The Walking Dead RPG

J’ai déjà eu peur pour Johanna. C’est presque même tout le temps le cas ou pas loin. Mais là, c’est carrément autre chose. C’est un truc vachement plus fort, plus violent. Et qui m’paralyse. D’habitude, j’arrive à réfléchir un minimum, mais là, c’est comme si tous mes neurones s’étaient fait la malle. J’ai juste envie de pleurer et de me rouler en boule dans un coin. Sauf que je peux pas, je peux pas la laisser comme ça.

Encore moins quand Joe éclate en sanglots. J’me mords l’intérieur de la bouche jusqu’à sentir le goût de sang et je finis par hocher la tête, essayant de débloquer mon cerveau. « Je sais ! » D’un coup, ça fait tilt. Mais faut dire qu’ils sont arrivés y a pas si longtemps que ça et dans un tel état que j’ai préféré les laisser tranquilles pour le moment. Sauf que là, j’ai pas vraiment le choix. Et j’me précipite dans les escaliers, sans même faire gaffe aux larmes qui roulent sur mes joues. J’cours, traversant la prison alors que j’cherche quelqu’un du groupe. N’importe qui.

D’un coup là, dans la cour, j’les vois. Eden en train d’parler avec Allegra et Hazel. J’trébuche et je m’étale de tout mon long juste devant elles, avant d’me relever, secouée par les sanglots. « J’ai… on a b’soin d’aide. Joe… le bébé. Elle est … faut l’aider. » Et vite.

Eden ne pouvait faire que bonne figure. Elle accusait le coup, elle pouvait le dire. Pour ses enfants, elle n’avait pas eu le temps de prendre toute l’ampleur de impact qu’avait eu leur fuite d’Hungerford, leurs maisons avaient brulées, il ne restait plus rien, elle le savait, tous les savaient. Elle était tellement en colère, une colère sourde qui lui prenait la mâchoire comme une remontée acide.

Elle discutait avec Hazel et Allegra, les derniers jours avaient eu leurs lots de tâches et d’activités. Une prison.. Eden n’arrivait pas encore à le croire. Mais au moins, ils avaient une solution de repli, un lieu en sécurité, le temps de se refaire et de reconstruire. Mais le moral n’était pas au beau fixe, c’était la réalité des choses.

Son attention se porte assez immédiatement sur Abi qui trébuche et tombe, avant de se relever, les yeux remplis de larmes et la mâchoire tremblante. Il ne faut pas beaucoup de temps pour comprendre ce qui se passe. La mère de famille hoche la tête avant de se précipiter auprès de Johanna.

En arrivant devant la jeune blonde, il ne fait pas de doute. La grossesse ne se passe pas comme prévue. Eden le sait, il y a trop de sang, Johanna faisait une fausse couche.

Johanna, allonge toi, fit-elle pragmatique en s’approchant, pour l’aider. Il allait falloir lui annoncer, même si dans les yeux de la jeune blonde, elle sait. Elle sait qu’elle perd son bébé. Tu fais une fausse couche, elle regarde Mary Abi et les autres. J’ai besoin d’eau, d’eau chaude, fit-elle, puis elle regarde Johanna.

On sera là à chaque étape, mais je vais devoir vérifier que tu auras tout expulser. Et rien ne sera plaisant, absolument rien.

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.

Un mois… J’ai l’impression que c’était hier encore. L’impression que je vais me réveiller de ce cauchemar à tout moment. Que Julian sera à mes côtés pour me réconforter de ce mauvais rêve, que je pourrai me blottir dans ses bras et me rendormir paisiblement avec l’homme que j’aime.

Je fais de mon mieux pour ma famille. Pour ceux qui me reste. Pour ma fille. Quand je suis seule et que Polly dort par contre, je pleure… Je ne fais que pleurer et vouloir mourir. Vouloir échanger ma place avec Jul et Nora. Me remettre en question. Est-ce que j’aurai pu faire mieux ? C’est sûr que oui. J’ai mis les miens en danger. Tout ça c’est de ma faute. Je suis pas une bonne leader. C’est juste une erreur de la part de Matias d’avoir cru que je serais à la hauteur. Encore une plus grande erreur de ma part d’avoir cru que je pourrais réussir…

Je suis perdue dans mes pensées, alors que je suis avec maman et Eden. On a fait un suivi de nos blessures. Ça guérit bien, mais ça me fait encore mal. J’ose pas le dire. J’ose pas me plaindre. Je peux pas. Il ne faut pas. Je peux pas leur montrer que je suis vraiment inutile, vraiment qu’une parasite. J’ai trop peur qu’on me laisse, trop peur de les décevoir davantage.

