Elle avait loupé une opportunité. Le bateau d'Ulrich avait pris la mer et elle n'avait pas pu y faire ce qu'elle avait prévu. En revanche son navire devait déjà être en bien meilleur état. Bien que ce ne soit pas flagrant il devrait sentir la différence.Bordel, elle en avait bavé pour gagner sa confiance. Elle avait subi ses humeurs, ses assauts sexuels, ses pulsions sadiques, les coups, les humiliations... Elle avait supporté sans broncher pour pouvoir gagner sa confiance. Elle avait même tenté de lui faire croire qu'elle prenait du plaisir. Chaque fois qu'elle gagnait un peu de son estime, elle avançait aussi vers les parties de son bâtiments qu'elle espérait atteindre pour transformer le navire en bombe géante. Elle portait les traces de l'affection d'Ulrich sur son corps. Des bleus la recouvraient presque entièrement, ses bras, ses jambes, ses tibias, son cou, ses poignets et chevilles gardaient les traces des soirées bondage, ou juste tabassage. Elle avait la lèvre fendue et un hématome sous la pommette qui commençait juste à désenfler. Au moins, son sacrifice consentie avait porté ses fruits. Les otages avaient reçus des fringues propres et mieux adaptés à la vie sur la plateforme. Un pantalon épais aux genoux renforcés, un blouson orange épais et chaud, un nouveau tee-shirt, et même un bonnet. Elle ressemblait plus à l'un des employés de la maintenance de la station que jamais, mais au moins elle n'avait plus froid. Roman avait la gentillesse de s'occuper de ses blessures avec les moyens du bord. Elle n'avait plus croisé Reese depuis leur discussion de l'autre soir, quant à Sam... Elle l’apercevait de temps en temps, de loin. Gin aussi d'ailleurs. Le travail qu'elle effectuait pour Ulrich l'avait décalée par rapport aux autres, si bien qu'à part une soirée avec Reese et une nuit avec Roman, elle n'avait pas eue l'occasion de voir les autres otages plus que ça. Elle leur avait laissé des rations supplémentaires chaque fois qu'elle avait pu, comme une mère noël ou une petite souris magique, cela avait été de même avec les nouvelles fringues chaudes. Elle n'était même pas certaine que les autres otages aient conscience que cela vienne d'elle.
Gin lui manquait, et c'était la seule vérité qu'elle accepte de reconnaître. Elle supportait l'enfer comme un mensonge, un mauvais rêve qui recommençait, jour après jour. Elle se mentait à elle même pour tenir le coup. Elle aimait Roman, elle aimait Ulrich, elle aimait son boulot, elle aimait être un pirate, elle était douée et reconnue pour son travail, et elle pourrait vivre ici jusqu'à la fin de ses jours. Et elle se répétait ça en boucle, comme un mantra.
Ce matin elle était sur les quais. Elle guettait le retour du bateau de son maître. Elle se demandait dans quel état il allait rentrer, et quels réparations elle devrait faire dessus. Elle savait aussi qu'Ulrich ne rentrait jamais de ses voyages sans un morceau de chocolat et une envie de baiser aussi pressante que brutale. Il serait certainement affamé et elle savait qu'elle allait morfler, mais le plus tard possible. Elle attendait donc sur les quais de la plateforme en compagnie d'autres pirates, les bras croisés, soufflant parfois dans ses doigts pour les réchauffer. C'est à ce moment là qu'elle avait aperçu un petit groupe qui se dirigeait vers une autre plateforme d'abordage. Curieuse, elle avait dévisagé chacun d'entre eux jusqu'à ce qu'elle discerne Gin. Elle avait jeté un rapide coup d'oeil pour être certaine que l'embarcation de son maître n'était pas à l'horizon, puis, tout en bousculant les hommes prêt d'elle, elle avait traversé les rambardes qui la séparait du groupe dans lequel son amie était inclus. Elle c'était faufilée pour la rejoindre, lui attrapant la manche pour attirer son attention.
