The Walking Dead RPG

Je vois, souffle-t-il alors lorsqu'il est question de George. Sans jamais avoir vu la ville, il est difficile pour lui d'imaginer de quoi il est question. Autant de la période où elle était aussi important, jusqu'à sa chute et les raisons qui l'ont conduit à tomber. Jacob n'insiste pas, il n'imagine pas la perte de George comme un bon souvenir pour Preston. Si vous aimez aller à la messe le dimanche, idéale, fait-il alors, songeur. Lui, ça n'est pas quelque chose qui le chagrine en tant que fervent croyant, mais il en connait certains qui n'apprécient que moyennement cette obligation.

Les champs de donnent pas assez de fruits et légumes pour nourrir la ville entière mais je pense que tout le monde fait de son mieux, admet-il. Il mentionne finalement les changements qu'il a pris en compte, notamment ceux qui le touchent le plus. La conversation se poursuit comme ça, sans vraiment montrer d'accro particulier. Oh, je suis désolé pour... Pour votre soeur, souffle-t-il en pinçant les lèvres : C'est le genre d'évènement qui fait aussi se découvrir un homme, ou naitre des vocations, surtout pour servir son pays, il peut comprendre ce qui a motivé Preston.

Encore plus parce que le onze septembre a été traumatisant pour énormément de personnes dans ce pays. Un tournant dans l'histoire des USA. Lui qui n'avait jamais connu les grandes villes, a pourtant été très touché. Mais dans sa famille, c'est surtout son père qui en a été meurtri, et très affecté. J'en avais... Il y a six ans, précise-t-il alors en fronçant les sourcils : Ces personnes ne sont malheureusement plus joignables, et il n'a aucune idée de ce qu'elles sont devenues malheureusement. J'aurais dû rester en contact avec eux, et même un vétérinaire ou deux, par principe, fait-il.

Il aurait apprécié avoir leur aide pour tout ça, ces dernières années. Ici ? Il n'ose pas demander, et Elijah, son responsable, n'a rien à lui fournir à ce sujet malheureusement. Je vois sans doute comment faire, mais ça demande du matériel qu'il n'y a pas ici, précise-t-il, contrit. Et je crains de les blesser plus qu'autre chose. Du coup, on reste sur le bon vieux taillage rustique, ce n'est pas l'idéal et on fait attention à ce qu'ils ne s'abiment pas de trop, bref, plus de travail. En attendant de pouvoir se former à mieux, ça viendra. Il prendra le temps... quand il l'aura. Vous savez monter ? Demande-t-il à Preston : Si vous avancez bien, vous pourrez faire un tour si vous voulez, suggère-t-il.

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« Oh » souffle Preston, surpris quand Jacob parle de la messe.« Cela ne me change pas trop de George » glisse-t-il. Les préceptes de New Eden sont partout pareil : la religion prime sur tout. « Il faudrait que j'y sois un peu plus assidue » songe-t-il. Pas vraiment à propos de la messe du dimanche, obligatoire pour tous, mais pour se rendre à l'Eglise d'une manière générale. Sa foi a été quelque peu éprouvé par les derniers évènements : la mort de Mina et le refus de son enterrement par les Eveques, la chute de l'avant-poste... Ils discutent d'un peu de tout, s'attardant sur certains changements ou en survolant rapidement d'autres. Preston apprécie ce moment, c'est agréable de parler avec un citoyen qui n'est pas un garde ou un milicien. Il peut se rendre compte de ce qu'il se passe réellement ici.

« C'est exactement cela. Ma voie était toute tracée mais à la mort de ma sœur, j'ai compris qu'il fallait que je fasse totalement autre chose. » Et il avait été un bon soldat puis un bon général, particulièrement apprécié. On disait souvent de lui qu'il était une main de fer dans un gant de velours. Preston hoche lentement la tête quand Jacob affirme que toutes les personnes qu'il connaissait dans le domaine du ferrage ne sont plus joignables. C'est dommage. « Vous n'avez pas de vétérinaire ? » Il passe sa main dans sa barbe. « J'ai rencontré une jeune femme au cours d'un... » Il bafouille légèrement « D'une soirée au salon de thé » Il s'efforce d'aller là-bas de temps en temps pour prouver sa bonne foi dans la recherche d'une bonne épouse même s'il trouve cela tout à fait stupide. « Elle était vétérinaire » Il fronce les sourcils. Si les femmes ne peuvent pas exercer de métier à responsabilités, est-ce que ça en est de même concernant les animaux ? « Je peux lui proposer de venir se balader dans le coin » Il ne poursuit pas sa phrase, sous-entendant clairement qu'elle ne viendrait pas ici pour les beaux yeux de Jacob mais pour jeter un œil aux animaux.

