The Walking Dead RPG

- Reprendre le contrôle !

Et tout ce qui appartenait autrefois à l'humanité, et que cette dernière a cédé bien trop facilement aux rôdeurs. La réponse fuse, franche, animée par une simple sincérité. Et Zelda lève le doigt dans son sillage, pour préciser qu'elle n'a pas terminé : Non, pas comme tout le monde ! Si tout le monde s'accorde sur le fait de vivre dans un monde un paix, c'est la manière d'atteindre cet objectif qui diffère presque toujours. On y arrivera pas avec de beaux discours ou en comptant sur des mirages comme l'entraide ou l'empathie, ça c'est clair que non. Maintenant y'a ceux qui essaient malgré tout d'jouer le jeu ou ceux qui essaient carrément d's'enfoncer la tête dans le sable. Ceux qui s'accrochent encore à la morale ou qui sont justes trop faibles pour faire ce qui doit être fait.

Et puis y'a ceux qui n'ont aucun scrupule et qui s'en foutent, dans le fond, de leurs camarades. Qui seraient prêts à les vider d'leur sueur et d'leur sang pour peu qu'ça les rapproche un peu plus d'leurs objectifs. Comme cet enfoiré de moustachu allemand du siècle passé. C'est souvent des connards, ouais. Ils sont animés par l'égoïsme, ce genre de trucs. Mais parfois, juste de temps en temps, y'en a aussi qui sont prêts à empiler des cadavres, même ceux d'leurs propres camps, pour l'bien commun. L'bien supérieur si tu préfères ! Un but qui surpasse largement l'individu et ses désirs pour servir une cause qui profite à tous. June était comme ça, elle avait compris qu'il fallait briser l'humanité pour lui permettre de renaître. Et moi aussi ! Ou peut-être qu'elle commence à peine d'entrevoir tout ce que ça implique. Mais oui, c'est sûrement ce qui a poussée l'avocate à la prendre sous son aile quelques années plus tôt. Quoi , tu t'es jamais demandée c'qu'elle me trouvait ? Ni pourquoi elle prenait du temps pour me familiariser avec la gestion d'un camp ? Ou encore pourquoi j'ai failli habiter avec elle ? Ca se serait même fait sans cette salope de Val' ! Elle ne s'est pas tapée tous ces délires sur la gestion du camp avec la rouquine pour le simple plaisir d'approfondir sa culture générale, si ?  Un jour, oui, elle aurait pu lui succéder.

Et si c'est une certitude qui ne l'a pas quittée, et qui la pousse même à s'investir d'un devoir qui n'est pas le sien, Zelda est tout de suite plus mitigée lorsque Zi poursuit sur ses intuitions et le nombre de fois où elles l'ont précipitées dans une sale situation. Franchement ? Elle n'a jamais compté mais... J'dirais... Mmh... Une petite centaine de fois ? Quelque chose du genre, ouais. Tout ça pour lui rappeler qu'au final elle peut très bien se tromper sur Ari. C'est bon, c'est bon... J'ai capté ! Que le futur sera de toute façon le seul arbitre de leur débat, et le seul apte à délivrer un verdict. Un petit rire fuse ensuite lorsque Zi lui assure que justice lui sera rendue.Cool ! Et si tu sais pas qui est l'responsable alors dans l'doute, fume Levi ! Il y a de bonnes chances que ce soit lui, en plus. Si ce n'est pas en tant qu'exécutant alors ce sera sûrement en tant que simple psychopathe autonome.

Hein ? Non, c'est faux ! Elle rêve où la psychiatre est maintenant en train de lui dire que l'attention de June était nocive pour elle ?! Au contraire, ça m'a responsabilisée ! J'dis pas que j'ai toujours été très... ben... modeste ? C'est sûr que j'me la suis un peu pétée quand elle s'est intéressée à moi, ouais. Mais c'est aussi ça qui m'a poussée à m'investir dans l'camp. Ou que j'suis pas devenue une fragile comme Bonnie ou j'sais pas trop qui ! Elle peut trouver d'autres noms si elle lui laisse un peu de temps. Ca va venir tout seul. C'est pas l'attention de June qui était malsaine, c'est c'que j'en ai fait ! Parce qu'effectivement, on ne peut pas dire qu'elle ait beaucoup d'alliés sous le coude. C'est pas leur nombre qui compte, c'est leur valeur... éude-t-elle. Un Yu' vaut bien mille Maddie !

Et puis finalement c'est un ricanement léger qui résonne lorsque la psychiatre tente de lui rappeler que toutes les pièces ne sont peut-être pas de la même importance mais qu'elles sont toutes utiles, nécessaires à leurs façons. Oh, pitié... On dirait une pub pour l'inclusion ou j'sais pas trop quoi ! Et même si on pourrait le penser Zelda n'est pas du tout contre cette idée. Une part d'elle-même continue d'adhérer à cette vision simple - quoique rassurante - du monde. Ouais... Pour être honnête j'me faisais pas vraiment d'espoirs. Et du coup... J'imagine que d'ton côté ça n'a pas vraiment changé non plus ? T'sais, ton avis pour que j'réintègre l'armée ? Une amnistie générale était sûrement trop demander. Mais une partielle, ça peut le faire peut-être ?

