Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas fait le trajet jusqu'à cet endroit. Pourtant, The Store a toujours été un lieu que je trouvais agréable, voire même accueillant. Bien entendu, tous les visages que l'on peut y croiser ne sont pas toujours bienveillants, mais cela ne change rien à la raison qui me pousse à me rendre dans cet endroit.
Armée de mon sac contenant mon nécessaire médical – quelques pinces, du désinfectant et des linges propres pour faire des bandages – ainsi que mes plantes récoltées fraîchement ou séchées selon leur meilleure utilisation, je vais m'installer derrière ces stands où j'ai l'habitude de me mettre et où ceux qui ont besoin de mes services savent me trouver. Avec l'hiver, je sais que bon nombre d'habitants des environs risquent de nécessiter une consultation. Aussi, il était nécessaire que je fasse le chemin afin de pouvoir proposer mon expertise en la matière aux nécessiteux.
Les malades s'enchaînent, je troque mes conseils et plantes médicinales contre des vivres ou des outils qui pourraient être nécessaires aux travaux à réaliser à la maison. Je soigne les quelques petites plaies présentées en distillant mes recommandations afin d'éviter une quelconque infection. En somme, il s'agit là d'une journée banale. Puis au bout d'un moment, l'accalmie revient et je profite de ce moment pour sortir l'une de mes roulées pour la coincer entre mes lèvres et l'allumer.
C'est alors, après quelques bouffées de fumée, que je repère cette jeune femme brune s'approchant sans être pour autant trop près de moi. Comme piquée par la curiosité. Si je la laisse faire encore pendant quelques instants, je finis par prendre la parole d'un air bienveillant, en affichant comme à mon habitude ce sourire de circonstances. Avez-vous besoin de quelque chose ? Une maladie à soigner, une plaie à faire examiner ? Je peux vous aider si vous le souhaitez. Je m'appelle Allegra. Comme à mon habitude, je tiens à faire les présentations en amont afin de mettre en confiance la personne qui pourrait avoir besoin des services que je propose. J'ai pleinement conscience qu'il peut être difficile pour certains de confier leurs maux à une inconnue. De fait, je n'hésite pas à montrer ma bonne foi en premier lieu, afin d'instaurer un climat de confiance. De vieilles habitudes de la pharmacienne que j'étais à une époque me semblant bien lointaine aujourd'hui.
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Sujet: Re: Let me help you Ven 17 Fév 2023 - 10:33
Toujours bloquée au Store à cause de l’imbécile heureux que Connor nous a imposé qui est autant capable de ranger ses affaires qu’être aimable, j’essaye de faire malheur bon cœur. Malgré toutes l’animosité qu’il y a entre nous, Isha est venu m’aider il y a quelques jours et je vois bien qu’il fait des efforts pour être moins pénible au quotidien. Il faut dire que je dois faire de la peine a voir, ce n’est que depuis ce matin que le gonflement des coups pris a assez diminuer pour que je sache ouvrir l’œil qui était dessous. Du peux que j’ai réussi a me voir dans une casserole, c’est très violacé encore. L’hématome descente jusqu’à ma lèvre craquée ou une croute douloureuse s’est formée. Ces types ne m’ont pas ratée.
Isha a du se rendre compte que j’étais un sac d’os car il est pire que moi avec Milow pour essayer de me faire manger, sauf que rien ne passe vraiment. Tout m’écœure et me donne envie de vomir. Il ne force pas mais je sens bien qu’il a envie d’aider. Peut être que je l’ai mal jugé, dans tous les cas, ce qui m’arrive m’inquiète aussi. Des semaines que ca dure et j’ai l’impression que ca empire.
On va bientôt avoir assez d’essence pour repartir et c’est Isha qui m’a poussée aux fesses pour aller avec lui au Store. Cet endroit me fait peur et je me sens regardé malgré les couches de vêtements qui cachent ce qui me restent de formes féminines, quoique, coté poitrine, je n’ai pas l’impression d’avoir perdu, ca me semble même encore pire. J’ai un bonnet vissé sur la tête et une écharpe qui me couche la moitié du visage, mais j’ai surtout un Isha a coté de moi qui lui, n’a pas l’air de se contrarier des regards que l’on nous porte. En fait, je ne sais pas si je suis rassurée ou pas qu’il soit avec moi.
