The Walking Dead RPG

- Salut, t'es pas toute seule ?

Il avait frappé chez Casey au début de la soirée, après l'heure à laquelle Esther était censément couchée. Il était 21h peut-être, ou davantage. Il n'avait pas regardé. Il entendait en fond la musique, qu'il crut reconnaître comme celle d'un jeu vidéo, et se pencha simplement par l'ouverture de la porte d'entrée pour entrevoir son invité. Il le salua d'un geste de la main.

- Hey ! J'vous dérange pas longtemps, annonça-t-il dans la foulée, avant de reporter ses yeux vers sa femme.

Stan était rentré de l'avant-poste d'Agate dans la journée. Ils s'étaient déjà vus dans l'après-midi, mais surtout pour Esther, et le couple avait finalement peu discuté. Le jeune homme s'était montré assez expéditif, restant préoccupé. Mais ce n'était pas comme ça qu'il voulait se comporter. Ses yeux d'un bleu acier dévisagèrent sa compagne. Ils se donnaient du temps, pour retrouver leur complicité d'antan et pour se reconstruire aussi surtout individuellement. Tout était bancal encore et lui surtout, clairement.

- J'étais un peu dans mon truc tout à l'heure quand on s'est vus, enchaîna-t-il. J'ai même pas… J'peux t'embrasser ? Se coupa-t-il lui-même. J'sais qu't'es occupée. Juste ça. Pas longtemps, avait-il dit. Il savait que ces moments avec ses amis, ces soirées, étaient importants pour elle, il ne voulait pas gâcher ça. Mais il avait des besoins lui aussi. De se rassurer. Auprès d'elle.

Le passage de Stanley me dévie un instant de cette soirée avec Cole. Je laisse le garçon continuer son exploration d'univers dans les gros pixels du monde de Link et Zelda pour le rejoindre finalement et lui sourire. Je ne sais pas vraiment comment me comporter avec lui dernièrement, mais ça viendra... Je crois ? Hm ? Mes yeux le sondent sans bien comprendre sa question. Je ne sais pas si c'est parce qu'il me demande l'autorisation et que ça me parait étrange, ou s'il y a autre chose qui semble établir une pudeur et une distance entre nous.

Oui, tu peux mais... Je hausse les épaules. Est-ce qu'on a besoin d'en parler ? Est-ce qu'il faut que je mette le doigt dessus ? C'est inédit de ne pas savoir me comporter avec Stanley. Cette pause, cet écart entre nous, je ne suis pas sûre de cerner ce que ça implique. Non, bien sûr, viens, que j'ajoute simplement en reprenant un sourire, plus convaincu. J'essaie du moins de ne pas laisser paraitre mon trouble, ça n'est pas ce qu'il attend.

Je le laisse approcher, pose mes mains sur ses épaules. Et le baiser de Stanley est pressant, j'ai du mal à le suivre presque et un rire m'échappe en essayant de temporiser. Est-ce que ça va ? Que je lui demande tout bas, avec prévenance. Quand on me connait, moi qui ai tendance à rentrer plutôt dans le vif du sujet, cette précaution ne me ressemble pas. Tu as l'air ailleurs, que je lui précise avant d'hausser les épaules. Il n'y a pas d'obligation à en parler. Tout s'est bien passé à Agate ?

Don't make me sad, don't make me cry. Sometimes love is not enough and the road gets tough, I don't know why. Keep making me laugh, let's go get high : The road is long, we carry on, try to have fun in the meantime

Elle émit un « mais » qui le fit presque hésiter. Non clairement, ce n’était pas son style de demander. Mais ça ne l’était pas plus de frapper pour rouler une galoche avant de filer. Leur situation en soi était inédite. Ils faisaient une pause, un peu bancale. Psychologiquement, c’était presque clair, leur couple était en stand-by, mais physiquement, qu’est-ce que ça impliquait ?

