The Walking Dead RPG

Le trajet l'avait glacé, réceptionnant bien volontiers la cape supplémentaire que lui tendit Nahale non sans un sourire reconnaissant, sentant petit à petit ses grelottements s'apaiser. Merci. Murmure t-elle brièvement au natif qui lui tend une infusion brûlante qui à le mérite de réchauffer ses doigts engourdis, alors que son père se charge de s'occuper d'Hurricane, prenant tout juste le temps de discuter avec eux avant de les laisser retourner à la surveillance au toit du Casino. Ne prenant que le temps de quitter la cape une fois réchauffée, pour venir épousseter son ensemble noir de la poussière accumulée au cours du trajet avant de brièvement caresser Hurricane et détacher ses boucles retenus par un élastique bien trop lâche pour faire le travail nécessaire.

Et si elle était venue ici pour surtout confirmer à Nolan que leurs maigres stock d'urgence était bon, ce fût presque timidement qu'elle entra dans le Casino avant de remarquer le fameux mur. Celui sur lequel s'étaient annotés de manière bien trop régulière divers noms qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de connaître, marqué parfois d'un âge ou d'une date de naissance. Ses yeux clairs avisant la scène de loin, avant de reconnaître la silhouette de Waban assise à même le sol, n'osant le déranger avant qu'il ne capte sa présence. Esquissant un sourire timide avant de s'assurer qu'elle pouvait avancer, l'écho de ses pas semblant presque résonner dans le silence des lieux avant de venir s'asseoir en tailleur à ses côtés.

Je t'ai ramené ça. Souffle t-elle avec douceur, venant lui tendre timidement l'un des rares baumes de soin que Jenifael avait tenté de lui apprendre, avant de la verser dans l'art des poisons. C'est de l'ortie. Pour ta jambe... Explique t-elle dans un murmure en venant signer rapidement chacun de ses mots, dans l'espoir de ne pas faire trop de fautes. Ayant pris doucement mais sûrement l'habitude de le voir, tant par le biais des entraînements qu'au sein de la réserve, esquissant un sourire timide avant de revenir jeter un regard au mur. La ramenant inlassablement à la boucherie de Cliffdell, sentant son coeur se serrer à l'idée.

Tu veux que je revienne plus tard ? Peut-être avait-il perdu des gens, après tout. Si Sokanon et Gage étaient toujours de ce monde, combien d'amis, collègues et connaissances avait-il perdu, au cours des sept dernières années écoulées ?

Let your chaos explodes

Combien d'heures étaient finalement passés depuis que Waban s'était installé devant le mur des défunts ? Il avait cessé de compter. Peut-être trois heures, voir quatre. Il y avait de ces jours plus complexes que d'autres. Ceux où les maux sont trop douloureux. Le mur des défunts étaient respectés par tous. Un lieu de recueils pour les nombreux morts qui n'avaient pas pu obtenir de sépulture descente ou ceux qui voudraient se recueillir sans avoir la possibilité de rejoindre la tombe.

Lana était là. Son nom, sa date de naissance, son âge. Waban était encore le gardien de ses souvenirs. Et même après des années passées, il était encore persuadé qu'il aurait pu faire quelque chose. Donner plus de nourriture, la tenir bien plus près pour s'assurer que la chaleur était suffisante. La culpabilité semblait être présente, peu importait le nombre de jour qui passait. Peu importait le nombre de fois où Sokanon tentait de lui faire entendre raison.

Du mouvement sur sa droite lui fit tourner la tête. Reconnaissant aisément la silhouette de la rousse. Waban agite simplement la main dans sa direction. Acquiesçant d'un mouvement de tête la demande silencieuse de le rejoindre au pied du mur.  La laissant s'installer en tailleur à sa droite, Waban prends une profonde inspiration, tournant son visage à nouveau vers son amie et ce baume. Elle ne cesse finalement de vouloir qu'il ne l'utilise. "Merci. Il y a quoi dedans ?" demande le natif, peu sûr d'utiliser ledit baume. S'il était reconnaissant de la bienveillance de Quinn, il était encore réticent à l'utilisation. Déni bien présent sur le fait que sa jambe fonctionne moins bien que des années en arrière.

