Sujet: It has to be said [ft Vi] Mar 14 Mar 2023 - 22:01
La première mission en extérieur de Waban avait finalement été... complexe. Les blessures n'avaient finalement pas été plus complexes que la lettre trouvée. Justin était quelqu'un de bien. Et trouver cette lettre avait fait remonter les douleurs oubliées, remonter cette peur de perdre encore quelqu'un qu'il aimait. Il appréciait Vi. Beaucoup. Pourtant, cette peur de ne pas être encore suffisant pour empêcher la mort de sa moitié planait encore et encore au dessus de son esprit.
Passage à l'infirmerie oblige, Waban se contente de regarder Quinn faire son auscultation. Juger du bon travail exercé par Nolan, entre autre. Les recommandations habituelles sont d'ailleurs de rigueurs. "Repos obligatoire pour ta cheville. La tenir surélever quand tu dors. Tu retires l'attelle, j'informe Sokanon. Il faudra voir des tisanes à la reine des près et de la valériane pour tes douleurs." Informer Sokanon ? Il allait signer. Signer que ce n'était pas utile d'informer sa mère. Mais l'air inquiet sur le visage de son amie lui suffit à ne pas le faire.
- Je vais bien.
Trois petits mots signés. Trois petits mots qui ne sont pas forcément la vérité. "Tu es sûr ? Pour ton épaule, tu devras garder l'écharpe pendant trois semaines, minimiser l'utilisation. Tu ne la porte pas, j'informe Sokanon." Autrement dit, Sokanon est la nouvelle arme de destruction massive contre lui. Et tout ça, dans un silence olympien. Waban se contente de pousser finalement un soupire.
- Je vais faire attention.
Signe t-il. Promesse silencieuse pour éviter d'avoir sa mère sur son dos de manière définitive. Il savait déjà qu'elle allait l'attendre de pieds fermes. Inquiète à souhait mais prête à lui faire un plaquage sur le matelas s'il n'acceptait pas les soins des médecins du camp. Durant le chemin du retour, Waban n'avait cessé de réfléchir, cessé de jeter des coups d'oeil en direction de la Valkyrie, perdu dans ses pensées. Le natif avait prit la décision de lui parler. D'avancer vers elle.
Sortant de l'infirmerie, Waban se voulait plus lent. Sa jambe droite douloureuse, sa cheville et son épaule n'ajoutait rien d'autres qu'inconfort et perte de vitesse. Il attendait que les douleurs se calment au plus vite, la tisane ayant été avalé plutôt rapidement. Sous l'énième menace de le dire à Sokanon. Waban se dirigea vers la maison délabré où résidait Vi. Bien des maisons devaient être remise en état, la sienne et celle de Vi en faisait finalement parti. En s'approchant de celle-ci, le natif commençait à se dire que l'idée était stupide. Que la Valkyrie devait sans doute une nuit de sommeil correcte. Son anxiété crevait le plafond avant même d'atteindre la porte.
Debout devant celle-ci, Waban ne frappa pas tout de suite. Il connaissait encore les quelques difficultés de Vi pour le comprendre. Certains signes plus complexes que d'autres. Attrapant le carnet de sa poche ainsi que le crayon de papier, le natif griffonna. Peut-être une dizaine de minute. Sans forcément se préoccuper quelques regards interrogateurs sur lui. Finalement, il approcha de la porte et frappa sur celle-ci. Deux coups, presque trop peu forts pour être entendu.
Malheureusement, ou heureusement ?, pour lui la porte s'ouvre sur Vi. La fatigue ne l'épargne pas et Waban se sent... coupable de l'embêter. Si bien qu'il ne lui tends pas tout de suite le carnet. Glissant celui-ci sous son bras, il signa.
- Je suis désolé de te déranger. Tu dois être fatigué. Mais... tiens.
Glissant les doigts sur le carnet, le natif tendit celui-ci en direction de la blonde. Il était quasiment persuadé qu'il n'avait jamais réellement signé tous ses mots, jamais appris ceux-ci aux autres non plus. Il était donc mieux de se fier à ses écrits. Espérant au passage que la blonde n'aura aucune difficulté à déchiffrer son écriture aussi anxieuse que ses nerfs. Pourtant, l'anxiété ne semblait même pas visible sur ses traits.
