The Walking Dead RPG

Les derniers mois avaient été mouvementés. Mouvementés par les pertes, les mouvements, les déboires émotionnels. Reprendre un rythme de vie normal risquait de de prendre un peu de temps. Apprivoiser à nouveau l'environnement. Tucker avait l'impression que son monde avait fait un tour sur lui même.
Positif ou négatif, il n'était pas encore sûr de lui.

La proposition de Frances d'être son adjoint ne fut pas une nouvelle qu'il attendait. S'il avait reviré du tout à tout sur sa manière de se conduire, sur cette nouvelle maturité dont il faisait preuve, Tucker ne s'attendait pas à une telle confiance accordée à sa personne. Mais cette nouvelle était bien entaché par la vérité révélée par Adrian à son sujet.
Vérité qui avait du mal à être accepté par Tucker et qui avait sérieusement sali la relation qu'il pouvait avoir avec lui. Mais dans tout ce bazar, il y avait son mariage qui avait illuminé ce mois de Janvier.

Tucker avait la possibilité d'observer son environnement étant donné les rondes qu'il pouvait faire. Il avait repéré les difficultés de Nima, celles à lâcher prise ou à prendre soin d'elle sur le plan moral. Lisandro avait eu aussi son lot de malheur, Andrea de même sans parler de Malik. Tucker pouvait se plaindre. Mais plusieurs membres de son groupe avaient plus de difficultés que lui. Et c'est la raison pour laquelle Tucker s'arrête devant le tipi d'Andrea.

Tucker avait un immense respect pour elle, pour ses idées et ses agissements. Au même titre que Nima, il savait qu'Andrea demeurait réfléchit et l'intérêt du groupe était toujours primordial. La mort de Soo l'ayant touché sans qu'il n'en doute une seule seconde. S'il savait aussi qu'elle était sûrement bien entouré, Tucker ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle. A cette façon de s'isoler qu'elle avait, similaire à Nima encore une fois. Debout devant l'entrée du tipi, Tucker glissa la main sur le tissu sans pour autant entrée à l'intérieur de celui-ci.

- Andrea ? Est-ce que je peux entrer ?

Il n'était pas vraiment sûr de sa présence. Mais dans le cas contraire, il n'entrerait pas sans permission, sans voix non plus. Mais la question ne se pose plus lorsque la voix d'Andrea se faite entendre. Elle était donc bien présente. Tucker entra finalement dans le tipi de la jeune femme, sourire aux lèvres.

- Bonjour. Je ne te dérange pas ? Je voulais.. te parler de quelque chose. Si tu as quelques minutes et l'envie, aussi.

One step after another

Et ça c'est quoi ? Une girafe. Elle la désigne à sa fille, un regard vers elle alors qu'elle esquisse un grand sourire : C'est mon animal préféré ! S'exclame-t-elle en saisissant le livre pour venir poser un bisou sur la page usée. Oui, elle adore les girafes, depuis toute petite, depuis leur utilisation de Sophie pour qu'elle puisse faire ses dents paisiblement. Un rire échappe à Andrea, qui passe sa main doucement dans les cheveux bouclés de la petite. Ces moments lui sont précieux, quand bien même elle tente d'en partager peu pour habituer ses filles à son absence, au cas où.

Elle pince les lèvres, un soupir lui échappe quand elle voit passer une main par le voilage du tipi : Oui, entre, souffle-t-elle alors qu'Annabella se redresse : Tuctuc ! S'exclame-t-elle en fonçant vers l'homme pour se lover dans les jambes de l'homme et réclamer ses bras. Lui parler ? Bien sûr, elle peut rester ? Demande Andrea simplement avec un sourire de circonstances. Son visage est plus détendu lorsque ses filles sont là. Tuctuc, viens me lire ça ! Exige Annabella en désignant du doigt le bouquin que tient encore Andrea.

Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head

A peine la toile passé qu'Annabella accourt déjà dans sa direction. S'il avait un air sérieux sur le visage quelques secondes avant, celui-ci se fend en un large sourire à l'arrivée de la petite. Tucker adorait les enfants, pouvait passer le plus clair de son temps avec eux. Maintenant qu'il prenait son rôle d'apprenti Berserker au sérieux, maintenant qu'il avait la confiance du conseil pour être shérif adjoint, le temps lui manquant. Attrapant la petite brune au vol pour la prendre dans ses bras.

Pour autant, il tentait toujours de passer du temps avec eux. Avec Annabella et les autres enfants du camp. La perte de Soo avait été... complexe puisqu'il tentait encore de lui apprendre la guitare des mois auparavant. Et si Tucker ne savait pas la peine que représentait la perte d'un enfant, il ne pouvait que s'imaginer la douleur de Lisandro, Andrea...
Et s'il aurait préféré qu'Annabella ne soit pas présente, tant pis. Il n'allait pas faire sortir la petite. Elle était chez elle.

- Bonjour Annabella. Comment tu vas ? J'espère que tu embêtes bien ta maman. J'ai plus le temps de le faire moi !

Qu'il ajoute, pouffant de rire à la façon dont la petite fille hoche rapidement la tête. Reposant celle-ci sur ses deux pieds avant qu'il ne soit finalement tiré par la main. Tucker s'installe finalement à côté d'Andrea, jetant un oeil à ce livre qu'elle pouvait bien tenir.

- Comment vas-tu ?

