Il y a quelqu'un qui arrive... A la fenêtre de ma chambre, Zachary avise l'extérieur. Il vient de me faire un pansement qui tiendra le choc, avec l'aide de sa sœur Jessica, les deux se sont donnés du mal pour nous accueillir. Je ne me souviens même pas de comment je suis arrivée ici. Sur le trajet, j'ai tourné de l'oeil, après avoir perdu des couleurs. Ensuite ? Je me suis réveillée sur ce lit, au milieu d'une discussion animée entre les deux, sans bien savoir où donner de la tête. Vous attendez beaucoup de personnes ? Zachary m'avise. Je ne sais pas...
Moi, je hoche la tête. Enfin, beaucoup, à l'échelle de ce petit clan, six, c'est énorme. Mais qu'importe, je me redresse et pose le pied à terre. Je vais aller voir, de qui il s'agit, ce qu'il se passe. Non, tu dois rester allongée...C'est bon ! Je peux le faire, ça va aller... Je force un sourire qui n'a pas l'air de le convaincre. Il faut dire qu'avec mon teint cadavérique, impossible d'être dupe. Mais je suis trop bornée je crois pour me laisser faire et attendre un miracle. Tu es sûre ?Je ne vois pas ce qu'il peut mal se passer, que je lui souffle avec un air effronté.
Zachary arrive a en rire. C'est étrange. Je suis à deux doigts de lui demander où se trouve Karl, son absence fait presque bizarre dans le paysage. Oh moi je vois très bien, je peux même commencer à en dresser la liste si tu veux... Il m'aide à me remettre sur mes jambes, et je me dispense de lui pour gagner l'extérieur. Mes yeux sondent la courette devant nous, avant que la silhouette de Sebastian n'ait le droit de passer le portail. Mon souffle se suspend, j'ai comme un vertige qui me prend en le voyant approcher. Je suis soulagée, d'autant plus que j'en étais encore à me demander s'il allait bien arriver, et quand.
C'est peut-être cette vague d'émotion qui réveille ma douleur et me donne un vertige. Si j'essaie de faire comme si tout va pour le mieux, Zachary a côté n'est pas dupe. Ses yeux se baissent vers le pansement qu'il vient de me faire, En relevant doucement mon pull, il a un grognement : Oh putain, j'en étais sûr ! La suite pour moi ? C'est flou, alors qu'il me rattrape avant que je ne m'écrase au sol et me soutient. Je l'entends demander de l'aide à Sebastian pour me ramener a l'intérieur, ma tête me semble incroyablement lourde. J'ai peut-être perdu plus de sang que je ne l'imaginais.
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Je sors doucement de la voiture, les mains en évidence après avoir lancé ma batte au sol. Evidemment, j’ai mon arme a feu dans ma poche et un couteau dans la manche. Pour le moment j’essaye surtout d’anticiper le risque. Pour ces gens, je suis un des amis des nazis, ca risque d’être un souci.
« Je suis un ami de Zachary. Je voudrais parler a Jessica… »
Je me détends un peu quand je vois Audrey, saine et sauve, venir calmer le jeu. J’en profite pour ramasser ma batte et lui répondre :
« On va dire pas au sens premier du terme. Anika est avec vous ? Vous avez réussi a vous débarrasser des Andersons ? Eva est avec vous au final ? Ne touchez pas au coffre, c’est plus qu’un conseil ? »
J’arrive dans un petit groupe en ébullition en cherchant partout des yeux une brunette au bras dans le plâtre, tout en me demandant si tout le monde tiendra sur le bateau des TE ou s’il faudra prévoir un convoi terrestre sans savoir s’ils ont d’autres véhicules et assez d’essence.
« Vous avez vu la destination avec Anika ou vous avez une autre adresse en tête ? »
J’ai a peine posé ma question que j’entends qu’on m’appelle au nom d’Heinrich. Je tourne la tête pour voir Zachary rattrapé de justesse une Olivia plus pale que jamais. Je jure et abandonne Audrey d’un bon pour aller prendre la blessée dans mes bras et la soulever.