Etant donné tout ce que je veux dire, j'ai préféré l'écrire. Pour que tu puisses comprendre sans te poser de question. Plusieurs années en arrière, j'ai perdu Lana. Elle était ma petite amie et tout mon monde. Je me suis dit qu'apprécier quelqu'un autant qu'elle et risquer de la perdre elle aussi serait impensable. Et je pense toujours que je ne supporterais pas de perdre quelqu'un d'autres comme je l'ai perdu elle.
Mais j'apprécie de passer du temps avec toi. Tu me plais beaucoup. J'ai besoin de temps pour réapprendre. Mais j'aimerai éviter de passer à côté de quelques choses... Si tu me laisses le temps... et si tu as l'envie, j'aimerai essayer.
Et si je me suis complétement mépris sur tes intentions, alors... Si on pouvait faire comme si ce texte n'existait pas...
Sujet: Re: It has to be said [ft Vi] Mar 14 Mar 2023 - 22:20
La journée a été longue, plus éreintante que prévue. Il faut dire que c'est ma première vraie mission depuis mon amputation et mon retour sur le terrain. Alors ouais, c'était assez crevant. Autant physiquement que psychologiquement. Déjà, visiter un ancien hôpital n'est jamais très simple parce qu'on imagine tout de suite la souffrance qui a pu s'incruster dans les murs à force. Mais en plus de ça, j'ai bien failli perdre Nihima et Waban. Décidément. Dans le genre situation qui rappelle de mauvais souvenirs et qui ancre un peu plus une angoisse dans le ciboulot, on fait pas mieux je crois. Heureusement, plus de peur que de mal j'imagine. Mais ça m'a poussée à faire des choix qui peut-être finiront par me retomber dessus.
Quoi qu'il en soit, après une longue discussion somme toute... très intéressante, et donnant matière à bien me creuser la cervelle toute la soirée, avec Nima, j'ai fini par rentrer chez moi. Au moins histoire de me nettoyer un peu à l'eau froide, allumer un feu et tenter de me réchauffer avant d'aller dormir. Sauf que j'ai tellement de choses en tête que je me retrouve simplement à observer les flammes en me demandant si, par le plus grand des hasards, Harper était elle aussi en train d'observer la même chose là où elle est au même moment.
Soupirant profondément, je viens essuyer une larme ayant coulé sur ma joue avant d'être subitement surprise par des coups à peine audibles sur la porte d'entrée. Le bois qui travaille ? Y'a de fortes chances. Faut dire qu'à cette heure ci et vu l'endroit, c'est rare que quelqu'un ne décide de venir se perdre ici. Je me relève, me racle la gorge et attrape rapidement le plaid qui appartenait à ma sœur – que j'ai évidemment ramené ici avec le reste de ses affaires – pour l'enrouler autour de mes épaules avant de rejoindre la porte.
Je dois dire que je m'attendais à tout sauf à trouver Waban devant ma porte. Surprise, je lève le regard vers lui sans trop comprendre ce qu'il fait là. J'ai même pas le temps de lui demander s'il y a un souci quelconque qu'il signe déjà pour s'excuser. Comme s'il me dérangeait. N'importe quoi. J'ai à peine le temps d'entrouvrir les lèvres qu'il me coupe l'herbe sous le pied en me tendant son carnet. Intriguée, je hausse un sourcil et finis par tendre la main pour récupérer l'objet. Mes yeux parcourent rapidement les lignes écrites sur la feuille et étrangement, quand j'arrive à la fin, il semblerait que l'information se soit perdue en cours de route. Alors je reprends du début, lisant une seconde fois.
Le silence qui s'était installé doit certainement être très pesant pour le natif. Pourtant, je ne le romps pas immédiatement. Surtout parce que je suis bien trop occupée à maudire intérieurement les voix de Quinn et Nima qui se répercutent dans mon esprit. Leurs mots qui résonnent dans ma mémoire. L'image du regard blasé de ma formatrice, celui empli de fierté de ma meilleure amie d'un air de dire « et toc ». Je finis par relever les yeux sur le brun, m'éclaircissant la voix avant de prendre la parole. Je crois pas que je pourrai faire comme si ce texte n'avait pas existé... Bon, ok, c'était sûrement pas la meilleure façon de commencer. Heureusement, je ne lui laisse pas vraiment le temps de se méprendre, continuant sans attendre. Aujourd'hui, j'ai cru te perdre. Et au fond de moi, je crois que... ce n'est pas qu'un ami que je craignais de ne jamais plus revoir... C'est pour ça que j'ai décidé d'ignorer les ordres. J'aurais été prête à tout pour que vous remontiez. Pour... te retrouver. Est-ce que je rougis ? Putain oui. Mais j'ose espérer qu'il fasse bien trop sombre pour que ça se remarque. Pas sûre, malheureusement.
