The Walking Dead RPG

Elle n’avait pas eu le temps et il devinait qu’elle avait surtout reculé cette échéance. Peut-être n’était-elle pas prête à prendre le taureau par les cornes. Avait-elle vraiment le droit à l’hésitation ? Elle lui retourna toutefois la question, le prenant à son tour en défaut. Il entrouvrit la bouche, un peu idiot.

- Hum… Non honnêtement, il n’avait vraiment pensé avoir besoin de Zi. Il avait focalisé toute son attention sur une autre fille, pensant peut-être qu’en trempant simplement son biscuit ailleurs, ses tourments allaient s’envoler. Ça n’était pourtant pas vraiment la direction que ça prenait. Je… je sais pas, admit-il en passant ses doigts sur sa barbe naissante. On devrait y aller ensemble peut-être, pour commencer… non ? On en avait parlé… Mais il était parti à Agate. Ça n’était pas trop tard, si ça pouvait les aider. On essaie d’planifier ça dans la semaine ?

Peut-être qu’il serait plus facile de se lancer en y allant tous les deux. Il restait de son côté tout de même sceptique sur le bénéfice personnel qu’il pourrait en tirer. Parce qu’il n’avait aucune intention de dévoiler complètement avec la psy son intimité. Il ne croyait pas au secret professionnel. Pas dans un milieu aussi restreint que Fort Ward. La vérité, c’était aussi qu’il n’avait jamais essayé.

Tu penses ? Qu'y aller ensemble est une solution. Je suis un peu plus enthousiaste a l'idée de procéder ainsi, notamment parce que ça ne concernerait pas que moi. Et qu'il me semble plus facile de faire pour lui, pour mon mari, l'homme que j'aime, la démarche. C'est ridicule, parce que je devrais me concentrer sur mon bien être, sur ce qui me permettrait d'aller mieux. Et c'est à lui que je pense en premier lieu. Oui, que je souffle alors : Je crois que ça aiderait aussi à franchir le pas, pour tous les deux.

Tu n'as pas prévu de repartir rapidement de toute façon, pas vrai ? Mamaaaaan ! Je n'ai pas le temps d'avoir la réponse qu'Esther se rappelle à nous : Je peux avoir du jus ?! Dans la pièce d'à côté, la tornade refait parler d'elle : Qu'est-ce qu'on dit ? Te plaaaaaait ! J'esquisse un sourire, au moins elle apprend vite et bien, même si ça n'est pas facile tous les jours. Je lui demanderais si c'est possible en allant la voir pour Esther, que je confirme à Stanley. Au moins, l'occasion sera parfaite pour tous les deux... Et je m'attèle à répondre aux demandes de notre fille.

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime

Ce fut acté ainsi. Stanley ne savait pas bien ce que ça lui inspirait, mais faute de mieux, il devait s’adapter. Il avait conscience qu’il avait aussi besoin d’alternatives. Sa situation ne pouvait pas durer. Casey se leva pour servir sa fille et le trentenaire acquiesça. Quand elle revint s’asseoir, ils reprirent leur conversation. Ils s’octroyèrent encore un moment le lendemain, puis le suivant, alors qu’Esther était cette fois-ci à la garderie. Ils parlaient de tout et de rien, partageaient leurs anecdotes, et essayaient de retrouver un vrai contact.

Ce fut trois jours plus tard qu’ils retrouvèrent Zi. L’amorce n’avait pas été simple, même si la chinoise tâcha de les faire parler. Stanley ne saurait pas bien dire ce qu’elle avait réellement compris à la fin de la séance, mais elle paraissait satisfaite.

- Et… du coup ? Demanda le garçon alors. Quel plan, la psy leur préconisait ?

Vous accepteriez de venir une fois par semaine ? Je fronce les sourcils. Cette séance n'a pas été courte, pour le moins intense cependant. Je tourne un regard vers Stanley, ses disponibilités ne sont pas les mêmes que moi. J'apprécierais de vous voir individuellement, en fonction de votre temps, précise-t-elle rapidement. Je pince les lèvres, j'imagine que maintenant que le premier pas est fait, les autres me sembleront moins difficile. Je dois admettre avoir déjà l'impression d'un pas en moins. Oui, je devrais pouvoir... Que je lui assure alors avec un sourire.

Nous attendons la réponse de Stanley, avant de la laisser tranquille. Le fait que le temps en sa compagnie soit limité nous donne une impression un peu étrange. J'en suis rendue à avoir besoin de dire les choses. Même si aujourd'hui, c'est encore différent. Nous n'avons fait qu'exposer les raisons de notre présence. Comment tu te sens ? Je scrute Stan, avant de sourire : Je commence : à l'ouest, un bref rire m'échappe. La semaine prochaine, il y a une échographie. Tu voudras venir ? Que je lui demande néanmoins, en essayant qu'aucun malaise ne nous gagne.

