The Walking Dead RPG

Je serre mes mâchoires a m’en briser les dents. J’essaye de prendre sur moi mais plus je ravale plus je charge la bombe qui menace vraiment de péter au pire moment. La haine mêlée de colère que j’éprouve pour la femme qui creuse a coté de moi est presque palpable.

Mes coups de pelles sont violents, ca a le mérite d’être efficace, même si le sol n’en méritait pas autant. Tous mes muscles sont tendus tellement je dois faire des efforts pour n’enfoncer la pelle que dans le sol et pas ailleurs. Sauf que ca devient tres tres tres compliqué, surtout quand elle se rate et me fout de la terre sur les bottes.

Ca aurait été n’importe qui d’autre, je me serais marré, voir, j’aurais répliqué gentiment pour le jeu, mais pas elle. Je lui porte un regard noir et respire un grand coup avant de cracher un :

« J’espère que t’es fière de toi.»

Rageusement je plante ma pelle au sol avant de froidement ajouter :

« Toute cette merde c’est ta faute putain ! »

Je n’oublierai rien de toi. Je me redresserais à jamais en ton nom, baignant dans le sang ce monde condamné

Spoiler:

Un soupir m'échappe. Je ripe avec ma pelle, l'envoie au mauvais endroit et voilà qu'Isha se dit que c'est le bon moment pour me casser les ovaires. Je tourne un regard vers lui en le scrutant, figée dans mes gestes. Le regard que je fixe sur lui en dit long déjà sur ma fatigue, ensuite sur mon état de nerf. Qu'est-ce qu'il y a ? que je grogne alors. Putain, son accusation hasardeuse me pète les glaouis tranquillement là.

On a pas idée de faire chier comme ça pourtant... Quelqu'un a pissé dans ton whisky ce matin, c'est pour ça que tu fais la gueule ? Non, je sais que c'est à cause de moi. Dans la lubie soudaine d'Isha, je suis responsable d'un truc. Mais certainement pas d'avoir pissé dans son whisky, je me respecte quand même. Tiens, tu veux des raisons de te plaindre ? J'enfonce la pelle dans le sol, et reviens lui en mettre sur les jambes. La prochaine c'est dans la gueule si tu parles pas correctement, que j'annonce d'un ton sec.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Quel whisky ? »

Même si je pense froncer les sourcils 1 secondes pour essaye de me souvenir si j’ai eu le droit a du whisky ce maton et cette histoire de pipi, je me recentre rapidement. Je reste a la regarder avec un air de « a ta place je ferais pas ca » quand je la vois prendre sa pelle et m’en refoutre un peu plus. Sans deconner? On en est là? Je regarde mes pieds avant de relever on regard noir sur cette femme qui joue avec le feu. Je souffle par les nasaux comme un taureau prêt a charger, puis, avec un ton bien froid et un sourire mauvais :

« Tu veux vraiment jouer a ca ? »

Je prends rapidement un mélange de neige et de terre gadouilleuse que je lui lance en pleine tronche. Etrangement, ca ne me fait même pas de bien. Avec une rage froide qui s’enflamme un peu plus je continue :

« Je te parle comme tu mérites ! Tu aurais pu éviter tout ca, mais non ! T'apprends jamais rien ! Georges c’était une connerie ! Rester a Seattle quand il fallait partir c’était une connerie ! MAIS LA PUTAIN ?? C’est moi qui suis censé être le débile dans cette histoire alors pourquoi Yulia ? Pourquoi ? »

Je la regarde avec un dédain plein de jugement m’attendant a une excuse vaseuse comme la neige sous nous pieds.
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Je n’oublierai rien de toi. Je me redresserais à jamais en ton nom, baignant dans le sang ce monde condamné

Spoiler:

Je me reçois de la neige dans la tête et me fige de plus belle. Espèce de tête de cul, qu'est-ce que tu viens de faire ?! Je balance ma pelle au sol et, tendue comme un arc, je suis à deux doigts de me jeter sur lui pour lui frotter le visage sur le sol : Je vais te refaire la gueule, Isha ! Que je lui annonce avant d'être désamorcé par l'engin en face de moi qui m'engueule en plus de ça.

