The Walking Dead RPG

Guitare dans le dos, je suis posté à quelques mètres de l’entrée, j’observe pendant de longues minutes l’arrivée de quelques personnes, des femmes et des enfants pour la plupart. Puis, finalement, je laisse mon hésitation de côté pour enfin approcher à mon tour. L’idée de voir du monde m’angoisse un peu, je n’ai pas vu grand monde depuis l’arrestation de Grace. C’est pourtant un moment qu’elle aurait apprécié, aux côtés de ses amies. J’aurais aimé pouvoir leur présenter Isabella, mais c’est malheureusement impossible. Le regard et le jugement des autres m’inquiète un peu, mais il est temps que je vois du monde, que j’arrête de broyer du noir. Alors je me fais violence et j’y vais.

A l’intérieur, je scrute l’assemblée déjà présente. Plusieurs visages me sont familiers mais je reste en retrait pour l’instant. La présence de nombreux enfants devrait me ravir mais cela me fout un sacré coup au moral. De nombreuses mères sont venues avec leurs bébés et brusquement, je ne me sens vraiment pas à ma place ici. Mais déjà, quelques regards se posent sur moi. Difficile de passer inaperçu quand on fait ma taille.

Encore une fois, l’idée de faire volte-face et de partir me traverse l’esprit, franchement pas à l’aise. Mais je n’ai pas vraiment le temps de tourner les talons, une petite fille trébuche à côté de moi et je la rattrape avant qu’elle tombe. Je la remets sur ses pieds alors qu’elle me regarde avec de grands yeux, quelque hébétée, ne comprenant pas ce qu’il vient de se passer. Et sûrement, que je l’impressionne un peu car elle s’accroche à Maelys. J’affiche un léger sourire avant de lui souffler « Bonjour. Moi c’est Victor. » Puis je capte le regard de la plus âgée « Bonjour Maelys, comment vas-tu ? » Bon… Maintenant, difficile de partir…

Après avoir échangé quelques mots avec l’adolescente, j’aperçois finalement Daisy. Je m’approche pour la saluer. « Bonjour… Je… Personne ne m’a invité mais… Si je peux faire quelque chose pour aider ? » Vu que je n’ai pas d’enfant avec moi, je peux sûrement me rendre utile pour que les familles puissent profiter de ce moment organisé par la jeune femme. Puis, j’ajoute « Je… Je ne sais pas ce qui est prévu mais, j’ai apporté ma guitare, si jamais… Les enfants apprécieront peut-être un peu de musique ? »

Love means never having to say

you're sorry

Elle hoche la tête à la réponse de Daisy avant de sentir un petit choc contre ses jambes. La fille d'Hoani a ses pieds, elle lui offre rapidement un sourire : Eh bien dis donc, tu vis l'aventure, toi ! Elle relève les yeux vers Elijah, et son aîné en conservant son air avenant pour l'instant. Il n'y a pas de mal, assure-t-elle simplement sans se prendre la tête, même si l'arrivée de Lynn change légèrement la donne à son sens. Aucune envie de repartir dans une discussion avec elle, elle restera polie pour l'instant : Bonjour, répond-t-elle aux arrivants venus prêtés main forte.

Soit, elle en était où ? Daisy lui a désigné quoi faire, elle s'empare déjà d'un plateau pour venir placer quelques infusions d'herbes qui tiendront chaud. Le temps de se redresser avec précaution en tenant le plateau - des restes d'un petit boulot de serveuse dans un restaurant indien - elle s'approche de la file qui se forme très vite : Servez-vous, ça vous réchauffera, propose-t-elle à ceux à proximité, et son plateau se vide un peu trop rapidement. En fait, les gens sont déjà suffisamment nombreux pour que ça ait un impact sur les quantités. Auront-ils assez pour nourrir tout le monde ? La distribution risque de tourner un peu court, mais qu'importe, elle est d'une initiative personnelle.

Venez vous asseoir, je vous amènerais le reste, Dave, souffle-t-elle quand elle saisit son ancien voisin dans la foule. Il a approche plus de la mort que de la retraite, et c'est un miracle qu'il soit encore vaillant : Votre mari n'est pas là ? Demande-t-il, en le cherchant du regard : Non, trop occupé, vous le connaissez, sourit-elle simplement et poliment. Vous manquez au quartier, tous les deux ! Je peux vous assurer que vous nous manquez aussi, Dave, soupire-t-elle, préférant cent fois son ancienne maison. Soeur Mary n'est pas là ? Demande l'homme avec curiosité.

