The Walking Dead RPG

Cold evening dinner...

Je me suis reposée le plus possible depuis que nous sommes revenus à Gig Harbor. Je ne reste pas longtemps, mais au moins je me laisse une chance de ne pas tomber du dos de Noche par fatigue ou parce que j’ai fait une petite commotion sans le savoir… Lorsque je me suis prise le recule de ma carabine de plein fouet dans le visage.

Je grogne presque toute seule, tandis que ce souvenir se rappelle amèrement à ma mémoire. Je n’ai pas trop brillé sur ce moment-là et ça égratigne un peu ma fierté… M’enfin, mon estomac qui grogne me tire de mes bouderies avec moi-même. Il n’y a pas grand-chose à manger à la prison, mais juste un petit quelque chose me suffira. Il semble que je ne sois pas la seule à y avoir pensé, parce quand j’arrive dans le réfectoire, il n’y a pas de table vide. Bon, certaines ont deux ou trois personnes, mais aucun de vide ce qui veut dire que je ne pourrai pas m’isoler comme une grande !

Je réprime un soupire, le visage renfrogné comme bien souvent, puis je vais me chercher un petit plat de ragoût et une tasse d'eau chaude. En revenant, j’hésite presque à sortir, mais le vent du soir m’encourage à rester au chaud dans le réfectoire. Du coin de l’œil j’aperçois Jonathan et… bon, vaut mieux lui qu’un parfait inconnu trop curieux, non ?

- Hey.

Que je lui lance doucement, avant de m’asseoir et je plonge le regard dans mon bol de ragoût improvisé.

You have to break yourself down to rebuild yourself stronger

Il était aux alentours de vingt heures, quand Jon était en train de dévorer sa portion de ragoût. Lui qui n'avait pas mangé à sa faim depuis des jours, était ravi de pouvoir assouvir cette faim qui le tenaillait depuis trop longtemps. De plus, la fille bossant au self lui avait mis une sacrée plâtrée, peut-être lui avait-il tapé dans l'œil ? Toujours est-il que Jon découvrait cet endroit pour la première fois et en était plutôt satisfait. Des gens simples, plutôt bien organisés, proposant des services contre de la nourriture et un endroit ou dormir. Que demandait de plus ? Quand on a pataugé dans la merde durant des années. Étant arrivé la veille, Jon avait eu le temps de faire le tour du propriétaire, de rencontrer deux ou trois personnes intéressantes, de dormir, et même de se raser ! Il était beau (malgré son reste de cocard à l'œil) propre, reposé, il mangeait de la nourriture correcte, ce soir, c'était plutôt une bonne soirée.

Vint alors la belle Camila, le sortant de ses pensées, s'asseyant en face de lui. "Bonsoir..." dit-il en la regardant, alors qu'elle détournait les yeux vers son bol, l'air un peu décontenancée. "J'ai pas osé demander ce qu'il y avait dedans... en tous cas c'est bon, enfin... ça fait du bien de manger." ajoutait-il en souriant légèrement pour détendre l'atmosphère. En effet "bon" serait un grand mot, mais en tout cas ça se mangeait plutôt bien et c'était le principal. "Ton oeil ? ... t'as pu voir quelqu'un ?" Il y avait bien un médecin posté dans cet endroit.

and now we are alive...

Sans trop m’en rendre compte, mes yeux trainent jusqu’au bol de Jonathan, comme si j’avais besoin de comparer, de voir si nous avons la même chose avant de le croire quand il dit que c’est bon. Au fond, que ce soit vrai ou faux ne m’importe pas trop. J’ai mangé de ces choses durant les sept dernières années de ma vie. Je n’ai plus la fine bouche que j’avais.

- Tant que ça remplit l’estomac. Que je souffle avant de relever finalement le regard vers mon vis-à-vis. The Hallows sont quand même réputés pour la nourriture j’ai envie de te dire. Ils sont plus… comment je dirais bien ça… plus portés sur la rusticité on va dire. Je souffle du nez, amusée que mon choix se soit arrêté sur ce mot. Il y a longtemps que je n’ai pas parlé comme ça. Ils savent y faire avec pas grand-chose, autrement dit.

J’attrape finalement ma cuillère et me décide à goûter le contenu de mon bol. C’est plus qu’assez. Il n’y a sans doute pas beaucoup de viande ni même de légumes là-dedans, mais le goût est très correct et je n’aurai plus l’estomac vide.