Toi aussi, tu me plais. Et je crois que c'est le cas depuis le jour où je t'ai rencontré... Bordel... Quinn... Nima... Je vous déteste d'avoir toujours raison.
Sujet: Re: It has to be said [ft Vi] Lun 20 Mar 2023 - 22:41
La soirée n'était pas facile, pas du tout. L'anxiété, la fatigue, le stress. Waban ne se souvenait pas avoir ressenti autant de sentiment différent depuis un petit moment. Et les gérer étaient d'une certaine complexité. Pour autant, face à Vi, parcourant les mots couchés sur le papier, il se sentait plus stressé que jamais. S'il s'était finalement mépris sur les intentions de la Valkyrie ? Peu sûr qu'il arriverait à la regarder en face pendant quelques jours.
Et les premiers mots de la blonde ne sont pas pour le rassurer, pas du tout. S'était il finalement trompé ? Oui, à en juger par ses mots. Difficile de faire comme si ses mots n'avaient pas existé. En particulier lorsque ceux-ci sont loins d'être réciproques. Waban allait lever les mains, signer quelques choses qu'il espérait comme une phrase empli de désinvolture et loin d'une possible flèche droit dans ses côtes.
Pour autant, la voix de Vi l'empêche d'aller au bout de cette méprise. Il est vrai qu'il a cru mourir, lui aussi. Entraîner Nihima dans ce décès prématuré. Mais il s'en était sorti. Grâce à la native, à n'en pas douter. Etant donné ses blessures et cette chute, il était persuadé qu'il n'aurait pas pu remonter sans son aide. Il lui devait beaucoup à cet instant précis. Et il ne manquera d'ailleurs pas de lui en faire part. Mais dans l'immédiat, Nihima n'était pas la plus importante. A l'écoute des aveux, Waban ne peut manquer les rougeurs présentes sur les joues de la blonde.
Et cet aveux déride totalement le visage du natif, affichant un sourire franc et presque intimidé par ce renouveau qu'il tentait de s'autoriser. Néanmoins, il avait toujours cette boule au ventre, celle qui indiquait qu'il n'était probablement plus capable de se jeter à nouveau sans se poser de question. Il ne voulait rien imposer à la jeune femme, non plus.
- Il va falloir être patiente et j'en suis désolé d'avance.
Il aimerait lui dire que tout sera plus simple. Qu'il pourra s'adoucir. Mais lui même n'en était pas vraiment certain. Est-ce qu'il allait pouvoir parler ? Est-ce qu'il allait pouvoir outrepassé cette anxiété toujours présente. Waban tourna la tête vers l'extérieur. S'il aimerait rester, il ne voulait pas l'empêcher d'avoir un repos bien mérité. Surtout après tant d'émotions derrière.
- Je devrais te laisser te reposer.
Pour autant, il n'avait pas forcément envie de faire demi-tour. A tous les coups, Sokanon l'attendait de pied ferme, prête à le questionner encore et encore. Waban se laisse toutefois aller à un geste. Un geste qu'il n'avait pas réalisé depuis des années mais qu'il voulait utiliser comme une façon de sceller ses mots couchés sur le papier. Le natif se penche finalement vers le visage de la blonde, pour rejoindre ses lèvres qu'il avait tant regardées. Sans grande discrétion probablement.
Sujet: Re: It has to be said [ft Vi] Mar 21 Mar 2023 - 20:20
Je crois que j'en viendrais presque à me demander si tout ça est réel. Si je n'ai pas fini par m'endormir sur ce vieux canapé miteux dont on sent toutes les lattes après avoir fait mon brin de toilette en rentrant. Sauf que je crois que même mon esprit malade n'aurait pas été capable d'imaginer une telle chose, en fait. J'ai les doigts serrés sur ce carnet qu'il m'a tendu, comme si ça rendait plus réels les mots que j'ai pu lire sur la page. J'ai l'impression qu'ils sont gravés dans mon cerveau, tellement je les ai relus à la suite pour être sûre de bien comprendre. Mais il n'y avait pas vraiment de place pour l'hésitation, en fait.
