The Walking Dead RPG

« Voyons, on n’abuse pas d’moi. Ce s’rait plutôt l’inverse. » Elle ne sait même pas pourquoi elle répond ça. Un automatisme, sans doute. Du genre qui est censé rassurer tout le monde - Hayden et Kaitlyn - sur le fait que la blonde allait bien. C’est juste que le cœur n’y est pas vraiment. « Techniquement… Ils n’peuvent pas nous toucher, r’garde. » Elle ramène ses cheveux sur le côté et lui montre le soleil noir tatoué dans son cou. « On est des otages… Pas des esclaves. » Mais elle ne parle pas d’Ulrich et de Kaitlyn, surtout parce que cette dernière a préféré esquiver la question. Mais est-ce qu’elles sont mieux traitées pour autant ? Difficile de l’affirmer.

« On se relaiera pour te faire visiter la plateforme… Kaitlyn bosse sur les bateaux, elle est aussi un peu plus surveillée qu’moi. » Dit-elle, pour compléter les paroles de son amie. Elle, elle semblait avoir tellement morflé qu’elle ne parvenait pas à se détendre. Guinevere là, elle tombait un peu le masque - la fatigue. L’usure. Les nouvelles apportées mettent un peu d’espoir mais quand ils en viennent à Cesare, la réponse est catégorique. Rien. Nada. Guinevere devient complètement silencieuse et presque immobile. Il lui faut un moment pour réaliser que Kaitlyn guette sa réaction. Un moment pour qu’elle comprenne qu’elle doit donner le change - encore. « C’est peut-être mieux comme ça. » Marmonne-t-elle. Mais elle a bien du mal à se montrer convaincante.

« On a ce dortoir, c’est sommaire. Mais ça va. On est tous ensemble : Reese, Roman et Sam sont avec nous. On est… assez libre d’aller et venir, temps qu’on n’gêne personne. Et ils vont bien, autant qu’nous deux j’veux dire. » Et si les coups durs étaient souvent physique, le psychologique prenait un sacré coup. Suffisait de voir à quel point Guinevere avait du mal à garder son air bravache habituel. C’était peut-être sa façon de montrer qu’elle avait confiance en Hayden, le fait qu’elle tombe un peu le masque. « Bienvenu à bord alors, j’imagine. C’est bon de revoir un visage ami. » Lui dit-elle enfin, après cette discussion houleuse et tendue. Elle avise Kaitlyn ensuite, l’invite à y mettre du sien. « Kait… Lui aussi, tu peux lui faire confiance… D’accord ? » Son amitié avec la mécano s’était renforcée avec le temps. Elles tenaient le coup, ensemble. Avec leurs failles et leurs forces.

« Ouais, ils nous ont marqué… Mais c’est différent que Yu et Lex ont eu… ça nous différencie des autres. » Peut-être que ça leur sera utile de savoir ça, quand il reviendra avec les autres. Il y avait de l’espoir maintenant, n’est-ce pas ? Elle voulait bien y croire en tous cas. Quant à l’attitude de Kaitlyn, la blonde soupire et laisse apercevoir à quel point elle est impuissante. « Disons que Kaitlyn… Kaitlyn est l’genre d’Ulrich. Si tu voir c’que je veux dire. » Dit-elle, sans équivoque. Alors… Bien sûr qu’il comprenait ce que ça signifiait. « Et c’est pas l’sexe vanille qui l’fait bander… Elle… Elle m’dit qu’elle fait ça pour nous mais… ça la détruit un peu plus. » Et Guinevere dans tout ça ? Elle s’en voulait terriblement. « J’aurais pu mieux encaisser qu’elle. » Affirme-t-elle. Mais, était-ce vraiment le cas ? Ce qui la bouffait, elle… c’était de ne rien pouvoir faire contre.

« Alors… Elle n’a rien contre toi mais… Elle ne peut juste pas faire confiance à qui que ce soit… » Elle esquisse un pauvre sourire. Au moins, la présence d’Hayden lui donnait cette lueur d’espoir dont elle avait besoin. « T’as intérêt à tenir cette promesse… parce que sinon… » Alors en fait, la blague qu’elle avait prévu de sortir s’éteint dans sa gorge et elle finit par faire ce petite geste ridicule où elle transforme sa main en arme à feu et fait mine de le flinguer. Elle est très fatiguée. L’espoir c’est usant. L’impuissance aussi. Elle a relâché la pression cinq minutes, en retrouvant Hayden. Maintenant, elle doit se reprendre. Alors elle hausse les épaules.

« Une semaine de plus ou une semaine de moins… » Elles y arriveraient, évidemment. « Tu n’auras qu’à venir me voir de temps en temps. D’autres savent que j’m’envoie en l’air avec les plus téméraires, vu qu’ils ont techniquement pas l’droit… J’te ferai des débriefs de c’qu’on parvient à glaner comme info’. Là… j’pense qu’il vaut mieux qu’tu files avant qu’ils s’demandent où t’es passé. » Dit-elle en l’invitant à partir à son tour. Mais juste avant, elle l’attrape par le bras. « Merci… D’être venu. J’crois que j’avais b’soin de ça. » Qu’elle souffle, sur le ton de la confidence, avant de le laisser partir rejoindre les autres. Dans quelques semaines, ce calvaire serait terminé.