The Walking Dead RPG

La navigatrice rentre dans ses quartiers, après ses tâches habituelles et une énième tentative de prendre la température du côté du fameux Big D. Au moins reste-t-elle dans ses pattes grâce à ce stupide pari qu’ils avaient fait avant qu’il ne la passe à tabac pour avoir eu la langue un peu trop pendue. Big D. Qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Elle n’avait pas pensé une seule seconde que seul Cesare l’appelait comme ça alors. Dans la panique, elle avait merdé. Ouais, clairement, c’était plus facile de chopper un hétéro qu’un gay - même refoulé. Au moins n’avait-il pas tenté de prouver qu’elle avait tort.

Mais depuis cette histoire, il y avait eu d'autres préoccupations à gérer. Sam se remettait de sa mésaventure avec Ulrich, Kaitlyn revenait toujours avec plus de vivres, et toujours plus éteinte au fil des jours. Jusqu’ici, Reese tenait bon avec l’autre capitaine mais … Leur situation restait toujours aussi merdique. Elle avait essayé de parler avec Kaitlyn mais, celle-ci restait obstinément muette - sans doute pour la protéger. Elle avait essayé de lui dire que c’était son putain de rôle à elle, mais au final elle n’était pas arrivée à grand-chose. De tous ici, elle avait l’impression d’être celle qui s’en sortait le mieux - mais pour ce qui était d’améliorer leur situation, ça restait la merde.

Dans ses quartiers, elle retrouve Sam, en train de se préparer. « Salut ma beauté. » Oh, c’était plus une façon de parler qu’une tentative de drague. Les deux femmes n’avaient pas eu besoin de se chercher longtemps pour passer le temps - du moins, avant l’incident. Mais la blonde avait fait de son mieux pour l’aider à se remettre. A observer Sam, elle hésite un instant. « T’y retourne, ou t’en viens ? » Ulrich. Elle savait que malgré tout ça, malgré la cicatrice qui orne son cou, elle n’avait pas laissé tomber. Ce n’était pas vraiment le tempérament. Guinevere, elle, vient s'asseoir sur sa couchette en soupirant. Les journées étaient longues, à la fois éreintantes et fatiguantes. Les occupations restent limitées, monotones. Elle n’avance à rien dans ce qu’elle veut faire, si elle n’ose pas s’approcher de la porte d’Ulrich - aussi parce qu’il lui semble plus intelligent de ne pas tout miser sur le même cheval - elle n’approche pas plus la porte du capitaine, ou d’un autre de ces types plus importants. En même temps, elle n’arrive même pas à se mettre dans la poche, le seul gars qui n’en veut pas à son cul dès qu’elle le tortille alors.

En fait, elle ne remarque que trop tard qu’elle a fait peur à la brune en entrant dans la pièce. Un peu mal à l’aise, elle lui adresse un regard d’excuse avant de lui laisser le temps de lui répondre. Assise sur sa couchette, elle observe ses mains abîmées par les travaux manuels qu’ils lui font faire, mais en réalité ; elle s’en sort bien. Il suffirait de lever les yeux vers la cicatrice de Sam pour voir l’évidence. Mais par respect, la navigatrice ne le fait pas. Il y a des blessures sur lesquelles on n’aime pas s'appesantir. Sam méritait mieux qu’un regard de pitié. Guinevere n’avait jamais douté de sa force intérieure.

La voix de sa partenaire de galère perce puis s’éteint sous la douleur. La blonde la regarde, attend patiemment qu’elle parvienne à lui chuchoter sa réponse. « Fais attention à toi… » Elle ne sait pas vraiment comment se positionner, Guinevere a laissé tomber l’idée d’approcher Ulrich après l’incident de Sam et l’approche déroutante de Kaitlyn. Et puis, stratégiquement, si elle aussi lui tournait autour… Ce serait suspect. Elle ne laissait cependant pas tomber l’idée de lui faire la peau un jour, par contre. Elle cherchait juste… Des moyens détournés. « Je n’suis pas sûre qu’il puisse faire confiance à qui qu’ce soit… Il gère les autres par la peur et rien d’autre. » Qu’elle lui souffle, sans pouvoir l’aider vraiment.