-"Hé, Gin..." Kait avait poussé l'homme qui était prêt d'elle. Il avait répondu d'un grognement, mais en reconnaissant la protégée d'Ulrich, il avait finalement soupiré une excuse avant de lui céder sa place. "Ça va?" avait-elle demandé en prenant le rythme de son pas. "Tu va ou? Il parait qu'on reçois un équipage aujourd'hui avec des nouveaux. C'est là que tu va?" Kaitlyn se foutait complètement des réponse. Elle avait passé son bras autour de celui de Gin et profitait simplement d'être avec la seule personne qui compte plus que tout autre sur la plateforme pétrolière, et celle qu'elle avait le moins vue depuis leur arrivée. Elle c'était tellement habitué à avoir mal et à être couverte de blessures qu'elle n'y faisait même plus attention. Sans demander elle avait tiré son paquet de cigarettes -autre privilège dut à ses attention envers son maître- et en avait sortie deux. Le temps d'en tendre une à son amie, elle avait heurté un mur mou. Surprise elle avait levé les yeux pour tenter de comprendre comment elle n'avait pu voir l'obstacle. Un buste, l'homme était si grand qu'elle avait ses pectoraux au niveau du visage.
-"Dégage connard!" avait-elle menacé, prenant les devant avant de recevoir un coup. Son attitude devrait surprendre le pirate et lui laisser le temps de voir qu'elle était le jouet d'Ulrich, le jouet qu'on ne touche sous aucun prétexte. Kait avait levé les yeux, pour voir quel était l'enfoiré qui c'était planté devant elle. Il faisait presque deux mètres, mais sa relation avec le second des pirates la rendait plus dangereuse que le plus imposant des pirates. "T'as pas compris ce que...." Elle c'était arrêté au milieu de sa phrase. Elle connaissait ce type. Ses longs cheveux, son regard à la fois doux et intimidant, ses bras puissants et sa barbe en broussaille. C'était un exilé, un ancien exilé, en tout cas, car s'il était ici c'est qu'il avait retourné sa veste. Enfoiré! avait-elle pensé alors que la colère grimpait en elle. Elle avait lâché le bras de Gin qui, comprenant surement que Kait allait commettre une erreur, la retint avant qu'elle ne gifle Hayden.
-"Qu'est ce que tu fou..." Contrairement à elle Gin n'avait pas l'attitude de quelqu'un qui pense que ce type est un traitre. Au contraire. Surprise kait c'était calmée attendant d'avoir des explications.
Ok c’est vrai, la blonde filait Dwayne - encore - quand Kaitlyn lui tombe dessus. Ça fait des jours et des semaines qu’elle vient faire le ménage dans sa piaule et pas moyen qu’elle se fasse entendre. Elle avait eu une chance, mais elle l’avait perdue. Dwayne ne portait certes, pas la main sur elle, mais ce n’était pas à coup de regard qu’elle allait pouvait le convaincre qu’ils étaient dans le même camp - si cela signifiait d’être dans le camp de Cesare, cela va sans dire. Alors encore aujourd’hui, elle tentait de saisir une opportunité. Du moins, jusqu’à ce que Kaitlyn ne lui tombe dessus. « Quoi ? Hey ! » Un sourire éclaire son visage - parce que oui, la navigatrice avait encore le sourire. La présence de Kaitlyn mettait certains gars mal à l’aise. En vrai, ça énervait Guinevere. Cette pourriture aurait jamais dû mettre la main sur son amie. Elle lui avait déjà dit que ça ne valait pas le coup, mais l’heure n’était malheureusement plus à cette discussion.
« Ca va… » Qu’elle souffle, alors qu’elle regarde Dwayne s’éloigner, agacé. « Quoi ? Nan j’filais le train à c’type mais… laisse tomber. Des nouveaux tu dis ? J’peux m’joindre à toi ? » Mais Kaitlyn avait déjà passer son bras autour du sien pour s’appuyer contre elle un peu. Elle était contente quand la mécano venait, faut dire qu’elles n’avaient pas vraiment le même emploi du temps. Mais temps que ce crevard n’était pas là, elle était libre un peu, pas vrai ? La clope par contre, la navigatrice la refuse - encore. « Combien d’fois faut que j’te dise que j’ai pas c’vice-là ? » S’amuse-t-elle. Vrai que Guinevere les collectionne. Mais la drogue et la cigarette ? Elle n’y avait jamais touché - c’était bien les restants de son ancienne vie d’athlète qui s’accrochaient à elle. « Toi, ça va ? » Qu’elle lui demande, plus sérieusement alors qu’elles sont un peu plus isolée.