Vous avez parlé de ça à votre mère ? Demande-t-elle en gardant une expression égale. Honnêtement, elle ne voit pas à quoi s'attend l'australienne à cet instant, si ça n'est à l'inquiéter davantage pour son cas. Cette honnêteté, cette transparence, avec laquelle Zelda affirme sans fléchir, l'étonne vraiment. Et lui cause un souci considérable. Et vous vous êtes déjà demandé ce qu'elle en penserait ? Elle porte une estime si profonde pour June, qu'elle en est à se demander si Lara a eu le droit à la même chose de son côté. Où votre amie, Kassandra ? Ajoute-t-elle alors.

Tout prend une tournure étrangement dérangeante à son sens, alors que la jeune femme enchaine finalement avec encore plus de ferveur. C'est faux ? Enchaine-t-elle. Quoi donc ? Le fait qu'il aurait mieux valu pour la sécurité et la santé mentale de Zelda que June s'abstienne vraisemblablement de la prendre sous son aile ? Qu'elle avise plutôt les fils qu'elle a placé sur chaque membre de son jeune pantin ? Que son désir de faire d'elle une progéniture de sa pensée n'a donné qu'une aliénée de la pensée rationnelle ? Vous appréciez la personne que vous êtes devenue, Zelda ? De devoir regarder par-dessus votre épaule constamment ? Interroge-t-elle. De vous méfier de tout, de tout le monde, et d'être seule ?

La réponse évidente est "non", notamment parce que dans le cas contraire, Zelda n'en serait pas rendue à la voir si régulièrement, à devoir aussi évoluer, changer, s'adapter. Je peux vous assurer que les deux n'ont pas donné des merveilles, qu'il s'agisse de cette attention malsaine ou de la fascination perturbante de Zelda pour June. Mais le pire ? C'est le reste. Une fragile ? Bonnie ? Avez-vous la moindre empathie pour ce que traverse les autres, Zelda ? Là encore, la réponse est évidente. Ou ne serait-ce que la moindre idée de ce qu'ils traversent, justement ? S'est-elle déjà posée la question ? Vous estimez que lutter contre ses démons est faire preuve de fragilité, donc, mais que faites-vous à votre avis ?

Depuis combien de temps l'australienne lutte-t-elle contre cette petite voix qui la pousse a systématiquement gâcher ses efforts ? Peut-être il y a-t-il une part de fragilité en vous que vous auriez bien besoin d'accepter, et de regarder plus attentivement, vous ne pensez pas ? Ajoute-t-elle. Peut-être qu'un point sur qui vous êtes aussi pourrait s'avérer nécessaire, poursuit-elle. Prenez le temps de vous écouter quelques instants, mais de vraiment vous écouter, parce qu'elle pourrait s'entendre pour de vrai. Et peut-être prendre conscience de ce qu'elle articule sans le savoir. Et donc ? Est-ce mal de vouloir tirer le meilleur de chaque personne pour faire avancer les choses ? S'étonne-t-elle de son rire. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle là-dedans, admet-elle. Du reste : Non, ça n'a pas changé, résolument pas.

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ANAPHORE

- Non, pas encore...

Ce n'est jamais facile d'expliquer ce genre de choses à sa génitrice. Zelda pense ce qu'elle dit mais dans le même temps, il n'explique pas de bonnes façons d'expliquer à un proche que vous allez devoir faire du mal pour garantir le bien. Faut qu'je trouve une stratégie avant d'lui en parler. Pour qu'elle comprenne. Parce que oui, la jeune femme s'est évidemment ce que Lara penserait de tout ça. Et toutes ses projections n'ont rien de bien optimiste. Et puis elle est encore sous l'influence des hippies, alors bon... Il faudra sans doute lui inculquer un peu de bon sens forwardien avant d'espérer la convaincre. Quant à Ka'... C'est un peu compliqué avec elle ces temps. On est un peu... en pause ? C'est comme ça qu'on appelle une pré-rupture, il semblerait. Et c'est un sujet sur lequel l'australienne n'a de toute façon pas envie de s'étendre.