Dit-il en direction d'Andrea, sans donner de raison à cette demande. Même si elle ne se rapprochait finalement que des nombreux évènements des derniers mois. Glissant les doigts sur le livre avec la demande silencieuse de l'obtenir.

- Où tu t'étais arrêté ?

One step after another

Oui ! S'exclame Annabella en s'approchant de Tucker : Mais pourquoi tu embêtes ma maman, toi ? T'as pas trois ans ! Analyse finement la petite en portant sur l'homme un regard empreint de sérieux. Mais ça s'esquive très rapidement alors qu'elle reprend son livre et reconnait les images : J'en étais là ! Assure-t-elle simplement en collant le livre à Tucker. Elle prend son index, le remet sur la bonne ligne, pour que l'homme puisse s'appliquer comme elle le souhaite. On ne raconte pas d'histoire à Annabella, du moins, pas en faisant les choses à moitié.

Ca va, souffle Andrea en réponse cependant : Tu viens pour me demander ça ? Renchérit-elle, surprise. Ils ne sont pas... Proches, tous les deux. Elle est avant tout sa leader, pas vraiment son amie. Et elle n'a jamais cherché à l'être. Tu es sûr que tu n'as vraiment plus le temps de m'embêter ? Parce que sinon, elle ne voit pas ce qu'il cherche à faire ici, à dire vrai. Tucker est partagé entre sa discussion et celle avec Annabella, qui a des impératifs : Tu fais pas bien les voix, Tuctuc ! S'exclame la petite : Fais mieux !

Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head

- Parce que j'aime bien embêter les gens que j'apprécie ? T'aimes pas faire ça, toi ?

Normalement, si. Mais Tucker n'était pas bête, Annabella voulait protéger sa mère. Même si c'était de petite raillerie sans mauvais fond de Tucker. Encore que, le respect qu'il avait envers Andrea lui suffisait à canaliser cette envie d'embêter le monde. En tout cas, Andrea n'est pas dupe, elle se doute bien que Tucker ne vient pas pour conter une histoire à Annabella. Mais c'est justement sa présence qui l'empêche de parler ouvertement.

- Non, pas vraiment. Je connais Nima depuis des années. Et lorsqu'elle ne va pas bien. Pour une raison x ou y, elle s'isole. Et tu as le même... système de défense, je dirais.

Mais entre Annabella qui s'outrage d'un travail mal fait et Andrea qui se demande s'il n'a toujours pas assez de temps pour l'emmerder, Tucker ne sait trop sur quoi se focaliser. Alors, l'espace de quelques minutes, l'adjoint se concentre sur le livre de la petite fille, pour faire correctement les voix qu'elle pouvait bien réclamer. Quelques minutes pour calmer les ardeurs de la petite fille.

- Mais au vu de la présence d'Annabella..., autant venir pour la seconde option, je voulais aussi te remercier. Toi et les autres. Pour la confiance que vous pouvez m'accorder.

Il ne pouvait pas parler deuil et état d'âme devant Annabella. Alors, il préféra finalement aller sur le sujet de ses nouvelles fonctions. Celles qu'il n'aurait pas imaginer prendre un jour. Parce qu'il n'était pas connu pour faire régner l'ordre, plutôt l'inverse.

One step after another

Je vois, souffle Andrea. Elle lui offre un maigre sourire à ses remerciements. Elle ne sait pas si elle doit vraiment insister auprès de lui pour comprendre de quoi il veut lui parler. La mention de Nima, et de son attitude lorsqu'elle ne va pas bien, lui ressemble en effet mais... En quoi est-ce que ça peut bien regarder Tucker ? C'est bien la question qu'elle se pose. Elle n'insiste pas, laissant Annabella prendre sa part de petit plaisir en tenant la jambe de l'homme, de qui elle exige l'attention sans rougir.

Plus tard cependant, la petite tombe de fatigue, et c'est Andrea qui la récupère pour venir la border, veiller à ce qu'elle soit bien au chaud dans son lit. Quelques pas, elle fait signe à Tucker de sortir avec elle pour éviter de la réveiller. Tu peux parler librement maintenant qu'elle est couchée, mentionne-t-elle simplement en croisant les bras sur sa poitrine. Un silence. Mince. Tu veux une infusion ? Propose-t-elle avant qu'il ne s'y mette.

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Tucker sourit simplement. Au fond, il sait très bien qu'il n'est pas proche d'Andrea. Peut-être même qu'il ne devrait même pas être présent ici. Mais il s'inquiète. C'est ce qui l'avait convaincu de faire ce petit détour avant de rentrer finalement chez lui. Alors, son attention se focalise sur Annabella en attendant même s'il se sent un peu coupable d'obnubilé la petite fille.

Mais la fatigue se fait bien rapidement sentir pour la petite fille. Alors, Tucker laisse la jeune femme s'occuper de sa petite fille, ne sachant trop s'il devait rester ou pas. Mais en venant arriver la brune, Tucker voit bien qu'elle veut tout de même entendre sa question.

- Je suis désolé. Je ne suis pas vraiment proche de toi. Et je ne suis pas là pour.. prendre la place de tes amis ou de ta famille.

Loin de là l'envie d'agir de la sorte. Ce n'est qu'une inquiétude de plus. Tucker hoche la tête par rapport à l'infusion proposé. Sourire un peu attristé aux lèvres, Tucker ajouta.

- C'est juste qu'on a perdu beaucoup de monde. De ton côté, comme du mien. Et je m'inquiétais pour toi.

One step after another