The Walking Dead RPG

Eh bien, si tu aimes le Roi Lion, oui, la semaine était super sympa, que j'ironise en esquissant une grimace. C'est amusant une fois de temps en temps en famille, mais alors tous les jours et parfois deux fois, sinon il pique une crise infernale, beaucoup moins : Elle est obsédée par Simba, je te jure, elle n'arrête pas, il faut que je lui en parle tout le temps, que j'ajoute en soupirant : Et c'est bien que tu la prennes : si j'entends encore une fois Hakuna Matata, je vais devoir poignarder quelqu'un, et ça risque de faire mauvais genre, donc.

Je soupire à nouveau, la conversation semble légère : Oh oui, c'était... Bizarre, Esther a eu du mal à en manger, et j'admets que moi aussi. Mais j'ai surtout commencé des exercices de survie avec Indiana, j'ai un sourire en le disant : Disons qu'on ne chasse pas souvent l'orque dans ces circonstances. C'était un dur rappel à la réalité, mais ça a fait du bien, ça m'a tenu deux jours, bon, avec le soleil haut et sur des horaires fixes, ça change un petit peu la donne, non ?

On essaiera sans doute de faire ça de nuit dans la semaine qui vient, surtout si je suis tranquille, c'est l'occasion. Ivy me demande de me ménager avec la grossesse, mais j'ai d'autant plus besoin de m'occuper pour ne pas y penser. La question que je me pose c'est : vous l'avez découpé à même la plage ? Que je lui demande alors, avec enthousiasme et un sourire : Il devait être immense ! Et je ne peux m'empêcher de penser à un truc : On avait vu un banc d'orques avec Will, c'était fou déjà comme ça alors qu'on était de loin... j'en ai encore des étoiles dans les yeux.

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime

Stanley avait esquissé un sourire. Esther n’avait que trois ans, mais elle laissait déjà entrevoir un peu de la passion paternelle. Beaucoup perdait ce penchant extrême en grandissant, ça n’avait jamais été son cas. Il espérait que sa fille resterait aussi comme ça.

Il raconta donc un peu cette histoire d’orque. L’appel à Melinda et les renforts qui étaient venus jouer les poissonniers – en effet – directement sur la plage. Ils avaient découpé le cétacé pour le transférer dans la foulée jusqu’au QG.

- Tu n’soulèves pas un engin pareil, crois-moi ! J’ai préféré ne pas m’salir les mains, chacun sa spécialité, pas vrai ? Mais c’était particulier, d’assister à l’agonie d’une créature pareille… Il lâchait des gémissements… Il feignit d’avoir le corps parcouru d’un frisson. Ça déchirait le cœur pourtant. C’est mieux d’les voir vivants… conclut-il, avant de rebondir sur ce qu’elle avait commencé à raconter. Quel genre d’exercices t’fait faire Indiana du coup ? Vous faites ça où ? S’intéressa le garçon à propos de ses stages de survie.

Il était curieux. Il se refusa de juger l’initiative, elle faisait ce qu’elle voulait. Il sentit cependant une pointe d’inquiétude se former dans son ventre. Surtout quand elle évoqua une expédition nocturne. Il faisait confiance à Indie toutefois pour ne pas mettre son amie en danger, n’est-ce pas ?

Au moins ça ne t'a pas ouvert une vocation pour te mettre à chasser des baleines, manquerait plus que ça ! Je lui offre une grimace à sa description de la fin de vie de cet animal, si c'est un cycle, j'admets que ça me met quand même mal à l'aise. C'est... Triste. On reste sur l'île, on ne va pas loin, que je précise cependant très rapidement : Je réapprends tout un tas de choses : repérer les bonnes cachettes, le matériel dont j'ai besoin, pour pouvoir improviser rapidement avec ce que j'ai en stock, même allumer du feu, que j'ajoute.

J'ai un rire amusé parce que je me revois avec mon petit tas d'herbe sèche, mon morceau de bois et ma pointe en pierre pour créer de la friction. Je m'en suis fait mal aux mains : J'avais oublié que sans briquet ou allumette ça pouvait prendre du temps... plus que ça encore. C'est éreintant, toute une épreuve.

Enfin ça m'a fait me rendre compte que je serais à nouveau incapable de survivre toute seule dehors, alors qu'on a fait ça pendant plus d'un an avec ma sœur, et ça remonte à super loin. J'ai perdu ce qui était pour moi à l'époque des réflexes pour survivre. Dans des situations différentes mais aussi difficiles. C'est fou à quel point ça s'oublie... que je lui souffle. Une part de moi est presque... Fascinée par l'idée d'avoir mis entre parenthèses ce qui a été mon quotidien : Tu crois que tu y arriverais, toi ?

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- Je sais que j’crèverai certainement… de faim, répondit-il assez honnêtement. Il était un sacré survivant pour affronter des hordes ou des ennemis. Il savait allumer un feu oui, et trouver une bassine d’eau de pluie. Mais pour se nourrir… Quand on a réussi à s’enfuir d’Portland, s’il n’y avait pas eu les autres, franchement… j’sais pas. S’il aurait réussi à rentrer. S’il aurait survécu. C’était loin d’être des gueul’tons, mais entre rien et pas grand-chose, y en a quand même un des deux qui t’aide à mettre un pied d’vant l’autre.

Il regarda la jeune femme et esquissa un sourire. C’était vrai, c’était pour cette raison que ce petit groupe de rescapés restait spécial à ses yeux. Même s’il n’était jamais à en revoir la majorité.