« Bon sang !!! Qu’est ce qui s’est passé ? »
Mon regard angoissé passe de la jeune femme a Zachary qui nous conduit a l’intérieur pendant que je sens monter ce qui va surement empoisonné un peu plus mon âme : de la culpabilité. Je n’aurais pas dû partir dans ce contexte, j’aurais très bien pu tout gérer de l’intérieur. Je pense que je ne me le pardonnerais surement jamais alors que j’ai la preuve que mes mauvais choix ont conduit a une catastrophe.
« Elle est blessée où ? Tu as pu la soigner ? »
Quand il soulève son pull et que je vois le bandage a sa taille. Je palis en comprenant a qui était le sang que j’ai vu dans l’appartement. Il y a une question dans mon regard que je ne pose pas, car je connais déjà la réponse. Je ne suis pas médecin, mais je ne vois pas un seul univers ou un bébé aurait pu survivre au chaos ou a une blessure.
Merci, suis-moi, souffle Zachary a côté. Je suis toujours groggy, incapable d'émerger, la fatigue me cueille rapidement et je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe autour de moi. L'impression d'être une poupée de chiffon à la merci d'un corps qui ne me répond plus, c'est pour m'user un peu plus à chaque fois que j'y pense. Je veux juste rentrer chez moi actuellement. Retrouver ma fille, un toit sur la tête où je pourrais être en confiance, et simplement m'appeler Olivia, comme ça a toujours été le cas. Disons qu'on est tous passés par de très fortes émotions ces dernières vingt-quatre heures, ajoute l'afro-américain en nous conduisant jusqu'à la chambre que j'ai quitté.
Dans l'angle, Jessica n'a pas quitté la pièce, et c'est d'un oeil circonspect qu'elle suit le petit cortège alors que Zachary dégage les draps et les couvertures pour que je puisse me réinstaller. Elle a eu une sale nuit, et une sale matinée, j'imagine que te voir est un soulagement pour elle et en même temps aussi la goute de trop, analyse-t-elle en demandant à Sebastian de s'éloigner d'un pas, venant aviser du pansement. Ce n'est apparemment pas rouvert, mais je suis toujours pâle et glacée. Elle tient sur les nerfs depuis que tu es partie, poursuit-il, inquiet évidemment dans le timbre de sa voix, alors qu'il termine son auscultation. Sa main me parait froide sur mon front, mais il établit que je n'ai pas de fièvre.
Tu es sérieux ? Grogne la voix de Jessica en arrière-plan finalement alors qu'elle porte une oeillade courroucé sur son jeune frère, avant que ses pupilles ne soient meurtrières sur Sebastian. C'est immanquable : elle n'a pas oublié l'avoir vu. Lui, on l'accueille ici ? Fait-elle en le désignant du doigt : Le prochain, il aura une cagoule blanche et pointue sur la tête ou seulement une croix gammée gravée sur le front ? Questionne-t-elle avec tout son cynisme, avant de soupirer : Jessica ! S'exclame Zachary.
Il n'a ni le temps, ni l'envie, de s'expliquer et pourtant, la conversation entre frère et sœur est nécessaire. Notre retour ici a impliqué pour tous ces gens de penser à un déménagement efficace. D'ici deux jours, nous avons bon espoir d'être parti. Même si je ne suis pas persuadée d'être en état de bouger, qu'ils n'ont qu'un véhicule à l'utilité parfaitement discutable. Je me sens actuellement incapable de marcher, mais j'imagine que d'ici peu, je retrouverais mon énergie. Il m'a aidé lui aussi, ils ne sont pas avec les autres, annonce-t-il. Un rire ironique lui échappe. Ils sont tous différents jusqu'à ce qu'ils nous pendent à des arbres pour les décorations de Noël à t'écouter... Il lui fait signe de les laisser. Désolé, répond-t-il simplement en soupirant. Laborieusement, j'essaie d'émerger.