Il m’explique nous loin du lieu ou se trouve une femme d’un certain âge que c’est la soigneuse du coin. Il ne sait pas trop d’où elle vient, mais plusieurs de ses hommes ont déjà été prendre des remèdes chez elle et étaient content.
« Je t’attends la, tu seras surement plus a l’aise pour discuter et… enfin, je suis pas loin. S’il y a une merde, je gere ok ? »
J’essaye de lui sourire de derrière mon écharpe sans avoir le courage de lui dire qu’il ne doit pas avoir la moindre idée du sens du mot gestion. Je m’avance et observe la femme, retenant un haut le cœur a l’odeur de sa cigarette. Je suis un peu rassurée par son approche mais en même temps, je me sens un peu trop intimidée pour accepter d’être examinée tout de suite. Un peu intriguée je baisse mon écharpe, oubliant mon visage abimé pour lui sourire :
« Bonjour Allegrea. C’est un joli prénom, vous êtes d’origines Italienne ? Je m’appelle Alessandra et.. On m’a dit que vous saviez faire des remèdes. J’ai 3 enfants en bas âges qui enchainent les otites et les gastros, est ce que vous pensez pouvoir avoir de quoi les soulager ?»
Je la regarde et … suis obligée de rapidement me détourner pour réprimer in extrémis un vomissement. L’odeur de sa cigarette est vraiment insupportable. Comment peut elle fumer ca ? Je me redresse une fois l’alerte passée, un peu honteuse :
Sujet: Re: Let me help you Ven 17 Fév 2023 - 18:35
Il n'est pas difficile de voir à quel point la jeune femme qui peine à se décider sur le fait de s'approcher ou non de moi est nouvelle dans les alentours. Elle semble perdue, observe d'un air hagard ce qui l'entoure bien que son visage soit partiellement couvert par cette écharpe qui semble destinée à dissimuler les coups qu'elle a pu recevoir. J'ai beau avoir besoin de lunettes, je n'en suis pas aveugle pour autant. De fait, les teintes violacées des hématomes ornant le haut de son visage ne m'ont pas échappé.
Essayant de la mettre en confiance, je décide donc de l'aborder en présentant directement ce que je fais ici. Parfois, certains ignorent que je peux leur venir en aide. Au moins, la brune semble accepter la discussion et en profite même pour se présenter à son tour, me questionnant sur mes origines. Un sourire doux ornant mes lèvres, je hoche légèrement la tête. Tout à fait. Tant pour mes origines que le fait que je peux vous procurer des remèdes. Enfin, comme vous vous en doutez, il s'agit de plantes médicinales et malheureusement pas de véritables médicaments comme cela aurait pu être le cas autrefois. Il m'arrive parfois de regretter l'époque bénie où j'avais à ma disposition tout un stock de médicaments divers et variés, me permettant d'aider les malades sur tous les aspects ou presque.
Je ne manque cependant pas de voir la gêne que semble ressentir la jeune femme, d'autant plus lorsqu'elle s'écarte en essayant de réprimer un haut-le-cœur. Fronçant les sourcils, je viens éteindre ma cigarette dans le cendrier, la gardant de côté pour la terminer plus tard, une fois la consultation achevée. Vieille habitude, bien que dans mes premières années le fait de fumer à l'intérieur des établissements de santé ait été parfaitement autorisé. Bref, ce n'est pas le moment de se laisser aller à des souvenirs lointains.
Faisant signe à Alessandra de s'installer, je fouille quelques instants dans ma besace pour en extirper des feuilles de menthe. Êtes-vous également malade ? Si vous me dites que vos enfants sont fréquemment atteints, peut-être avez-vous une gastro-entérite vous aussi. Ceci pourrait vous aider. Des feuilles de menthe, à utiliser en infusion puisqu'elles sont séchées. Cela vous aidera contre les nausées et les vomissements, vous et vos enfants. Pour ce qui est des otites, je vous conseillerais des huiles essentielles de lavande. Malheureusement, je n'en ai pas sur moi.
