The Walking Dead RPG

Jon ne put s'empêcher de sourire à la remarque de Camila. Il la voyait enfin rire et c'était plutôt plaisant à regarder. N'empêche que derrière toutes ces années de solitude... il y avait beaucoup de souffrance, que Jon tentait encore chaque jour d'oublier. Mais chacun doit porter sa croix comme on dit. "Je suis de Portland à la base. Je suis arrivé à Seattle y'a deux ou trois ans..." Finalement elle avoua qu'elle aussi avait connu une période du même genre, ils n'étaient peut-être pas si différents au fond. "Qu'est ce qui t'a fait rester avec eux ? En tous cas c'est un sacré nom !" ajoutait-il en souriant de plus bel.

Jon capta que Cam n'avait pas compris sa question... mais au final, c'était peut-être un mal pour un bien ? Est-ce vraiment utile de lui demander pourquoi elle avait fait ça à un monstre comme Jefferson ? Il se contenta de sourire en retour avant de changer de sujet.

Camila accepta de lui en dire plus à propos des communautés du coin, et Jon l'écoutait attentivement tout en mangeant un peu entre temps. Une conversation qu'il avait eut il y a plusieurs années en arrière, remontait d'un coup dans sa mémoire, quand elle se mit à parler plus en détails de New Eden. À l'époque, quelqu'un lui avait parlé de ce groupe et de ses méthodes douteuses... mais Jon n'y avait pas vraiment cru ou alors pas suffisamment pris au sérieux. Par contre les Oblivions, il n'avait jamais entendu parler d'eux. Jon ne s'attendait pas à ce que Camila lui racontait, quand il pensait à tout ce qu'elle avait du traverser... ça expliquait déjà pas mal de choses, entre autre un œil arraché ! Il existait donc toutes sortes de communautés qui étaient liées les unes aux autres, que ce soit par la paix ou par la guerre. Le monde avait donc continuer de tourner quand Jon était sous son rocher ! "Wah... je te remercie pour le cours d'histoire..." dit-il, tentant d'assimiler tout ce qu'elle venait de lui dire, tandis qu'elle mangeait sa ration. "Je vois que le monde a continué de tourner... c'est plutôt cool." dit-il un peu ironiquement. Le renouveau était toujours synonyme de catastrophe, mais bon, il fallait bien commencer quelque part. "A part quand on tombe sur des connards comme ceux à qui t'as eut à faire..." Comme les nazis, et bien d'autres. Plusieurs questions se bousculaient dans sa tête, mais il ne voulait pas abuser du temps de Camila, qui avait déjà été sympa de lui expliquer tout un tas de choses ! Bon et merde. "Et ton groupe... c'est quel genre ?" Peut-être qu'ils avaient une spécialité ? Quelque chose en particulier ?

and now we are alive...

Il… Il est de Portland et arrivé dans le coin que depuis 2 ans ?! Je déglutis avec peine et préfère attraper ma tasse d’eau chaude pour me contenir au maximum… Pour reprendre mon sang-froid quelques instants et continuer cette conversation.

- J’étais à Portland aussi un bon moment. Je plante mes yeux dans les siens, je cherche un signe, n’importe lequel qui pourrait confirmer ou infirmer mes soupçons.

J’ai l’impression que mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, mais je reste en apparence le plus détendue possible. Seb n’aurait pas bossé avec un Oblivions, non ?

- À un moment, il faut arrêter de courir. Ce sont de bonnes personnes et j’ai décidé de me laisser une chance. J’ai mis du temps à ne plus ressentir ce besoin de partir au beau milieu de la nuit.

J’ai l’appétit complètement coupé, mais je reprends quelques bouchées de ragoût pour ne pas paraitre différente.

- De nada. Que je souffle dans la langue de ma mère, tandis qu’un milliard d’engrenages s’affolent dans mon esprit. Oui, l’humain est résilient il faut croire, comme de la mauvaise herbe. Bon, nous ne sommes pas seuls ici, il y a des gens autour de nous… Il me suffit juste de vérifier mes arrières et de rentrer vite au vignoble. Oui, ça des connards il y en a partout.

Là il me pose plus de questions sur les Fuckers et…

- Tu es des Oblivions ? Ça m’échappe. Mon impulsivité me perdra un de ces quatre, mais de l’avoir face à moi… Toutes ces coïncidences… Non parce que ce groupe de monstres dont je t’ai parlé, ils sont à Portland tu vois ? Donc, soit on y va franco… Soit je me débarrasse de lui en douce pour me protéger moi et les autres.

