Happy s'ménage pas. J'pensais pas remonter sur son dos avant un moment, mais tracer d'Telve jusqu'à la ferme pouvait pas s'faire à pied. Les cuisses maintenues autour des flancs d'ma monture, l'froid me ronge le visage et les doigts découverts par ces gants. J'ai pas attendu longtemps pour tracer. Trois heures de trajet jusqu'ici, c'est long mais ça s'fait toujours plus vite comme ça. L'accueil est pas souriant, mais rien d'très étonnant dans ces conditions. J'ai l'souffle court, leur fais signe, leur montre même mon sac et mes armes.
La ferme est tranquille pour l'heure, j'descends d'Happy pour l'attacher rapidement à une barrière : Je cherche Logan, je dois lui parler, lui faire passer un message ! Que j'souffle avec urgence en les regardant, dans l'attente d'une réponse qu'a besoin d'être immédiat : Il est à l'avant-poste, putain. J'pensais devoir passer par une radio, ou écrire un message, l'remettre à quelqu'un qui irait lui filer. Où ?! C'est encore mieux, j'dois lui parler maintenant et tout lui balancer.
Logan, tu te trouves à la ferme, amené à l'avant-poste pour une mission : des évènements se sont produits récemment à proximité des lieux. On pense que la ferme est sous surveillance d'un groupe qui pourrait prévoir de la piller, ou chercher l'occasion de le faire. Tu dois t'assurer de la sécurité des lieux, découvrir s'il y a en effet quelque chose qui se trame... Mais également veiller aux convois qui doivent partir vers chez vos alliés prochainement.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
C’te mission m’fait du bien. J’sais qu’j’suis pô loin d’Yulia et ça m’rassure, d’une certaine manière. Ici, l’position est plutôt stratégique : si b’soin d’quoi qu’ce soit, j’suis pas très loin d’Fort Ward pour des renforts, et pas très loin d’Yulia pour aller la voir ou… Donner un coup d’main. Mais surtout, j’ai d’boulot !
C’fait qu’ques temps qu’on s’doute qu’quelque chose s’trame dans l’coin. Un navire qu’passe pô loin d’nos côtes… Des indices qu’prouvent qu’un groupe s’trouve dans l’coin, tenterait d’nous attaquer, ou d’nous infiltrer pourquoi pas… D’coup, on envois d’gens d’l’armée d’Fort Ward pour s’assurer qu’tout va bien, prévenir une attaque… Ou défendre les lieux. Et p’tain, j’en ai ras l’bol d’buter des rôdeurs : j’sais qu’j’suis pas loin des pirates, j’le sens… Faut dire qu’l’eau m’aide à m’dire ça… Mais j’le sais ! Et j’n’ai qu’une envie : c’est d’les buter. Direct ! Sans procès !
D’coup, j’suis en charge d’la sécurité des lieux : enquêter sur l’coin, trouver des pistes, empêcher un assaut, protéger les convois. Et pour ça, j’ai mis en place d’rondes et des ch’mins balisés, visibles d’puis nos miradors et points hauts. J’ai même un cahier d’émarg’ment, qu’doit être rempli par ceux qu’reviennent d’observation pour qu’on puise consigner c’qu’ils ont vu, ou fait.
Et sinon, j’suis l’plus souvent en train d’faire l’tour d’tout. Donc facile à trouver.
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
On me désigne une direction, j'attends même pas les précisions pour partir d'un pas rapide, en sondant l'endroit du mieux que j'peux. Hors de question de le manquer, je suis remontée à bloc, ce trajet froid m'a bien réveillé, et la tension des pirates m'oblige à faire le maximum pour rien manquer. Un soupir m'échappe, c'est sa silhouette que j'avise, avec tout son équipement : Logan ! Bon sang, le souffle court, je me rends jusqu'à lui en me plantant devant : Ils sont...