- J'cumule même pas un mois, à l’improviste, dans la nature, j’crois. Les expéditions, c’est pas pareil. Parce qu’ils s’organisaient en amont. Mais ça inclut la p’tit virée qu’on avait faite ensemble par contre, tu t’souviens ? Peu avant sa première grossesse. C’était là qu’il lui avait d’ailleurs proposé d’avoir un enfant. Quand on a eu l’accident… ces boulets ! Il en rit un peu. Casey s’était cassé le bras et leur virée romantique avait tourné cours. Il la regarda. T’étais une sacrée survivante… ça peut rev’nir vite.

C’était certainement une bonne chose qu’elle travaille le sujet. Ce serait au moins un point qu’elle ne pourrait plus lui reprocher.

- Tu sais, j’ai r’pris un p’tit groupe de newbies, à Logan, à l’entrain’ment. Comme à l’époque. Une partie d’ceux qu’on a ram’nés d’New Eden cet automne. Mais j’suis pas très régulier. Ça t’plaisait bien d’donner des cours, non ? C’est pas quelque chose qui pourrait t’retenter ? Lui, ça lui manquait un peu. Former des gens, de zéro. Leur offrir une condition physique, un bagage. C'était pour ça qu'il avait demandé à reprendre occasionnellement ce rôle-là.

C'est vrai que tu ne survivrais pas une semaine sans la bière, la purée maison et les steaks d'orques, j'ai un sourire moqueur en le disant : Tu es une vraie diva, ça ne m'étonne pas, que j'ajoute d'un ton complice avant de pouffer doucement de rire. Et au souvenir de l'accident qui m'a cassé le bras, j'ai une nouvelle grimace en me passant la main sur le visage : Ni toi ni moi n'avons appris à bien conduire depuis, tu admettras ! Ce qui veut dire qu'on peut tout à fait le refaire, sur un malentendu. Mais cette fois, on établit que c'est plutôt son bras qu'on casse, j'en ai encore quelques souvenirs.

Cela dit les mots de Stan me fige un temps : Tu crois ? Que ça peut revenir vite. J'ai du mal à penser la même chose. Si tu essaies de me faire des compliments pour me pécho, tu peux t'abstenir, que je lui glisse : Je suis déjà mariée, et je ne compte pas me laisser séduire si facilement. Un soupir m'échappe et je hausse les épaules : C'était bien mais... Je n'ai pas l'impression d'avoir grand-chose à leur apprendre, alors pourquoi faire ? Je suis de fait moins enthousiaste que Stanley sur la question : Ces gens perdraient du temps avec moi, ils ont des trucs bien plus importants à faire, que j'ajoute.

Lui en revanche, était vraiment bon dans le domaine. Et une part de moi est plus rassurée de savoir qu'il s'enthousiasme là-dedans. Ça peut vouloir dire qu'un jour, le terrain ne lui semblera peut-être plus autant attrayant. Le danger non plus. Si ça peut l'amener à rester plus souvent ici, ça n'est pas plus mal. Mais je crois qu'il a besoin d'un équilibre entre les deux, de toute façon. Et du coup parmi les dernières arrivées de New Eden, il y a des profils intéressants ?

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- Non ? T’es sûre ? Vraiment ? Demanda-t-il, à propos d’une potentielle conclusion charnelle. Il pinça les lèvres, dépité. J’trouv’rai d’autres angles d’attaque, précisa-t-il. Il était agréable de flirter avec elle.

Au-delà de ces simili-boutades, Casey n’était pas vraiment convaincue de ce qu’elle pourrait apporter à d’autres. A l’époque déjà, quand elle se sentait bien plus apte, elle doutait. Elle avait pourtant su trouver une approche qui lui correspondait et le groupe qu’elle avait animé l’avait apprécié. Il haussa les épaules. Certainement n’était-elle pas prête, dans tous les cas, à endosser ce qui pouvait ressembler à des responsabilités. Sa fragilité – cette tristesse - se dessinait toujours parfois dans le fond de ses yeux.

- Des femmes, des mamans principalement, qui n’ont pas affronté l’extérieur depuis longtemps. Tu vois l’genre ? Il haussa les épaules, en la regardant. Des filles un peu comme elle, en quelque sorte. Tout aussi paumées aussi d’ailleurs pour la plupart. Elle pourrait s’incruster et y trouver sa place, si le cœur lui en disait. Elle serait évidemment bienvenue. Mais il se garda de le proposer. T’as… t’as eu l’occasion d’aller voir… la psy ? Enchaina-t-il, finalement, avec davantage d’hésitation dans la voix. Il voulait sa question nonchalante, mais elle ne le fut pas vraiment.

J'ai hate de te voir essayer, pour noter ses prochaines tentatives, les estimer et lui attribuer un pourcentage d'efficacité selon une étude très précise et évidemment très scientifique. Je hoche la tête à son explication : Oui, je vois le genre... Je comprends d'autant plus pouvoir il suggère que je puisse reprendre aussi les entrainements, bizarrement. Stanley est un petit malin : Au moins avec elles, tu sais déjà comment les former, que je lui réponds néanmoins avec un sourire en coin : Tu l'as déjà fait, avec moi, et d'autres avant. Même si c'est désormais occasionnel, il a le coup de main.

Sa question me fige un temps et mon regard coule soudainement vers le sol. Je me sens comme une gamine prise en faute. Elle était un peu occupée, je n'ai pas osé la déranger, que je lui souffle en haussant les épaules avant de me reprendre : Mais je vais le faire ! A un moment, je vais bien trouver ce courage. Et toi...? Que je lui demande. J'ai besoin de voir si je suis la seule à y aller à reculons, ou si lui aussi temporise ce moment où il passera le pas. Tu pensais... Tu pensais bien à le faire aussi, non ? Je crois que même pour lui, c'est bien de le faire... N'est-ce pas ?

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