Preston hoche lentement la tête, se demandant comment il pourrait venir en aide au rancher dans cette histoire de ferrage. Il se promet d'y réfléchir. « Oui, je sais monter, même si je dois être un peu rouillé. » Un bref sourire soulève le coin de ses lèvres. « Avec plaisir ! » Il n'est pas contre une petite ballade. Et pour montrer sa bonne volonté, il ne tarde pas à attraper une fourche et à partir nettoyer les écuries.

Vraiment ? Il connait une vétérinaire, donc. L'occasion est trop belle pour être déclinée, Jacob a conscience que si ça contrevient aux lois de New Eden, l'homme ne peut pas se passer d'une compétence pareille. Si c'est pour mettre la santé de ses animaux entre les mains d'une personne malformée ou incompétente et risquer des maladies, des blessures ou pire, il n'a aucune envie de décliner. Je suis preneur, ajoute-t-il avec un sourire. Oui, ça les met tous les deux - tous les trois ! - dans une situation un peu difficile mais... Que veulent-ils, finalement ? Jacob rechigne évidemment à désobéir, sauf que la santé de ses bêtes passe avant tout.

Il a un soupir. Il devrait sans doute prendre le temps d'un peu plus réfléchir à tout ça. Mais il a l'impression d'être suffisamment éprouvé par la quantité de travail qu'on lui demande, pas seulement pour le luxe à ce niveau. Leur santé est importante, je n'ai pas envie de voir mon élevage décimé par manque de soin alors qu'on pourrait avoir l'occasion de les entretenir correctement, se justifie-t-il rapidement. Ce qu'il ne peut pas faire lui-même mais qu'un, ou une, autre à la compétence de faire, doit quand même être fait. Donc dans tous les cas, il peut sans doute trouver un moyen de... Il ne sait pas. Faire accepter l'idée ?

Il hoche cependant la tête, se détournant de Preston pour revenir aux soins des chevaux. Pendant que le militaire s'échine, de nombreuses heures passent dans un silence relatif. De temps en temps, les deux hommes parlent, échangent, Preston pose des questions, demande après du matériel, avant de repartir dans un boxe. Vous avez fini ? Demande Jacob alors en fronçant les sourcils, il tient un harnais dans sa main : Si ça fait longtemps, je vous laisse ma monture, Geronimo est calme, fait-il en désignant le boxe de ce dernier. Sa tête dépasse, et il saisit qu'on parle de lui : Je vais prendre le cheval de mon fils, il a plus de tempérament, quelques précisions supplémentaires, il désigne à Preston où est la sellerie.

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« Alors je lui en parlerais, je suis certain qu'Ava sera partante pour vous donner un coup de main » Preston réfléchit quelques secondes et passe une main dans sa barbe. « Elle pourra certainement vous enseigner certaines de ses connaissances : des gestes d'urgence ou je ne sais quoi. En tout cas, elle me disait justement que son métier lui manquait. » Alors l'occasion est trop bonne pour être loupée. « Je comprends tout à fait. » Il a un hochement de tête quand Jacob tente de se justifier. C'est bien inutile, il prêche un convaincu. « Vous n'aurez qu'à dire qu'elle travaille sous vos ordres... » Et de ce qu'il connait d'Ava, elle ne s'en formalisera pas du tout, tant qu'elle peut donner un coup de main.