Je ne lui saute même pas dans les bras, pas bonjour, pas merde, j'ai besoin de lui parler et c'est ce qui s'impose dans mon discours erratique : Ils sont venus observer nos côtes, ils ont trouvé l'endroit où je séjourne ! Pas de peur, surtout une colère vive dans mon attitude et mon discours, je suis franchement énervée : Ana est en sécurité, on l'a conduit ailleurs mais- Je secoue la tête, je peux pas m'éterniser ici, j'ai promis de lui faire part des découvertes et en même temps, ma place est auprès des autres : Ils vont attaquer, c'est sûr, ils vont tenter d'asservir ce clan aussi d'ici quelques jours !
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
« Hein ?! » J’rêve ou c’la voix d’Yulia qu’j’entends ?! Pourtant… J’suis pas bourré ! Et j’cherches pas à m’branler pour m’faire oublier l’célibat ou pour m’détendre ! Alors… Hein ?!
Ah bah non, j’rêve pas ! J’l’entends, et j’la voix qui m’court après, avec l’détermination d’un p’tain d’autobus prêt à s’faire exploser contre un convoi Américain dans l’désert d’Irak. Heureusement qu’dans c’cas, l’autobus, c’moi… Elle m’fera pas grand m’chose en m’fonçant d’dans. Mais elle s’arrête, et pas d’bonjour, ni d’câlins, ni d’bisous, direct, elle m’balance l’vérité à la tronche : les pirates.
P’tain, c’sont ses fils d’putains d’nous ont observé y’a des s’maines… J’le savais… J’en étais sûr p’tain d’merde ! Ils sont dans l’coin, et il cherchent à s’foutre sur not’ gueule pour tout nous prendre. Et prendre c’que moi j’ai !
J’soupir d’soulagement quand j’entends qu’la paupiette est en sécurité. J’ai bien cru qu’mon cœur allait s’fendre en deux avant qu’elle m’le dise… J’suis rassuré, mais p’tain, savoir qu’ces fils d’putes sont dans l’coin, et qu’ce sont eux qu’on violé ma meuf alors qu’ma p’tiote était encore dans son bide… Et qu’ils s’sont encore plus donné sur sa pote, sa folle d’pote, Axelle là… ça m’énerve de dingue. M’sang n’fait qu’un tour, et j’ai qu’une envie : j’veux les fumer ! Tous !
« J’arrive. » Ni une, ni deux, j’me détourne d’elle. J’invective tous ceux qu’sont autour d’moi. « Toi, t’prends la charge d’l’endroit l’temps d’mon départ : y’a un tips qu’vient d’tomber et j’dois aller voir ça. J’en ai pour qu’ques jours, pas plus. Nous faut ces infos alors j’m’y colle ! T’dirige tout c’foutu monde et t’tiens l’endroit plus fort qu’ta bite quand tu t’branles, ou j’t’arraches la tête et j’te chie dans l’cou. J’garde un talkie avec moi, j’vous dirais c’que j’trouves. »
Et j’me retourne vers Yulia… « Go. »
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Il me fixe avec de grands yeux, je sais pas comment il fait pour m'comprendre mais sa réponse expéditive m'fait le même effet qu'une claque : j'crois que je m'attendais à plein de questions. Mais même pas ! Vraiment ? Tu peux venir ?! Que j'lui demande dans la foulée en écarquillant les yeux d'surprise. Oh bon sang ! Oh merde ! Euh ouais, ouais, ok ! Je hoche la tête simplement, attend qu'il ait filé ses ordres, j'y comprends rien, j'suis passée que vite fait ici y'a quelques semaines pour déposer une lettre pour lui avec une photo d'Analya...
Mais rien d'plus. J'ai l'impression d'piquer un truc à Bainbridge en l'embarquant avec moi. On s'détourne et j'lui fais signe d'me suivre. Happy aura pas eu beaucoup l'temps d'se reposer mais au pire, on fera un arrêt en route. L'idée est d'rentrer avant la nuit d'toute façon. On a pas mal de travail là-bas, des alliés ont été prévenu et sont probablement en route, et puis euh... On est en train de piéger la zone, que je précise pour lui faire un résumé complet d'la situation : Tu sais... Tu sais monter à cheval, dis moi ? Parce que bon... Sinon ça va être long : On ira toujours plus vite qu'à pied, que j'souffle en lui montrant ma monture.