You have to break yourself down to rebuild yourself stronger

Portland, sa ville d'origine, sa ville de naissance... là il a vécu toutes sa vie avec ses proches. Sa ville lui manquait quand il se laissait aller à penser à des souvenirs heureux. La force des choses lui avait fait quitter dès les tout début de l'épidémie, tout ça dans l'espoir de sauver sa famille... mais ça, c'était il y a bien longtemps...

Camila avoua qu'elle connaissait cette ville puisqu'elle était déjà passée par là, mais quand ? "Avant ou après ?" lui demandait Jon qui savait qu'elle comprendrait où il voulait en venir. Avant ou après cette foutue apocalypse !

Arrêter de courir ? C'était donc ça qu'il fallait faire ? Mais comment réussir à faire entièrement confiance à quelqu'un désormais ? Les gens sont devenus fous et sont prêt à vous tuer pour une bouchée de pain. "Si tu es encore avec eux... c'est que t'auras eu raison." Ce n'était pas plus simple que ça.

Elle avait raison, les derniers êtres humains se sont tous dépassés pour être encore en vie aujourd'hui, la plupart d'entre eux étaient loin d'imaginer la force qui résidait en eux depuis toujours. Peut-être que dans tout ce mauvais il y a aussi une part de bon ?

Le visage de la jeune femme changea en quelques secondes, et sa question surprit Jon qui ne comprenait pas pourquoi elle lui demandait ça ? Elle pensait vraiment qu'il faisait partie de cette bande de dégénérer ? Après les derniers jours passés ensemble ? "Tu penses que je fais parti de..." il s'arrêta, fronçant les sourcils, la regardant au cas où elle plaisantait, apparemment non... là il était dans l'incompréhension la plus totale. "De quelles coïncidences tu parles ? Du fait que je sois né dans une ville qui est maintenant contrôlée par des dégénérés ?" demandait-il, ne voyant aucunes coïncidences particulières, ni arguments valables. Il s'apprêtait à en dire plus, quand Camila lui fit des menaces, à peine voilées... "Tu veux me tuer parce que je viens de Portland ?" dit-il, continuant de la regarder, un brin agacé par la tournure des événements.

and now we are alive...

- Les deux…

Est-ce qu’il cherche à bien confirmer mon identité ? Est-ce que ma paranoïa prend de plus en plus le dessus sur mon jugement ?

- Hmmm. Que je lâche simplement en parlant des autres chez les Fuckers.

Bon, je craque et je le confronte. C’est juste… tout à fait moi, de prendre le taureau par les cornes de façon impulsive. Je n’ai jamais été connu pour ma patience ou pour mes talents de manipulatrice. J’observe attentivement sa réaction, tout ce qui pourra confirmer qu’il est bien de ces monstres de Portland.

Sauf que…

J’ai bien l’impression qu’il est réellement offusqué. Pas qu’il surjoue pour camoufler ses réelles intentions. Je peux me tromper, je ne suis pas devin après tout, mais mes tripes tentent de reprendre le contrôle sur ma paranoïa.

- Tu étais à Portland jusqu’à quand ? Que je demande de but en blanc.

Il peut toujours me mentir bien entendu, mais c’est véridique que je ne peux condamner tous ceux venant de Portland. Même si ça me parait tout à fait impossible de vivre à l’ombre des Oblivions.

Ce qui me triture l’esprit, c’est vraiment qu’il prétendre ne rien savoir des Oblivions, alors qu’il vient de LEUR ville. C’est vrai qu’au tout début par contre, ils n’étaient pas la force monstrueuse qu’ils sont aujourd’hui.

C’est juste… de dire qu’il était à Portland, puis qu’il est à Seattle que depuis deux ou trois ans… Comme Sebastian et moi et les autres… S’il était un rescapé, Jonathan n’aurait pas feint de ne pas savoir qui sont les Oblivions, donc… j’ai peut-être fait un raccourci dans mon esprit en pensant qu’il en faisait donc forcément partie…

