The Walking Dead RPG

Non leur conversation n’avait mené à rien. Et Casey n’avait pas fait ce pas vers lui qu’aurait aimé son mari. Par peur de ne pas faire les choses correctement, elle avait choisi de ne rien faire du tout. Ce jour-là du moins. Il y en aurait d'autres.

Une dizaine de jours plus tard, le jeune homme partait vers ce camp mystérieux, pour une expédition de reconnaissance, simple, dans un endroit a priori sans risque. La suite, on la connaissait ! Il se retrouvait ainsi en isolement pour avoir été en contact avec une maladie bizarre et vraiment dangereuse. Alors qu’ils étaient enfermés dans le dispensaire, Stanley se demandait à quel point ce n’était pas juste une énorme connerie qu’ils se retrouvent ici, au sein même de leur foyer. Quand le mal qui pouvait les avoir atteints avait décimé un groupe entier ! Mais qu’importait.

Le visage de Casey apparut derrière la vitre et le garçon pinça les lèvres.

- C’est l’affaire de deux ou trois s’maines, le temps d’savoir si des symptômes apparaissent, déclara-t-il. Et s’ils apparaissaient… hum… et bien… ce serait vraiment la merde. Pour l’instant, tout le monde va bien, ajouta-t-il pour la rassurer. Mais ça ne faisait même pas 24h, alors bon. J’crois qu’tu vas finalement aller faire cette écho sans moi, ajouta-t-il, un brin navré. Ils ne l’avaient finalement pas faite la semaine précédente pour un contre-temps idiot. Une occasion manquée. Comme bien d’autres.

Je n'aime pas le voir ici. Et en même temps, je n'ai pas le choix. Il connait ma position de quelques années en arrière, quand ce vaccin a eu des effets horribles sur nous autre, et qu'il ne pouvait même plus me laisser Esther. Et je suis à sa place, à devoir le regarder derrière une vitre en me disant que deux ou trois semaines, ça n'est peut-être rien. Oui, je te dirais le résultat, que j'ajoute alors, un peu plus amère que j'aimerais pour cette question.

Un soupir m'échappe. Devoir faire ça toute seule me chagrine un peu, mais je ne peux pas demander à Maddie de venir - nous sommes toujours en froid. Je demanderais à... Zack de m'accompagner, ça sera presque aussi bien qu'avec toi, que j'ajoute avec une petite grimace. Non, ça ne sera pas "aussi bien", pas même "presque". Mais j'essaie surtout de me rassurer. Comment tu te sens ? Que j'insiste néanmoins en le scrutant. Il ne me ménage pas, j'espère ? Comment c'était, là-bas ?

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime

Elle avait grimacé, heureusement. Il la regarda, la mine toujours un peu désolée. Pour elle, mais surtout pour lui-même. Trois semaines, ce temps lui paraissait astronomique, sans pouvoir continuer le cours de sa vie. Il avait toujours de l’énergie. Parce que l’expédition restait toute fraiche, et qu’il y avait encore beaucoup à penser et à prévoir sur le sujet. Quand ce serait terminé ? Là, clairement, il déprimerait…

- Assez impuissant, répondit-il, très honnêtement. Flippé aussi. Il se mordit la lèvre inférieure. C’était vide, y avait plus rien, plus personne. Un camp mort. A part un groupe d’enfants, ils semblent épargnés jusqu’à la puberté. Mais on a dû les laisser là-bas… Ils avaient parqué tous leurs rôdeurs dans une sorte de hangar, mais il a pas tenu l’choc. On a réussi à s’enfuir juste avant, mais… faudra qu’on y r’tourne, c’est sûr.

Il aurait voulu y aller d’ailleurs tout de suite, mais cette deuxième expédition là-bas serait une autre paire de manche. Parce qu’ils savaient maintenant à quoi ils s’exposaient, mais surtout parce que le camp était dorénavant officiellement infesté de morts. Le danger serait alors tout autre. Il observait les traits de Casey pour essayer de deviner ce que ça lui inspirait.

- Tu pourrais envisager d’aller quelque temps vers la ferme avec Esther, tu crois ? Au cas où… Il ne le suggérait pas pour la commander, mais bien parce qu’il y avait dans tous ça quelque chose qui le rendait profondément mal à l’aise.

Je pince les lèvres, je ne sais pas s'il y a beaucoup plus à dire que ça. Un soupir m'échappe, je secoue la tête. Quand Stanley me conseille d'aller à la ferme quelques temps, j'ai un instant à me demander si c'est la bonne chose à faire. Et en même temps, je me dois de lui faire confiance, j'imagine ? Je vais voir, oui, je vais faire ça, que j'ajoute en haussant les épaules.