A sa question, il agita la tête de droite à gauche. Il était présent depuis bien trop longtemps maintenant. Après tout, il ne faisait rien de plus que de contempler les noms dans un calme royal. Il ne pouvait pas rester éternellement au pied du mur. Dans tous les sens du terme. Non, je suis là depuis plusieurs heures. Mais ma présence ici, bien que pour honorer leurs mémoires, ne les feront pas revenir dans ce monde. Signa t-il, plus lentement sur certains mots pour qu'elle puisse comprendre plus aisément. S'il avait l'habitude, il savait que certains avaient un peu plus de difficulté, il le comprenait et avait suffisamment de patience pour s'adapter. Waban pointa le nom de Lana de son index. Lana était ma petite amie. Signa t-il simplement.

Ortie, romarin... Elle cherche le mot, ayant une illumination avant de signer à nouveau. Et Reine des prés. C'est pour prévenir des douleurs qu'amènent l'hiver, je me doute que tu n'as absolument pas mal à la jambe, c'est juste ... Préventif. Explique t-elle finalement avec un sourire timide. Nolan et Waban se ressemblaient bien trop sur ce déni profond quand à leurs propres blessures, après tout. Autant jouer la dessus pour ne pas les vexer.

Venant s'installer à ses côtés sitôt qu'elle en eut l'autorisation, lisant avec attention les signes qu'il lui laisse le temps d'assimiler, hochant la tête comme une élève concentrée, avant que son regard ne se fige sur les divers prénoms. Lana. Suivie d'une date proche des prémices de tout ce chaos, avant de revenir à Waban, sentant une vague de compassion grimper dans sa poitrine.

Je suis désolée. signe avec lenteur la rouquine à l'attention du natif. C'est à peu près à la même époque, que j'ai perdu mon petit-ami. Miguel. Mais les cauchemars le concernant avaient fini par s'estomper avec lenteur, au cours des dernières années. N'en conservant que les bons souvenirs, qui parfois lui donnaient la sensation d'avoir vécu un siècle entier.

Ca ne les fera pas revenir. Mais ça peut nous faire du bien aussi. Signe t-elle à son tour, esquissant un sourire des plus compréhensifs. Baissant le regard une brève seconde, avant de reprendre à son attention. Il est mort sous mes yeux, je n'ai rien pu faire. Et longtemps, ses songes avaient été agrémentés de ses cris de douleurs, alors que la vie s'échappait de son corps au même rythme que les rôdeurs le dévoraient. Sans Connor... Sans doute serait-elle restée sur place. A se laisser dévorée, tétanisée par la douleur et la peur.

Chassant les images de son passé de sa tête, préférant plutôt se concentrer sur l'instant présent en revenant aviser les yeux sombres de Waban, peinant à retrouver ses mots pour les signer. Esquissant quelques mots hasardeux du bout des doigts, avant de reprendre. Est-ce que t'es remis ? Un peu ? Parce qu'il était certaines blessures qui ne partaient jamais réellement, après tout.

Let your chaos explodes

Waban hocha la tête, glissant finalement ce baume à côté de lui. Préventif. Waban n'epilogua pas plus que ça. Il savait que ses tentatives de feindre une douleur inexistante n'était pas si bonnes qu'il ne l'imaginait. A croire qu'il était plus simple de voir ses grimaces malgré la tentative de les camoufler.

Waban passait bezucoup de temps devant le mur. Faute de pouvoir visiter une tombe et s'y recueillir. Le natif avait donc donné une simple information à Quinn. Le nom de son ex petite amie. Il ne fut pas tant surpris par cette similarité aux dires de la rousse.

- Je suis désolé.

Silence autour d'eux, Waban ne pouvait que trop comprendre son ressenti. Encore aujourd'hui, il savait qu'il aurait pu faire plus. Faire mieux. Waban hocha à nouveau la tête au détail donné par Quinn. Beaucoup avait été témoin de la mort de leurs proches, il le savait.
Il signa à nouveau, la même phrase. Qu'il était désolé.
Une hésitation de quelques secondes avant que son regard ne se pose à nouveau sur le prénom gravé. Puis, Waban tourna son visage vers elle.

- Nous avons été rapidement envahis par les militaires. Ils ont pris vêtements, nourritures, agressaient les femmes. Et nous ont laissés.

Une époque difficile à n'en pas douter. Waban chercha ses mots l'espace de quelques secondes. Même sans ouvrir la bouche, même sans son, tous restaient douloureux.

-Nous nous sommes réfugiés ici. Pour maintenant la chaleur pendant l'hiver. On a tenté de se nourrir au mieux mais sans rien à manger... Lana a succombé au froid et à la faim. Le soir, elle s'est couché. Elle ne s'est jamais réveillée.