Inexacte, plutôt, si tu préfères... poursuit-elle quand elle se rend compte qu'elle ne peut pas nier entièrement la part néfaste de l'influence de June. Et j'suis pas sûre qu'on se pose la question dans l'bon sens, en plus. L'important c'est pas vraiment de savoir si j'aime c'que j'suis devenue mais plutôt si celle que j'suis devenue a plus de chance de survivre que celle que j'aurais pu être, non ? Zelda esquisse une petite moue tandis qu'elle se demande si elle est claire, ou si Zi a compris ce qu'elle tente de dire. Dans sa tête ça sonne clair mais bon... Elle n'a jamais été la poétesse du coin non plus. Sans June j'viendrais à peine d'terminer l'école, non ? Et j'serais sûrement planquée dans un abri à chaque fois qu'l'alerte résonne. Alors... Ouais ? J'suppose que j'ai pas vraiment perdu au change. J'en sais rien, en fait. Non ? Elle écarte un peu ses mains, exposes ses paumes pour marquer son doute.  Ca n'en fera jamais qu'un de plus. J'dis pas qu'la méfiance c'est un truc cool. Ca demande des efforts, ça empêche d'être soi-même. Mais d'un autre côté... Si j'm'étais pas méfiée à certains moments, j'suis certaine d'une chose : j'serais plus là ! La défiance est saine dans ce monde. Tous ces actes, tous ces sentiments que la morale et les lois réprouvaient... Aujourd'hui, c'est ce qui les fait tenir.

Et c'est aussi ce qui empêche maintenant la jeune femme d'être appréciée, ou de savoir comment capter le respect des autres. Tu veux la version pour la presse ou celle pour les actionnaires ?  souffle-t-elle quand Zi lui demande si elle se soucie seulement de ce que traverse les autres. Okay, va pour la vérité alors ! Non ! J'ai trop à faire avec mes propres soucis pour en plus devoir m'soucier d'ceux des autres. On traverse tous, tout l'temps, des phases de merde. C'est comme ça. L'angoisse et l'inquiétude sont devenus la norme. Et encore heureux. Il faudrait être complètement cinglé pour se sentir à l'aise dans ce monde. Mais j'me soucie quand même de quelques personnes, hein, j'te rassure. Ton ex, Ka', Clay, mes sbires... Même toi ! Alors non, on ne peut pas la résumer à la meuf dénuée d'empathie. Juste à celle qui ne peut pas se permettre d'en témoigner trop, au risque de sombrer elle-même. Et mes démons sont réels, tu sais ? Ce qui sous-entend de facto que les problèmes des autres lui semblent souvent insignifiants par rapport à ce qu'elle traverse.

J'veux bien, moi, hein ! Voir ma fragilité et tout le bordel ! s'emporte-t-elle un peu par la suite, alors qu'il est question de faire face à ses faiblesse et de définir qui elle est. J'te l'ai dit, ma démarche est sincère. J'suis pas venue pour rien. Elle veut comprendre, Zelda. Ce qu'elle est. Et si elle est ici c'est parce que l'introspection ne l'a justement pas aidée. Toi tu te bornes à rester une psychiatre avec moi et Yu à me rassurer ! Ou quelque chose du style en tout cas ! Son tuteur est vachement plus complexe. Ka' est au moins encore un peu amoureuse donc elle est pas neutre non plus. C'qu'il me faut, c'est un ami ! Quelqu'un qui me dise que j'suis un peu une merde, ouais, mais pas tant qu'ça non plus. Tu comprends ? Juste quelqu'un de franc, qui n'est pas tributaire de sa loyauté, de son hypocrisie ou des impératifs de son métier.

Quant à sa remarque sur l'inclusivité et la réaction qui s'en suit... Oh non, c'est très bien d'faire croire à des gens qu'ils sont tous égaux, j'dis pas ! Mais ce n'est que la théorie, ça. De la politique, des beaux mots. Mais franchement... Qui gobe encore ces conneries ? La loi du plus fort à toujours prédominé. Vouloir rassembler est une chose, nier l'évidence en est une autre. Non, tout le monde n'est pas égaux. Il y a les forts, et les autres. Et ça, c'est un fait que l'agonie de la morale n'est plus du tout apte à camoufler. Franchement, Zi... Tu y crois vraiment à ces conneries ? L'meilleur de chaque personne, parfois, ça reste pas grand chose... Elle pense aux vieux, par exemple. Ou à ces civils qui osent se plaindre le soir au Summer's alors qu'ils n'ont pas mis le pied à l'extérieur depuis des mois. J'suis pas une pétasse, okay ? Mais on vit pas dans l'monde des bisounours, chaque jour j'peux l'constater. Et j'en ai un peu marre qu'on m'parle de respect, de tolérance, d'empathie et d'tous ces trucs alors qu'en parallèle on torture des gens, on en encule d'autres et tout le touin-touin. Quand on les invite encore pas carrément à bouffer chez nous pour les empoisonner ! il y a toujours ces deux discours. On est des bâtards, ou non ? Faudra s'décider à un moment... Alors ouais, elle en a marre d'entendre toutes ces conneries sur ce qu'il faudrait faire. Parce qu'au final c'est toujours le pragmatisme et l'intérêt qui priment.