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Je ne peux même pas l'approcher ? L'épidémie ne s'est pas restreinte à ceux partis en expédition ce jour-là visiblement, mais difficile de savoir comment ça s'est concrètement transmis. D'autres sont déjà malades, si ça te se trouve, je le suis déjà aussi ! Pour ce qu'on en sait. Hokulani me demande de me calmer, mais l'état de Stanley m'inquiète, Esther n'a pas l'autorisation de l'approcher parce que si elle ne tombera pas malade, elle peut être vecteur de contamination.

Clairement, l'ambiance est géniale. Ils ne veulent pas me laisser entrer... que je soupire, à la même vitre que la dernière fois, en voyant Stanley qui souffre encore de sa fièvre. Maddie va revenir vivre à la maison, que je lui annonce. J'ai passé l'échographie. Et... Je venais tout juste de terminer les bagages pour partir, autant dire que maintenant, c'est inutile d'insister.

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Ça avait mis du temps. Quelque semaines. Ils en étaient presque à se dire que le plus dur était passé, que les symptômes n'étaient toujours pas arrivés, qu'ils pouvaient s'estimer épargnés... quand ils s'étaient mis à se gratter. D'abord les plaques, puis les maux de tête, la fièvre. S'ils savaient...

Stanley s'était présenté devant la vitre, devant sa femme, avec une mine vraiment moyenne. Une plaque rouge avait commencé à s'étendre sur sa joue. Il en avait aussi sur le torse et dans le dos.

- Ils ne t'laiss'ront pas partir, souffla-t-il simplement alors que Casey espérait peut-être encore pouvoir fuir. Elle aurait dû le faire tout de suite. Il affichait une mine sombre. On a été négligents. Tellement, tellement. Idiots, complètement. Il fit une légère grimace, alors qu'une douleur vive lui irradiait brièvement le crâne. A propos de Maddie, il demanda : alors vous vous êtes réconciliées ? Qu'est-ce que ça dit ? Enchaîna-t-il au sujet de l'échographie.

Il voulait essayer de se projeter, avec ce bébé, comme il tentait de le faire quelques semaines plus tôt, mais ça lui paraissait de plus en plus dur. A cause de son corps qui luttait. De cette maladie et des ravages qu'elle avait faite dans ce premier camp ravagé. Qu'est-ce qui les attendait ?

Je vois... Trop tard. C'est comme ça, j'imagine. Je hausse les épaules en faisant mine que ça n'a pas d'importance, certains parleraient d'un acte manqué : si j'avais vraiment voulu partir avec Esther en laissant Stanley derrière moi, je l'aurais fait beaucoup plus vite que ça. Mais pour l'instant, nous sommes juste bloqués comme ça, jusqu'à nouvel ordre. Non, pas vraiment, je pince les lèvres, les relations avec Madisson ont toujours été très difficile, sans doute davantage de mon fait. Mais elle avait besoin d'un toit et je n'allais pas laisser mon neveu à la rue, que j'ajoute.

Je lui offre cependant un sourire de circonstances, plaçant ma main sur mon ventre rond : Au fait, je ne suis pas venue pour parler de Maddie ou de la situation du campement, c'est évidemment triste pour l'un, et compliqué pour les deux mais ce qui m'intéresse, c'est ce que nous essayons de construire tous les deux : Tout va bien, que je lui annonce en faisant référence à l'échographie que j'ai passé sans lui par la force des choses : Et c'est une petite fille, que je lui annonce avec une risette plus douce.

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Stanley ne comprenait pas comment les deux sœurs parvenaient encore à rester en froid avec tout ce contexte. Il n’y en avait décidemment pas une pour rattraper l’autre, avec leur fierté à la con ! Elles étaient certainement incapables, l’’une et l’autre, de se souvenir exactement de ce qui les avait fâchées à l’origine. Et six mois plus tard, elles en étaient donc encore là. Une absurdité ! Le garçon ne commenta pas.

Sous ses vêtements, le ventre de la jeune femme pointait très légèrement. Leur rappelant cette vie qui grandissait en elle, et avec elle tellement d’espoir aussi. Stan pinça les lèvres aux confidences de sa femme. Il hocha la tête. Le bébé allait bien.

- C’est… bien, souffla-t-il, en essayant de masquer son inquiétude. Il esquissa un vague sourire. Son cœur se serra alors qu’elle lui révélait que c’était une fille. En une seconde, et par cette simple affirmation, l’enfant à naitre prit réellement consistance.

Il vint ouvrir sa paume contre la vitre, invitant sa compagne à y coller la sienne. Puis son front s’appuya à son tour contre la surface froide. Ils ne se touchaient pas, mais il pouvait sentir son contact toutefois. Il n’y avait rien de plus à dire.

Qu’allaient-ils devenir ?