- Hmm ? Je relève le nez, un peu distraite avant de comprendre qu’on parle de mon visage tuméfié. Oh… c’est trois fois rien, pas besoin de voir un médecin. J’ai subi bien pire il faut dire qu’une arcade sourcilière ainsi qu'une pommette fendues.

Je ne préfère d’ailleurs pas trop que l’on s’attarde sur ça, vu l'imbécillité de cette blessure.

- Tu as bien géré dans le camp. Voiture et minigun, je dois bien l’avouer. Tu as de l’expérience avec ce genre d’arme ? Je ne trouve pas ça commun, mais après je ne suis pas connaissante en la matière.

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Camila se mit à parler de cet endroit, et du groupe qui l'occupait et qui s'appelait The Hallows. Une découverte pour Jon qui n'avait jamais rencontré de groupe aussi important depuis le début de l'apocalypse. "On dirait que tu les connais bien ?" dit-il à la jeune femme, lui tendant la perche pour qu'elle poursuive ses propos, si elle le désirait. Regardant les dizaines et dizaines de personnes autour de lui, Jon ajouta : "Je pensais que c'était fini tout ça..." phrase un peu vague, mais qui voulait en même temps tout dire. Cette vision lui paraissait étrange, mais lui était tellement agréable. Lui qui était resté seul pendant de longues années...

Concernant les blessures de madame, sa réponse à la question de Jon fut complétement prévisible. Jon la connaissait très peu ,voir pas du tout, mais avait décelé quelques petits trucs en l'observant. A vrai dire, elle lui rappelait lui, quelques années en arrière... il se demandait ce qu'elle avait bien pu vivre pour être devenue si... inaccessible.

C'est alors qu'elle lui fit une sorte de compliment, qu'il accueillit avec un léger sourire en la regardant. "On peut dire ça. J'étais militaire... dans les forces spéciales. J'ai utilisé ce type d'armes pendant des années... avant de finir à la hache" ajoutait-il avec une pointe d'humour. Mais il n'était pas le seul ici présent à avoir des aptitudes particulières. "Je dois te dire que tu sois aussi tu es douée... j'avais jamais vu un arrachage d'œil aussi bien exécuté..." Cet épisode allait sûrement rester graver pour toutes les personnes présentes. "Plus sérieusement... où est-ce que tu as appris à te battre ? ... à tirer ?" Oui, Jon souhaitait en apprendre plus sur la mystérieuse Camila. "C'est pas tous les jours qu'on croise des femmes comme toi..." ajoutait-il, se glissant dans ses yeux, espérant qu'elle le prenne comme un compliment puisque s'en était un.

and now we are alive...

Je reprends une cuillère de ragoût en écoutant Jon.

- C’est un gros groupe et il est plus près de notre camp que Seattle l’était… avant de New Eden ne tue tout ce qui bouge. J’ai appris un peu à les connaitre ces derniers mois oui. Que j’explique.

Ce n’est pas moi qui les connais le mieux, mais je sais reconnaitre qu’ils se sont mieux adaptés que d’autres à la vie rustique.

- Toi, tu as passé beaucoup de temps isolé, est-ce que je me trompe ? Ça me ferait presque sourire, j’ai l’impression de me revoir deux ans en arrière. Ça me parait si loin et si récent à la fois. Un espèce de doux amer, à moins que ça ne soit le ragoût…

Si le plus gros groupe qu’il a vu, c’est le restant des Hallows ici à Gig… il va tomber des nues quand il va apprendre pour les autres groupes.

- Ceci explique cela. Que je lui lance, avant de souffler un peu sur ma tasse d’eau chaude et d’en prendre une gorgée.

Un militaire, je ne sais pas s’il a la tête pour ou pas du tout. Je ne le connais pas suffisamment pour prononcer, je suppose. Évidemment, mes petites questions en provoquent d’autres chez mon vis-à-vis. D’ordinaire je grognerais sans doute un truc pour avoir la paix, mais… ça, c’était avant les mois de thérapies avec Faith. Je commence à me retrouver un peu moi-même il faut croire. Et à savoir accepter un compliment de nouveau.

- J’ai appris à la dure on va dire. J’espère que je ne t’ai pas trop choqué ! Que je lui lance avec un peu d’espièglerie dans la voix. À dire vrai, je m’en moque. J’ai… dû me battre dans des arènes. Puis, j’ai appris à tirer pour vivre un jour supplémentaire à la fois. Je n’entre pas dans les détails, mais comme j’accepte un peu plus ce qui m’est arrivé, je mentionne rapidement mon parcours.