« Ils ont peur de lui, c’est ce que j’retiens d’mes échanges avec eux. Et… » Elle soupire aussi sa frustration. « J’avance pas plus que toi à vrai dire… J’ai r’trouvé le type que Cez s’est envoyé… J’ai un peu oublié qu’c’était pas parce qu’on partage tout avec mon mec que j’étais forcément son genre… » Qu’elle grimace, toujours aussi déçue de sa prestation. « J’ai juste réussi à rester dans ses pattes, j’ai perdu un pari contre lui et même s’il m’a mis une rouste pas possible » Elle soulève légèrement son pull pour lui montrer ses bleus passés au vert. « Ca m’permet d’rester dans l’coin… Mais mes tentatives pour r’lancer la conversation ne donnent rien. » Fait-elle, en remplaçant son pull correctement. « J’pense toujours que j’peux le tourner à notre avantage, j’dois juste trouver comment. » Qu’elle raconte encore.

Elle observe la brune, pensive et aussi découragée qu’elle de la lenteur dont se font les choses ici. « C’que j’ai appris c’est juste qu’il faut pas provoquer Ulrich et qu’il est pire qu’un chien à qui on volerait un os… Mais j’t’apprends pas grand-chose… Qu’est-ce-que tu comptes tenter ? » Demande-t-elle, un peu soucieuse. Faut dire qu’ils ne sont pas nombreux à se serrer les coudes. Les deux femmes sont des battantes et des saloperies de la nature, mais à un moment donné elles peuvent tomber, elles aussi.

« Mais il veut quoi c’trouffion au juste ? » Qu’elle finit par demander à Sam. C’est peut-être une question trop philosophique. Mais Ulrich n’a pas l’air de se satisfaire des pillages qu’ils enchaînent - parce qu’à ce stade, c’est ça. Ils ne s’arrêtent pas. Comme s’il était impossible d’étancher la soif de ce Connard de première. Elle ne se mêle pas tant de ce que donne Sam. En vérité, à sa place, elle ne ferait guère mieux. « Fais ce qui doit être fait… Tu survivras pas à une autre de ses colères… » Qu’elle lui dit, aussi sérieuse que sombre. Peut-être que dans un sens, c’est plus facile pour la blonde ; les siens sont déjà sous le joug des pirates et elle n’a pas grand monde à perdre en dehors des Exilés. Tout n’est plus qu’une question de survie dès lors.

Si donner l’emplacement d’un autre groupe lui permettait de l’approcher. Peut-être que ça vaudrait le coup. « Kaitlyn l’a approché mais à part s’faire démolir continuellement, elle n’a pas réussi à l’approcher assez. » Dit-elle avec colère. Son amie n’aurait pas dû se retrouver entre ses griffes - ça aurait dû être elle, à choisir. Elle aurait mieux encaissé. Guinevere ignore comment la mécano va sortir de toute cette épreuve. Les avantages qu’elle leur apporte - confort, couverture, vêtements - tout ça ne valait pas le coup quand elle voyait à quel point celle qu’elle voulait protéger s'abîmait. Mais il était bien trop tard pour chercher à prendre sa place - et puis visiblement, ce n’était pas les blondes qui le faisaient bander.

« J’arrive à rien ici… » Qu’elle soupire, agacée par sa propre impuissance. « On a besoin d’alliés, mais j’arrive pas à faire parler Big D… J’en ai parlé à Roman, peut-être qu’il pourra m’aider, j’sais pas. En tous cas il est plus son genre qu’moi. » La blonde passe sa main dans sa tignasse emmêlée. Elles ont toutes une mine épouvantable sur cette station de toute façon. « On aura besoin d’alliés quand l’moment s’ra venu… » Parce qu’un jour, elles sortiraient de là, pas vrai ? C’était obligé. Guinevere ne renoncerait pas, elle n’était pas prête pour ça. Il y a encore trop de choses - une personne en particulier - qui l’attendent dehors. Alors elle lui demande ; « S’il te laisse approcher, qu’est-ce que tu f’rais en premier dis-moi ? » Elle a un petit sourire qui s’étire sur ses lèvres - quoi, il était encore bon de rêver vengeance, pas vrai ?