Peut-être aurait-il pu donner plus de nourriture. Peut-être aurait-il dû donner de ses propres vêtements. La question de Quinn le prend un peu de court. Alors, il ne fait qu'hausser une épaule.

- Il y a des jours plus difficiles que d'autres. Et toi ?

Au fond, il aimerait que la blessure soit moins douloureuse, il aimerait que cette culpabilité ne le laisse tranquille. Sokanon elle-même le pousse finalement à se rapprocher d'autres femmes.

- La culpabilité est tenace.

Elle secoue la tête à ses excuses. Le temps était finalement passé, et si elle n'oubliait pas Miguel, elle avait su panser ses plaies, petit à petit. L'écoutant évoquer ces scènes d'horreur des prémices, baissant brièvement le regard. Je suis navrée que vous ayez subi ça. Personne ne le méritait. Et moins encore les gens de cette réserve. Je trouve ça beau, que malgré tout ça, vous ayez accepté de nous héberger. Vous nous avez sauvé la vie, bien plus que tu ne pourrais l'imaginer.

Si New Eden était arrivé à Nisqually... Elle n'osait même pas imaginer le massacre. Et alors qu'il évoque les derniers instants de sa conjointe, elle l'écoute avec une attention redoublée. La faim. Elle ne voyait que trop bien à quoi cela correspondait. Passant nerveusement une main sur son poignet pour en effleurer les cicatrices blanchies par le temps. Miguel à été dévoré. Je n'ai pas eu le temps de lui dire en revoir. Et alors qu'elle le signe, elle réalise que cette fois, elle n'a plus envie de pleurer. Que c'est juste ... Passé. Sans doute pas guéri, moins encore accepté. Mais que le temps, à su passer au delà du reste. Au même titre que tout le reste de sa vie, qu'elle à finalement appris à reconstruire des cendres des prémices. Sa chance résidait sans doute dans le fait que l'hispanique et elle n'avaient pas eu le temps de beaucoup se côtoyer, sous l'oeil méfiant de Connor, et au milieu de l'aéroport de Tacoma.

Ca va. Le temps à fait son oeuvre, et ... La vie ne m'a pas laissé la possibilité de trop pleurer. Explique t-elle à son tour d'un haussement d'épaule. Son cerveau avait pris le relais, la laissant tétanisée assez longtemps pour que la souffrance passe sans être trop ressentie, sans doute. Et un sourire naît brièvement sur ses lèvres, à l'idée.

J'ai réappris à aimer, à faire confiance. Même si ça à été beaucoup de travail, et un lâcher prise qui m'a longtemps fait peur. Surtout après s'être sentie trahie une première fois. Ne pouvant que compatir à cette culpabilité qu'il évoque, alors qu'elle se rapproche timidement de lui, pour se mettre en face à face.

C'est humain, de le ressentir. Mais ... Elle hésite, cherche ses mots. Craint de se tromper, alors qu'elle reprend. Ca finira par s'atténuer. Et de ce que tu m'en dis, je crois que tes dernières années ici ne t'ont pas aidé à voir autre chose. A tourner en rond au même endroit, on ne pouvait que ressasser. Bon nombre des nôtres ont perdu un membre de leur famille ici. Un enfant, un conjoint, une soeur... Ils n'ont pas eu d'autres choix que de devoir se relever pour continuer, parce que notre mode de vie l'obligeait. Mais je ne sais pas si c'est pour le mieux ou non.

Let your chaos explodes

Waban était tout aussi navrée que Quinn. Navré de ne pas avoir pu prédire ce que des générations avant lui avaient déjà subit. Maintenant, il ne pouvait que regarder le nom des défunts en leurs souhaitant une vie agréable dans l'autre monde. D'avoir rejoint ceux qu'ils pleuraient déjà à leurs arrivées ici.

- Vous nous avez aidés autant que nous.

En répondant à leurs questions, en donnant des informations qu'ils n'auraient jamais pu deviner seul. Combien de temps auraient-ils continués à vivre de la sorte ? Peut-être quelques mois, tout au plus. Waban n'est pas surprit de la relation qu'il peut entretenir avec la rousse. Tant de choses les reliaient.

- Je suis désolé, ça n'a pas du être facile pour toi.

