The Walking Dead RPG

- On doit y r'tourner, dès demain ! Pour vérifier qu’il n'y a eu aucune brèche ! Pour essayer d’sauver les gamins !

Stanley était rentré survolté de cette expédition. Mais ce n’était pas si simple. Tout comme l’isolement qu’ils avaient réclamé. Sans la pleine maitrise des évènements, ils se retrouvèrent cloisonnés au dispensaire. C’était encore trop exposé ! Ils pouvaient s’en douter, mais n’en auraient la certitude que plusieurs semaines après. Pour l’heure, deux semaines après cette étrange journée, aucun des membres de l’expédition initiale ne présentait de symptômes. C’était encourageant. Et ils étaient montés de nouveau dans le Blackhawk, cette fois parfaitement équipés ! Du matériel de protection pour commencer, sans oublier les armes.

- On fait l’ménage, c'est vraiment l'plus important. Tuer la menace de cette nouvelle épidémie. Ensuite on prendra l'temps d’récolter là-bas tout c’qui peut nous intéresser. Il regarda Ivy et Friedrich qui venaient pour leurs expertises, médicale et scientifique. Les autres étaient des soldats : Levi, Leokadia, Luke, Ashley. Il n’évoqua pas le groupe d’enfants. Il espérait secrètement en retrouver quelques-uns planqués, vivants.

Une nouvelle fois, Levi scruta son matériel. Le souffle un peu court par défaut, mais pas d'autres symptômes précis, il faisait forcément parti de l'escouade pour aller balayer la zone et s'assurer de limiter le problème. C'était déjà un miracle que ça tienne aussi longtemps, et Levi n'était pas dupe : ça n'était qu'une question de temps avant que d'autres se montrent curieux vis-à-vis de cette trouvaille. S'ils étaient les premiers, peut-être, ils ne seraient pas les derniers. Et vu ce qui avait contaminé ces hommes, mieux valait veiller à ce que ça ne sorte JAMAIS d'ici.

Il hocha la tête aux propos de Stanley. Le temps de débarquer pour tout le monde. Avant ça, il fit signe à l'homme : Le navire, on en fait quoi ? Allait-il être bombardé, détruit, qu'importait ? C'était ce qui tracassait le plus Levi pour sa part, il ne voulait pas que ce qu'il contenait puisse s'en tirer. Ce qu'il avait vu dedans, c'était trop grave, trop dangereux, trop inquiétant. Hors de question de tenter le diable à nouveau.

Inachevés

La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.

L'angoisse monte pour Ivy. Elle a vraiment eu du mal à laisser le groupe d'enfants là-bas, à la merci des rôdeurs mutés. L'isolement d'une quinzaine de jours a également été dure à supporter car elle n'a pas pu voir Joy pendant ce laps de temps. Confiée à Casey pendant ce temps, elle a eu quelques nouvelles et elle sait que l'absence est compliquée pour la fillette déjà fragilisée par la disparition de son papa.

La prochaine expédition se monte. Ivy en fait partie, c'est incontournable pour elle de retourner sur les lieux. Il y a peut-être des enfants blessés, cachés. Équipée du matériel de protection, la médecin s'assure rapidement que tous ses coéquipiers ont eu aussi tout l'équipement nécessaire. « Penses-tu trouver des survivants ? » demande-t-elle à Stanley. Ivy préfère s'attendre au pire, ou du moins, s'y préparer. Son arme à feu contre elle, son couteau de chasse non loin, elle est prête.

Face à l’ampleur de la situation qu’on lui avait raconté, le généticien s’était porté volontaire au nom de l’équipe scientifique pour participer à cette expédition censée être moins dangereuse que la première. Équipé et assuré, l’homme avait dans son sac du matériel de prélèvement en suffisance pour leur permettre d’étudier cette maladie rapidement. Les premiers exposés ne semblaient présenter aucun symptôme, rien qui ne laissait présager une obligation de quarantaine plus longue mais, d’un point de vue maladie ; ils n’étaient à l'abri de rien.

Suivant prudemment le groupe, l’autrichien profitait de la présence d’Ashley pour garder profil bas vis-à-vis de Stanley et de Levi - instinct de survie inconscient ? Sait-on jamais. Mais compte tenu de la situation et de ses rares dernières sorties, le généticien avait appris et se tenait à carreaux. Il avise néanmoins son amie du coin de l'œil. La décision de laisser les enfants ici avait pesé à toute l’équipe. « Ashley… » Qu’il l’appelle, doucement. « Vous avez fait comme vous avez pu, d’accord ? » Dit-il, dans une vaine tentative de la réconforter. De tous ceux présents ici, l’homme était par défaut bien plus détaché. Il n’avait pas vu les mêmes horreurs qu’eux. Mais quand il s’agit de nettoyer les lieux, le scientifique reste un peu en retrait, assurant simplement son arme à feu et son couteau de chasse emprunté.

We could stay like this forever, lost in wonderland, with our head above the clouds, falling stupid like we're kids. Wearing rose-colored lenses, let's just play pretend. Wearing rose-colored lenses, pretend we'll never end.

❝We went to hell but we never came back.❞

- Oui, on les élimine définitivement tous, répondit le trentenaire à la suite de Leo. Ceux du camp, comme ceux du bateau.

Les grandes lignes de la mission ne s’improvisaient pas alors qu’ils étaient déjà dans l’hélicoptère. Évidemment. C’était aussi en partie parce qu’ils avaient dû s’organiser et s’équiper qu’il mettait autant de temps à y retourner. Stanley n’avait pas répondu à la question d’Ivy et s’était contenté de la regarder. Il ne savait rien de plus qu’elle. Ses espoirs et ses envies ne valaient rien. Ils se répétèrent les directives et la fin du trajet se fit en silence.

- On approche, annonça la voix de Sucre.

***

Deux bombes explosèrent.

Ils avaient attiré les monstres dans le camp pour qu’ils se regroupent. Ils les avaient observés réagir au bruit des pâles du Blackhawk. A leur présence. C’était difficilement perceptible à cette distance, mais quand on le savait, il y avait effectivement dans leurs mouvements, quelque chose de différent. Il était trois cents, quatre cents peut-être. Les cramoisis se retrouvèrent d’ailleurs regroupés en un temps étonnamment rapide. Ou ce n’était qu’une impression ?

Les chairs volèrent sous l’impact des ogives. Une troisième bombe explosa. Puis leur pilote s’éloigna pour se rapprocher du sol – sans se poser – et permettre aux soldats du groupe de sauter.

- On les finit ! Beugla Stan à ses compagnons, le fusil automatique entre les mains. Il s’était ganté et venait de baisser son masque à gaz. Aucune parcelle de sa peau ne sortait. Si par miracle, il n’avait pas contracté la maladie deux semaines plus tôt, il comptait bien prendre les précautions pour s’en préserver encore aujourd’hui.