Oh, bien sûr que j'espère qu'il ne voit pas à quel point je suis rouge pivoine. Ou que s'il le voit, il ne va pas me trouver ridicule. Il faut dire que la situation est assez inédite pour moi. C'est la première fois que je me rends compte qu'une relation peut être basée sur des sentiments, et pas que sur l'envie physique de l'autre. Parce que bon, on va pas se mentir, c'était ça la totalité des relations que j'ai pu avoir avant. Pas de prise de tête, que des plans cul. Réguliers ou non, homme ou femme, j'en avais pas grand chose à faire. Mais là, c'est différent.
Au sourire qui se dessine sur le visage de Waban, j'ai l'impression que subitement un soleil vient de se lever alors que la nuit est tombée depuis peu de temps. Ça lui va si bien que je suis incapable de ne pas l'imiter en souriant à mon tour. J'ai même un petit rire idiot, presque nerveux, qui m'échappe quand il me dit que je devrai être patiente. C'est peut-être toi qui va devoir être patient avec moi. Je sais pas si t'as remarqué, mais je suis pas forcément douée dans le domaine...
Je sens malgré tout mon cœur se serrer quand le natif enchaîne en disant qu'il veut me laisser me reposer. Quoi, j'ai une si sale tête que ça ? Il va quand même pas se tirer comme ça après une annonce pareille ? Je veux pas qu'il parte moi ! Sauf que je suis arrêtée dans mon agitation mentale lorsque le brun se penche vers moi et vient s'emparer de mes lèvres. Là c'est... wow. Juste wow, en fait. J'ai pas de mots. Je mets une fraction de seconde à réagir, mais je ne tarde pas plus pour lui rendre son baiser. Et instinctivement, je m'approche un peu de lui tout en venant poser ma main sur son torse délicatement. Comme par peur de le briser et me rendre compte qu'il ne s'agissait que d'une illusion tout ce temps.
Alors c'est ça ces papillons dont tout le monde parle ? Parce que si oui, j'en ai une sacrée colonie dans l'estomac là. Je suis bien obligée de le relâcher quand on sépare nos lèvres, mais je viens tout de suite plonger mon regard dans le sien, restant proche de lui. Comme un aimant qui vient enfin de trouver un endroit où se fixer. Et... Si je dis que j'ai pas envie de te laisser repartir.. ?
Sujet: Re: It has to be said [ft Vi] Sam 25 Mar 2023 - 22:54
L'anxiété de Waban a toujours été sa pire ennemie. Parce qu'il avait beau être réfléchi et posé, son cerveau semblait ne jamais avoir une bonne chose à lui dire. Attendait chaque possibilité pour réduire à néant le calme qu'il tentait de maintenir dans son esprit. Mais le visage de Vi s'illumine par un sourire, ce qui semble calmer temporairement les phrases et mots qui tournent dans son esprit.
Encore maintenant, il n'était pas capable de confirmer que Vi ne perdra pas son temps avec lui. S'il était trop cassé à ce sujet ? S'il n'était simplement pas capable de passer au dessus de la mort de Lana. Pour autant, il voyait la valkyrie bien plus doué sur le sujet. Peut-être se fourvoyait il étant donné ses mots ?
- Je n'ai pas remarqué, non.
Et le brun signe en toute honnêteté. En revanche, elle ne semble pas plus convaincu que lui à devoir faire demi tour. S'il s'écoutait, il resterait. Mais la journée avait été complexe pour les deux. Serait-ce donc réellement une bonne idée ? Mais avant de s'enfuir, Waban se laisse aller à l'embrasser, repoussant encore une fois d'un coup de pied sévère cette envie de repartir de son côté. La proximité avec la valkyrie l'enivre un peu plus. Son bras glisse autour de la blonde, le seul non immobilisé à l'instant t. Et même lorsque ses lèvres quittent celles de la blonde, Waban ne recule pas.
Son regard dévie à nouveau vers les maisons alentours. Comme si Sokanon était le nez rivé sur la fenêtre à attendre quoi que ce soit. Non, elle doit être occupé à autre chose. Reposant finalement le regard sur Vi, toujours aussi amusé de cette différence de taille notable. Se baissant à nouveau dans le but de rejoindre ses lèvres tentatrices, Waban hocha à nouveau la tête. Difficile de signer tout en étant aussi proche. Alors, à la place, il ne fait qu'un "Hm" approbateur. Une simple onomatopée qui en disait pourtant beaucoup. Waban fit donc un pas en avant, franchissant ses quelques millimètres encore présent entre eux. Scellant leurs lèvres tout en s'engouffrant dans la maison. A ce moment précis, plus besoin de signe ou de mot pour communiquer.