Heureusement que non ! Echange de regard. Oups ? Enfin je veux dire : peut-être plus tard, ajoute-t-elle avec un sourire. L'instant d'après, le voilà qui se concentre sur Sun-Hi, et ne manque pas de partager avec elle des anecdotes sur ses propres enfants. Elle la lui confie d'ailleurs, alors qu'il va pour la prendre contre lui : Voilà bien longtemps que je n'en ai pas tenu des aussi minuscules ! S'enthousiasme-t-il. Il faut dire que si Dave a vieilli, il fait toujours bien portant, les épaules carrées, assez grand. Le travail d'avant l'a sculpté. Et Sun-Hi, dans ses bras, a l'air en effet, bien petite !

Light this world

ANAPHORE

Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde. Que ce soit pour aider mais aussi qui aurait besoin d’un bon repas chaud. Et ça me serre le cœur, même si je garde le sourire et que j’essaie de voir comment je pourrais me rendre utile. Je suis tout de même soulagée de voir que Neela n’a pas envie de remettre une pièce dans la machine et de partir dans un de ses grands discours et je me détourne rapidement d’elle, après les politesses habituelles. « Je vais m’occuper d’aider aux repas. »

Et j’attrape une louche, m’installant à côté d’une vieille dame que j’ai déjà croisée à plusieurs reprises lorsque j’allais faire du bénévolat à l’Eglise, avant que je sois trop enceinte pour faire quoi que ce soit. Et qu’on me tire dessus accessoirement. Il y a longtemps que je n’avais rien fait pour les autres, les circonstances n’ayant pas vraiment aidé ces derniers temps. Alors, me rendre utile me fait aussi du bien, même si j’aurais aimé que le besoin soit moins important. « Vous voulez une autre tranche de pain ? » Un hochement de tête de l’homme qui attrape son bol de soupe et les deux morceaux de pain, alors qu’une dame et une toute petite fille s’approchent alors. La petite me regarde avec de grands yeux, elle dépasse à peine de la table et elle a l’air tellement maigre que j’ai un froncement de sourcils, incapable de réagir pendant quelques secondes. Et je finis par déglutir, avant de lui rendre un sourire plus doux. « Vous devriez vous installer, je vous amène un plateau et de quoi manger. » La femme hoche la tête, le regard plus dur que celui de sa fille. Elle n’est pas heureuse d’être là et je la comprends. Mais c’est une nécessité pour elle. Et sans la présence de papa, je sais que je pourrais être à sa place.

Une fois de plus, tous ces gens présents remuent énormément de choses, mais je m’occupe autant que possible pour ne pas trop y penser. Pas maintenant. Ca hante déjà mon esprit en continu depuis des semaines, j’aimerais pour une fois juste me rendre utile pour les autres. Alors, quand Victor arrive et propose de jouer, mon visage s’illumine. « Les enfants vont adorer ça. Tu devrais t’y mettre tout de suite ! » Tout en parlant, j’ai attrapé un plateau avec de quoi manger pour la petite fille et sa mère. A qui je souffle, à mi-voix. « Nous avons quelques colis. Avec des couvertures et des provisions moins périssables. Vous devriez en prendre avant de partir. » Elle me fixe longuement, sans trop savoir comment réagir, alors que la petite commence à babiller, le regard en direction de Victor. « Il va zouer le monsieur ? » Sa tranche de pain en main, elle se rapproche du musicien, attendant clairement qu’il s’y mette.

Elijah rend un sourire poli à la jeune femme, quand elle assure que cela fait plaisir de voir autant d’énergie: elle n’a pas tout à fait tord, même si d’un autre côté, Lucy ne sait définitivement pas rester en place. C’est à se demander où elle trouve toute cette forme, cette vivacité, alors qu’elle se dépense toute la journée. Cette dernière regarde Neela avec de grands yeux curieux, s’accrochant à la jambe de celle-ci afin de se remettre debout: curiosité remplacée par un sourire malicieux, lorsque l’adulte se met à lui parler. Tant mieux, répond simplement le milicien. S’il n’y a effectivement rien de fondamentalement grave, il préférerait que la plus jeune de ses filles reste un peu plus calme, parfois. Tout le monde ne sera pas aussi indulgent avec elle, sans aucun doute.

Entre temps, Maelys arrive à son tour, faisant presque les présentations avant d’attraper Lucy dans ses bras. Aux chatouilles de la jeune Reid, la petite fille se met à glousser, scène dont Mia s’amuse elle aussi, quoique plus silencieusement. Salut Maelys, dit-elle ensuite à son amie, contente de voir qu’elle est bel et bien venue. Sûrement pas pour avoir un peu de nourriture comme eux, mais au moins, sa présence est réconfortante. C’est surtout une petite curieuse, commente simplement Elijah, le regard posé sur sa fille adoptive. C’est à peine s’il ne remarque l’arrivée d’autres personnes, bien d’autres même, autant de nouvelles aides que de personnes venues ici pour un repas chaud. En voyant Victor, Lucy s’accroche un peu à Maelys, impressionnée par la taille de ce dernier: et sûrement aussi, parce qu’elle ne l’a jamais vu jusqu’à présent.

