The Walking Dead RPG

Quelques cigarettes dans un vieux paquet mal conservé, un fond de bouteille récupéré dans l'un des placards de la maison, je marche en direction de cette maison que je n'ai pas visitée depuis bien longtemps. Trop longtemps, pour être honnête. Mais j'ai bien l'intention de réparer mes torts.

Arrivant devant la porte, je toque contre le bois et patiente jusqu'à ce que je vois mon meilleur ami apparaître dans l'encadrement. Un sourire étire mes lèvres et je lui montre ce avec quoi je suis venu, n'ayant pas besoin de prononcer le moindre mot pour qu'il sache déjà à quoi je pense. Notre truc, quand on était voisins, c'était d'aller se foutre dans le jardin pour parler de tout et n'importe quoi en profitant d'une clope et d'un verre. J'ai bien l'intention de renouer avec la tradition.

Une fois installés, je m'étire un peu et prends une inspiration sur la cigarette fraîchement allumée, toussant légèrement par manque d'habitude. Depuis combien de temps on a pas fait ça ? Si tu veux mon avis, ça fait vraiment trop longtemps.

Difficile de retenir un sourire quand je vois l'aînée de Levi courir vers lui pour lui présenter son dessin. Wow, qu'est-ce que t'as grandi toi! Là, je me rends compte que ça fait vraiment trop longtemps que je suis pas venu. Je prends un coup de vieux là, sérieusement. Quant à la remarque de Levi sur la colocation, je ricane un peu. Rappelle toi que tu parles au mec qui vit quotidiennement avec son ex et sa fiancée. Une coloc entre mecs, je signe direct! Je me plains pas de ma situation, évidemment, mais c'est pour la plaisanterie.

Observant le dessin, je garde toujours mon sourire aux lèvres et hoche la tête. Si elle continue d'aimer tellement dessiner, tu me diras si tu veux que je lui donne des cours ! Autant que ma passion serve à quelque chose. J'ai toujours aimé faire ça et on ne peut pas dire que je sois nul dans le domaine. Loin de là.

Ils grandissent tellement vite. Si tu voyais Rafaël, il commence à gambader partout dans la maison, je passe mon temps à lui courir après pour qu'il évite de mettre de la purée sur les murs. Ou... le contenu de ses couches. T'as une sacrée belle famille toi, n'empêche.

Un rire amusé m'échappe alors que je reviens tirer sur la clope qui se consumait lentement entre mes doigts. Franchement ? Je vois pas du tout pourquoi tu dis ça! En réalité, je suis certain que le camp doit certainement jaser pas mal à ce sujet parfois quand certains n'ont rien d'autre à faire que s'intéresser aux ragots. Mais en un sens, ça m'en cogne une sans faire bouger l'autre. Qu'on me voit comme un connard, un homme à femmes ou juste un taré, ça m'est bien égal. L'essentiel c'est que nous on y trouve notre compte.

Je fronce les sourcils en tentant de reconnaître ce qui est dessiné sur la feuille, penche la tête sur le côté avant de grimacer. Je dois trop donner dans le réalisme et pas assez dans l'abstrait pour avoir l’œil artistique nécessaire à la compréhension des dessins de ta fille ! Mais eh, dis toi qu'au moins les nuages sourient! Nouveau rire, nouvelle bouffée de fumée. Je prends une grande inspiration, lève un instant le regard au ciel avec un sourire nostalgique au visage. Pas du tout. On en a fait du chemin, toi et moi... Les temps ont changé, et certainement que nous aussi.

Lorsque Levi hausse le ton, je sursaute presque et hausse un sourcil en le regardant rouvrir la baie vitrée pour engueuler sa fille. Là, je ne peux pas m'empêcher de rire. Surtout en voyant la coupable s'enfuir en riant à son tour, très fière d'avoir emmerdé son père. Eh, c'est toi qui voulais des soleils. Elle exauce tes souhaits ! Dis toi qu'au moins, c'est pas le contenu d'une couche... Rien que de repenser aux frasques du genre de mon fils... J'en ai des frissons d'horreur. Franchement, je préfère l'art au crayon gras ou même à la purée.

Levant les mains en signe de reddition et d'innocence, je laisse malgré tout un petit rire m'échapper. C'est vrai que je ne souhaite pas vraiment à Levi d'avoir droit au même traitement que celui que m'impose mon propre fils avec ses frasques décoratives. Il est dans la période où tout ce qui a attrait aux excréments a l'air de le passionner. Pour mon plus grand désespoir.

Je patiente à l'extérieur pendant que mon ami s'occupe d'habiller sa fille, terminant ma cigarette avant de la jeter dans le cendrier prévu à cet effet. Je glisse mes mains dans mes poches pour éviter de laisser mes doigts congeler puis, au retour du père et de sa fille, je retrouve un sourire de circonstances. J'observe la petite se jeter dans la neige, ricanant un peu en entendant son propre rire.

Ils finiront par nous avoir à l'usure. En tout cas, ça nous rajeunit pas tout ça hein ? Malgré tout, une pensée vient noircir mon esprit et effacer mon sourire. Je prends une grande inspiration, continuant d'observer Coleen alors que je reprends la parole. Tu sais, avec la mission qui vient... Tu sais comment c'est, on sait jamais ce qui va se passer là-bas. Mais... Si jamais il devait se passer un truc et que je rentrais pas, est-ce que je pourrai te demander de veiller sur Rafaël pour moi?