Sujet: Re: We need to talk Ven 17 Mar 2023 - 13:39
Orion... Elle soupire, se résigne. Lui s'emporte, s'énerve, de son attitude défaitiste, ou ce qui y ressemble visiblement, elle ne sait pas vraiment. Les lèvres pincées, la blonde aimerait lui faire entendre raison, lui faire voir quel monstre elle est en réalité. Mais Orion semble voir ce qu'il y a de... Mieux en elle, sans doute. S'il y en a vraiment. Johanna en est à se dire que c'est peut-être seulement une vue de l'esprit. Qu'il l'imagine, qu'il le fantasme, mais qu'elle n'est pas du tout en réalité.
Tu crois qu'un enfant, ça mérite une maman malade comme moi ? Demande-t-elle. Croit-il qu'elle aurait vraiment la force d'avoir un bébé, de s'en occuper ? Elle n'a été enceinte que quelques mois, et ses symptômes ont alors été pire, ses voix plus fortes. Avec les hormones en ébullition, Johanna s'est crue vraiment tout perdre en quelques semaines. Peut-être qu'au fond, la fausse-couche est une forme de soulagement pour elle. Une forme. Moi, je crois qu'il vaudrait mieux que j'évite à tout jamais d'être mère parce que... J'amènerais que des souffrances, et seulement ça...
Elle se retrouve à s'asseoir, en face de lui. Elle pose les yeux sur lui et essaie de relativiser, de ne pas s'inquiéter. Elle a un peu peur de ce qu'il veut lui dire. D'accord, fait-elle en essayant d'être courageuse, aussi difficile que ça puisse être à cet instant. Elle pince les lèvres, et écoute. Ses pupilles le fixent, lui et seulement lui alors qu'il déroule ce qu'il veut lui confier. Et elle entend. elle entend jusqu'au bout, jusqu'au silence qui s'impose entre eux tandis qu'elle essaie de capter son regard. Elle n'ose plus rien dire, plus rien faire. De peur que les mots se retirent, qu'ils n'aient plus aucun sens.
Pour de vrai ? Demande-t-elle d'une petite voix troublée. Elle sent ses joues chauffer. Il l'aime, alors ? Elle ? Pour ce qu'elle est ? Pas seulement pour son corps meurtri ? Pour les symptômes de sa maladie, son tempérament acharné, buté, difficile ? Elle déglutit, sans bien savoir quoi lui dire, quoi lui répondre. Est-ce qu'il attend à ce qu'elle lui dise la même chose ? Peut-être. Mais elle ne sait pas trop comment faire. Sans doute parce qu'elle a du mal à voir ce qu'il y a d'aimable en elle : Tu le penses vraiment ? Insiste-t-elle en sentant ses yeux s'inonder de larmes.
si le soleil se lève sur les autres
On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi
Sujet: Re: We need to talk Sam 18 Mar 2023 - 22:22
Peut-être qu'il est idiot, le roi des nigauds ! Il s'en fiche bien, lui ce qu'il voit, ce qu'il veut c'est qu'elle soit mieux, Orion sait très bien qu'il ne peut pas la guérir, qu'elle sera toujours malade, en proie à ces voix qui lui martèlent le cerveau, les pensées. Mais c'est à elles, à ces voix qu'il en veut le plus au monde. Si Joe n'avait pas ces dernières, elle aurait été une mère parfaite. Il le sait, juste à voir la manière dont elle souhaite prendre soin de sa petite soeur. Peut-être que la blonde ne le voit pas, ne le ressent pas, mais elle a cet instinct maternel. Sauf... Sauf que c'est sa tête qui le refuse, son corps qui refuse le sien; à force d'y penser ça le met encore plus en colère contre "elle", contre cette foutue maladie. Bien entendu qu'il a conscience dans un coin de sa propre tête qu'elle n'était pas elle lors de l’événement du cintre, mais la personne en face de lui reste Johanna. Et c'est bien là toute la subtilité, tout le fait qu'il n'arrive pas à lui pardonner, parce qu'inconsciemment c'est elle, physiquement, qui rejette leur possible avenir, qui rejette ce bébé. Et ça lui tord les tripes.