Signa simplement le natif. Il n'y avait pas grand chose à dire. Que ce soit dans son cas ou dans celui de Quinn. Ils étaient tous dans un monde meilleur, à présent. Loin des morts, loins de la violence des vivants. Loin de la famine et du froid. Et Waban se dit que, finalement, Lana était dans un endroit meilleur. Le temps fait son oeuvre, oui. Probablement trop lentement au goût du natif. Mais il était heureux pour Quinn.

- Ca à été bénéfique pour toi. Regarde où tu en es.

Elle avait fait beaucoup de chemin, assurément. Elle avait l'air heureuse et épanouis avec l'adjoint. Waban ne lui souhaitait que ça. Mais il ne voyait pas cette possibilité de son côté. Loin de la confiance et l'assurance qu'il pouvait bien démontrer. Il ne voyait pas un monde où il se voyait replonger de la sorte. Evoquant cette culpabilité qui lui vrillait encore les entrailles. Waban baissa les yeux, quittant ce mur du regard pour regarder Quinn s'installer face à lui. Ecoutant ses mots attentivement. Elle avait raison. Simplement parce qu'il avait tenté de se tenir occupé constamment.

- J'ai passé mon temps à surveiller l'endroit et essayer de le sécuriser au mieux. J'ai aidé Gaagi. Mais oui, rester enfermé au même endroit n'a rendu que les choses plus difficiles. Ne pas pouvoir donner à nos morts des sépultures décentes.

Tout le monde avait perdu quelqu'un. Quinn avait raison. Il fallait avancer. Et c'est ce que Waban faisait, chaque jour de sa vie. Pour autant, s'autoriser à laisser entrer quelqu'un d'autres dans son coeur meurtrie lui paraissait tellement compliqué. Tellement difficile à faire. Et ça malgré une certaine attirance.

- Sokanon me pousse beaucoup à aller voir d'autres femmes. J'aimerai que ça soit plus simple.

On essaie. Qu'elle signe non sans un sourire timide, haussant les épaules. Et si ta mère ou Gage et toi avez besoin, vous savez ou me trouver, hein ? S'efforçant de signer chacune de ses phrases pour ne pas perdre le rythme, acceptant les condoléances en hochant brièvement la tête. Je me suis relevée... C'est peut-être ce qui compte le plus, finalement. Même si tout n'as pas été tout rose. Je me serai bien épargné le souffle d'une explosion, ou une torture en extérieur par exemple. Et comme il le disait, ça n'en avait finalement été que bénéfique, de ne pas pouvoir se poser. C'est comme tout. Avec le temps... On finit par voir au delà de cette douleur. Celle que Waban et elle avaient partagés, assurément.

Comment fonctionne vos sépultures ? Qu'elle s'enquit finalement par curiosité, reprenant. Je sais que ... Certains favorisent les bûchers, d'autres les mises en terre. Mais je ne connais pas les rites de Crees. Moins encore, des Apaches. Ca pourrait aider, de faire une cérémonie pour les honorer ? Nima le fait, tous les ans. Je crois que ça l'aide, même si elle n'évoque jamais le noms des gens qu'elle honore. Esquissant une grimace désolée à l'idée, jetant un bref regard en extérieur.

En vrai, je trouve ça incroyable. Tout ce que vous avez accompli ici, avec le peu de moyen en votre possession. Ils n'étaient pas sorti, n'avaient pas cherché à quitter leurs terres. Seulement à faire avec le peu qu'ils possédaient, dans l'espoir de survivre. Je comprends que vous n'ayez pas voulu partir. Ici ... La nature à quelque chose d'apaisant, qu'on peine à expliquer. Ou bien était-ce à force d'entendre parler des esprits qui siégeaient tout autour d'eux ? Elle ne savait plus tellement. Relevant la tête quand le natif évoque finalement sa mère, étouffant un sourire amusé à l'idée.

Ma mère était tout le contraire. Elle voulait toujours connaître les garçons que je fréquentais, là ou mon père voulait les effrayer. Signe t-elle avec un sourire mélancolique à l'idée, avant de redevenir plus sérieuse. Mais la vraie question, c'est de quoi tu as envie, toi ?

Elle comprenait l'inquiétude de sa mère. Cette volonté de voir son fils heureux. Mais parfois, les choses ne fonctionnaient pas toujours avec l'aisance qu'on leur espérait. La discussion de base anecdotique, se transformant rapidement en une heure qui défila rapidement, sans qu'ils n'en aient réellement conscience.

Let your chaos explodes