Si elle n’en avait pas vraiment envie, elle ne l’exprima cependant pas de nouveau et elle passa ses mains autour de son cou. Il avait posé sa main sur sa taille pour la décaler de l’ouverture et l’accoler au mur, extérieur, juste à côté. Pour un peu d’intimité. Ou pour préserver la chasteté de Cole, qui savait ? Car il ne se le fit pas dire deux fois et il lui offrit un baiser investi. Il sentit le désir monter en lui. Il avait envie de le sentir davantage, mais elle sourit pour l’arrêter, le questionner.

- Bien sûr, répondit-il machinalement. Le pire, c’était qu’en mélangeant sa salive à la sienne, en se retrouvant près d’elle, oui, il se sentait nettement mieux. Il avait toujours besoin d’elle. Sa question suivante le fit redescendre. Repenser à Agate, à Selene, à la veille. Il haussa les épaules. Il n’irait évidemment pas lui raconter les détails de tout ça. Pas maintenant, pas comme ça. J’suis là. Oui oui, répondit-il. J’avais juste… envie d’ça. De ressentir l’envie d’elle surtout, tout bonnement,, alors qu’une partie de ses repères gardait quelques fissures. Il agita légèrement sa main devant lui pour ponctuer son propos. J’suis content d’être rentré, voilà. J’te prends par surprise, pardon…

Il regarda une seconde en direction de la porte ouverte, puis posa de nouveau ses yeux sur elle. Trois secondes peut-être, avant de se pencher de nouveau pour l’embrasser, avant de se reculer.

- J’t’embête pas plus, ajouta-t-il, en esquissant un sourire.

Oh, ok... Super alors ? Je ne sais pas vraiment quoi dire, d'autant qu'il l'affirme avec sa franchise habituelle, celle qui ne laisse place à aucun doute. Je ne crois pas avoir de raisons d'en douter, c'est sans doute pour ça que je lui offre seulement un sourire et un haussement d'épaules qui laisse entendre que nous pouvons laisser ça derrière nous. Tu restes plus longtemps cette fois ou... Tu vas devoir aller planter des carottes à la ferme ensuite ou repeindre les murs de Belfair ?

Je demande au cas où, sait-on jamais. Certes, notre entre-deux a quelque chose d'un peu déroutant et je ne sais pas comment nous devons nous comporter l'un avec l'autre. De la même manière, c'est étrange de mener une grossesse... Seule. Plus ou moins. Evidemment, Cole est là pour me soutenir et je peux compter sur lui. Indiana se montre comme souvent extrêmement prévenante et présente avec moi mais pour autant... Ce n'est pas d'eux dont j'aurais besoin.

Je ne me sens pas en capacité de demander cependant. Parce que cette pause est faite d'un commun accord et... Aussi étrange que ça puisse paraitre, moi aussi j'en ai besoin. Attend, tu es passé juste pour... ça ? Que je lui demande en plissant les yeux, quand un rire troublé m'échappe. Je comprends bien ? Mais qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Stan ? Que j'enchaine simplement en riant de plus belle, parce que j'ai l'impression de le retrouver un petit peu. Comme un souvenir chéri.

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Il avait souri à sa remarque sur les carottes. Il était vrai que sa présence à Agate ces derniers jours ne se justifiaient pas complètement. Le jeune homme n’avait cependant pas de réel cas de conscience.

- Tu préfères quand j’vais sauver l’monde ? Il le dit sur un ton léger. Il connaissait pourtant la réponse. Quant à une prochaine virée, il n’en avait pour l’heure aucune idée.

Le deuxième baiser raviva de nouveau son corps, même s’il fut plus bref. D’une certaine façon, ressentir cette tension dans son bas ventre l’apaisait. Ce soir du moins. Tout sauf la débandade de l’année précédente !