Et puis, dans leur bulle - et ayant trop pris l’habitude de voir les gars s’écarter sur Kaitlyn - elles finissent par buter contre quelque chose - ok quelqu’un. Hayden ?! Parce que c’est difficile pour la blonde de pas le reconnaître. « Putain de merde. » Au moins l’expression peut prêter à confusion alors qu’elle est surprise par ce visage connu. Et, elle ne sait pas ce qui traverse l’esprit de la mécano mais quand elle la voit s’élancer pour le frapper, Guinevere intervient en lui attrapant le bras. « Laisse… Kait, laisse… » Dit-elle, en tournant le dos à Hayden pour regarder son amie dans les yeux - je gère.
Puis elle se retourne vers l’apiculteur et le toise avec ce regard de peste qu’il connaissait à force. « Il en vaut pas la peine c’plouc de mes deux. » Elles étaient encore trop exposées ici. Pour le moment, elles ne savaient rien. Est-ce qu’ici, ces types savent qu’ils font partie du même groupe ? Est-ce qu’Hayden a retourné sa veste ? Elle peine à y croire vraiment. Elle avait dans les yeux des montagnes de questions et elle prend le temps de les faire deviner au colosse en face d’elle pour qu’il comprenne. « On r’tourne à nos quartiers, laisse-le aller astiquer la bite d’Ulrich pour s’faire bien voir. » Qu’elle crache avant d’entrainer Kaitlyn à sa suite. En contournant Hayden, la blonde le bouscule un peu pour le forcer à se retourner sur leur passage. D’un geste discret de la tête, elle lui indique le seul couloir qui le mènerait au quartier des otages et prend un peu d’avance. Elle ne ferme pas la porte, la laisse entrouverte et guette.
Puis Hayden arrive, peut-être hésitant sur quelle porte à ouvrir alors la blonde ouvre et puis le tire brusquement à l’intérieur. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? Fais gaffe à ta réponse, Kaitlyn n’a plus grand-chose à perdre. » Mais elle nourrissait l’espoir que peut-être dehors ; les choses se mettaient en place pour les sortir de là.
S’infiltrer au cœur d’une bande de pirates sans foi ni loi, comme venait de le faire Hayden, était sacrément culotté en plus d’être risqué. Enfin surtout pour un homme comme lui qui n’avait finalement rien à voir avec ces hommes qui se faisaient apparemment un malin plaisir de violer les trois quarts de leur captives et ou de tuer ou de torturer les hommes qu’ils avaient le malheur de ramener jusqu’ici. Mais Hayden avait des amies sur cette plateforme. Des amies avec qui il avait bu, plaisanté et bataillé alors il était hors de question pour lui de ne rien faire pour tenter de les sauver. D’où sa présence aujourd’hui au sein de ce lieu sinistre. A ce propos il allait vraiment très être difficile de l’attaquer cet endroit parce que les vigies qui surveillaient les alentours elles avaient une vue à 360°, c’est-à-dire qu’elles voyaient arriver n’importe navire à plusieurs mille nautique.
Une attaque de nuit, si attaque il devait y avoir, serait donc très certainement la meilleure des choses à faire s’ils souhaitaient prendre cet endroit d’assaut. Enfin à l’instant présent il n’était pas question d’une attaque de nuit mais plutôt d’une intégration parce qu’Hayden était nouveau ici. Il était donc très probable qu’un des hommes qui dirigeaient cet endroit ne vienne le voir pour le lui faire visiter. Ou alors pas du tout ? Qu’importe pour le moment l’homme observait en tout cas avec attention tout ce qu’il voyait. Le nombre de vigies, le nombre d’hommes en arme qu’il croisait, etc … Et ce tout en essayant de tout mémoriser au mieux toutes ces informations parce qu’il devrait ensuite les transmettre aux autres Exiles resté à Crescent Bay pour qu'ils puissent ensuite organiser l’attaque de cet endroit.