Oui, Orion s'énerve, ne veut même plus prendre la peine de la regarder ou d'argumenter encore et encore, parce qu'il ne ferait que la blesser dans cette colère sûrement vaine. Il a perdu un combat pour "la vie". Peut-être peut-il en gagner un pour l'amour, pour l'aide, pour l'empathie. Il est frustré, depuis bien des semaines il n'avait pas sentie cette fureur qui le ronge au plus profond de son âme, et qui est alors dirigée vers la personne qui fait battre son coeur, lui fait tourner la tête et pour qui, il donnerait sa vie au final.
Le plus âgé parle alors, il s'élance comme un chevalier tombé au combat, son armure n'étant plus d'aucune aide, son casque a dû aussi tomber mais depuis plus longtemps encore. Alors oui, peut-être est-ce le dernier élan de courage pour cette journée, dans cette cellule décrépie. Les yeux clos il ne peut la regarder, de crainte de se dégonfler, de la voir se moquer de lui. De la voir l'observer avec dégoût, colère. Il n'en a aucune envie, il ne peut en supporter plus. Ce serait revivre l'abandon.
Il a terminé sa tirade, un silence plane, il a envie d'ouvrir les yeux et se barrer vite fait. Mais soudainement la voix troublée de Joe se fait entendre. Surpris, il fronce un peu les sourcils, ouvre finalement les yeux. La jeune femme est toujours là, elle semble perdue suite à ses mots. Quoi ?! Il a mal fait ? Mal agis ? Le grand brun inspire difficilement. "...Oui." Est bien le seul mot sortant de bouche pour répondre à sa question. Son palpitant ne cesse de tambouriner dans sa cage thoracique. Mais ce n'est pas finit, il la voit encore plus perdue, peut-être même choquée puisque ses yeux brillent de larmes qui menacent de couler. Merde il a tout foiré ! Orion s'approche et se baisse à sa hauteur, la regarde, n'ose pourtant pas poser une main sur sa joue. Joe va le rejeter c'est sûr. Elle rejette déjà son corps, ce qu'il lui a donné, alors elle peut aussi bien piétiner son coeur. "Oui, je le pense." La gorge sèche, il souffle ses mots, cherche à la comprendre mieux. "Tu ne me crois pas ? Tu penses que je dis ça pour pas que tu sois en colère ?... J'suis sincère, mais je comprendrais si tu veux pas d'un connard comme moi. J'suis même pas à la hauteur quand t'es mal, quand t'as perdu notre bébé j'étais même pas là, et tout ce que j'ai fait... Tout c'que j'fais c'est te rejeter la faute, alors ouais, engueulons nous encore si c'est ce que tu veux. Frappe moi si tu veux me rejeter, dis le vraiment. Mais sache que je reviendrai pas sur mes mots, je ne reviendrai pas sur... Sur.. Ma déclaration." Encore une fois les derniers sonnent comme le glas d'une fin de chapitre. Une déception de plus ou de moins, c'est bien ça le rythme de sa vie : des trahisons. Ca en sera une de plus.
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I knew I couldn't get out of it, but I got caught again
La réponse d'Orion est simple, évidente pour lui peut-être, elle n'en sait rien. Johanna le scrute avec une pointe d'appréhension et de confusion dans le regard. Elle ne comprend pas pourquoi, ou comment. Comment il est parvenu à s'enticher d'elle. A l'aimer, vraiment, comme il l'affirme. Parce qu'elle n'a jamais eu l'impression de pouvoir mériter ça, parce qu'elle a systématiquement tout gâché quand ça arrivait. Avec Anton, Victor, Tariq, Liam. Bon sang, la liste est longue, plus que ça encore mais... Oui, ça résume tout. Et maintenant qu'Orion est là, et dit l'aimer, elle ne sait plus quoi faire.