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« Elle est là oui, mais ils sont repartis et Eva avec eux... - Ils sont repartis ou ? Tu sais ? Vous avez laissé Hilda derrière vous ? »
Qu’ils soient en vie me pose problème mais rapidement ils ne sont plus dans le top des priorités de ma liste d’urgence avec l’apparition angoissante d’Olivia. J’écoute Zachary qui me reponds sans me dire l’essentiel. J’avise que les yeux d’Olivia papillonnent et entends parfaitement qu’elle soit sur les nerfs… sauf que ce n’est pas ca qui explique le sang, le bandage et qui finit d’étouffer le maigre espoir de ne pas avoir tout raté. Là ou semble positionné la plaie est la réponse en soi. J’imagine que c’est un mieux pour tout le monde, mais ca n’aurait pas du se passer comme cela. Je ne sais pas si cette petite vie partie trop vite aura au moins eu l’impression d’avoir été un peu protégée ou aimé avant que nous faillissions. J’espère juste que, la ou elle est, elle ne souffre plus.
« J’aurais dû rester avec vous. Pardonne moi.»
Je caresse le visage d’Olivia, toujours aiguillonné par cette certitude que son état est entièrement de ma faute. Que si j’avais été raisonnable, si j’avais fait ce qu’il fallait, quand il le fallait, elle serait avec sa fille et ses amis, au lieu de souffrir ici et de devoir vivre avec un deuil supplémentaire.
« Je suis là maintenant, repose-toi. Dès que tu sauras en état, je te ramène a la maison… »
Je relève la tête en voyant celle que je pense être la sœur de Zachary. Visiblement, elle se souvient de moi, et pas dans mes meilleurs moments. J’ai toujours autant de succès avec les femmes de couleurs, je devrais peut-être me poser des questions.
« Madame, je peux comprendre votre réaction et je n’ai pas vocation a nuire a personne de votre groupe, bien au contraire. Cette jeune femme et moi-même sommes arrivés dans le groupe qui détenait votre frère pour l’empêcher de nuire. »
Je fais signe a Zachary que ce n’est pas grave, a vrai dire, tant qu’elle n’a pas sortie les armes contre nous, je saurais m’accommoder d’un peu animosité. Ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude.
« Je souhaiterais, si vous me l’accordez, rester ici tant que mon amie ne pourra pas être transportée. »
Je ne sais pas si elle leur a parlé d’intégrer TH ou ce qu’ils ont prévu, pour être honnête, pour le moment, mon seul souci a besoin de Zachary et surement de ne pas reprendre la route.
« Si ma présence vous insupporte je peux aussi rester devant le camp dans ma voiture le temps qu’elle se fasse soigner. » .
Jessica ne se montre pas plus obligeante malgré les explications de Sebastian, au contraire, son regard se fait plus dur l'instant d'après quand Zachary intervient pour saisir sa sœur par le bras : C'est bon, annonce-t-il ferment. Nul doute que la conversation entre les deux risque d'être houleuse, mais ils en seront les seuls témoins de toute évidence. Pas vraiment les retrouvailles que l'homme aurait pu attendre. Tu peux rester, si tu as besoin, je ne serais pas loin, annonce-t-il à Sebastian avant de s'esquiver, en refermant la porte derrière lui. Déjà quelques éclats de voix, qui se tarissent rapidement quand ils s'écartent à grandes enjambées.
Il me faut quelques instants pour revenir à moi. La douleur irradie sur la totalité de mon flanc et j'ai l'impression que ça me brûle de l'intérieur. Sans ouvrir un oeil, le moindre mouvement de mes hanches réveille ma peine. Oh... une injure entre mes dents, j'ai la sensation de repartir dans une brume épaisse mais me rattrape comme je le peux pour éviter de sombrer. Ma main se porte à mes yeux. Froide, elle me permet de gagner quelques secondes de lucidité alors que j'inspire profondément : Oh, ça fait mal... une évidence. Je parviens à discerner finalement la silhouette de Sebastian, à qui j'adresse un sourire plus douloureuse qu'autre chose. Même si je suis soulagée de le voir là.