Hayden, qui marchait donc tout doucement, observait les alentours jusqu’à ce qu’une jeune femme, Kaitlyn accompagnée par Gin, ne le percute de plein fouet. Et si l’homme était ravi de les retrouver, cela ne semblait pas vraiment être réciproque de la part des deux jeunes femmes. Enfin c’est surtout Kaitlyn qui ne semblait pas vraiment être ravie parce que Gin semblait plutôt jouer la comédie qu’autre chose. Enfin bref l’apiculteur laissa en tout cas ses deux camarades passer tout en faisant un petit signe, discret, à Gin pour lui signaler qu’il avait bien compris son message qui lui disait de venir les rejoindre dans une poignée de minutes. Et c’est exactement ce qu’il fit une fois seul. - « D’après toi qu’est-ce que je viens faire ici ? » Demanda-t-il alors à Gin.
- « Je viens pour essayer de sauver vos ptits culs » S’empressa-t-il ensuite de rajouter. Sérieusement il continua : - « Personne ne doit savoir que vous me connaissez. Je me suis arrangé pour qu’on pense que j’étais un solitaire. Un solitaire sans foi ni loi qui vendrait père et mère pour pouvoir venir vivre ici » L’homme fixa alors ses deux camarades et continua : - « Je viens pour vous prévenir qu’on fera tout notre possible pour vous sortir de là. Je viens pour essayer de récupérer un maximum d’infos sur cet endroit pour ensuite les transmettre à nos camarades restés dehors » Hayden fixa alors Kaitlyn qui ne semblait pas vraiment croire son histoire puis Gin avant de leur demander : - « Putain mais vous ne pensiez tout de même pas que j’étais passé dans le camp ennemi !? » Avant de finalement leur demander : - « Et sinon comment vous allez ? J’espère qu’ils ne vous ont pas fait de mal ? »
J'espère qu'ils ne vous on pas fait de mal. Kaitlyn, couverte de bleus et d'hématome ne lui répond que par un regard chargé de défis.
-"C'était parfait, on revient pour les prochaines vacances, j'espère juste que les gentils animateurs auront pris un peu d''expérience d'ici là, parce que la bouffe est pas terrible." Dit-elle sans montrer la moindre trace d'humour. Elle se tourne vers Gin pour juger de son avis à elle. Bien qu'elle est déjà vue Hayden à plusieurs reprises elle ne lui a jamais adressé la parole avant. Jusque là il était resté un fantasme désirable, intouchable. Aujourd'hui sa libido avait bien changé. Elle avait été déstructurée, réduite en miette à coup de barre de fer et de soirées brutales. Le regard de kait, d'ailleurs nétaient pas le même. Jusque là elle avait toujours eue un regard franc mais timide. L'impression qu'elle donnait en cet instant était à l'opposée de la fille qui vivaient à Crescent Bay jusque là. Le regard fuyant et remplis de colère quand on le croisait.
-"On a pas mal d'info pour toi. Perso j'ai bossé sur le navire d'Ulrich, c'est le second ici. J'ai bidouiller quelques trucs. J'ai accès a des endroits ou tu ne pourras pas te rendre avant plusieurs mois, à moins que tu n'es des qualités particulières, mais je doute que tu puisses vendre ce que j'ai... ce qu'on a vendu ici." Kaitlyn avait détourné le regard encore une fois, évitant de croiser celui d'Hayden tout autant que celui de Gin.
La plateforme grondait. C'était un bourdonnement sourd, constant au quel ils c'étaient habitués au point que ce ronronnement lui manquerait, à elle, la privant de sommeil le temps qu'elle retrouve l'habitude du calme et du silence. Le sommeil, elle ne le retrouverait plus jamais, mais elle avait d'autres préoccupations pour le moment.
-"Qui va venir? Et quand? Et comment tu comptes communiquer avec ceux de l'extérieur?"