C’est Mary qui arrive en trébuchant et en pleurant qui me sort de ma torpeur mentale. Sans réfléchir, je me précipite pour l’aider. Pour poser une main dans son dos pour la rassurer. Johanna ? J’échange un regard avec maman et Eden et nous filons la trouver. Je retiens quelques grimaces, alors que mon abdomen me lance un peu avec l’effort.

Quand on arrive, je sais pas trop ce qui se passe. Je sers à rien comme d’hab, donc heureusement qu’Eden est là. Le verdict tombe et mes yeux se remplissent de larmes. La pauvre. De l’eau chaude ! Je… oui, de l’eau chaude je peux trouver ça ! Il faut que je serve à quelque chose.

- Je vais chercher ça. Que je souffle, avant de courir vers la sortie. Les cuisines, forcément je trouverai ça aux cuisines.

In a fucked up wonderland of my own

Spoiler:

Abigail finit par s'esquiver pour aller chercher de l'aide, et Johanna serre les mâchoires. Les larmes aux yeux, elle glapit de douleur à nouveau en se crispant, incapable de savoir combien de temps elle passe toute seule. Elle a l'impression que le sang a quitté son visage, alors qu'il chauffe d'une douleur qui la broie. Quand elle revient à elle, maladroitement, ceux sont les yeux d'une femme qu'elle connait qu'elle croise : Eden... murmure-t-elle alors en essayant de se redresser.

Mais elle en est incapable, et sa tentative se solde pas un échec cuisant. Elle déglutit, secoue la tête. Prise à la gorge, dans l'impossibilité de plus, elle retient un sanglot : Ça fait mal, ça fait vraiment mal ! Elle se sent comme une enfant à la merci de son propre corps. Et en croisant le regard d'Abigail, qui semble effrayée, elle essaie de temporiser : Est-ce qu'on peut... on peut l'arrêter ? L'empêcher ? Demande-t-elle à la médecin, dans l'attente d'un miracle. Je ne veux pas... Je ne veux pas les décevoir...

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

Family is a gift that lasts forever

by Wiise

Awards:

J’savais pas si j’avais l’bon réflexe en me précipitant vers Eden mais, quand je vois sa réaction et celles des autres, j’ai l’impression d’avoir un – petit – poids en moins qui m’compresse. Elles vont réussir à soigner Joe, ça va s’arranger. J’essaie de murmurer ça pendant qu’on court en direction de la petite cellule qu’on occupe, comme un refrain qui m’aide à garder un peu la face.

Sauf que j’me fige en voyant le sang dans la pièce. Et mon regard s’embue de nouveau de larmes alors que je serre de toutes mes forces la main d’Hazel quand Eden annonce qui s’passe. C’est à contrecoeur que je la relâche quand elle va chercher de l’eau chaude. Moi j’suis juste incapable de bouger. J’sais même pas si j’arrive encore à respirer. « Il faut… Joe… sauvez Joe… s’il vous plait. » Lâché dans un murmure que j’suis même pas sure que qui que ce soit ait entendu. Ptet Allegra, vu qu’elle est juste à côté de moi, j’saurais pas dire. Et j’me sens tellement inutile là de suite.

Eden sait qu’il n’y a rien à faire, à part éviter une septicémie à Johanna, elle ne pourrait pas sauver l’enfant. Johanna avait perdu déjà trop de sang. Elle ne vivait plus au temps où un miracle médicale pouvait être envisageable. Il fallait se confronter à cette fausse couche spontanée ou non. Les suppliques de la jeune blonde n’y changeraient rien, Eden lui attrape la main. Tu ne déçois personne,lui fait-elle fermement, ancrant son regard dans le sien.

Elle hoche la tête, signifiant qu’il n’y avait plus rien à faire, sauf attendre que ça passe.   Je ne peux sauver ton bébé, Johanna. lui fit-elle, franche. Il n’était pas nécessaire de faire durer la douleur, ou de lui faire espérer un miracle. Ce serait bien trop cruelle. Ça va aller, Johanna, je suis là.

Eden regarde Allegra, hoche la tête et réfléchit. La mère de famille prend un longue respiration et regarde Mary-Abigail. Allegra, prend son pouls, il va être élevé sans grande surprise, mais il ne doit pas atteindre un certain niveau, fit-elle en s’adressant à la matriarche. En réalité … Elle doit faire le travail seule, elle s’adresse ensuite à Johanna. Tu dois laisser la douleur t’aider,   il faut le laisser partir maintenant.. souffle..

mother

Herr God, Herr Lucifer  
Beware
Beware.