Quinn va me dégommer... que je lui annonce d'une voix enraillée par la fatigue. Je n'ai pas pu faire le trajet avec eux à cause de mes blessures... Si je ne peux pas rentrer avec elle au printemps, elle va me casser en deux avec ses petits bras... J'ai une grimace de circonstances, consciente de ce qui m'attend. Quinn va profiter de mon état de faiblesse pour m'engueuler, je vais être obligé de l'écouter parler de ses décoctions pendant trois heures sans pouvoir l'empêcher de causer. Quand elle passera au chapitre Tucker, mon âme sera sans doute partie pour un aller simple direction l'enfer.
Je soupire. Elle me manque. C'est impossible de le manquer, et je paierais cher pour ces quelques heures enfermées à l'infirmerie avec mon amie, juste pour le plaisir de la voir. Mais à cet instant, je dois me retrouver encore dans un lieu que je ne connais pas, au sein d'inconnus, pour survivre, en faisant confiance à des personnes qui ont toutes les raisons de me détester. Comme je me déteste moi. Je suis fatiguée... Et ça fait super mal, que j'admets alors d'une petite voix. Je déconseille, si jamais il a vraiment besoin de mon feedback sur le sujet. Tu as vraiment pris ton temps pour rentrer... que j'ajoute, presque comme un reproche, en saisissant sa main. Jefferson...? Mon timbre trahit mon inquiétude. Je crains qu'il ait réussi à s'échapper. Ou à lui faire du mal. Je ne suis pas en train de t'halluciner quand même...?
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Je ne suis pas certains que nous soyons en sécurité ici, quoiqu’en dise Zachary. Je reste le visage d’un nazi et je ne sais pas si celle qui joue le rôle de mon épouse a leurs yeux vaudra plus chère. Je remercie du chef l’ancien esclave d’Almarich :
« Si cela fait trop de tensions, je comprendrais. On partira des qu'Anika sera remise et... Zachary... le coup de couteau... il.. il a .. enfin... c’était dans le ventre n'est ce pas?»
Je crois que j'ai besoin d'entendre ce que je sais déjà. Le bébé est mort, parti dans la folie du moment parce que sa mère ne sait pas s’arrêter et son père n'a pas su faire ce qu'il fallait. Un juste retour de karma pour moi, mais un gout amer d’injustice pour cet enfant dont le seul crime était de ne pas avoir eu de bons parents.
Pour le moment, je me contente de rester auprès d’Olivia qui a du mal a refaire surface. Je la vois grelotter et retire mon manteau pour la blottir dedans. Elle essaye de sourire mais je devine bien qu’elle a mal. Je préfère ne pas relever qu’elle pense déjà a repartir a TH. Cette conversation viendra, surement avant le printemps, mais ce n’est pas encore l’heure.
« Chut, n’y penses pas s’il te plait… garde tes forces… »
J’au beaucoup de questions, mais je ne veux pas qu’elle s’épuise plus qu’elle ne l’est alors que je la prends avec précaution dans ses bras, faisant attention a ne pas lui faire plus mal que ce qu’elle a l’air de vivre.
« Repose toi Olivia… je veille sur toi. »
Je prends sa main dans la mienne et la serre. Je me sens épuisé aussi, trop pour plaisanter. Ca n’aurait pas du arriver, pas pour juste des armes alors que nous n’aurons pas grand monde pour savoir se servir des plus grosses. J’aurais tout arrêté, au moins essayer.
