The Walking Dead RPG

Désolée, j'ai été pas mal absente cet hiver, que je lui souffle avec un sourire contrit, haussant les épaules. Le retour à Gig Harbor n'est pas tout en tranquillité, notamment le déchargement à la Marina, les explications rapides auprès de Preston jusque-là qui a dû me faire confiance - aveuglément. Nous nous connaissons assez peu, mais nous savons tous les deux que nous ne ferons rien pour mettre en danger l'autre. C'est sans doute pour ça qu'il a rongé son frein en attendant mes raisons.

J'ai un soupir, conservant mon sourire. Autour de la table à la cantine, l'ambiance est fraiche. Surtout quand on compare au repas qui a été plutôt animé, avec toutes ces personnes. Et je te dois des explications sur cette arrivée massive, que je commence. Ces gens ont un refuge compromis par un groupe de pillards, mais ils sont tous prêts à travailler ici avant de rejoindre le campement de The Haven, que je précise rapidement.

Je ne me serais pas permise de faire confiance en des personnes qui ne feront qu'être un poids pour nous. Je ne manque pas de lui souligner qu'il y a, parmi eux, un pédiatre. Nous qui manquons de personnel soignant, ça n'est pas plus mal de l'avoir. J'imagine que même si ceux sont des bouches en plus à nourrir, ce sont également des bras en plus dont on a besoin pour remettre l'avant-poste à flot, que j'ajoute. Le redoux est pour dans quelques semaines, tu penses qu'on peut tenir le choc ?

We're all stories in the end, just make it a good one

ANAPHORE

Le retour d'Olivia à l'avant-poste de Gig Harbor n'a pas été de tout repos. L'effectif a littéralement doublé, voir triplé avec son arrivée. Si Preston ne l'a pas laissé transparaitre, c'est pourtant le doute qui l'occupe. Sont-ils près pour accueillir autant de personnes ? Il a laissé tout le monde s'installer et prendre un repas. Il s'est montré ouvert, comme à son habitude, prêt à aider et à soutenir.

Lorsqu'Olivia vient le voir, le militaire écoute ses explications sans l'interrompre. A sa dernière question, il laisse passer quelques secondes de silence et il pose son regard sur les personnes rassemblées un peu plus loin. « L'hiver a été rude ici » souffle-t-il. Ils ont du se serrer la ceinture et pourtant, ils n'étaient pas bien nombreux. « Nous n'avons pas pu avancer aussi vite que nous l'aurions voulu. » A 5 ou 6, difficile de remettre en état un lieu aussi grand. « L'arrivée des hommes de Sanctuary permet d'augmenter un peu les ressources, mais pour combien de temps ? » Ils passent d'une dizaine de personnes à plus de trente. C'est énorme.

Mais ont-ils le choix ? Maintenant qu'ils sont tous là, difficile de faire autrement. Hors de question de les mettre à la porte évidemment. « Il va falloir se remonter les manches pour remettre d’aplomb l'avant-poste le plus rapidement possible » Tout en discutant, il réfléchit déjà et tente de voir comment ils pourraient organiser la suite. « On est encore à la merci des rôdeurs, des intempéries, des pillards potentiels. » Un fait le dérange plus que tout. « J'ai l'impression que nous sommes devenus un refuge alors qu'ici, rien n'est près... » Ce n'est pas un reproche évidemment, mais entre les enfants des Inglorious, des Exilés, ce nouveau groupe, beaucoup trouvent refuges ici mais les occupants de Gig peuvent-ils leur apporter la sécurité qu'ils pensent y trouver ?

Je comprends bien vite les appréhensions de Preston et la fatigue qu'il affiche. Tout comme je comprends pourquoi il n'est pas enthousiaste vis-à-vis de ce débarquement. J'esquisse une grimace contrite, consciente que les prochaines semaines vont être probablement difficiles et décisives pour tout l'avant-poste. Au fait... Tu sais ce qu'il s'est passé, pour Sanctuary Point ? Je n'ai pas eu le temps d'en apprendre plus malheureusement...

Je suis persuadée qu'une bonne organisation logistique pourra aider, voilà qui tombe bien, je ne suis pas mauvaise pour ça d'ailleurs. Et comme je ne peux pas faire ce que je veux avec ma dernière blessure, je me satisferais de ça : Quelles sont les priorités, et l'état des stocks ? Que je demande à l'homme : Est-ce que le potager a commencer à rendre quelques ressources ou non ? Que j'insiste : On peut concentrer nos efforts à plusieurs sur plusieurs fronts : les défenses, les pièges et les cultures, en tout cas pour moi, c'est ce qui est important : Mais je pensais également qu'il faudrait réhabiliter un pont à proximité pour permettre un passage plus simple des convois, je ne sais pas ce que tu en dis ?

We're all stories in the end, just make it a good one

ANAPHORE

« Ils ont été attaqué assez violemment. Ils ont perdu certains de leurs membres. Julian et Nora. Il y a des blessés aussi. » Preston ne sait pas si ces noms vont parler à Olivia. Dans tous les cas, la faction n'est pas en bon état. Ils vont mettre du temps pour remonter la pente.

