Putain d’canasson de merde… C’bestioles, vraiment… P’tain, j’serais carrément mieux dans un bon vieux blindé comme dans l’passé… Au moins, on pouvait prendre des tirs d’kalash sans s’faire chier, attendre qu’ils rechargent leurs foutues pétoires, et ensuite… Bah… Les flinguer. Alors qu’là, bah… Faut espérer qu’personne ne s’trouve face à nous pour nous foutre une balle dans l’caisson avant même qu’on l’voit arriver quoi… M’enfin…
« Yep. Y’a qu’ques semaines, un navire s’est pointé. On n’a rien pu faire pour l’suivre ou quoi, mais j’suis sûr qu’c’était eux. » J’devrais pas le lui dire, p’t’être… Mais maintenant, on dirait qu’on peut s’faire confiance à c’propos : les pirates sont nos ennemis à tous… M’enfin. « C’bien. D’pièges, c’est c’qu’il faut faire, préparer l’terrain, tout ça… Mais j’te préviens… S’ils attaquent aussi chez moi, faudra que j’me casse fissa. »
J’bien fait d’prendre le talkie quoi.
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Je hoche la tête, j'peux pas l'voir, comme lui peut pas capter le pli soucieux sur mon visage. Si les pirates sont allés jusqu'à Bainbridge pour guetter les horizons, et maintenant Telve, ça veut dire que quelqu'un parmi eux est en train d'causer. Les otages sont bavards et ils ont peut-être pas le choix. Mes mains s'resserrent autour des liens d'Happy. Le talkie fera peut-être pas le relai jusqu'à l'avant-poste, il faudra peut-être te rapprocher si tu veux pouvoir échanger avec eux... que j'lui souffle. Une vague d'culpabilité m'prend soudainement.
J'arrête Happy sur la route, il trépigne sur ses jambes. Logan... j'me retourne doucement pour l'regarder : T'es pas obligé d'venir si tu as des responsabilités, j'comprends, j'peux me débrouiller toute seule, que j'ajoute simplement en pinçant les lèvres : Puis, faut s'dire que si un d'nous deux est pas là, au moins Analya aura toujours un d'ses parents, c'est la voix pragmatique qui parle là. J'crois qu'il y a un scooter qui roule encore là-bas, sinon on d'vrait pouvoir te ramener en navire rapidement...
Tu peux lancer un dé 10 sur ta perception, un autre sur ton intuition.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
« On continue. » C’pas l’moment d’se faire chier à s’poser trois mille questions. Ok, Analya aura toujours un d’ses parents si on s’fou pas dans la merde ensemble, genre, s’il y’en a qu’un à la fois qui risque sa peau… mais faut pas déconner : j’vais pas la laisser se battre et se foutre sur la gueule avec ces fils d’putes. Méritent que d’crever. Fin d’la conversation. Enfin, c’est c’que j’croyais…
« Eh ! » J’profite d’être à l’arrêt pour pointer doigt l’corps d’un rôdeur. Il a l’air frais… Mais p’tain, son crâne est disloqué. Et y’en a deux autres pas loin… « T’es passée par là y’a peu ou quoi ? » Si ça s’trouve c’est elle qu’à buté c’foutu rôdeur non ? « T’as des alliés dans l’coin ? T’es passé par où à l’allée ? »
M’trouver debout, au milieu de c’t’endroit pas safe, sur un canasson, immobile, ça m’plaît moyen ça… « Va falloir qu’on s’casse, et fissa. Y’a du pas bon dans l’coin et si on reste immobile comme ça, on va s’faire niquer la gueule avant d’comprendre c’qu’il s’passe. »
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
J'vois qu'on peut discuter avec Logan. Que c'est une sale tête de mule bornée. Mais j'm'en formalise pas. Juste que, quand il m'désigne un corps dans l'fossé à côté, j'ai un temps : Quoi ? Je comprends pas trop c'qu'il me dit, jusqu'à ce qu'il m'encourage vivement à tracer. J'ai rien croisé à l'allée, ni mort, ni vivant, que j'lui précise : Ok, on passe par ailleurs, je tire sur les liens d'Happy pour l'obliger à changer de direction, et à la place d'la route, on passera à travers chaud pour couper court et atteindre un autre accès.