Malgré tout, tant pour affiner ma prise en charge que pouvoir prévenir une quelconque infection que je risquerais d'amener au camp – si je peux éviter de contaminer les miens, cela m'arrangerait – je prends une grande inspiration et plonge mon regard dans celui de la femme me faisant face. Depuis combien de temps avez-vous ces nausées ? Avez-vous des diarrhées également ? Il est impératif de bien vous hydrater, et de vous alimenter convenablement. Au moins, autant que faire se peut. J'ai conscience que ce n'est pas toujours facile, bien au contraire. Est-ce qu'il serait possible que ces signes proviennent d'autre chose? Autant ratisser large.
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Sujet: Re: Let me help you Dim 19 Fév 2023 - 10:36
Je m’illumine quand elle me confirme être d’origine italienne. Même si je parle italien aux enfants, on a rarement de grandes conversations. Daemon fait bien des efforts pour baragouiner avec nous mais je ne le sens pas très intéressé par ma langue maternelle. Autant dire que c’est avec enthousiasme que je lui réponds en Italien.
« Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que j’ai de vous croiser. Parler l’Italien me manque affreusement ! »
Et je pesé mes mots. Depuis que j’ai ouvert les yeux sur pas mal de choses, j’aimerais vraiment pouvoir retourner en arrière retrouver cette femme avec qui j’avais été si ingrate alors que c’était grâce a elle que j’étais devenue la maman que j’étais.
« Les médicaments étaient presque tous inspiré des plantes, pour le moment on a eu de bon résultat avec des remèdes « a l’ancienne ». Sauf que pour les otites, j’ai l’impression qu’a peine cela se calme qu’ils rechutent. A part contenir la fièvre je suis impuissante et j’ai peur que ca ne s’aggrave. »
Mon inquiétude de maman pour le moindre petit bobo est plus que légitime avec ce que m’a appris Faith. Si l’infection se propage sans que je ne sache rien y faire, surtout dans cette zone, ca pourrait avoir des conséquences terribles pour mes trois bébés. Je me ferme un peu quand elle me demande si je suis malade et mon sourire ce fait plus poli alors que je reprends en anglais.
« Disons que si c’était une gastro ca serait un peu long, cela fait des semaine. Mais mon problème est plus dans ma tête je pense. J’ai eu un passage difficile ou j’ai eu vraiment faim pendant longtemps et… depuis que je peux manger a nouveau, et me payer vos services, je vous rassure, tout me dégoute. Ca va surement revenir avec un peu de temps et de volonté. »
Même si je n’arrête pas de me dire que ce n’est pas plus mal alors que nous avons commencé a nous rationner, je vois bien dans le regard de Daemon son inquiétude que je n’arrive pas a me remplumer. Je n’ai jamais d’anorexie dans le passer, mais, de plus en plus, je me dis que c’est peut être ça. Pour autant je n’ai aucune idée de comment régler le problème.
« J’ai un mari qui est au petit soin, si je ne pense pas a boire lui y penses pour deux. »
Sauf que juste pensé a de l’eau me révulse. En fait je ne supporte plus le gout de l’eau, je me force parce que je sais que c’est important et que même si je vomis, j’en garde un peu. Evidemment, je ne sais pas du tout ce qu’est hyperémèse gravidique, comment le pourrais je ? Avant la fin du monde je n’avais qu’une formation premier soin de base et je n’avais jamais été intéressée par la grossesse de près ou de loin. Quant à la formation dispensée par Faith, elle était surtout axé sur les bobos que peuvent ce faire une troupe de mercenaires qui fonce un peu trop ou des bébés qui tombent souvent malade. Autant dire que tomber enceinte n’était pas dans le menu.
« Si ca ne vous embête pas, je préfère que l’on parle surtout des petits, je pense que c’est plus inquiétant qu’un traumatisme qui va partir avec le temps. D’ailleurs je ne vous ai pas demandé, vous travaillé avec une faction ou un groupe ? Ou vous vivez ici ? » .
Sujet: Re: Let me help you Dim 26 Fév 2023 - 11:05
J'avoue avoir perdu l'habitude, avec le temps, d'entendre des gens me répondre en italien. De fait, avoir une conversation dans ma langue maternelle – ou du moins celle de mes parents – avec la brune que je viens de rencontrée crée en moi un sentiment de nostalgie à la fois agréable et perturbant. Difficile pour moi de vous dire sans les voir de quoi il en retourne, s'il est possible qu'il s'agisse simplement d'otites chroniques ou si quelque chose de plus grave pourrait être envisagé. Malheureusement, les consultations à distance sont quelque chose de particulièrement incertain et je ne saurais prendre le risque de conseiller tel ou tel remède à cette mère de famille sans être sûre de ma prescription. Déformation professionnelle, j'imagine.