Ouais, honnêtement, j'm'y attendais... Pour l'armée. Mais elle aura au moins essayé et puis elle a l'avantage de ne pas être déçue. La jeune femme pousse un long soupir avant de reprendre. Ca t'dit d'laisser tomber deux minutes ton masque de psy et juste qu'on parle comme des potes ? Vas-y, dis-moi c'qui va pas chez moi ! Cette distance que Zi est obligée de placer entre les deux la freine dans son désir de s'exprimer. Elle ne veut pas un robot, elle veut une humaine. J'insiste, hein ! Pas de psychiatrie ! Qu'est-ce que tu m'dirais si j'étais placée en famille d'accueil chez toi, que j'me mettais à m'comporter comme d'habitude et qu't'étais obligée d'm'engueuler ? Elle peut voir ça comme une sorte de jeu de rôle si ça lui chante. C'est d'ailleurs exactement ce que c'est, dans le fond. Et interdiction de dire que'tu engueules jamais les gens gnagnagna ! Va falloir monter au front !

Vous pensez que c'est l'influence qu'elle reçoit qui l'empêcherait de valider votre projet d'avenir ? Est-ce que vous vous verriez lui parler de ça lorsqu'elle était encore seulement votre mère, et pas une représentante de Nisqually ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils. Parce que pour avoir parlé à Lara, Zi ne voit pas un seul monde où la blonde pourrait accepter un discours de ce genre de la part de sa fille, et peu importe comment elle le présente. Parce que le problème n'est pas la forme, c'est le fond. Et c'est ce que Zelda s'évertue à ne pas comprendre, en plongeant la tête dans le sable de plus belle. Que s'est-il passé ? Questionne-t-elle. Qui est à l'initiative de cette pause ?

La voilà désormais qui essaie de tourner la chose à son avantage : Non Zelda, ma question est extrêmement bien posée, tranche Zi d'un air ferme, sans sourciller, ou s'enthousiasmer de la débrouillardise de l'adolescente. Elles ne sont pas dans un espace de négociation, où les détours entre le point A et le point B sont admis. Il n'y a qu'une ligne droite à tracer. Et l'australienne peut bien se rouler par terre pour ne pas avoir à le faire, la chinoise n'entend pas s'y intéresser. Et vous n'y répondez pas du tout, est-ce parce que vous savez que la réponse n'est pas à la hauteur de vos efforts pour correspondre à l'ambition de June ? Parce qu'aussi loin qu'elles en parlent, on ne peut pas dire que le résultat soit pertinent.

Il y a une crevasse sans fond entre ce qu'était June et ce qu'est Zelda aujourd'hui. Elle ne sait pas qui de l'une ou l'autre a vraiment retournée le crâne de Zelda, mais les deux en sont probablement responsable. C'est vrai, mais à vous méfier comme vous le faites, vous êtes incapable d'établir un lien social durable. Au bilan, vous n'êtes personne non plus, est-ce que vous y gagnez au change ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils : Et pourquoi n'avez-vous pas cet ami ? Elle ne le sera pas elle-même, clairement. Vous vous croiseriez dans la rue, vous vous entendrez parler, auriez-vous envie d'apprendre à vous connaitre ? En toute honnêteté. Vu sa capacité à s'agacer et se blesser pour les propos des autres, elle en serait franchement étonnée.

Le reste ? La voilà qui fronce encore les sourcils, et ne s'enthousiasme pas davantage de la réaction de Zelda : Bien sûr que j'y crois, répond-t-elle très sérieusement : Vous voulez me juger pour ça ? Faites-le. Tout ça en dit plus sur vous que sur moi, et ça n'est pas beau à voir. A la fin de la journée, je suis en paix avec ma conscience, je ne suis pas en lutte sur ces questions avec moi-même, parce qu'elle a seulement admis ce qui est de l'ordre naturel. Nous savons toutes les deux que si vous êtes là, c'est que la réciproque n'est pas vraie, ajoute-t-elle, plus incisive dans ses propos : Le bien commun m'importe bien plus que mon bien propre. Notamment parce que j'ai compris que le second découle du premier, tout simplement. Il n'y a rien de mal, de drôle à y contribuer, ajoute-t-elle.

Donc vous voulez quoi ? Que le groupe auquel vous appartenez s'affiche clairement comme hostile à tout, pour votre vision de l'avenir ? Qu'il s'en prenne à d'autres pour votre confort ? Ce point aussi, vous voulez en parler à votre mère, ou à la main qui nous nourrit ? Zelda n'a pas la vue sur les implications stratégiques. Du reste, Zi reste impassible. A nouveau, l'australienne tente de prendre la main sur leur rendez-vous, d'en imposer la tournure. Ce n'est pas comme ça que ça se passe, Zelda, annonce-t-elle. Je ne suis pas votre pote, et ne le sera jamais. Et vous êtes assez grande désormais pour savoir ce qui ne s'adapte pas chez vous, n'écoute-t-elle jamais ce qu'on lui dit ? Vraiment ? Ou l'oublie-t-elle quand ça ne l'arrange pas ?