Les heures défilent vite tandis que Preston passe d'un boxe à l'autre. Il ramasse le fumier dans une brouette qu'il emmène à l'extérieur puis paille correctement. Il se vide bien la tête, concentré sur sa tâche. Ses muscles le brûlent vite, plus habitué à ce genre de corvées, mais il ne rechigne pas et travaille sans relâche. « Et ben... » souffle-t-il en venant éponger son front couvert de sueur. « Je ne sais pas comment vous faites tout ça tout seul » Jacob est taillé pour ce genre de boulot, c'est certain, mais il est humain, comment peut-il en faire autant seul ?

A la proposition du rancher de venir faire une ballade, Preston ne se fait pas prier et se hâte vers la sellerie. Il attrape le matériel au nom de l'animal, Geronimo donc, ainsi que du matériel de pansage. Le militaire s'approche du cheval et lui flatte l'encolure. Rapidement, de vieux réflexes lui reviennent. Il parle à l'animal tout en le brossant, en lui curant les pieds avant de le seller et le brider. Au bout de quelques minutes, le cheval est prêt et il le sort de son boxe. Une fois à l'extérieur, il met le pied à l'étrier et s'assoit avec douceur sur le dos de l'animal. Geronimo ne bouge pas, comme l'avait dit Jacob. Preston est heureux, il retrouve de vieilles sensations. Il n'y a rien de plus agréable à ses yeux, qu'une promenade à cheval. Les deux animaux marchent côte à côte. « Alors vous avez un fils ? » demande-t-il pour faire la conversation. « Et il bosse de temps en temps ici ? » Un petit pincement au coeur lui rappelle qu'il ne pourra jamais partager cette passion avec ses propres enfants.

En selle. Il tire sur les liens de sa monture pour la faire écouter. Le cheval de Victor est borné, difficile à canaliser mais ça n'est pas important, Jacob a assez d'aplomb pour qu'on lui obéisse. Ils peuvent s'éloigner de quelques pas, pendant qu'il vérifie la démarche tranquille de Geronimo. L'animal n'a pas un geste plus haut que l'autre, et même si son cavalier n'est pas celui de d'ordinaire, il ne semble pas s'en formaliser le moins du monde. C'est rassurant. Relevant le nez vers Preston un temps, à sa question, il hoche la tête pour lui répondre.

Victor, oui, souffle-t-il simplement. Il est adulte maintenant, ou presque disons, dans ce monde, il l'est depuis longtemps. Même si toutes ses facettes n'ont pas eu le temps de murir. Il se doute que ça n'est pas facile pour lui. Il se doute qu'il ne s'amuse pas toujours, qu'il ne bénéficie pas de la même adolescence que lui avant ça. Que c'est frustrant, et il en est désolé. Il fait ça avec moi depuis toujours, comme mon père avec moi, je lui ai inculqué justement comment s'occuper d'un foyer, et d'animaux aussi demandant que des chevaux, souffle-t-il.

Cependant, il sait que son fils n'a pas cette vocation. C'est encore pour lui un plaisir, et il y a moyen que ça le reste à force. Même si dans ce monde, peut-être qu'il vaut mieux se tourner vers des professions qui ont vraiment de l'importance pour la communauté. Mais comme avant, il le fait désormais surtout pour m'aider, il aimerait exercer autre chose, précise-t-il à Preston en pinçant les lèvres. Bien sûr que ça l'inquiète : il souhaiterait que pour son fils, l'avenir soit plus simple que pour lui. Ses choix se sont réduits à force.

Mon frère et ma sœur sont là aussi, mon petit frère avait un groupe de musique, Victor jouait beaucoup, ça lui plaisait, et ça lui plait toujours. Pouvoir continuer à jouer, ça lui met du baume au coeur. Depuis combien de temps Jacob n'a, lui-même, pas pris le temps de toucher un piano ? Et vous alors ? Demande-t-il : Vous avez pu reconstruire une famille ou avez toujours la votre ? Questionne-t-il, un peu curieux sans doute.

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La promenade est agréable. Rapidement, Preston retrouve des sensations familières et il accompagne avec agilité la démarche de l'animal. Geronimo est calme, parfait pour reprendre l'équitation. Tout en se baladant, il écoute Jacob lui parler de son fils, Victor. « J'avais la même relation avec mon père. Il espérait que je reprenne son ranch » Ce n'est pas simple, il suppose de voir s'envoler son enfant vers d'autres horizons que ceux que les pères peuvent espérer. Les fils viennent ainsi rompre une tradition familiale. Il en sait quelque chose, ce ne fut pas une décision facile pour lui de renoncer à reprendre le ranch, mais ses parents ont fini par le comprendre.