Quand à Mia, elle pose un regard curieux sur la guitare qu’il porte derrière son dos. Elle reste silencieuse, un peu timide, et ose finalement parler lorsque le jeune homm- Victor, se met à parler de l’instrument. Si vous voulez, je peux vous accompagner en chant, propose-t-elle finalement, un sourire poli ornant son visage. Il faudra simplement se mettre d’accord sur une chanson. L’idée, et surtout celle de voir le jeune homme jouer, semble plaire à quelques enfants vu que leur attention se pose assez rapidement sur lui. Papa… Une nouvelle fois, Lucy attire l’attention d’Elijah sur elle. Cette dernière regarde une nouvelle fois Maelys, puis lui, avant de faire une petite moue. J’ai faim !

Maelys sourit franchement à Daisy, n’ayant pas réalisé à quel point elle était enceinte. « Dites le nous, si vous avez besoin qu’on prenne le relais. » Parce qu’elle savait, pour avoir vu Lynn, à quel point ça pouvait être fatigant, même si elle n’avait jamais elle-même expérimenté ça. Et espérait ne jamais le vivre. Elle avait hésité avant de vouvoyer Daisy, parce que si Lynn la connaissait, c’était moins son cas. Et par son ancien statut… Elle était aux antipodes d’elle. « Et elle, c’est Lucy. Bonjour Victor. » La petite gesticulait tellement, même si Maelys la chatouillant n’aidait pas, qu’elle avait bousculé un peu le jeune homme qui lui faisait maintenant face, l’air gêné. N’étant pas vraiment timide, même si elle était bien moins franche et ouverte depuis son arrivée à Walla Walla, elle peinait à se mettre à la place des gens qui l’étaient, mais la petite lui adressait un grand sourire, maintenant que Maelys lui avait parlé et semblait le connaître. « Oui, musique ! »

Mais Mia et son père finirent par se rapprocher, captant totalement l’attention de la petite fille, qui réclamait à manger. « Et si tu allais avec Leo ? Il y a des petits jeux, pour vous. Et je te promets qu’on viendra vous chercher tous les deux, pour vous donner à manger. » Posant la petite fille à terre, elle s’agenouilla pour se mettre à son niveau. « Je te promets qu’il est très gentil, et que vous vous amuserez bien. Et qu’on ne vous oubliera pas. Et, si t’es sage… j’ai des gâteaux exprès pour toi, dans mon sac. » Elle était presque sûre de gagner l’approbation de la petite comme ça. Lucy était adorable, mais parfois timide, parfois débordante d’énergie, parfois simplement casse-cou aussi. Sentant la résistance de Lucy s’amenuiser, elle la laissa partir avec Leo, presque sûre qu’ils avaient devenir les meilleurs amis du monde. « Mia est la meilleure chanteuse que je connaisse ! » Elle s’amusa des joues qui rosissaient de son amie, mais c’était la vérité. Elle avait une très belle voix, surtout lorsqu’elle chantait à l’église. Est-ce qu’ils devraient chanter un chant religieux ? Maelys n’avait pas vraiment envie de le proposer. « Installez-vous, je vais aider Lori avec le chocolat chaud ! » Ayant passé du temps chez Hailey, comme elle le lui avait proposé, Maelys avait commencé à connaître ses enfants, qu’elle aimait beaucoup, surtout Lori dont elle se rapprochait progressivement. « J’espère que vous allez bien. » Si elle parlait de Leo, Lori et Hailey, et du reste de la famille, elle s’adressait à son amie et à sa mère, en disant ça.

Daisy ne s’attendait pas à devoir accueillir autant de monde. Il semblait que le problème de la distribution de nourritures étaient un enjeu bien plus préoccupant qu’elle ne l’avait vraiment imaginé. Elle, qui avait toujours vécu dans une forme d’abondance, se rendait bien compte que la cause, n’était peut-être pas si superficielle. S’adoucirait-elle ? Daisy ne souhaitait l’imaginer, elle n’était pas une sainte. Au final, devant l’Eternel, elle devrait rendre des comptes.

L’ambiance est bon enfant, il était préférable que ce genre de rendez-vous demeure le plus positif et pacifique possible. Daisy ne doutait pas une seconde que l’on puisse la tenir en coupable d’avoir organiser une manifestation à des visées politiques ou de trouble à l’ordre installé. Ses positions étaient, d’une certaine manière politique, elle devait coûte que coûte se débarrasser de l’image immonde qui allait de paire avec l’étiquette Newman, qu’elle ne souhaitait plus porter.