Voilà ce qui était vraiment important. L'autre question qui se posait c'était de savoir quels étaient les informations dont ils avaient besoin, et cela dépendrait de la marche à suivre qui avait été décidé. Soit ils étaient assez nombreux pour prendre cet endroit d'assaut, et dans ce cas il faudrait être vigilant à ne laisser aucune de ces pourritures s’échapper, soit ils avaient l'intention de la jouer subtile, et dans ce cas il faudrait certainement envisager des places de replis et quelques précautions supplémentaires.
En vrai, quand Hayden et la regarde aussi férocement qu’elle, elle a envie de lui tomber dans les bras - l’envie de rentrer, la vie ici, la faim et le froid ; Guinevere est épuisée. Mais Kaitlyn lui rappelle rapidement pourquoi elle est celle qui tient encore debout et qui aborde un sourire en toute circonstance. Les filles morflent et elle, elle doit tenir pour elles. Elle fait néanmoins un pas en arrière, à cause du besoin de souffler. « T’en fais pas, j’saurais me t’nir. » Qu’elle répond, alors qu’il assure qu’elles ne doivent pas avoir l’air de le connaître. Oui, elle force un peu le trait, mais elle n’avait pas encore lâcher prise depuis des mois. « Kaitlyn… Relax… » Qu’elle tente, un peu démunie c’est vrai. Elle n’a aucune idée de comment aider son amie dans les épreuves qu’elle traverse avec Ulrich.
Quand Hayden reprend pour leur dire qu’ils font tout ce qui est possible pour les sortir de là, elle cille, malgré elle. C’est dur ce qu’elles vivent ici. Combien de temps ça dure en fait, tout ça ? Elle laisse évidemment Kaitlyn répondre, un peu fatiguée d’un coup. « Non, j’pensais pas que t’aie pu changer d’camp, t’inquiète. Juste… On n’en voit pas beaucoup des visages amis ces derniers temps » Répond-elle, un peu lasse, en se frottant le visage de sa main en reculant jusqu’à s'asseoir sur un tabouret sommaire. Kaitlyn est plus au taquet qu’elle, c’est bien. « Oui, on f’ra c’qu’on peut pour te dresser le tableau ici. » Dit-elle, pour terminer ce que son amie avait tenté de dire, sans dire. Inutile de parler d’Ulrich et elle maintenant.
« Nous on gère. On survit. » Dit-elle, que dire de plus en fait ? Puis ce n’est pas ça qu’elle, elle voulait vraiment savoir. Alors que Kaitlyn se demandait comment ils allaient procéder, la navigatrice a une pensée plus égoïste : « Comment il va ? Tu as des nouvelles ? » Cesare. Evidemment. S’il n’était pas ici, c’est que les pirates ne l’avaient pas trouvé. Elle espérait qu’il avait pris la fuite avec Yulia et Lex. « Et les autres ? » Demande-t-elle ensuite. Ouais, peut-être qu’ils feraient mieux de se donner les informations les plus utiles, le temps était compté mais là, tout de suite ; des bonnes nouvelles ne lui semblaient pas de trop pour survivre aux semaines qui suivraient.
Bon alors les retrouvailles avec ses amies ne se passaient pas vraiment comme prévues. Enfin du moins du côté de Kait, qui le connaissait finalement assez peu, car la jeune femme était plutôt désagréable avec lui. Elle ne ménageait en tout cas pas ses propos à son égard. Sa déclaration à propos à propos des vacances et de la nourriture en était d’ailleurs la preuve. Mais qu’avait bien-t-il pu lui faire ou lui dire de mal pour mériter un tel accueil ? L’homme se mura en tout cas dans le silence lorsque Kaitlyn répondit enfin à l’une de ses questions. A ce propos l’apiculteur fronça rapidement les sourcils lorsque la jeune femme évoqua indirectement la vente de son corps. Curieux il demanda alors : - « Ils vous ont … » Il n’osait pas prononcer le mot qu’il avait en tête. C’est pour c’est raison qu’il utilisa une autre tournure de phrase pour conclure sa question : - « … ils ont abusé de vous ? » Il espérait clairement que non mais le visage de Kaitlyn lui faisait malheureusement penser tout le contraire.
