The Walking Dead RPG

Voilà quelques jours que Preston peut à nouveau se déplacer librement. Il a passé presque deux mois en prison suite à la chute de George. C'est un séjour qui le marquera probablement à vie c'est certain. Il n'est plus le même homme. Les derniers évènements l'ont profondément chamboulé. Entre le suicide de Mina sa jeune femme et l'attaque de l'avant-poste où il était installé, il ne sait plus que penser de tout ce qui se passe ici. Son séjour en prison lui a donné l'occasion de ruminer tout ça en boucle, sans qu'il ne parvienne à éclaircir réellement tout ce qui le travaille.

Le militaire a désormais envie de retourner à des choses simples et ses pas le guident naturellement vers un lieu qu'il n'a pas encore eu le temps d'explorer : le ranch. Là-bas, il espère pouvoir renouer un peu avec l'équitation. Il a grandi dans un ranch auprès d'un père fauconnier. Ces derniers mois, il n'a pas eu l'occasion de remonter à cheval et ça lui manque beaucoup. Il espère aussi pouvoir se changer les idées et pourquoi pas, donner un coup de main. Il a également repris un travail en tant que milicien, mais aujourd'hui, il a préféré laissé son uniforme de côté. La ville a beaucoup changé depuis qu'il l'a quitté pour George, il y a de ça presque 3 ans. Il peine à la reconnaitre. Il y a beaucoup de nouvelles constructions et la population a presque doublé. Tout ça lui donne presque le vertige.

L'homme s'avance vers les écuries et vient flatter l'encolure du cheval qui passe sa tête « Il y a quelqu'un ? » demande-t-il à voix haute. Qui est en charge de ces lieux ? On lui a indiqué un certain Elijah, mais il n'en sait pas plus. L'endroit semble désert pour le moment. « Alors où est ton propriétaire à toi ? » demande-t-il à l'animal en continuant à le flatter. L'endroit est apaisant en tout cas. Les odeurs lui sont familières, mélange de foin, de paille et de cheval, les animaux semblent calmes. Il n'est pas mécontent d'y avoir fait un détour.

Il se redresse, fait craquer sa nuque pour faire passer la tension qui saisit ses membres comme il peut. Penché vers l'avant à entretenir les sabots de la monture dont il s'occupe, il vient flatter doucement l'arrière train de l'animal pour le laisser en confiance avec lui. C'est un travail de longue haleine qui lui revient depuis qu'il est ici. Un peu comme avant, sans l'aide de Phoebe cependant qui serait la bienvenue pour ça pourtant. Mais la blonde n'a pas le droit : c'est un métier trop salissant de ce qu'il en comprend, même si ça lui échappe totalement. Il pince les lèvres, et relâche l'animal l'instant d'après pour s'esquiver.

Son équipement commence à s’appauvrir, et il va devoir parler avec le gestionnaire pour en récupérer davantage. Ou alors trouver comment se débrouiller autrement. L'idée de devoir y réfléchir le force à improviser. C'est difficile pour lui, et pour tous les autres mais qu'importe. La santé et la sécurité des chevaux priment sur tout le reste, d'autant plus à Walla Walla. Il n'a plus que ça à faire de son côté : se consacrer intégralement à ce qui était son quotidien déjà avant. Ne pas avoir à gérer pour des munitions, des plantations, des médicaments, c'est aussi un soulagement certains pour lui, même si... Quelque chose cloche vraiment ici. Et il comprend la frustration de sa soeur et son frère, sans se plaindre pour sa part. Jacob éprouve pour l'instant surtout de la reconnaissance.

Il se redresse en entendant une voix à proximité : Juste ici, sortant du boxe, il se rapproche un instant pour détailler l'homme. Il ne l'a jamais vu, ne le connait pas, n'est pas très à l'aise avec les inconnus de toute façon. Mais sans avoir l'air hostile, il ne s'approche pas pour autant. Sans doute est-il perdu : Bonjour, souffle-t-il, poliment et - évidemment - timidement. Je peux vous aider ? Questionne-t-il, prompte à se montrer serviable. Plus vite ce dernier est reparti, mieux ça sera pour continuer tout seul.

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Le militaire n'attend pas seul bien longtemps. Un homme se manifeste et passe la tête hors d'un des boxes. Preston avance dans sa direction avec un air amical. « Bonjour » Il tend sa main vers le nouvel-arrivant : « Je suis Preston. » L'homme ne semble pas particulièrement à l'aise en sa présence, mais il ne s'en formalise pas. Il n'est pas venu ici avec de mauvaises intentions, loin de là.

Que veut-il ? « Je... » A vrai dire, il ne sait pas vraiment comment formuler sa requête. Elle lui semble un peu culottée tout d'un coup, après tout, cet homme ne le connait ni d'Adam, ni d'Eve. Le barbu passe sa main dans sa nuque. « J'ai grandi dans un ranch quand j'étais jeune. J'ai bien envie de renouer un peu avec tout ça » Il montre les environs, les écuries, les chevaux « ça me manque beaucoup. Vous auriez besoin d'un coup de main ? » Le travail ne doit pas manquer ici et il se doute que c'est éreintant, en plus d'être très physique. L'homme en face de lui, a la carrure pour en tout cas. Solide, musclé.

« Je suis milicien, mais j'ai pas mal de temps libre au quotidien. Je cherche juste comment me rendre utile. » Oh, les autorités lui souffleraient surement de se rendre dans les salons de thé pour y trouver une femme, ou de faire des rondes de surveillance s'il veut tant se montrer utile, mais à vrai dire, il a surtout besoin de se changer les idées. Et s'occuper des chevaux lui permettrait d'allier l'utile à l'agréable. « Je peux même nettoyer les boxes ça ne me dérange pas. » Il n'a pas la prétention de lui demander de monter à cheval, mais juste s'occuper les mains et se vider la tête, ce serait une bonne chose et un agréable passe-temps.

« Vous bossez ici depuis longtemps ? » demande-t-il, curieux et jamais contre un peu de conversation. L'isolement pendant deux mois en prison a été atroce à ce niveau-là. La solitude est bien trop pesante et laisse la porte ouverte à tous les fantômes de son passé.

Jacob, se présente-t-il à son tour, cessant ce qu'il fait jusque là pour se concentrer sur la conversation. Pas grand chose à en dire, il pince les lèvres et essaie d'esquisser un sourire avenant. S'il ne montre aucune hostilité, le contact avec les autres est toujours pénible à établir pour lui de toute évidence. Il ne cherche pas plus loin, il laisse ça à d'autres, qui ont moins de difficultés que lui à faire les choses. Toujours, fait-il en réponse : En revanche, je ne sais pas si la rémunération sera à la hauteur, précise-t-il.

Il faut dire que le travail ici n'est pas toujours annexé à l'effort. C'est pourtant une besogne difficile la majorité du temps mais qui a des avantages : ne serait-ce que pour les contacts avec les chevaux, qui ont de quoi ravir le quotidien. Ces animaux ne sont pas inutiles à Walla Walla, notamment parce qu'ils permettent le transport des gens d'un bout à l'autre de la ville. Pas besoin de se justifier : vous voulez aider, ça me convient parce que j'ai besoin d'aide, ajoute-t-il rapidement.

Plus que n'importe qui ici, gérer le ranch tout seul, ou parfois avec Cooper et Victor, ce n'est pas vraiment de tout repos. Et qu'importe ce qu'il peut dire aussi : Jacob se fait vieux. Ma soeur avait pour habitude de me filer un coup de main mais depuis quelques temps, elle n'a plus l'autorisation de venir, souffle-t-il, à regret. Apparemment, c'est trop salissant pour les femmes, pas digne d'elles. Il ne comprend pas mais ne cherche pas à lutter, ça le désole seulement, pour tout dire.

Donc, est-ce qu'il travaille ici depuis longtemps ? Oui, il a un sourire. J'ai grandi aussi dans un ranch, quand j'ai pu travailler, j'ai repris celui qu'on avait avec mon père, en fait, la majorité des chevaux que vous voyez sont à notre famille, explique-t-il. En intégrant Walla Walla, on ne comptait pas les abandonner, New Eden nous a permis de les ramener, souffle l'homme. Donc, vous avez grandi dans un ranch ? Pas besoin de faire les tâches le moins valorisantes alors... Vous savez par quoi commencer ?

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Preston secoue vivement la tête, confus de s'être mal exprimé sur ses intentions. « Oh, je ne veux pas de rémunérations. J'ai déjà un travail et je vis seul, alors ça me suffit amplement. Je cherche plus.. une occupation... » Le militaire grimace légèrement conscient qu'il vient demander à cet homme un "passe-temps" quand pour lui, c'est un travail sérieux. Il veut seulement occuper ses mains, son esprit, et s'il peut aussi rendre service, ce n'est que du positif en plus. Quand Jacob affirme qu'il a bien besoin d'aide, Preston écarte les bras. « Alors, je suis votre homme. » affirme-t-il.

Aux paroles de Jacob concernant sa sœur, il lève un sourcil. « Oh. Je comprends. » Il hoche doucement la tête. « Trop salissant, oui. » Il secoue légèrement la tête et se garde de faire plus de commentaires, mais il n'en pense pas moins. Ce genre de situations lui fait forcément penser à son ex-femme. Ici, elle serait devenue folle. Infirmière et cheffe de service, elle avait sous ses ordres plusieurs hommes et n'aurait pas supporté la soumission qu'on impose à ses semblables ici. Et parfois, souvent même, il se sent tellement minable d'accepter tout ce qu'il se passe en ces lieux. Preston est comme les autres : il a les mains liées.

Ainsi, Jacob travaille ici depuis un moment; « C'est curieux, je ne vous ai jamais croisé ici. » Preston s'en serait souvenu grâce à cette passion commune pour les chevaux. « Je suis là depuis le tout début mais j'ai quitté le camp en janvier 2018. » explique-t-il. « J'étais détaché à l'avant-poste de George, je suis revenu assez récemment. » Disons juste que les deux derniers mois en prison l'ont pas mal occupé.

« C'est ça ! Mon père était fauconnier, mais il avait un ranch avec des chevaux et une vingtaine de vaches. Je devais aussi prendre la suite de mon père, mais j'ai finalement choisi l'armée. » Il hausse les épaules, si beaucoup sont curieux de ce brusque changement d'orientation professionnelle à mille lieux l'un de l'autre, peu en savent les véritables motivations. « Ce sont de belles bêtes » affirme-t-il à propos des chevaux du rancher. Quand Jacob lui demande s'il sait par où commencer, Preston hoche la tête. « Vous en étiez où ? » Qu'il sache effectivement que faire pour se rendre utile : les boxes, mener les animaux au pré, peu importe.

J'ai l'impression que je suis arrivé quand vous êtes parti, ça explique pourquoi on ne s'est jamais croisés, souffle-t-il après un temps d'analyse. La même année donc, deux-milles dix-huit. Ce n'est pas grand chose mais oui, ça répond à cette remarque. Jacob est arrivé après le départ de Preston, qui vient visiblement tout juste de revenir dans le coin, et qui essaie de se familiariser avec ce qui a changé. Tout ça doit lui paraitre étrange. De comment le groupe a changé depuis, en bien comme en mal. Sur ce point, le rancher n'est pas persuadé d'être légitime pour l'évaluer. Et en fait, il n'a surtout pas très envie d'en débattre.

Je ne connais pas George, c'est comment ? Demande-t-il alors pour faire la conversation, avant de se figer. Attendez... Il repense aux dernières nouvelles, aux articles qu'il a lu, aux retours des autres, et percute : C'est l'avant-poste dont on parle, celui qui a été attaqué et qui est tombé, c'est bien ça ? Il ne peut pas parler avec légèreté de ce drame. Même s'il n'a aucune idée de ce qu'il s'est passé concrètement là-bas, sans être vraiment très au fait de comment New Eden peut être tentaculaire parfois, Jacob peut se montrer assez maladroit.

Vous étiez là-bas ? Questionne-t-il alors avec étonnement avant de soupirer. Aucun regret d'avoir choisi l'armée finalement ? La conversation semble néanmoins plus judicieuse lorsqu'il faut parler de ça, finalement. De ce passé qui ne risque pas de les froisser ou pire, de les condamner au pire. J'étais en train de leur nettoyer les sabots, vérifier qu'ils sont encore en bon état, comme on a pas de quoi les ferrer, ou en tout cas pas l'expertise pour le faire, l'entretien prend du temps, explique-t-il. Preston devrait comprendre. Je crois qu'il va vraiment falloir que je m'en occupe moi-même, je suis un peu frileux à cette idée, admet-il.

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« Ce doit être ça » affirme Preston. Effectivement, ils ont du se croiser. Il y a beaucoup de nouvelles personnes qui arrivent de manière fréquente à Walla Walla. Et puis, tous ces changements, il ne peut que les constater depuis qu'il est sorti de prison. C'est effrayant à quel point les choses vont vite ici et pour autant la mentalité semble s'enraciner dans de mauvais choix.

Et puis, au fil de la discussion, ils en viennent à évoquer l'avant-poste où il a passé ces dernières années. « C'est bien ça » souffle doucement Preston pour lui confirmer qu'ils parlent bien du même endroit. Comment était George ? « C'était un avant-poste assez semblable à cette ville, mais plus tourné vers l'agriculture. » Jacob a du se rendre compte que la vie ici était moins prospère depuis la chute de l'avant-poste. George était le grenier alimentaire de New Eden après tout. Un instant, il repense aux émeutes là-bas qu'ils ont du étouffer, à ses pendaisons et exécutions. Oui, c'était très semblable à Walla Walla sur bien des points malheureusement. « Et ici alors ? Comment est devenue la vie ? » Il ne parle pas de faits précis mais plus d'une généralité. Jacob vit ici, travaille ici, c'est un citoyen de cette ville, il doit pouvoir lui parler mieux que les miliciens et gardes qu'il côtoie depuis son retour.

« Oui, j'ai aidé à sa construction, j'ai commencé en assurant les transports entre ici et Walla Walla puis, j'étais responsable des défenses extérieures. » Autant dire qu'il avait quand même sacrément merdé. Pour sa défense, s'ils pouvaient s'attendre à la visite d'une horde de temps en temps et y être prêts, personne ne se serait attendu à une attaque armée comme celle qu'ils avaient connu. « Non, je ne regrette pas d'avoir choisi l'armée. Je n'avais pas le choix. J'avais besoin de servir mon pays, de me sentir utile. » Comme à chaque fois, il se sent obligé de justifier : « Ma sœur jumelle est morte dans les tours du World Trade Center » Et à bien y regarder, toute sa vie n'était qu'une succession de pertes.

Preston hoche la tête, il comprend les préoccupations du rancher. « Vous avez quelques connaissances dans le ferrage ? » demande-t-il alors. Le militaire se doute que ce genre de pratiques ne s'apprend pas sous les sabots d'un cheval, justement.