Je comprends même pas de quoi tu parles... Putain mais y'a des jours comme ça où vraiment, on ferait mieux de rester couché. Il faut que je fasse quoi hein ? Que je lui demande : Partir ? Qu'est-ce que ça change ? Ils savent pas que je suis ici, ils sont là pour eux, je désigne le domaine : Rester ? A trois contre quarante, en laissant les autres prendre dans la gueule, dont ta femme, dont tes enfants ? un peu de sérieux. Ou alors crever ? C'est ça que tu veux, non ? Que j'en crève, après tout : ça te fera un poids en moins, c'est ça ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Je ricane avec mépris quand elle m’annonce vouloir me refaire la gueule. J’ai presque envie de lui dire de prendre un ticket en me demandant si je me ferais engueuler si je la dérouille. Je pourrais juste lui écraser la gueule dans la neige ? Je sais même pas si ca me ferait du bien. Putain il ferait quoi Jaime a ma place ?

« Sérieusement ? ce qu’il aurait fallu c’est que tu cogites bordel de merde !!! Maintenant que tu crevé ou pas va pas rattraper la merde que t’as foutoue parce que je sais même pas ou il est ton problème. »

Je fais un grand geste et plus je parle, plus je m’anime. La colère, la douleur, la haine, tout ca a bien macère et ressors avec des relans acides :

« J’avais réussi a pardonné pour Georges, je l’ai toujours mauvaise pour le Merchant. Si vous aviez pas fait de la merde, ma vie aurait pas été aussi bousillée, mais je pense que tout le monde s’en branle. Par contre, ce qui se passe ici, je sais même pas comment tu arrives à ne pas t’étouffer dans la culpabilité !! Combien de personnes vont crever ou être détruite par ta faute ? »

Je la fixe, retrouvant une contenance de froideur rageuse :

« TU SAVAIS POUR LES PIRATES ! TU SAVAIS MIEUX QUE PERSONNE! A aucun moment tu t’es dit qu’ils allaient revenir, ne serait ce que pour recup leur bateau ? Qu’il y aurait un retour de flamme ? Comme avec les NE quoi ! Ensuite ca vous tombe sur le coin du nez et vous êtes tout surpris !? »

Ceux qui sont avec nous ont arrêté de travailler pour nous regarder. Perso, je m’en branle. Je sais très bien que je suis un mal utile pour presque tout le monde ici et je suis trop dans ma fureur pour me contenir parce qu’on a des témoins. Je ne cache pas mon mépris avant d’aboyer un :

« ALORS POURQUOI YULIA ??? POURQUOI VOUS ETES RESTES ?!! Et ne vas pas me dire que vous aviez pas le choix ! Meme Kistap était plus sur que la ou vous etes ! »

Je n’oublierai rien de toi. Je me redresserais à jamais en ton nom, baignant dans le sang ce monde condamné

Spoiler:

Parce qu'on en pouvait plus, Isha ! Parce qu'on avait besoin de se poser ! Je fulmine, ses accusations sont putain d'injustes et sont juste un tison retourné dans une plaie encore à vif : Parce qu'on était en train de crever la gueule ouverte sur les routes ! Qu'on pouvait plus rien faire d'autres, qu'on était en train de mourir à petit feu, du froid, de la faim, de toutes les maladies qu'on était en train de chopper ! Et que pour une fois, on pouvait s'poser, reprendre notre souffle, on a pas voulu abandonner directement et partir comme des putains de pleureuses, ENCORE ! Je hurle cette fois en m'approchant d'un pas de lui : Parce qu'on en a plein le cul de devoir quitter les endroits qu'on investie, de recommencer, encore et encore les mêmes choses, sans jamais se défendre !