- « Ouais pardon … excuses-moi. C’est juste que je pensais que vous auriez été un peu plus heureuses que ça de me revoir » En même temps il ne savait pas ce qu’elles avaient vécues toutes les deux ici. Sourire leur était peut-être devenu difficile, surtout si elles avaient subis des sévices sexuels. Hayden savait en tout cas très bien que ses deux camarades ne pourraient lui fournir toutes les informations qu’il leur demandait en si peu de temps. C’est pour cette raison qu’il s’empressa de leur répondre : - « On verra ça dans quelques jours. Pour le moment, je suis un des petits nouveaux. Il va donc falloir que je me fasse le plus discret possible. Il va falloir que je me fonde dans la masse et que j’essaie de me lier à quelques-unes de ces pourritures pour ensuite obtenir un maximum d’infos sur cet endroit » L’homme fixa alors les deux jeunes femmes et surtout Kaitlyn qui semblait toujours aussi agressive.
- « Une grande partie des Exiles viendront. Les Genlte Bastards et les S.T.A.R.S viendront aussi. Et peut-être qu’on aura aussi un peu d’aide de la part d’autres factions » Là-dessus il n’en savait pas plus car absolument pas au courant des plans de leur leader. - « Quand … j’en sais rien. Il faut déjà que j’obtienne toutes les infos que je suis venu chercher. Ça me demandera sûrement plusieurs semaines » Voire peut-être plus. - « Pour l’instant j’ai pas vraiment de réponse à ta question » Lui répondit-il ensuite lorsque la jeune femme lui demanda comment il comptait communiquer les infos qu’il obtiendrait avec ceux de l'extérieur. - « Mais je trouverais bien un moyen » Ce serait sans doute risqué pour lui mais qu’importe il connaissait les risque de cette mission lorsqu’il s’était porté volontaire pour la faire. Sa réponse ne plairait d’ailleurs très certainement pas à Kaitlyn. - « Je n’ai absolument aucune nouvelles de Cesare » Il n’en avait pas non plus de Yulia ni même d’Axelle et il n’allait clairement pas le dire à Gin pour ne pas l’inquiéter d’avantage.
Quant au reste de leur groupe il continua : - « Ça va. La seule chose que vous devez savoir c’est que tous nos amis restés dehors font tout ce qu’ils peuvent pour pouvoir vous sortir d’ici. Tout le monde pense à vous. Vous ne devez donc pas perdre espoir. On vous sortira d’ici » Curieux il continua : - « Et sinon ou est-ce que vous vivez ? Avec d’autres otages ? » L’apiculteur marqua ensuite un très courte pause avant de finalement rajouter : - « Je ne les connais pas mais … on m’a aussi demandé de prendre des nouvelles de Sam et Reese. Est-ce que vous en avez ? »
- « Ils vous ont … ils ont abusé de vous ? » Je ne pouvais pas répondre pour les autres, et en vérité, je ne pouvais pas répondre pour moi non plus. Je m'adossais à l'une des parois, les bras croisés, fuyant cette réponse autant du corps que du regard, préférant porter mon attention sur un vieux matelas dans le coin, celui ou j'avais rejoins Roman, à deux reprises. Pouvait-on parler d'abus, ou est-ce que c'était ma faute, ma volonté, mon sacrifice qui avait mené à cette situation. Je m'en veux pour ce qu'il me fait, mais je le subis pour de bonnes raisons. Et je n'ai pas l'intention de le faire savoir, je reste sur mes gardes. La mort d'Ulrich et de ses hommes est bien trop importante, pour moi, pour que je prenne le moindre risque, même si Gin a confiance. Il me reprend sur ma réponse ironique et je ne lève pas les yeux. Il est soit très naïf, soit un peu stupide. En vérité ça le rend un peu attachant, enfin, ce serait le cas en d'autres circonstances.
- « Ouais pardon … excuses-moi. C’est juste que je pensais que vous auriez été un peu plus heureuses que ça de me revoir »
- "Si tu veux un bon conseil, Hayden, fais comme moi, ne fais confiance à personne ici. Tu peux rapidement te retrouver attaché à un poteau pour te faire fouetter par ceux que tu pensais être tes amis. La seule personne en qui tu puisse vraiment avoir confiance c'est Gin. Et tu noteras que je m'inclus pas dans le lot."