Non, non ! Fait-elle, en bondissant presque de son siège. Elle n'a pas envie qu'il pense qu'elle se moque de lui, ça n'est pas du tout la question. Ni ce qu'elle ressent, d'ailleurs : Ce n'est pas que je ne te crois pas, c'est- Elle se mordille la lèvre, nerveusement, sans bien saisir tous les enjeux. Ces voix la tannent suffisamment pour la faire se sentir ridicule, et voilà que lui affirme tout le contraire. Je me demande pourquoi, je trouve ça... Je trouve ça stupide de ta part et tu n'es pas stupide, alors c'est... C'est bizarre, disons, poursuit-elle timidement.
Elle revient le fixer, tentant de passer par-dessus la gêne qu'elle ressent. Ses joues sont rouges pourtant, rouges de honte. Elle ne comprend pas, évidemment. Toujours pas. Les lèvres pincées, elle aimerait trouver des mots aussi justes pour parler, mais ça lui semble terriblement compliqué. Et puis, c'est difficile d'y croire quand les rires dans son crâne se moquent de ses espoirs déçus. Elle n'a pas envie d'être encore peiné de rater quelque chose. Et surtout, elle n'a pas envie de faire du mal à Orion, d'une quelconque manière. Mais ça, il faudrait réussir à se l'expliquer.
Je ne veux pas que tu me laisses, je suis bien avec toi, admet-elle alors d'une petite voix. Elle a fini par s'habituer à lui, et à vraiment apprécier sa présence. Elle est rassurante, constante, protectrice. C'est ce dont elle a besoin. Parce qu'elle sait qu'elle se perd facilement, et qu'il n'est pas encore lassé de lui tenir la main et de prendre soin d'elle. Je sais que tu fais de ton mieux, et j'essaie aussi de ne pas être un poids pour toi, ce n'est pas le plus facile pour eux deux, de toute évidence. Mais je veux vraiment être avec toi, tu sais ?
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On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi
Bizarre. En quoi ça peut l'être, on dit bien que le coeur à ses raisons que la raison n'a pas. Alors là cela semble prendre tout son sens. Il suit simplement son coeur, ce que lui dicte ce dernier. On peut dire qu'il est dingue, fou d'être tombé sous son charme, fou d'être tombé amoureux d'elle. D'ailleurs pourquoi parle t'on de tomber alors qu'on est toujours bien debout sur ses jambes ? Est-ce parce que l'amour peut tomber n'importe où, n'importe quand, même dans un monde comme le leur ? Est-ce parce qu'il y a mine de rien toujours ce sentiment d'humanité qui réside dans ce fait ? Orion n'est pas très doué en philosophie, alors oui il ne prend pas le temps de trop tergiverser, mais cela n'empêche pas qu'il aime penser, réfléchir quand il est seul, qu'il aime lire les classiques, et pour preuve : sa déclaration cité de Victor Hugo. Ce type savait écrire, c'était sûr et certains, un de ses livres préféré reste "le dernier jours d'un condamné". Il ne saurait dire pourquoi, mais ce livre lui plaît.
Néanmoins, là n'est pas la question, et encore moins le sujet. Il regarde enfin Johanna, son coeur bat encore plus fort, comme s'il s'attend à ce qu'elle comprenne, en vain. Bordel, il doit lui paraître tellement pathétique ! Tomber amoureux d'elle, et alors ? Est-ce qu'il l'a demandé ? Absolument pas, c'est ainsi et pas autrement. Il aime son caractère pourri, sa douceur, sa prévenance. Il déteste sa violence à son encontre, mais il passe au delà, cela ne veut as dire qu'il accepte, mais il connaît ses défauts et fait avec, ni plus ni moins. Alors oui, c'est peut-être étrange, stupide. Mais le brun s'en moque.
