fiancée m'interroge sur le dessin de la devanture de boutique que j'ai fait dans mon carnet. Penchant légèrement la tête sur le côté, en proie à des souvenirs aussi heureux que douloureux – parce que ma grand-mère me manque énormément – je souffle un coup avant de répondre. C'était la pâtisserie de ma grand-mère, à Paris. C'est elle qui m'a transmis sa passion et grâce à qui j'ai pu faire ce métier là. C'était une femme extraordinaire, je suis sûr qu'elle t'aurait adorée.
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