Daisy hoche la tête, avant de voir Neela et Lynn partir porter mains fortes pour servir et guider les gens. L’attention de Daisy se tourne ensuite vers Hailey. Une attention particulière a été portée pour les jeunes mères et les femmes enceintes, fit-elle. Les deux femmes ne pouvaient que comprendre. L’état de fragilité et de vulnérabilité qui pouvait aller avec la grossesse, aussi forte de caractère peut-on être, la biologie la plus basique et la plus primaire finissait par prendre le dessus.  Il y des cabas en toile, avec un quelques indispensables, dont des vêtements chauds, des couches et de la nourriture, entre autres. Sa demande de contribution auprès des membres de son club de « jardinage » avait au moins eu l’avantage d’aider Daisy à aller jusqu’au bout de ses idées. Elle aurait certainement voulu qu’on lui donne accès à cela, si elle n’en avait pas eu les moyens.

Bonjour Victor, fit-elle, en lui souriant. Les derniers nouvelle de la vie de Victor n’avait rien à envier. Mais il était là, et peut-être que cela lui changerait les idées.

N’hésite pas à jouer, Victor, fit-elle, entre sobriété et enthousiasme. Je dois aller aider à la distribution, je suis sûre qu’avec Maelys, tu es entre de bonnes mains.  

Daisy s'avance vers le comptoir de fortune, installé pour l'occasion, où finissait de chauffer tout ce qui pouvait être donné en matière de nourriture. La jeune mère s'attache les cheveux, avant de prendre le relai. Peut-être que quelque chose de positif sortirait de tout ça, à côté de Neela, elle tend un bol de potage à une jeune fille.

- - you're such a bitch sometimes. Well.. i mean yeah. more like all the time.

Comme toujours, ce genre d’activités me serre le cœur et m’apaise à la fois. Je suis toujours bouleversée de voir le nombre de personnes dans le besoin, tout comme je suis émue de voir qu’il y a tant de volontaires pour aider. S’ils sont là, c’est qu’ils se rendent bien compte que quelque chose ne va pas. Ce n’était pas normal dans le monde d’avant, ça ne devrait pas l’être davantage aujourd’hui. Alors si nous pouvons rectifier, ne serait-ce qu’un peu, cette injustice, nous devons le faire.

Un coup d’œil à Leo, qui tend la main à la petite que Maelys a reposé à terre. « Viens, on va jouer pendant qu’ils préparent à manger ! Les autres nous rejoindront peut-être comme ça, ça sera cool ! » Elle hésite, jette un dernier coup d’œil à Maelys et son père, et attrape la main de Leo, qui se met à lui raconter sa vie palpitante. Je souris en secouant la tête, me tournant vers la jeune fille, à qui je souris. « Tout va très bien. Je suis heureuse de te voir ici Maelys. » Et Lori prend rapidement le relai. « On va bien et toi ? C’est chouette que tu sois venue aider…. Enfin que vous soyez venues aider ! » Elle sourit à Mia, un peu gênée, ne la connaissant pas aussi bien. Mais ça ne dure pas. « On ferait mieux de commencer, les enfants de cet âge-là ne sont pas très patients. » Elle a le droit à une œillade amusée de ma part, Leo n’étant pas le plus insupportable des enfants que j’ai pu croiser, mais elle n’a pas foncièrement tort.

Et mon attention est bien vite captée par Daisy de toute manière. Je hoche la tête, sachant pertinemment  à quel point cela peut être éprouvant et angoissant de ne pas être en mesure de protéger ses enfants, de ne pas être en mesure de ne serait-ce que les nourrir convenablement. Mais je n’ai aucun droit de me comparer à ces pauvres gens, bien trop consciente de la chance que j’ai encore maintenant. Je rassure la jeune et future mère en posant ma main sur son bras. « Je vais m’en occuper et les distribuer. »

Je souris à Victor quand il arrive, ravie de voir l’enthousiasme que sa proposition de jouer fait naître.
« Let it be, les Beatles, tout le monde connait non ? » C’est peut-être un peu vieux pour la jeune Mia ? Mais cela reste une chanson plus qu’acceptable, pour ceux qui viendrait à passer par là. Je récupère quelques-unes des affaires que Daisy m’a désignées, rejoignant une jeune femme, au ventre plus arrondi que le mien. « Bonjour. » Je lui souris et désigne le premier paquet que j’ai dans les bras. « Vous devriez prendre ceci. » Elle fronce les sourcils et s’apprête à répondre. « Je sais. Je sais qu’il est difficile de demander de l’aide, même quand on en a terriblement besoin, justement parce qu’on en a besoin. Mais… acceptez, parce que vous n’êtes pas toute seule et que nous devons nous soutenir et nous entraider. » Je lui tends, hochant légèrement la tête alors qu’elle attrape le tout. « Nous devons veiller les uns sur les autres, n’est-ce pas ? » Elle me fixe et finit par esquisser un sourire. Et non, ce ne sera pas suffisant, je le sais bien. Mais c’est un début.