Ce qu'il attend est un espoir, même un "je t'aime" soufflé. Il a ce besoin, non, plutôt cette envie de se dire qu'il n'est pas le seul dans ce navire. Mais rien ne vient, il la voit, timide, chercher ses mots. Et cela veut tout dire, si on aime, on ne cherche pas ses mots, mais là oui. Alors la suite lui fend le coeur et il se sent encore plus stupide. Bordel ! Il aurait mieux fait de se la fermer et de continuer à se prendre la tête avec Johanna. Il entend ses mots : elle est bien avec lui, elle ne veut pas qu'il la laisse. Super... Il est donc une bouée de sauvetage, une bouteille à la mer dans un vague espoir qu'on lui vienne en aide. Orion y croyait quand ils ont conclu vouloir garder ce bébé qui au final n'aura pas existé vraiment. Il s'était dit au final que ses sentiments étaient réciproques. Il s’est bien fait dupé, embobiné, et pourtant... Malgré la douleur déchirante, sa raison lui hurle cette fois-ci de juste hocher la tête; ce qu'il fait. Il a mal, son coeur a dû se stopper un moment pour encaisser le choc. Johanna veut vraiment être avec lui, mais pourquoi ? Parce qu'il est ce putain de gilet de sauvetage, cette foutue porte sur laquelle elle se trouve pour rester hors de l'eau ? Tandis que lui va couler stupidement. Putain, il a la sensation d'être pris pour un con, et il ne parvient pas à lui répondre. Comme si tout restait en suspend, comme si Orion doit traiter l'information. Alors pour se sauver, ne pas se sentir plus blessé qu'il ne l'est déjà il souffle :"D'accord." Que peut-il bien dire d'autre ? Rien. Il recule doucement, ne sait même plus comment agir maintenant. Il se questionne encore et encore, c'est une tempête sous son crâne, il se sent mal, il a honte, il aurait peut-être mieux fait de se taire. Pourquoi avait nourrit cet espoir qu'elle le lui rende ses mots ? Parce qu'il espérait, bêtement.
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Sujet: Re: We need to talk Dim 19 Mar 2023 - 12:42
D'accord ?
Johanna le scrute, sans vraiment savoir quoi lui dire. Elle le voit se reculer, sans saisir ses attentes, ce dont il a besoin pour se sentir à nouveau en confiance avec elle. Elle va sans doute devoir faire amende honorable encore un moment, mais vu ce qu'ils viennent de se dire, elle ne craint pas que ça ne soit que des efforts perdus d'avance. Elle a l'impression qu'elle lutte pour quelque chose sans doute, qu'elle n'est pas sûre de mériter mais, si Orion est prêt à le faire pour lui-même, alors elle pourra sans doute le suivre là-dedans. Il est une part de son courage, et elle l'admire pour ne pas avoir eu peur de lui parler. De lui dire ce qu'il ressentait, aussi.
Car après tout, c'est lui qui compte. Elle se redresse et lui offre un sourire. C'est elle qui s'approche et vient passer ses bras autour de sa taille pour l'étreinte. Leur différence de taille l'amuse toujours autant, même si elle n'en dit rien. Elle retrouve seulement sa risette en le scrutant, des promesses dans les yeux, notamment d'une tendresse naïve et innocente qu'elle n'a ressenti qu'une seule fois avant tout ça. Presque enfantine, épargnée par les aléas de cette vie et par la douleur qui est venue briser chacune de ses défenses par le passé. Il n'y a rien de plus pur en elle que l'amour qu'elle éprouve à cet instant.
Alors, elle le serre dans ses bras, le laisse lui rendre l'accolade. Se promet silencieusement de trouver toutes les manières de lui faire comprendre qu'elle l'aime et le remercie de sa présence à ses côtés. Elle se jure de continuer ses efforts et ses progrès pour mériter son affection et son attachement. Il n'y aura qu'ainsi qu'elle parviendra à aller mieux. Avec lui, pour l'admirer, lui tenir la main, la tenir dans ses bras, l'embrasser, lui faire l'amour, et peut-être un jour, lui donner suffisamment confiance en elle et en l'avenir pour construire plus que ça.
FIN
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