« Les priorités vont à la nourriture et à la sécurité » affirme Preston. Défenses et pièges donc, comme le dit Olivia. Il n'aime pas du tout l'idée de devenir un refuge temporaire où la sécurité n'est pas au top. Et c'est loin, très loin d'être le cas. La prison n'est pas adaptée pour des enfants ou pour des blessés. « Nous n'avons plus de traitements médicaux et les ressources alimentaires fondent à vue d’œil. » soupire-t-il. Le militaire aimerait sincèrement avoir de meilleures nouvelles, mais c'est catastrophique. « On a quelques légumes d'hiver mais rien de suffisant » affirme-t-il à propos du potager. Ils ont quelques carottes, poireaux.. De quoi assaisonner un peu l'eau en bouillon, tout au plus. Vu le nombre de personnes présentes aujourd'hui, ils courent droit vers une famine. Lui-même a gardé quelques séquelles de ce long hiver : ses joues sont plus creusées quoique dissimulées sous une épaisse barbe, et il a du resserrer quelques crans sur sa ceinture.

« Montre-moi ça. » Preston étale un plan qu'il a fait avec Rafaël sur Gig Harbor et ses environs. « J'ai des connaissance assez limitées dans ce genre de constructions » S'il avait été plus que dynamique pour réabiliter l'avant-poste de George, il n'en est pas architecte pour autant. Ses compétences à lui visent à la sécurité avant-tout. Placer des pièges à des endroits stratégiques, monter une tour de défense, ok, mais un pont, c'est trop lui demander.

Oh merde, c'est tout ce que je trouve à dire. Voilà qui explique les visages sombres qu'ils ont tous, et ce que ça implique. J'ai l'impression d'un coup en plein ventre, encore plus désolée de ne pas avoir été là. Il est fort probable que ça n'aurait rien changé mais bon... Je ravale mon amertume, forçant un sourire pour Preston : On peut se répartir les efforts : je gère la nourriture, et toi la sécurité ? Voilà où sont nos points forts, non ?

Alors, je le regarde déplier la carte. Je suis aussi à l'écoute de ses idées : Qu'est-ce que tu penses qui est le plus judicieux pour l'avant-poste comme défenses ? Que je lui demande. Je lui fais confiance pour avoir étudié stratégiquement le terrain, il a un oeil aiguisé pour ça. Je ne suis pas du tout dans le métier, mais un ami peut nous aider. Avec les Sanctuary Point dans le coin, on peut aussi envisager de profiter de leur présence. Il va sans dire que la réhabilitation du pont leur servira aussi, que j'ajoute.

En plus de ça, je pensais à un pont levis, il faudrait voir ce qu'il reste de l'ancien pour établir combien de mètre on doit construire et la solidité qu'il doit avoir. Le passage d'un convoi à la fois ne devrait pas demander non plus trop de réflexion, et avec le temps, nous pourrons le renforcer. C'est en tout cas ce que je pense, mais précise : Ou alors on part de zéro, et on voit le bras où il y a le moins d'espace et de profondeur, que je lui souffle.

We're all stories in the end, just make it a good one

ANAPHORE

Preston hoche lentement la tête. Il n'y a rien à dire de plus à propos de Sanctuary Point. Chaque décès est douloureux. Ils ne peuvent que compatir à ce que leurs alliés traversent en ce moment. Le militaire lève un pouce dans sa direction quand elle parle de gérer la nourriture et lui la sécurité. « C'est parfait.  » Et puisqu'ils parlent d'organisation... « J'ai pas mal bossé avec Rafaël pendant l'hiver. C'est vraiment un chouette gars. Il est courageux, travailleur, fiable. » C'est une belle découverte amicale pour le barbu.

« De tours de garde » Preston montre plusieurs points sur la carte, là où il pense qu'installer des miradors serait judicieux. « Il les faudrait assez hautes pour pouvoir surveiller le plus loin possible et positionner de sorte à ce qu'on est une vue totale sur les environs. » Y compris l'accès par la mer. « Et entourer la prison d'une barricade ou autre de sorte à ce que les entrées et sorties puissent être totalement contrôlées. Nous serions plus en sécurité aussi en cas d'attaque. » Le militaire hoche la tête quand elle parle de faire venir un allié et de demander à Sanctuary. « On ne sera jamais à court de bras. » confirme-t-il.

A propos du pont, il se montre plus septique, non pas parce qu'il ne croit pas en ce projet mais plus parce que ses connaissances sont limitées. « Un pont-levis me parait... audacieux, mais pourquoi pas. » Tant qu'on ne lui demande pas de l'installer lui-même... Le pont risque de ne pas tenir longtemps.

Je sais, je connais aussi Rafaël figure-toi, je lui offre un sourire, en essayant de ne pas rire de plus belle. Voilà qui serait immédiatement douloureux pour la cicatrice sur laquelle je pose une main mal assurée. Et je l'écoute, il a déjà des idées visiblement, qui ne sont pas bêtes du tout : Quand tu parles d'assez haute, tu penses à combien de mètres ? Que je lui demande pour la confirmation, avant de froncer les sourcils : On peut entamer des constructions en bois et venir les renforcer progressivement, à l'évidence.

Je me dis que nous avons le temps pour le perfectionnement, nous devons pour l'instant nous défaire de ce grillage. Je peux me charger avec ceux qui savent planter de relancer la serre au plus vite. On doit devenir autonome se nourrir au moins nous-même, sans compte les voyageurs de passage. Tu écouterais l'ami à qui j'en ai parlé, il te dirait qu'il n'y a rien de plus basique que ça, cette fois, je ne retiens pas mon rire, et la douleur me stoppe rapidement. J'ai une grimace. Après, c'est un monsieur je-sais-tout parfaitement agaçant quand il s'y met, regard entendu : S'il nous embête trop, on pourra toujours le balancer à l'eau...

We're all stories in the end, just make it a good one

ANAPHORE