Malgré tout, je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils à la réponse de Alessandra sur ses propres symptômes. Plusieurs semaines ? Voilà quelque chose d'inquiétant. D'autant plus lorsqu'elle émet le doute qu'il puisse s'agir d'un problème psychologique. Dans ce cas, je serai parfaitement impuissante concernant ses symptômes. L'hydratation est d'une importance capitale, votre mari a bien raison de vous y contraindre. Je me permets malgré tout de poser la question : avez-vous peut-être d'autres symptômes que les nausées ? Quand surviennent-elles? Selon l'âge de ses enfants, peut-être qu'il s'agirait également d'une grossesse. Un retour de couche, peut-être. Pour le savoir, il faut que j'élimine certaines pistes, mais également que ma patiente du moment soit suffisamment ouverte pour répondre à mon interrogatoire.
Je ne tarde pas à découvrir que la jeune femme semble réfractaire à l'idée de parler d'elle. Si cela me fait froncer légèrement les sourcils sur l'instant, je me dis que la mettre en confiance en répondant à ses interrogations me concernant pourrait permettre de poursuivre sa consultation personnelle par la suite. Nous verrons bien, de toute manière. Je ne vis pas ici, non, je fais partie d'un groupe et vis avec ma famille. Et vous ? Êtes-vous sur les routes ? J'ai cru remarquer que vous n'étiez pas une habituée des lieux, je crois même que c'est la première fois que je vous vois ici.
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Sujet: Re: Let me help you Ven 3 Mar 2023 - 15:40
Je la vois sourire et m’illumine un peu plus dès qu’elle parle en italien. Elle ne peut pas imaginer le plaisir qu’elle me fait en répondant dans cette langue qui me manque tant. Même si le texte ne va pas dans un sens rassurant, je comprends parfaitement la prudence de cette femme qui me plait de plus en plus.
« Ca me fait tellement de bien de parler Italien, vous m’en voudriez si on continue dans cette langue ou vous êtes plus a l’aise en anglais ? Je n’ai personne a qui parler Italien ou je vie. »
Et je ne suis pas sûr que les garçons soient réceptifs si je leur propose des cours. Déjà pour leur faire mettre le linge sale dans un bac c’est compliqué, alors autant ne pas se lancer dans des chantiers plus hasardeux. Mon regard trahis cette tendresse maternelle pour ces bébés que j’aime de toute mon âme quand il faut parler d’eux :
« Je comprends bien votre professionnalisme, mais ils sont encore trop petit pour prendre le risque de faire une grande route avec eux. Difficile d’expliqué a un tout jeune bébé de faire silence et ses frères et sœurs ont a peine 2 ans, ce n’est pas mieux. »
C’est avec une inquiétude de maman, mêlée a ce zèle consciencieux qui est le mien que je lui reponds :
« Je suis soigneuse aussi, enfin, j’ai du le devenir. De ce que j’arrive a voir de leur tympan, je penche vers des otites séreuses et je suis démunie pour savoir comment gérer ca avec juste des tisanes… »
Les livres que j’ai, sur lesquels je passe mon temps a comparer ce que je vois dans l’otoscope, parlent de yoyo ou antibiotique forts, sauf que nous n’avons accès a aucune de ces options pour soigner les enfants. A aucun moment les auteurs n’ont envisagé de mentionner des moyens de guérisons plus rudimentaire.
« Je suis désolée si je vous parais émotives mais ce sont mes enfants et des que je suis séparée d’eux, même si leurs papas sont formidables, j’ai tendance a mal le vivre et culpabiliser.»
Je ne sais pas si cette femme est maman aussi. C’est le genre de question qu’on ne pose plus depuis la fin du monde ou trop de tombes ont accueilli des enfants avant leurs parents. Mais si elle l’est, je suis sure qu’elle comprendra ce que je ressens.