J'en profite pour lui expliquer une partie des installations, les couloirs, les pièces principales, et les parties de la station qui sont gardés et celles qui le sont un peu moins. L'annonce d'une intervention d'envergure à l'aide d'une coalition des factions fait naître, dans ma poitrine, un espoir que j'éttouffe aussitôt. Pas d'espoir, pas de déception. Après tout s'ils ont besoin d'Hayden c'est qu'ils ne savent pas du tout comment s'y prendre. Bon ils ont déjà trouvé la plateforme, et pour tout dire c'est une bon début. A moins que Hayden ait retourné sa veste, ce qui reste toujours probable. C'est là que je lui demande comment il compte communiquer avec l'extérieur, et la réponse à le don de me désappointer.
- « Pour l’instant j’ai pas vraiment de réponse à ta question » Lui répondit-il « ...Mais je trouverais bien un moyen »
C'est ça, trouver un moyen! Je soupir, et m'interresse à un placard sur ma gauche sans cracher les mots qui me viennent à son plan posé sur des chaises à trois pieds. Il donne ensuite des nouvelles de Cezar et je ne peux que dévisager Gin. Je ne dis pas un mot, mais mon coeur ce serre. On a tous quelque chose, là-bas, qui nous maintien en vie, ici. J'ai envie de la prendre dans mes bras et de la rassurer, mais je garde mes bras croisés sur ma poitrine et je ne dis rien, prolongeant mon silence en même temps que je gratte une dalle du bout de mon pied. Il enchaine sur le reste du groupe.
- « Ça va. La seule chose que vous devez savoir c’est que tous nos amis restés dehors font tout ce qu’ils peuvent pour pouvoir vous sortir d’ici. Tout le monde pense à vous. Vous ne devez donc pas perdre espoir. On vous sortira d’ici »
J'avais levé mon regard pour dévisager Hayden pour la première fois. Ce n'est pas la honte qui avait disparue, mais je voulais être certaine qu'il ne plaisante pas, qu'il disait la vérité. Et puis j'observe la réaction de Gin, un sourire de sa part me ferait même du bien, à moi. Seulement nos amis n'inclut peut-être pas la connasse que j'ai été avec nombre d'entre eux. J'ai braqué mon arme sur Val lors de la pêche, vexé Axelle à deux reprises au moins, brisé les couilles d'Anton, je me suis disputée avec Yulia, même si j'ai mené mon expédition par la suite pour lui ramener des affaires. J'ai joué la donneuse de leçon, et eue un comportement dangereux avec la plus de ceux à qui j'ai adressé la parole. Je me détache de ce "on" aussi rapidement que j'ai chassé l'espoir un peu plus tôt. Je n'ai pas envie de briser ceux de Gin, mais je ne peux m'empêcher de cracher mon venin.
-"Tant qu'on est ici on ne peut compter que sur nous même, Gin." Et je lâche cette phrase en décollant mon dos de la parois. "Je te ferais un topo des lieux et des tours de garde à la nuit tombé, retrouve nous sur la passerelle extérieur qui longe notre dortoir. Tu pourras peut-être voir Reese, Sam et Roman. Ils vont aussi bien qu'ils peuvent."
Si j'avais su, à ce moment là ce qui m'attendait et qui viendrait me porter secours, je l'aurais surement pris dans mes bras en le serrant très fort. Mais je n'étais pas encore la chose brisée qu'ils allaient ramasser, et si j'étais déjà cassée, je me devais d'être forte, encore, pour continuer à faire ce que je pouvais pour aider les autres de l'intérieur. Je quittais la pièce sans me retourner et sans ajouter quoi que ce soit, laissant Hayden et Gin terminé leurs retrouvailles. Mes propres efforts pour piéger Ulrich et ses hommes, pour en tuer autant que possible, je ne pouvais compromettre ce projet à aucun prix, car ce prix je le payais chers, et je ne pourrais en subir plus.
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