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ANAPHORE

- J'crois surtout qu'ma mère et moi on a pas mal de choses à rattraper, avant ça !

Et Zelda n'a pas envie de se projeter dans cette discussion qui, oui, sera forcément désagréable. Pourtant l'adolescente n'entend pas l'esquiver non plus. Ce n'est pas son genre. Seulement comme elle l'a indiqué à Zi, il lui faut auparavant mettre en place une stratégie. Et plus que tout, retrouver sa mère. Du coup j'sais pas, j'me disais que c'était plus malin d'attendre un peu avant d'lui dire qu'on aura besoin d'bouffer son groupe un jour ou l'autre. J'ai bien fait, tu crois ? Une fois n'est pas coutume c'est derrière l'insolence et l'ironie que l'australienne se réfugie lorsque les sujets deviennent trop pesants, trop intimes. Ou que les discussions ne suivent pas le cours qui lui plairait. Et pour être honnête, non, j'pense pas que la mère comprendra ! C'est à la femme que j'vais devoir m'adresser. À son bon sens et à sa logique ! Quelque part Lara était cheffe d'entreprise. Et elle sait certainement qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs !

C'est pas pour parler d'mon couple que j'suis venue ici aujourd'hui, Zi... élude-t-elle lorsque la psychiatre s'intéresse à Ka' et à l'origine de leur pause. C'est un truc que j'préfère garder pour moi, d'acc ? Laisse-moi au moins ça ! Une petite once d'intimité et la possibilité de ne pas s'attarder inutilement sur ce qui la fait souffrir, mais qu'elle peut gérer seule. Elle préfère encore largement parler de June et de ce leg négatif qu'elle a pu lui laisser, et qui l'handicap encore aujourd'hui si l'on se fie au propos de la professionnelle. June était une femme exigeante ! Et j'suis pas débile, je sais bien qu'j'ai passé ma vie à la décevoir. Mais pas seulement. Il y a eu du bon aussi. Mais c'est pas elle qui m'a forcée à la suivre. Et c'est pas d'sa faute si j'aime pas celle que j'suis devenue, non ! Elle ne va pas s'avouer à nier ce qu'elle a déjà avoué plutôt. Elle n'est pas en accord avec le femme qu'elle devient. Mais peut-être que c'est juste un trouble normal qui accompagne le passage à l'âge adulte ? Quelque chose du genre ?  

La suite de la thérapie lui donne surtout l'impression d'être la grosse merde de service. Zelda se contente de hausser les épaules puis de décocher un regard noir à la psychiatre lorsque cette dernière lui demande pourquoi elle n'a pas vraiment d'amis et si elle voudrait créer un lien avec elle-même si elle se croisait dans la rue. En fait t'essaies d'm'envoyer en dépression, là, non ? C'est quoi ces questions... Tu m'arrêtes si j'me trompe, hein... Mais ton but c'est pas d''m'aider à aller mieux ? Alors lui rappeler à quel point elle peut parfois se sentir seule, pour elle, ça ressemble carrément à une invitation au suicide.

Et il en va de même pour les réponses suivante d'une Zi qui tient invariablement à son rôle de psychiatre, et à la distance que ça implique entre elles. Une forme de rejet médical, en somme. Ou juste une bonne excuse. Si bien que lorsque son aînée lui affirme qu'elle croit à ce qu'elle dit, Zelda soupir de contrariété. J'sais même pas si tu m'dis la vérité ou si tu me manipule pour ta thérapie, là ! Comment tu veux que j'te fasse confiance, j'suis même pas sûre d'savoir vraiment à qui j'm'adresse... La doc, ou la femme ? Le robot, ou cette personne qu'elle n'est même plus sûre d'avoir rencontrée ?

Ca ne change pourtant rien à ce qu'elle pense. Et le caractère de Zelda s'est suffisamment affirmée pour ne pas croire sur parole ce qu'on lui dit. Spécialement lorsqu'elle est convaincue du contraire. Ce n'est pas un diplôme qui la fera changer d'avis. Dans ce bureau, finalement, ce ne sont que deux avis qui s'affrontent. Rien de plus.  Donc ta vision est la bonne et la mienne est complètement fumée, c'est ça ? résume-t-elle avec ses propres mots, et en accord avec ses impressions. Tu peux me prouver que j'ai tort, au moins ? Ou tu m'balances juste ta propre impression ? L'australienne l'invite du bras à lui exposer ses arguments. Elle préfère parler des fait vérifiables que de faire de la philosophie dans le vide. Non, j'te promets ! J'ai quelques nuances de gris en stock ! S'afficher comme hostile n'apporterait rien et il existe plusieurs façons d'atteindre son objectif.  Quoique si en fait, c'est ça ! Dans les grandes lignes ! J'compte pas rouler sur tout le monde, seulement sur ceux qui considéreront que me rejoindre n'est pas dans leur intérêt ! Et j'le ferai comme il faut, j'ai pas non plus dans l'idée d'massacrer les réfractaires en masse, comme au moyen-âge ! Les meneurs suffiront largement.