« A part ca, ils ont souvent des gastro entérite qu’il ont la gentillesse de partager avec nous depuis la fin de l’automne. »
J’ai un soupire résignée. Les autres ont pas mal donné aussi avec ca. Il n’y a rien de pire que des enfants pour passer des microbes. Je ris franchement a ses questions.
« Ne le prenez pas mal, mais vous voyez le type derrière moi… »
Je montre Isha qui attend sagement, le dos au mur et se fends un geste de main intrigué et un peu gamin pour faire coucou quand il avise que je regarde vers lui.
« C’est lui qui m’héberge… et c’est juste un cauchemar. Vous n‘avez pas idée. Je vie dans un dépotoir avec un puant, qui pense que manger des rats ou des pigeons n’a rien de malsain. Je n’ai qu’une hâte c’est rentré a la maison. »
Il y a un peu de nervosité dans ma voix en parlant de ca parce que je suis vraiment a bout de nerf avec l’ami de Connor. Malgré les efforts que je note, on part de tellement bas que c’est loin de suffire. Tout me dégoute et me donne la nausée dans la LM.
« Oh ! Vous êtes dans une faction ? Je suis comme vous, je vie avec a famille. Peut être la connaissez-vous, je suis une Expendables et oui, vous avez l’œil. Ce n’est que la 2e fois que je viens ici. »
Ca c’est tellement bien passé la première, sans compter que maintenant que je sais que le fou et ses amis aiment jouer ici, j’ai encore moins envie de revenir.
Je n'y vois pas d'inconvénient. Vous êtes italienne? Je dois avouer moi-même que cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de mener une conversation entière dans la langue qui a bercé mon enfance. Bien que née sur le territoire américain, mes deux parents étaient des immigrés italiens et de fait, j'ai appris leur langue maternelle ainsi que la langue de notre pays en même temps. Voilà pourquoi malgré le manque d'exercice, je ne risque pas d'oublier le moindre mot. Après tout, j'ai même le réflexe de compter en italien plutôt qu'en anglais.
Hochant la tête aux dires de la jeune mère, je ne peux qu'être d'accord avec elle sur le fait qu'imposer une longue route à des enfants en bas âge soit loin d'être une bagatelle. Le rapport bénéfice-risque n'est pas forcément très intéressant. Il serait dommage de trouver la mort en essayant d'aller consulter pour une simple otite. Du moins, il s'agit là de mon avis. Vous êtes loin d'ici ? Dans le cas contraire, peut-être que je pourrais me déplacer si vous en avez besoin. Mais hormis les huiles essentielles, dont je ne dispose malheureusement pas, je ne pourrai pas vous conseiller grand chose d'autre. Un ou deux jours de marche seraient acceptables, malheureusement pas plus. Car je prends également des risques, surtout à mon âge. Et pour ce qui est du traitement, nous sommes malheureusement limités par de nombreuses années de survie ayant rendu inefficaces voire inexistants tout médicament du passé.
Lorsque Alessandra me désigne un homme plus loin, je suis du regard la direction pointée et me contente d'un hochement de tête poli pour saluer ledit accompagnateur de la brune. J'ignore pour quelle raison est-ce qu'elle se plaint à moi de ses conditions de vie. Après tout, s'il a la bonté de l'héberger et de la nourrir, j'ai bien du mal à cerner le problème. Hormis, peut-être, un désir d'être traitée à la manière d'une princesse dans un monde qui ne permet qu'aux plus ouverts d'esprit au niveau culinaire de subsister. Je m'abstiens donc de tout commentaire à ce sujet avant de revenir à la jeune femme qui me fait face lorsqu'elle réagit au fait que je fasse partie d'un groupe également.
Haussant un sourcil, je finis par secouer la tête négativement après avoir réfléchi quelques instants pour savoir si le nom mentionné me disait quelque chose. Non, cela ne me dit rien. Mais j'imagine que si ce n'est que votre seconde visite au Store, vous n'êtes pas du coin. Cela compromet donc une quelconque visite à son « domicile » pour une consultation de ses bambins. Préférant ne livrer aucune information au sujet de Sanctuary Point, dans le doute, je reste donc silencieuse à ce sujet et me contente de répondre à son autre question. Cela dépend des saisons et de mes possibilités. Après tout, vous le voyez bien, je ne suis plus de première jeunesse! Et je me dois donc de composer avec les affres de l'âge.
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