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Ce groupe était donc encore plus puissant que ce que Jon pensait, malgré un quotidien très rustique comme l'avait soulignée Camila. "New Eden ? C'est quoi ?" C'était la première fois que Jon entendait ce nom, s'être coupé du monde longtemps l'avait aussi coupé de toutes informations sur le "nouveau monde."

Elle avait vu juste à propos de lui... et il détournait quelque peu le regard, repensant à sa vie d'avant. "C'est vrai... j'ai presque toujours été seul... depuis le début. Sur la route je rencontrais parfois des survivants, on faisait un bout de chemin ensemble... une fois, je suis resté dans un groupe, ça a duré deux mois... j'ai jamais su m'y faire." ajoutait-il en la regardant à nouveau. À cette période en effet, Jon était incapable de donner sa confiance à qui que ce soit, il lui avait fallu longtemps avant de retrouver son humanité. "Et toi... est-ce que ça fait longtemps que tu es avec le même groupe ?"

Il lui fit un petit non de la tête, tout en prenant une cuillère de son bol pour lui signifier qu'il n'avait pas été choqué par son geste. Comment être choqué par cela dans ce monde. En revanche... "Mais pourquoi ? ..." lui demandait-il, continuant de la regarder. En effet, ce jour-là, Jon tenait Jefferson en joue, il n'avait plus d'issue, et ce qu'il voulait savoir, c'était pourquoi avoir pris ce risque ? Il devait certainement y avoir des informations qu'il ignorait.

Certes, comme tout le monde Camila avait appris sur le tas, afin de survivre. Mais un mot en particulier interpella Jon qui fronça un peu les sourcils. "Des arènes ?" Est-ce qu'il avait bien entendu ? "J'ai l'impression que tu as beaucoup de choses à m'apprendre..."

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J’arque les sourcils, réellement surprise à la question de Jonathan, puis je pouffe de rire.

- Et bien ! Tu vivais sous un rocher ces dernières années ou tu n’es pas de la région ? Avec un peu de chance, il a eu l’occasion de se tenir bien éloigné de tout ce qui s’était passé ces dernières années dans le coin.

Il confirme mon doute en m’expliquant qu’il a été majoritairement seul depuis 2015, de ce que je comprends. Je ne peux que comprendre la difficulté à rester en place, à s’immiscer dans un groupe, à apprendre à vivre avec d’autres.

- J’étais solitaire avant. Je n’arrivais pas à rester en place ou à supporter de vivre avec d’autres. Ça fait cependant une année et demie que je suis chez les Inglorious Fuckers. De tous les noms…

Je reprends une cuillère de ragout, ne pouvant pas trop retenir ce petit sourire d’étirer mes lèvres subtilement. Je peux me poser aujourd’hui et réfléchir à tout le chemin que j’ai fait. Tous les efforts que j’ai mis pour me réparer moi-même.

- Certains ont le cœur sensible… Que je souffle amusée par la réaction de Jon. Je secoue la tête de nouveau en me rendant compte qu’il n’y connait vraiment rien de rien aux communautés du coin.

J’hésite presque à le conseiller, ce n’est pas mes affaires et je n’en ai pas tellement envie, mais d’un autre côté… Je peux bien lui rendre la pareille après la coopération apportée.

- Bon, on y va en ordre décroissant. New Eden, c’est un groupe de fanatiques religieux misogynes à mort, qui a pris Seattle de force il y a un an en tuant tous ceux qui n’ont pas pu fuir. On raconte qu’ils sont plusieurs milliers, ce qui ne me surprendrait pas vu la force d’attaque dont on a été témoin. En voilà un. Les Oblivions sont d’incroyables monstres. Pense aux pires choses que tu peux et dis toi qu’ils font encore dix fois pire. C’est là-bas que j’ai été retenue et forcée de me battre dans des arènes pour des combats à mort. Eux aussi sont quelques milliers. Pas la peine d’y aller plus en détail. Ensuite, tu as les Remnants. Je ne les connais pas trop. Ils nous ont prêté des armes contre New Eden. C’est un camp plus… militaire si tu vois ce que je veux dire. Plusieurs centaines de têtes. The Hallows, ils sont plus… village ?Quelques centaines de tête aussi, je ne les connais pas tant, mais c’est des cultivateurs. Ça ne veut pas dire qu’il faut les provoquer bien entendu. Il y a plein de petits groupes de pillards comme les nazis d’où tu viens, mais aussi des groupes comme le mien où nous sommes de bonnes vingtaines.

Voilà, je pense que j’ai bien résumé la situation dans l’État. Du coup, je me reconcentre sur mon bol.

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