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La discussion qui était plutôt sympathique et bienveillante, s'était soudainement dégradée, sans que Jon ne le voit venir. Camila s'était braquée en une seconde, sans qu'il comprenne vraiment pourquoi. Remontons le fil : Elle lui avait raconté un instant plus tôt ce que le groupe des Oblivions lui avait fait, puis peu après qu'ils étaient de Portland, la même ville dont venait Jon. Maintenant que faire ? Laisser son orgueil et sa fierté prendre le dessus pour un mot de trop ? Ou essayait de se mettre à sa place et comprendre qu'elle soit devenue ultra prudente après ce qui lui était arrivé ? Bien que Jon ne sache pratiquement rien à ce sujet. Elle lui posa alors une question, tandis que le brun expirait doucement, continuant de la regarder, faisant peu à peu taire son impulsivité. Non, ce n'est plus cet homme qu'il voulait être, celui qui n'a plus aucun sentiment ni aucune sensibilité. N'empêche que là, il avait moyennement envie de répondre à sa question, mais bon, il se devait de la rassurer sur ce sujet une bonne fois pour toutes. Après au moins ce serait clair. Il se décida donc à répondre : "J'ai quitté la ville dès que tout ce bordel a commencé." C'était bien ce qu'elle voulait savoir non ? Croisant les bras, il posa son regard sur les gens se trouvant autour, réfléchissant en même temps à ce qui venait de se passer. Bon aller Jon, un petit effort. Il la regarda à nouveau. "Jamais je pourrai faire à quelqu'un ce qu'ils t'ont fait... pas à des innocents en tout cas. Et c'est pour cette même raison que j'ai décidé de me retourner contre mon ancien groupe." ajoutait-il, au cas où elle aurait oublié. En fait, il tentait de lui expliquer qui il était au fond, bien qu'elle ne soit pas forcée de le croire. Jon était comme tout le monde, loin d'être parfait, cependant plusieurs qualités essentielles étaient encore ancrée dans ses valeurs, l'empêchant chaque jour de sombrer. "Je pensais que tu t'en étais aperçu." Lança-t-il, avant de pousser son plateau sur le côté et de se réinstaller au fond de sa chaise. Par cette phrase, il voulait simplement dire que depuis leur rencontre, il n'avait jamais fait un seul faux pas, au contraire, il avait été plutôt... bienveillant ?

and now we are alive...

Je l’écoute avec attention, prête à repéré le moindre faux pas, la moindre hésitation, la moins contradictions. Je ne suis cependant pas quelqu’un qui use tant de… pragmatisme. Je suis une vraie petite bombe à retardement, suivant mes tripes avant tout le reste.

Il peut me mentir. Il peut inventer. Je ne saurai jamais la vérité au fond. J’ai envie de le questionner davantage, envie de le confronter. Envie de l’interroger.

Sauf que je me mords l’intérieur de la joue, croisant mes bras sur ma poitrine et laissant un ange passé lorsqu’il termine. Je plisse un peu les yeux, réfléchissant visiblement à tout ça. Pesant sans doute le pour et le compte alors que mon esprit s’est transformé en voie rapide de pensées. J’ai plus de questions que de réponses en fin de compte… mais surtout, les poils sur ma nuque de se dresse pas. Je crois qu’au final, c’est mon corps que j’écoute et non mon esprit anxieux.

-  Le sujet Portland est… délicat, comme tu viens de t’en rendre compte. Je m’adosse finalement au fond de ma chaise et lâche un soupire. La pression vient de redescendre de plus cran dans mes veines. Je me passe une main sur le front, essayant de trouver les bons mots. Ils savent que nous sommes ici et ils ont envoyé des éclaireurs. C’est ma paranoïa qui m’a sauvé la vie plusieurs fois. Que j’explique. Je ne vais pas m’excuser pour autant. Effectivement… tu as eu d’autres occasions avant celle-ci pour t’en prendre à moi. C’est le mieux qu’il aura de ma part.

Je relève finalement le regard vers lui.

- Si tu savais combien tu as bien fait de partir dès le début. Quelques mois, c’est tout ce qu’il a fallu pour que ce groupe s’organise et ravage tout.

Spoiler:

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C'était enfin clair, cette histoire venait expliquer le comportement de Camila. Dès leur rencontre, Jonathan avait perçu le côté froid voir glacial de la jeune femme, ainsi que son extrême méfiance. Une telle attitude ne pouvait s'expliquer que par une bonne dose de souffrance mélangée à tous tas d'autres trucs. Heureusement, on dirait que l'un comme l'autre avait baissé sa garde. Ce sujet était brûlant et Jon le saurait à l'avenir. "Je comprends. Tu te protèges. Mais tu n'as rien à craindre de moi." dit-il en la regardant dans les yeux. "Ils vous cherchent ? Toi et ton groupe ?" dit-il, vraiment intéressé de savoir si elle était en danger. "La paranoïa peut nous sauver comme nous perdre..." dit-il, l'air de bien savoir de quoi il parlait. Il ne faisait pas une leçon, c'était juste un simple constat de sa propre expérience. Elle avoua que Jon aurait pu s'en prendre à elle bien plus tôt. Le dire à voix haute pouvait peut-être la convaincre davantage, on sait jamais. "Ils ont pris la ville en quelques mois ? C'est qui ces gens ?" Jon voulait en savoir plus sur ce groupe de fous dangereux, ça pourrait le servir par la suite. Après tout si ils étaient dans le coin, Jon aussi pouvait tomber sur eux. C'était toujours bien d'être celui qui a le plus d'informations sur l'autre.

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