C'est quoi, l'autre option ? Compter sur la bonne volonté de tout le monde ? On n'a pas le temps ! C'est pas si compliqué qu'ça à comprendre, non ? Elle n'a pas fait les calculs mais elle est sûre que l'humanité n'est pas en train de se relever. Combien de morts déplore-t-elle pour chaque naissance ? On est au bord de l'extinction et on peut pas s'permettre de jouer aux petites tribus qui s'disputent le contrôle d'une foutue ville ou d'un simple État quand dehors, il reste encore un monde entier à reprendre ! Elle pointe la fenêtre de son index pour évoquer ces terres qui s'étalent bien au-delà de Seattle. On en termine avec New Eden, les Oblivions et ensuite on fout tout l'monde au pas et on s'étend ! Point barre ! Et si la psychiatrie la définie comme dangereuse,  instable ou même folle, qu'est-ce qu'elle s'en fout ? C'est la seule option qu'il leur reste ! C'est les empires qui conquièrent le monde, pas des bandes de clowns disparates qui n'pensent qu'à leur cul ! Et New Eden a au moins compris ça. On ne reconstruit pas un monde avec des bons sentiments, mais avec des armes et le courage de faire ce qui doit être fait.  Mais tu vas p't-être me dire qu'l'humain est pétri d'bon sentiments et qu'il faut lui laisser une chance de trouver une solution tout seul, à son rythme ? Qu'il suffit de faire confiance aux autres, aussi, tant qu'à faire ? Ceux qui ont déjà essayé à de multiples reprises de les exterminer, qui peuvent passer d'amis à ennemis - et inversement - en un claquement de doigts ? T'as l'impression qu'ça a bien fonctionné jusqu'ici ? Elle est où, la paix ? Et toi alors ? T'es même pas foutue d'être une amie quand j'te dis que j'ai besoin d'en avoir une ! Alors comment s'entendre avec des inconnus pour travailler ensemble, sans la menace du fusil ou du fouet ?

Vous avez en effet besoin de renouer avec votre mère si vous pensez que la femme pourrait comprendre le sens logique de cette démarche, souffle-t-elle. Pour ça, Zi n'aura eu besoin que d'un rendez-vous avec Lara pour le savoir. Il n'y a rien de mauvais chez cette femme, elle est une louve qui veut protéger son enfant, mais elle ne cherchera pas à nuire à qui que ce soit volontaire et en premier lieu. Ses réactions sont justement des réactions pour protéger, pas pour attaquer. Parce que vous parliez à l'une ou l'autre, il est peu probable qu'elle accepte qu'on porte préjudice à ce qu'elle créé en compagnie des siens, tout comme vous n'aimeriez pas qu'on ébrèche Fort Ward d'une quelconque manière, appuie-t-elle.

Le reste l'interroge : Donc il y a ce sujet qu'on évite ensemble. Pourquoi ? Est-ce récent ? Avant, ou après le décès de June ? C'est dommageable, puisqu'à travers le lien avec Kassandra, Zelda est sans doute plus humaine et empathique qu'avec n'importe qui de vivant ici. Vous me parlez sans cesse de votre franchise, dans le fait de dire les choses sans détour, je ne suis pas là pour vous passer la crème dans le dos en vous encourageant dans des positions socialement intenables pour vous, ça n'est pas lui rendre service que de maintenir l'illusion : Mais quand on fait la même avec vous, vous trouvez ça incorrect ? Culotté.

Vraiment culotté. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? L'interroge-t-elle. Pourquoi fait-elle aux autres ce qu'elle ne veut pas subir ? C'est pourtant le socle de tout ce qui fait les liens entre les gens. Quand on se dit prêt à tout dire, il faut être prêt à tout entendre, non ? C'est ce qui lui parait logique. Zelda ne veut pas de compromis, parle d'intransigeance. Mais pour les autres. Pas pour elle. Et elle est prête à faire courir des risques pour tout le monde. Encore une fois, pas pour elle, parce qu'il faudrait composer avec les conséquences, et sa part de responsabilités. Ce n'est jamais comme ça que ça fonctionne pourtant.