« Je n’aurais pas du partir surtout. »
Je m’assois au sol, avec elle dans les bras. Mon corps me rappelle que les dernières heures n’ont pas été simple non plus pour moi et que je n’ai plus 20 ans. Je trouve une position acceptable pour nous deux avant de lui répondre :
« Hors d’état de nuire avec Lex, Camilla, Maes et Jon… quand tu iras mieux, je sens que tu auras beaucoup de choses a me raconter. »
Et que je ne vais pas aimer, c’est une évidence au regard du carnage qui a eu lui et du regard de Karen a la mention de « la folle ». J’ai comme dans l’idée qu’avec un poignet cassé Olivia y est pas aller avec le dos du pot de fleur.
« Ne force pas si tu ne peux pas parler ou que ca fait trop mal. Mais qui t’as fait ca ? Tu sas ou sont part les Anderson et aussi pourquoi ils ont laissé leur sœur derrière ? »
Je ne peux pas te dire ce que ça a fait, je n'ai pas d'échographie, pas de radio, explique-t-il d'un ton contrit, en soupirant : Je n'en sais rien, mais les détails passent, la lame n'est pas allée trop profondément, ça a saigné cependant, il a pu compresser rapidement. Le reste, ceux ne sont que des conjonctures pour la suite, rien de concret et il préfère veiller à ce que la blessure ne contracte aucune infection plutôt que répondre aux questions silencieuses de Sebastian. Tout bêtement parce qu'il n'en sait rien.
Quand j'émerge, la présence de l'homme est là pour me rassurer. Je referme l'étreinte doucement autour de ses épaules. J'ai l'impression de fonctionner à deux à l'heure, mes pensées me fuient et je n'ai pas la force de les rattraper. Je parviens à me remettre doucement sur le coussin, les abdos contractés me font un mal de chien. Je retiens ma respiration à chaque mouvement, même respirer m'est douloureux mais je fais au mieux. A sa question, je saisis qu'il prend toutes les précautions du monde pour ne pas me fatiguer davantage mais c'est difficile. Eva, que je réponds.
Le nom quitte mes lèvres, je les pince parce que je m'en veux de la tournure des choses, j'aurais dû prendre plus de précaution, me montrer moins butée. Mais partagée entre la peur et l'angoisse, la jeune femme a perdu les pédales. Eva m'a poignardé quand je lui ai dit qu'elle ne viendrait pas avec Alexander chez moi, que je lui souffle alors en soupirant, posant une main sur ma blessure comme pour essayer de contenir et localiser la douleur au même endroit. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris, je ne me l'explique toujours pas. Elle a... Pété un plomb, j'imagine ?
Est-ce qu'on peut mettre ça sur le compte des hormones ? La suite est floue, Karl a fait bouger tout le monde, et nous a conduit ici avec le blindé avant de repartir, de ce que j'en ai compris. L'entourage s'est clairsemé rapidement. Je ne sais pas où ils sont allés et je n'ai pas cherché à le savoir, quand à Hilda, je me remémore seulement quelques éclats de voix. Je... Je crois que... Karl ne l'a pas trouvé en quittant les lieux... Mais je n'en suis pas sûre. Quelque chose m'échappe encore. Mes yeux reviennent trouvés ceux de mon compagnon. Seb, je...
Je ne sais pas comment lui dire ça. J'aimerais pouvoir lui expliquer la tournure qu'a pris l'attaque au moment où ça a dégénéré, mais mes souvenirs sont diffus, et je n'ai pas l'impression d'avoir été actrice à cet instant. Je... Je crois que je me fais beaucoup de soucis, aussi. Il y a quelque chose là-dedans qui m'inquiète. Un passager noir. Je ne me souviens plus de rien, en fait... que je lui souffle. Quand nous sommes arrivés en sécurité, j'ai... Je suis tombée dans les pommes et j'ai fait comme... Comme un black-out... Je ne sais pas ce que j'ai fait, ou dit, je- je me fige un temps. Il va me prendre pour une folle. Je crois que j'ai fait des trucs horribles, vu comment ils me regardaient à mon réveil... C'est nerveusement que mes doigts se crispent autour des siens.
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