Quant à lui ? Le militaire pince un peu ses lèvres. « J'ai perdu ma femme et mes enfants quelques temps après l'épidémie. » souffle-t-il. « Je me suis remarié à Georges mais ma femme ne supportait plus cette vie... » Ce n'est pas un passé des plus réjouissants qu'il lui raconte là et Preston ne veut pas plomber encore plus la situation en lui racontant comment il l'a trouvé, les veines tranchées dans l'eau de son bain. Mina est et restera un drame, quelque chose qu'il aurait tant aimé éviter. Ce n'est pas quelque chose qu'il cache et malheureusement, ce n'est pas la seule femme à s'être suicidée. Beaucoup ne supportent plus cette vie ici. « Et maintenant, et bien.. Je fais les salons de thé. Je préfère trouver quelqu'un avec qui je m'entende bien avant qu'on me presse un peu trop » Il lève les yeux au ciel. Si ça ne tenait qu'à lui, il resterait célibataire. Personne ne peut remplacer sa première femme dans son cœur de toute manière et il a renoncé à l'amour. « Et vous ?» Tant qu'à creuser un peu plus l'un sur l'autre, autant lui retourner la question.

Au loin, un rapace prend son envol et Preston le montre du doigt. « Là, vous voyez ? C'est un faucon justement. » Il suit l'oiseau du regard, toujours un brin admiratif. « J'aurais bien aimé relancer un élevage ici aussi. » continue-t-il, songeur. « les faucons nous seraient utiles à bien des niveaux. » Chasse, espionnage...

Oh, un silence passe entre eux. Un temps indéchiffrable où Jacob se sent franchement maladroit dans ses propos. Il aurait pu prendre des gants, peut-être un peu plus de subtilité. Mais au creux des mots de Preston, il entend aussi ce qui ne se dit pas à haute voix, et ce que le pêché du suicide laisse derrière lui comme vide. Je suis désolé, souffle-t-il alors de sa voix grave, en détournant les yeux. Il sait. Il sait mieux que quiconque ce que ça fait, et notamment les questions, les incompréhensions, les doutes. Les secrets qu'il faut continuer à cacher par-delà la mort.

Et ça marche vraiment, ces salons de thé ? Demande-t-il sans vraiment y croire. Un soupir lui échappe. La monture de Victor en fait qu'à sa tête, tente de partir de la mauvaise direction mais Jacob la rabat dans la direction qu'il souhaite, en le rassurant d'une petite tape complaisante sur le flanc. Rien à craindre par-là. D'ici quelques mètres, il pourra même galoper en toute sécurité. Je ne suis pas un grand sociable, pas du genre non plus à chercher les rencontres, s'explique-t-il. Alors un salon de thé, c'est bien le dernier endroit où on le verra.

Officiellement, en tout cas. Ne serait-ce que pour se faire des amis, Jacob est du genre à ramer, comme rarement. Son frère et sa sœur aimeraient sans doute qu'il sorte un peu la tête de son travail. Alors, si je ne peux pas rester un éternel célibataire, je prends quand même mon temps pour ne pas imposer un mode de vie qui ne facilite pas la vie de famille, se justifie-t-il. Mais : Non, il n'a personne. Ma femme non plus ne supportait pas cette vie, explique-t-il. La mort d'Helene remonte à il y a un petit moment, il n'en parle jamais en revanche.

Parce qu'il aurait trop honte de laisser échapper un secret qu'elle lui a donné avant de mourir. Ou de parler de cette image d'elle, pendue à la branche de l'arbre du jardin, qu'il n'arrivera jamais à effacer. Et avant ça, j'élevais mon fils seul, ajoute-t-il simplement en haussant les épaules. Finalement, cette vie solitaire lui convient sans doute très bien. Il scrute l'envolé, fronce les sourcils : Vous sauriez le faire ? Le refaire, en tout cas : Vous l'avez proposé ? Pourquoi est-ce que ça a été refusé ?

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