Est-ce que je parle d'oppositions ? Questionne-t-elle en fronçant les sourcils : Est-ce que j'ai dit avoir raison, que vous aviez tort ? Parce qu'elle n'en a pas souvenir. Si les autres ne fonctionnent pas comme vous le faites, c'est qu'ils ne le font pas de la bonne manière ? Donc nous sommes des clones les uns des autres ? Et puis rien d'autres ? Les argumentations ne sont pas à structurer en fonction de ce qui est pertinent selon votre opinion Zelda, ce monde est peut-être nouveau mais nous y vivons depuis sept ans, et nous traversons des crises humaines que l'Histoire a déjà connu, la forme est à peine différente de ce que nous subissons désormais, analyse-t-elle.

Je n'ai pas découvert de nouvelles pathologies psychiatriques depuis que ça a commencé, cette apocalypse n'a rien créé si ce n'est un virus, le reste, ils peuvent en parler, des pays entiers ont vécu des périodes de pandémie et de guerre civile semblable, pour des trésors, l'or noir ou l'or bleu, des massacres au nom de Dieu, et d'autres horreurs sans pareilles mesures. Des morts qui se relèvent ? Ce n'est que la cerise sur le gateau. Vous voulez parler de fait ? Vous avez tout intérêt à être bien accroché à votre savoir tangible, parce que je n'ai pas volé mes diplômes et je n'ai pas toléré moins que l'excellence dans mon parcours, avertit-elle avec un bref sourire.

Manière de lui dire qu'il y a des combats qu'il vaut mieux choisir. Tout comme on n'affrontait pas June dans des joutes verbales, mieux valait ne pas la chercher sur un terrain universitaire. Du commun des mortels de Fort Ward, Zi était probablement la plus cultivée et de loin la plus curieuse. Donc vous voulez réappliquer une politique qui a nui à Fort Ward, et notamment à certaines de vos proches, comme Madame Votakiova, c'est bien ça ? Questionne-t-elle. Les politiques expansionnistes sont justement celles qui ont le plus nui aux populations et causés des milliers de massacres pour des prétextes discutables, ça n'est pas ce qui permet d'élever la société, les conflits et les guerres n'engendrent que des maladies et de la violence, l'humanité s'est construite pendant des millions d'années, vous ne reverrez pas la civilisation d'avant de votre vivant, Zelda, ajoute-t-elle.

Mieux vaut qu'elle se fasse une raison rapidement, parce que ça n'existera pas pour elle. Zelda a peut-être quinze ans de moins qu'elle, ça ne changera rien à cet état de fait. Du reste, Zi reste parfaitement impassible alors que sa jeune interlocutrice tempête avec frustration, comme à chaque fois qu'elle n'obtient pas ce qu'elle veut en trouvant ça parfaitement injuste. Elle oublie sans doute qu'il n'y a rien qui l'oblige à répondre à ses désirs impérieux si elle n'en a pas envie. Je ne suis pas là pour combler vos exigences parce que vous tapez du pied. Vous pouvez aussi vous roulez par terre en hurlant si vous le voulez, le tapis est propre, précise-t-elle en venant simplement le noter sur son carnet.

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ANAPHORE

- J'vais faire comme si tu prétendais pas connaître ma propre mère mieux qu'moi, d'accord ?

Il n'y a même pas à débattre. Peu importe le temps que Zi a pu passer avec Lara, elle ne peut pas prétendre la connaître. On peut prétendre à ce genre de choses lorsque l'on passe de longues années aux côtés d'une personne. On s'est mises d'accord : elle finira par venir habiter à Fort Ward. Ces emplumés n'sont pas les siens, seulement une étape sur la route qui la conduit jusqu'à moi ! Ca, c'est pour la forme. On est plus nombreux, mieux armés, mieux équipés ! On a un putain de labo, un aérodrome, plusieurs avant-postes. J't'assure que ça fait bien longtemps que j'me sens plus menacée par une bande de clowns qui jouent aux indiens ! Ce sont les gros poissons qui bouffent les petits, pas l'inverse. C'est l'une des règles immuables de la nature. Les deux groupes ne sont pas égaux. Sauf, peut-être, sur cette foutue Charte des Droits de l'Homme que personne ne s'est de toute façon jamais amusée à respecter.

J'sais pas, p't-être parce que c'est ma vie privée ? Elle ne comprend pas l'insistance de Zi, Zelda. Et elle voit mal comment être plus claire que ça. Ou parce que j'ai de toute façon pas de réponse sensée à te donner sur le sujet ? C'est trop frais, trop vague. Et elle ne répétera pas une troisième fois qu'elle n'a pas envie de s'éponger sur ses problèmes de coeur. Puis j'te demande pas d'me passer d'la pommade dans l'dos, juste de pas me maintenir la tête sous l'eau ! C'est finalement à se demander si le gris existe dans les nuances qui séparent le blanc du noir, chez Zi. Et n'viens pas m'parler d'franchise alors que ça fait des mois que j'te raconte ma vie et que j'ai toujours pas la moindre idée de c'que tu peux penser de tout ça... Elle s'en fout de ce que peuvent dire les livres de science. Il lui faut celui d'une personne qui semble au moins comprendre ce qu'elle ressent. Et pas seulement d'un point de vue médical.