D'toute façon, Happy va être trop chiant, que j'ajoute avant d'lui presser ses flancs pour l'inviter à avancer au plus vite. Il se fait pas prier, il trace et si j'serre les cuisses pour bien m'tenir à lui, j'saisis le bras d'Logan pour qu'il me lâche pas : Si c'est pas vous et qu'c'est pas moi, c'est quelqu'un d'autre et j'suis pas persuadée qu'les pirates aient posés l'pied dans le coin hein... que j'ajoute simplement : Tout se passe bien par chez vous ? Simple question.
Tu peux relancer un dé 10 sur ta perception, un autre sur ton intuition. Tu peux également lancer un dé sur ton agilité, en cas de réussite, tu te familiarises avec le rythme d'Happy même lorsqu'il se trouve à un trot plus que soutenu. En cas d'échec, vous ne trouvez pas d'accord et l'animal est obligé de ralentir pour que tu ne te fasses pas déloger.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Putain d’canasson d’merde… J’déteste ces bestioles, vraiment ! Et il doit l’sentir parce qu’putain, il m’mène la vie dure là, avec ses p’tains d’mouvements. J’essaie bien d’regarder Yulia, et j’vois qu’faut que j’prenne appuis sur mes cannes… Mais p’tain j’ai l’impression d’faire du rodéo qu’que part… Fait chier merde !
Au moins, Yulia m’écoute et change d’trajet. L’fait qu’ce n’soit pas les pirates qu’aient fait tout ça, et pas nous non plus, ça m’brise l’cerveau par contre… P’tain, encore un autre groupe d’enfoirés d’fils de putes qu’serait dans l’coin ?! Ceux qu’étaient dans l’coin quand on a pris Belfair ? Rhaaa fait chier… Toutes ces traces-là, j’sais pas comment l’décrire… Mais ça s’voit qu’y avait d’mouvement dans l’coin…
On ralenti, parce qu’la forêt fait qu’on est obligé… Mais au moins, y’a plus d’rôdeurs. J’capte par contre l’restants d’rondins, d’zone d’habitation dans l’coin. Y’a pas d’traces récentes, pas d’odeur d’feu… C’pas tout jeune, mais ç’pue quand même…
« On n’s’attarde pas ma belle. » Que j’lui dis. J’décroche l’talkie. « Ferme, ici Logan. » Histoire qu’ils sachent qu’c’est moi ces bouseux. « Direction : Nord ; Distance : 15 à 20 kilomètres » ça, c’pour qu’ils s’repèrent rapidos dans leur tête ou sur une carte. Et s’ils ont pas d’jà sorti leurs cartes, bah là, ils ont pas l’choix. « Traces multiples d’activités humaines récente. Ancien campement découvert, pas d’trace d’vie ni d’utilisation, c’tait vieux. Qu’ques rôdeurs sur le ch’min. Faites gaffes à vos roustons : p’t’être qu’ceux qu’étaient là avant nous n’sont pas loin. Terminé. »
Bon, j’tapote sur l’épaule d’Yulia pour lui dire qu’on peut repartir.
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Ma belle ? Je relève le nez vers lui en esquissant une grimace d'incompréhension. C'est moi, sa belle ? Un éclat de rire m'échappe sur le coup, je suis pas sûre de comprendre en même temps... Ouais ok, ça me parait logique : Ils vont envoyer une équipe pour gérer ici ? que je demande quand même pour le luxe, histoire d'être sûre d'pas non plus lui tirer une balle dans le pied. On va continuer au trot, que je lui annonce. A travers l'bois de toute façon, c'est plus sûr.
On reprend la route donc, et j'essaie d'm'orienter comme je peux. Ici d'toute façon, tout a l'air d'se ressembler, j'avise de ma boussole pour bien chercher l'nord, et guide Happy à travers comme j'le peux. Lorsque nous parvenons à nouveau sur la route, j'ai un sourire rassuré. On va pouvoir aller tout droit, en espérant qu'ça nous lancera pas à nouveau sur une déviation à prendre. C'est pour l'mieux. On en a pour trois ou quatre heures encore, si on fait pas d'pause. J'te préviens, ce soir, t'auras mal au cul - et j'y serais pour rien ! Subtile n'est-ce pas.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Accueil 