Logan, tu as le choix de laisser l'avant-poste pour quelques jours, si tout va bien, tu y retourneras après. La personne que tu interpelles en profite pour faire passer tes ordres, en ton absence, la ferme devra être securisé au maximum. Néanmoins, la route jusqu'à Telve ne sera peut-être pas aussi tranquille que l'allée que vient de faire Yulia.
Précise l'équipement avec lequel tu t'y rends. Tes décisions auront des conséquences.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
J’n’ai pas choisi n’importe qui. D’toute manière, ici, il n’y a pas n’importe qui. Y’a d’gens qu’savent faire tourner c’te ferme, et d’gens qu’savent manier les armes et qu’j’entraîne régulièrement. J’sais bin qu’le mec qui va m’remplacer, c’t’un mec qu’est capable, et qui fera l’max d’son boulot. La preuve : il dispatch les ordres comme il faut et tout l’monde semble comprendre. D’moins, ils s’adaptent. Ils ont intérêts : j’les fumes tous sinon.
« L’cheval, c’pas trop mon truc. Mais tant qu’tu l’diriges ça ira. » P'tain d'canassons d'merde… J’pas l’choix d’là dit… M’enfin. J’repasse rapidement par ma case, là où qu’j’ai mes affaires, mais j’ai d’jà pas mal d’choses sur moi. J’prends c’dont j’ai besoin pour m’foutre sur la gueule qu’ques jours, sans m’surcharger non plus… C’canasson est pas un ch’val de trait, j’vais éviter d’lui péter l’dos avant d’démarrer quand même… « Aller, on y va. » Que j’dis à Yulia, avant d’dire aux autres : « J’vous dirais c’que j’trouves par radio. M’contactez qu’en cas d’urgence surtout, j’risque d’avoir b’soin d’discrétion pour c’tuyau. Furetez bien les berges et les fourrés ! Y’a d’salopards dans l’coin, et apparemment, ils aiment bien la flotte ! »
Divers : - Chargeurs pour chaque arme, - Une boussole, - Une pierre-à-feu, - Quelques rations de survie, - Des sous-vêtements propres et secs,
Vêtements : - Ceux qu'il a sur lui (treillis, rangers, manteau...), - Bonnet, - Gants tactiques, - Tour de cou, le tout de couleur noir.
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Je prépare Happy, qui est moyennement enthousiaste à l'idée d'repartir comme ça, j'le comprends, surtout que c'est avec un poids supplémentaire. J'voudrais éviter d'revenir de nuit d'toute façon donc on va faire au mieux, l'intérêt est d'pas perdre de temps avec tout ça, donc... Je souffle, grimpe la première avant de me positionner pour lui laisser de la place et lui tendre la main : Prend les étriers, j'en ai pas besoin, que j'ajoute alors. J'arrive à monter à cru depuis l'temps, même si c'est pas le plus simple. Une petite tape sur l'arrière train et Happy se met en marche, à un trot raisonnable. Je pense que le galop l'épuiserait, on verra si y'a besoin de tracer.
J'sais pas s'ils connaissent la position d'votre avant-poste, vous les avez vu passer dans le coin ? Que je demande à Logan avec un froncement de sourcils, alors qu'on s'éloigne simplement. J'avise autour de moi, précisant à Logan où il peut s'tenir s'il le souhaite. A ma taille, ou alors à l'avant d'la selle, c'est le plus simple. On les a capté hier, j'ai foncé te retrouver dès qu'j'ai pu, je pensais pas te tomber dessus si vite, j'pensais qu'ça prendrait quelques jours à dire vrai. Mais bon, c'est aussi bien comme ça : Ils ont réfléchi toute la nuit d'hier à des pièges, les gars sont allés récupérer du matériel à proximité pour aller piller tout ça...
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.