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Stan acquiesça à son tour à la proposition de la psychiatre. Il s’efforçait à penser qu’il n’avait rien à perdre d’essayer et tout à gagner. Ils se retrouvèrent dehors dans la foulée. Le jeune homme haussa les épaules.

- Normal… C’était un peu bizarre, ouais, concéda-t-il toutefois. Ils avaient parlé de son retour de Portland, de leur manque de communication, puis de la mort d’Esca. Globalement. De la nouvelle grossesse aussi et ce à quoi ils aspiraient. Au pire, même si ça tourne au fiasco, ce s’ra une expérience dont on pourra rigoler ! Tenta-t-il pour dédramatiser. Oui bien sûr, enchaina-t-il naturellement au sujet de l’écho. Ce serait la première. Celle qui leur assurerait déjà qu’un petit cœur battait. On avance dans la bonne direction, c’est bien, non ? Enchaina-t-il en attrapant la main de Casey pour la passer au-dessus de sa tête et se retrouver avec son bras à lui autour de ses épaules. Il força un sourire.

Était-ce tout ce qui lui fallait pour ne plus penser à Selene ? Ce n’était évidemment pas si simple. Quand il était avec sa belle, non, Stan n’était pas hanté par le spectre de cette autre. Il n’était pas dans la comparaison, il ne les voyait pas en compétition. Mais au cours des jours qui suivirent, il ne put que remarquer que la brune le fuyait définitivement. Il voulait briser la glace, mais n’en eut pas l’occasion car la jeune femme partit avec Logan en expédition.

- Ils sont partis c’matin ? Demanda le garçon à Levi qui venait de l’informer. Okay…

Il ne dit rien, mais cela lui fit réellement mal au cœur. Traumatisé d’être malgré lui encore une fois rejeté. Sans raison ? Ils n’avaient pas échangé un seul mot depuis Agate. Ça faisait pourtant six jours qu’ils étaient rentrés. Ce fut dans ce contexte qu’il retrouva Casey, une petite heure plus tard, dans le cadre de leurs rendez-vous planifiés. Ils étaient tous les deux, assis dans sa cuisine, autour de la table. Stan prit brièvement sa tête entre ses mains.

- Y a un truc qui m’va pas dans tout ça, lança-t-il alors. On… on s’touche pas assez. On s'touche pas vraiment. J'en aurais besoin... j'crois.

De... Quoi ? Je relève des yeux troublés vers Stanley alors qu'il se prend la tête, métaphoriquement et littéralement. Les pupilles dans les siennes, j'ai un temps de flottement en le fixant, parce que je ne saisis pas d'où ça sort soudainement. Besoin ? Je ne sais pas si le mot est fort, ou s'il y a autre chose que je ne comprends pas dans ce qu'il se passe. Quoi qu'il en soit, Stanley a l'air affirmé dans cette déclaration, et je n'ai pas envie de l'envoyer bouler alors qu'il fait l'effort de me parler de ce qui le trouble.

Néanmoins, quelque chose me travaille pour ma part. Tu sais Stan... J'ai conscience que mes mots vont être maladroits, et ça explique la grimace que j'esquisse : Tout ça, ça donne l'impression que tu veux le beurre, l'argent du beurre et le cul de la crémière, mon cul, donc. Les avantages d'une relation sans les inconvénients aussi, mais ça n'est pas aussi simple que ça. Et si ça n'est pas ce qu'il veut, alors ça donne une mauvaise image de lui : Je ne suis pas contre ça mais... Tu ne penses pas que je mérite un peu mieux quand même ? Comme considération. Je suis sa femme encore ?

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Le choix de ses mots était probablement maladroit. Il la regardait. Il appréciait ces échanges avec elle mais au cours de la semaine passée par exemple, il ressentait toujours comme une réserve. Ou alors c'était la sienne ? Casey lui avait fait des déclarations, il ne doutait pas de ses intentions et de ses sentiments. Pourtant, dans cet entre-deux, elle lui paraissait encore… distante. Parfois même indifférente. Elle n'allait jamais vers lui, comme si elle n'avait simplement pas envie. Parce qu'elle n'avait de toute évidence pas envie. Il prit sur lui à sa réponse.

- C'est vraiment l'impression que j'donne ? Demanda-t-il un peu vexé. Peut-être parce qu'il y avait un fond de vérité en effet. Mais sa mauvaise foi l'empêcherait même de se l'avouer. Détrompe toi, j'vis pas ma meilleure vie, là. Et certainement pas aujourd'hui. Un peu mieux qu'un mec qui t'dit qu'il éprouve du désir pour toi ? Ou qu'il a même juste besoin d'tendresse ? Et moi, j'mérite quoi ? Dis moi.

Il parlait sans agressivité, mais une légère tension pointait toutefois.