- C’est qui Stan ? Répondit-il, taquin, alors qu’il s’apprêtait à partir. A l’étroit dans son pantalon, il fit un léger mouvement qui trahissait son inconfort. C’est plus difficile que c’que j’avait prévu, mais ouais, juste ça, ajouta-t-il. Une part de lui avait pourtant envie de fondre de nouveau sur elle. De virer Cole de cette maison et de se glisser avec elle dans un lit. On s’voit demain ?

En fin de matinée, comme ils en avaient brièvement parler précédemment dans la journée. Car en dépit de leur parenthèse, ils ne voulaient pas perdre le contact, comme ils avaient pu le faire. Ils s’étaient mis d’accord pour se trouver des créneaux, réguliers, pour papoter.

Alors que j'ai toujours eu un crush pour les bouseux en salopettes avec un épis de blé entre les dents et qui parlent avec un fort accent du sud ! Je lui offre un sourire moqueur en réponse, avant de hausser les épaules. Pas vraiment mon type d'homme, mais rien qu'imaginer Stanley comme ça en train de planter des patates, ça a le mérite de beaucoup me faire rire : Qui a besoin d'un héros quand on a ça ? Que je souffle en roulant des yeux, l'air de dire que c'était évident.

J'ai droit de nouveaux à ses lèvres. Je ne sais pas trop à quoi il joue, mais j'ai évidemment un grand sourire en réponse. Ce moment de flirt, aussi léger qu'amusant, a le mérite de me changer les idées et de balayer les doutes de sa venue : Tu es chiant, je soupire en le disant, m'écartant d'un pas : Dégage de là, et que je ne te revois pas avant demain, je le menace d'un index qui ne souffre d'aucun refus, avant de lui offrir un rire moqueur.

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Mamaaaan ! Stanley vient tout juste de débarquer, et voilà qu'Esther court dans mes jambes : Je veux revoir Simba ! Fait-elle en s'accrochant à mon pantalon, son exigence est un impératif. Il y a pourtant des passages du film qu'elle déteste. Du coup, je dois faire en sorte de passer la mort de Mufasa et de mettre directement le passage ou Timon et Pumba adoptent Simba. Encore ? Mais tu l'as vu hier ! Elle me fait les gros yeux. Apparemment, ma remarque n'a aucun sens : Oui ! Encore !

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Son rire. Il l’accompagna un instant sur le chemin vers chez lui. Il se rappelait combien il aimait cette nana. Avant que le voile ne retombe sur son humeur. Le sourire qu’il pouvait avoir aux lèvres disparut.

Le lendemain, il retrouva sa femme et sa fille comme prévu. Il avait réglé quelques affaires au matin, et avait libéré son après-midi pour Esther. Elle allait passer ces prochains jours chez lui, ils avaient une semaine entière à rattraper. Mais en attendant, il réservait un temps à Casey. Avec l’enfant, ce n’était pas gagné, mais puisqu’elle insistait pour regarder la télé, autant en profiter ! Ils n’étaient pas vraiment à penser à l’impact des écrans sur le développement de la fillette. Elle trainait bien d’autres casseroles.

Stan regarda la jeune femme allumer le poste et lancer le film. Ils chantèrent ensemble le générique de début, ce qui ravit la petite fille. Puis les passages sensibles passés, ses parents la laissèrent seule sur le canapé, avec la certitude qu’elle n’irait nulle part dans la prochaine heure.

- Ça va, elle a quand même été sympa la s’maine passée ? Demanda le militaire, juste après s’être détourné d’Esther. Ça va t’faire du bien d’avoir du temps pour toi. Tu vas pouvoir souffler. Il savait qu’elle était encore sujette aux nausées. Raconte-moi, ta semaine ! T’as pu gouter l’orque d’ailleurs ? Tu sais qu’c’est à Agate qu’on l’a trouvé ?

Et il lui raconta rapidement la découverte de l’animal échoué et harponné. L’histoire ne mentionnait pas Selene, qui était pourtant avec lui ce jour-là.