Et au final elle a parfois même l'impression d'être celle qui doit présenter ce nouveau monde à la psychiatre. Ce qu'il implique pour elles, comme pour les autres. Parce que le monde fonctionne comme ça ? Il y a toujours deux poids, deux mesures... Que répondre de plus à cette question. Il suffit d'observer. Est-ce que la société a seulement été juste, un jour ? Ce mot n'a plus de sens. Il n'y a que les nostalgiques qui osent encore brandir la justice comme étendard. Qui s'y rallierait, de toute façon ? Sinon des gens désirant contenter leur propre égoïsme, leur désir de vengeance ? Et il n'y a rien de paradoxale à vouloir donner son avis et à ne pas vouloir s'infliger celui des autres en retour. À part, bien sûr, si l'on considère que ça ne se fait pas parce que... j'sais pas, c'est malpoli ? C'est sûr que c'est horrible à porter comme étiquette. Et on y revient, donc. La morale, la politesse, les règles...

Ok, très bien ! Donc aucune de nous deux n'a raison, ça m'va très bien... Après tout si Zi accepte l'idée qu'elle n'a pas forcément raison alors Zelda veut bien faire un pas dans son sens. Maintenant il demeure tout de même un petit détail gênant. Du coup maintenant, forcément, j'suis obligée d'te demander... Pourquoi pour être qualifiée saine d'esprit ou guérie, j'vais devoir quand même me ranger derrière ton avis ? Parce que c'est aussi d'ça qu'il s'agit, non ? Me conformer à tes attentes pour obtenir ton autorisation de rejoindre l'armée ! Elle veut bien jouer le jeu, mais pas accepter de force la vision du monde des autres. Et à l'inverse, est-ce que j'mérite vraiment d'être ici si l'on considère que j'ai une chance d'avoir raison ? Elle écarte ses paumes. Admettre que personne n'a raison mais considérer que ne partager son avis la place d'office dans les cinglés, les personnes dangereuses ou les rebelles, ce n'est pas là qu'il y a quelque chose de paradoxale ? J'te rejoins parfaitement ! L'argumentation doit se baser sur des faits ! Et les faits sont ce qu'ils sont, même si j'me contente de ceux que j'connais : Seattle est toujours aussi fragmentée qu'il y a quelques années ! Même plus, en fait, vu qu'on doit composer avec des bigots et des trouducs en plus, maintenant ! Sans parler des rôdeurs qui évoluent sûrement plus rapidement qu'nous ! New Eden et les Oblivions, pour ne citer qu'eux. Ca, c'est des faits ! Là encore, Zelda ne demande qu'à être convaincue du contraire. Mais elle ne croit pas que quelque chose lui échappe.

Mais Zi poursuit elle aussi sur sa lancée. Elle affirme que la politique de l'expansionnisme ne peut que nuire et l'australienne se fend d'un petit ricanement désabusé. Très bien ! Alors optons pour la politique du bonheur et de l'attentisme ! C'est sûr qu'ce sera tellement moins dommageable ! Mais puisque visiblement on peut survivre d'amour et d'eau fraîche pendant que l'humanité se regroupe comme une seule et grande famille. Et ça, avant même d'être complètement éradiquée par les rôdeurs et leurs produits dérivés... Franchement elle ne voit pas quoi répondre d'autres. Cette discussion perd peu à peu de son sens. Et au cas où, oui, la guerre, c'est crade ! Et ce n'est sûrement pas la psychiatre qui va le lui apprendre. Mais c'est aussi le moteur de l'humanité ! C'est pendant les guerres qu'on progresse ! Pas en stagnant le cul sur un canapé, en se repliant derrière ses murailles ! Et ça ça vaut pour June comme pour la politique qui continue encore d'être appliquée depuis son décès. La lâcheté ne mère nulle part.

Mais... quoi ?! Elle ne sait pas si elle a réussi à énerver Zi, Zelda. Mais ce qui est sûre c'est qu'elle n'est clairement pas à deux doigts de se rouler sur le sol. Cette remarque de la psychiatre la laisse perplexe. J'exige rien du tout, Zi. J'te demande simplement de m'parler en laissant tomber ta blouse de psy' quelques instants... C'est peut-être la demande la plus humaine qu'elle ait adressée à quelqu'un depuis bien longtemps, l'australienne. Mais tu peux être rassurée, hein. J'ai passé l'âge d'me rouler par terre parce que ma doc' refuse d'me filer une sucette... Et si c'est l'avis que la professionnelle se fait de sa patiente, c'est sûrement qu'elle n'est plus aussi digne des diplômes qui sont accrochés à son mur qu'autrefois. Tu t'sens apte à continuer ou tu veux arrêter là ? Peut-être pour reprendre ses esprits ?