J'ai du mal à reprendre mon souffle, je suis tellement tendue qu'certains sont en train d'poser leurs outils pour intervenir au cas où : J'ai rien demandé sur tout ça ! J'ai pas demandé que les pirates me violent en bande sous les yeux d'Lex ! J'ai pas d'mandé à les ramener, et tu sais quoi ?! ILS SAVAIENT MÊME PAS OU ÉTAIT NOTRE PUTAIN D'PLANQUE AVANT QU'ON NOUS BALANCE ! Ma voix a des relans de désespoir en lui hurlant ça en plein visage : Alors remet pas ça sur ma gueule ! Je force personne à s'battre ici ! Je force aucun des gars qui vient d'arriver à s'sacrifier ! Ils savent qu'ils sont sur une liste, qu'ils sont les prochains ! Ils ont pas eu besoin d'moi pour que cette menace pèse sur eux ! Putain mais quel connard : Et j'te trouve super mal placé pour l'ouvrir alors que tu étais pas là ! Tu en sais que dal de ce qu'il s'est passé et tu te permets d'ouvrir ta gorge comme une pute devant son client ?! J'hallucine : Mais va te faire foutre, Isha !

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Je sais pas qui fulmine des deux mais c’est sur qu’on est parti pour un concours de postillons. Je reste a la toiser froidement comme je le fais quand je toise une proie. Sans me rendre compte ma position a changé. Mon corps ces doucement mais surement placé en position pour contrer une attaque ou sauter a la gorge, alors que mon esprit analyse chaque petite syllabe, chaque mimique de ce que je peux lire sur les traits de Yulia. Cette femme qui avait été ma patronne, que j’avais suivi un peu trop aveuglement, sauvée des NE et accepté l’autorité même sans être en accord avec elle. Comme un chien quémandant des miettes d’affection et de reconnaissance, j’avais fait ventre a terre même quand je savais qu’on n’allait pas dans le bon sens.

Il n’y a plus colère ni haine sur mon visage, juste une écoute presque animale avec cette soif de comprendre une mécanique qui m’échappe, de trouver quelque chose que je cherche encore dans ces autres qui passent leur vie a me décevoir et me blesser. Même si ses arguments sont entendables, j’imagine, rien ne me va. Je fais non de la tete quand elle me ressort un refrain que j’ai déjà entendu. « Il ne savent pas où on est ! on reste ! » On se croirait au Merchant. Je me raidis et ma voix se fait d’une douceur menaçante quand elle me dit que je n’étais pas là :

« Je te déconseille vivement d’aller sur ce terrain là Yulia. Tu n’as pas idée de ce que j’ai perdu a cause de toi et du cauchemar que je suis condamné a endurer encore sans être sur d’en être délivré un jour… donc t’inquiète pas, m’envoyer me faire foutre, tu l’as déjà bien fait et j’ai pas fini d’en chier.»

C’était elle qui avait attaché une chaine autour de mon cou, qui m’avait lancé dans une traque sans fin ou je n’arrivais qu’a me noyer. C’était a cause d’elle que j’avais perdu tout ce qui avait compter a mes yeux. Yulia était l’incarnation de ma perte. c'est presque calmement que je lui dis:

« Tu as raison, je ne sais pas tout. Mais tu es la cheffe, tu es responsable de ton groupe. Tu savais qu’il y avait un risque et tu as décidé de le prendre, même si ca veut dire qu’Emie, Allia et j’en passe pouvaient se faire violer, que des gens pouvait être tués ou torturés. Tout le monde vous aurait aidé, moi le premier, pour changer d’adresse au lieu de vous acharner a rester dans un endroit exposé avec des « si ». Il n’y a que dans les contes que les choses se finissent bien, la vie que l’on a ca sera toujours la pire fin possible. »

Je la regarde et je la vois, enfin, telle qu’elle est. Esquintée, abimée, incapable de reconnaitre ses torts, d’apprendre de ses erreurs. Je ramasse ma pelle, non pas pour la frapper, même si je vois bien que les gens sont tendus autour de nous mais juste pour m’éloigner.

« Si t’es pas capable d’apprendre de tes erreurs, laisse le lead a des gens qui pourront faire ce qu’il y a faire. Être brisé ne rend pas forcement plus fort, c’est seulement de savoir comment on se relève pour y retourner qui compte.»

Je n’oublierai rien de toi. Je me redresserais à jamais en ton nom, baignant dans le sang ce monde condamné

Spoiler: