The Walking Dead RPG

La grecque se figea dans ses mouvements en posant un regard interrogateur sur le blond. Elle ferma brièvement les paupières au contact de ses lèvres contre les siennes, esquissant un bref sourire en retour.

« T’as drôlement d’aplomb pour quelqu’un qui est aussi têtu que moi. » fit-elle remarquer en arquant un sourcil. « Mais je vais essayer. » promit-elle en sachant pertinemment que le sommeil ne viendrait jamais. Pas dans ces conditions. Pas avec la menace qui pesait sur eux. Mais Connor avait -pour une fois- raison sur un point : dans son état, elle serait parfaitement inutile au groupe.

« Ce n’est pas seulement l’appréhension de l’attaque, tu sais… Il y a aussi le fait que Keith ne soit pas là. » avoua Elena, le cœur serré. Bien sûr, il n’y avait pas un monde où elle aurait laissé son fils ici en sachant ce qui les attendait… Mais c’était la première fois depuis deux mois et demi qu’elle était séparée de lui, et c’était de loin la séparation la plus éprouvante qu’elle ait jamais connu. Le visage douloureux, elle admit en posant une main sur sa poitrine, à voix basse, la gorge grippée « J’ai l’impression qu’il me manque un morceau de moi-même… C’est indescriptible comme sensation. Je déteste ça. » reconnut la jeune maman sans essayer de masquer la souffrance réelle que cette distance nécessaire faisait croître dans son coeur. L'existence de son enfant avait bouleversé l'ordre des choses, son univers tout entier avec la puissance d'un séisme.

She was two sides of the same coin

You don't know me well enough to label me, sick, or even disturbed when you break it down I'm just two girls : trying to blend, trying to vibe, trying to live just one life.

Spoiler:

Je comprends, souffla-t-il. Il prenait ce qu'il y avait à prendre : même une tentative de la part d'Elena pour dormir quelques heures, il en était satisfait. Un sourire sur les lèvres, il le perdit rapidement lorsque cette dernière parla de leur fils. On va faire en sorte de pouvoir être tous ensemble rapidement, ok ? Balayer la menace de ces pirates, aviser qu'ils seront ensuite en sécurité, avec rien d'autres que des journées interminables et ennuyeuses en stock. Et que tu n'ais plus jamais à te séparer de lui, ajouta-t-il.

On se retrouve après, ils se laissèrent un temps. Connor eut du mal à lâcher sa main, mais il le fit néanmoins pour se rendre jusqu'à la forêt où on l'attendait pour poser les pièges, et notamment pour le travail le plus pénible. Les muscles usés par la fatigue, ce ne fut que quelques heures plus tard qu'il s'autorisa une pause, poussé par Ulysse a côté de lui qui lui demanda de se ménager. Il obtempéra. Dix minutes, pas plus. Il s'éloigna à grandes enjambées, le temps d'aller récupérer de quoi boire, et quelque chose de rapide à manger : On avance bien, assura-t-il à Elena, en la retrouvant peu après.

Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide

reste en vie, mon amour

Elena tenta de forcer un sourire confiant, pourtant, il y avait cette voix, cette sensation désagréable qui gangrénait son esprit depuis deux jours. Elle n’en dit rien au blond cependant, se contentant d’acquiescer doucement. « Je retourne au domaine. » Elle lui subtilisa un chaste baiser au passage avant de retrouver Keira et les autres à la confection des pièges à balancier.

C’était rudimentaire, à l’évidence, mais suffisant pour bien entraver leur progression à travers le territoire des Fuckers. Les équipes y mettaient du cœur, et contrairement aux habitudes de certains, personne ne rechignait, comme si tous pressentaient la gravité et les enjeux de ce qui se profilait à l’horizon. La fatigue et l’inquiétude étaient pourtant palpables dans l’agitation inhabituelle qui régnait. Mais même Markus, ce prodige de sottises, semblait mesurer le sérieux de l’opération.

Elena grimaça en jurant dans sa langue natale quand la tête du marteau s’écrasa contre son pouce. Elle laissa tomber l’outil dans un bruit sourd, attirant l’attention de Gabriel. L’hispanique posa une main sur son épaule et avec un air qu’elle ne lui connaissait que trop bien, il lui somma d’aller se reposer. « ça va, j’y vais » souffla-t-elle avec une pointe de frustration.

C’est dans la cuisine qu’elle tomba sur Connor. « Si on garde la même cadence, on aura sans doute le temps d’installer tout ce qu’on a prévu. » confirma la grecque en plongeant son doigt dans un bac d’eau froide. « C’est déjà plutôt encourageant. » Le plus dur était encore devant eux, mais la mobilisation générale et la coordination des troupes lui donnait de l’espoir.  

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Il eut un sourire amusé pour Elena alors qu'il l'accompagnait à l'abri, lui aussi pour prendre une pause méritée. Il était éreinté par la fatigue mais ça allait encore, bizarrement. En réalité, j'aimerais pas être ces mecs quand ils débarqueront, souffla-t-il à la brune avant de porter sur elle un regard on ne pouvait plus sérieux : Je pensais pas que vous seriez capable d'autant d'idées tordues, et autant le dire : il était plutôt impressionné par leur volonté de survivre. Il y avait quelque chose de très vicieux dans les pièges qu'ils voulaient mettre en place, en même temps, ça augmentait leurs chances de plus belle.

Ça me rassure qu'on soit alliés... fit-il avec un sourire complice, attrapant une bouteille d'eau conditionnée pour pouvoir boire un petit peu. Voilà qui ne serait pas désagréable : On vous voit comme ça, on vous dit que vous êtes marrants et bon vivants, et certainement pas des terreurs comme il pouvait le voir ici. Vu ce qu'ils réservaient aux autres actuellement, Connor se disait qu'il valait mieux les avoir avec eux que contre eux. Mais putain, quand vous vous énervez, vous faites pas semblant...

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« On fait cet effet souvent, oui. » souffla-t-elle avec un sourire en coin. Les Fuckers avaient cette étiquette qui leur collait l’image de parfaits camarades de boisson et de piètres stratèges depuis… depuis toujours. Sans doute parce que leur faction était née d’une simple et seule volonté de survie, loin des conflits qu’ils fuyaient tous à l’époque. Ils s’étaient simplement réunis sans objectif précis, sans plan de route. Ils avaient appris à s’aimer les uns les autres, malgré leurs défauts, malgré leurs mauvais caractères. Ils étaient naturels. Impulsifs, sanguins, et peut-être simplement bêtement mais profondément humains. Ils étaient tous écorchés, tous cabossés par la vie. Et c’était dans ce point commun précis qu’ils puisaient leur force.

« Tu sais, avec Peter quand on est devenu co-leaders, on s’était promis de tout faire pour éviter les problèmes, de tout faire pour nous préserver. Le bus, c’était pour être en mouvement permanent. On ne voulait pas d’attaches, pas de contraintes ; on voulait que ceux qui nous rejoignent soient libres aussi. » se rappelait Elena en prenant à son tour une bouteille d’eau. « On s’est finalement attaché les uns aux autres, sans qu’on ne le voie vraiment venir. On a décidé de bâtir un foyer, et on s’est retrouvé, malgré tous nos plans, à se battre sur des fronts différents, contre différents ennemis, mais toujours pour une seule et même raison : nous protéger. » de l’injustice, de la cruauté, de la folie… Leurs adversaires avaient de multiples visages. Le leur était le même.

« On est peut-être des drôles de survivants, mais on est des survivants avant tout. Et je connais assez chacun des miens pour savoir qu’aucun n’abandonnera. On va se battre, et on emportera nos adversaires avec nous si on doit tomber. » conclut la grecque avec un ton qui vibrait presque froidement dans la cuisine. La résolution était ancrée dans ses orbes sombres. Dont fuck with the inglorious fuckers.

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Tu peux être fière de ce que tu as accompli avec eux de toute façon, souffla-t-il avec un sourire amusé. Il pouvait sentir qu'Elena était vraiment bien parmi ces gens. Elle les appréciait vraiment, sincèrement, du plus profond de son coeur. Ce n'était pas seulement un groupe de passage : c'était sa maison, son domaine, son refuge et sa famille. Tout ça lui appartenait et il savait qu'elle le défendrait contre tout ce qui chercherait à lui nuire. C'est peut-être de sacrés énergumènes, mais ils sont vraiment biens, ajouta-t-il.

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La grecque dormait encore à poings fermés. Dans la grange, tous s'étaient relayé dans la nuit pour continuer les efforts. Connor était à bout, épuisé, il avait besoin de fermer l’œil lui aussi. Dans la chambre, il se lova contre elle, la sentant sortir de sa torpeur un temps. Je t'ai laissé dormir une heure de plus, annonça-t-il à la brune en venant poser ses lèvres dans sa nuque. Au moins, le sommeil lui avait fait du bien, non ? T'en avais besoin, ajouta-t-il pour se justifier avant de lui offrir un autre baiser tendre.

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« Je te retourne le compliment, ils ont de la chance de vous avoir, Alex et toi. » Les Expendables revenaient de loin. Entre la trahison d’Alex, la presque mutinerie qu’avait essuyé Connor et les différents drames qui les avaient secoués… L’homme pouvait s’estimer fier du chemin parcouru aujourd’hui. Ils étaient plus soudés que jamais, et ils faisaient de redoutables et précieux alliés. « Je dois aller vérifier deux trois trucs avec Gab, on se rejoint plus tard ? Si vous avez besoin de quoique ce soit, n’hésitez pas, vous êtes chez vous. » C’était la moindre des choses.

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La grecque remua lentement, sa conscience émergeant de l’univers éthéré qui n’appartenait qu’à elle. Aussitôt, elle perçut la présence de son compagnon, et sa main vint instinctivement à la rencontre de la sienne. « Hmm… » marmonna-t-elle en guise de réponse, les paupières encore à demi closes. Elle percevait la lueur du jour qui pigmentait d’une clarté opaline l’intérieur de sa chambre. Ses lèvres s’étirèrent tendrement au contact du baiser de son amant contre son épiderme grainé par un frisson. Avec langueur, elle se retourna pour accrocher son regard azuré, son nez à quelques centimètres du sien. « J’ai dormi comme un bébé. Il y a longtemps que ça ne m’était pas arrivé. » souffla-t-elle. Entre Keith et ses insomnies chroniques, elle parvenait rarement à dormir d’une seule traite. « Tu as pu dormir toi ? » Elle dormait si bien qu’elle ne saurait dire quand Connor avait rejoint sa couche.

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